Ce qu’a répondu TikTok au rapport Delaporte-Miller

En fait. Le 16 septembre, après avoir contacté Marlène Masure, directrice des contenus de TikTok EMEA, Edition Multimédi@ a reçu de l’agence Le Public Système l’intégralité de la réaction de TikTok au rapport parlementaire très remonté contre ce réseau social. Nous la mettons entièrement en ligne.

En clair. La réaction de TikTok a été publiée partiellement par les médias le 11 septembre 2025. Edition Multimédi@ s’est procuré le statementintégral avec ses « informations complémentaires » que nous mettons en ligne – lien en note (1). « Nous rejetons catégoriquement la présentation trompeuse faite par la commission [d’enquête de l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs], qui cherche à faire de notre entreprise un bouc émissaire face à des enjeux qui concernent l’ensemble du secteur et de la société. TikTok mène depuis longtemps une politique exigeante en matière de sécurité et de protection de ses utilisateurs, avec plus de 70 fonctionnalités et paramètres spécifiquement conçus pour assurer la sécurité et le bien-être des adolescents et des familles sur notre plateforme », a déclaré le porte-parole de la filiale du chinois ByteDance.
Dans leur rapport à charge adopté le 4 septembre (2), les députés Arthur Delaporte (PS) et Laure Miller (EPR) n’y sont pas allés de main morte pour clouer au pilori le réseau social. Les sept dirigeants de TikTok auditionnés en juin 2025 (3) ont dû être (suite)

Le futur OpenAI sera plus lucratif que non lucratif

En fait. Le 11 septembre, dans un communiqué commun laconique, Microsoft et OpenAI ont annoncé la signature d’un « protocole d’accord non contraignant pour la prochaine phase de [leur] partenariat » en vue d’un « accord définitif ». Ce qu’ils n’évoquent pas, c’est la prochaine évolution d’OpenAI.

En clair. Près de dix ans après avoir été fondée (1) en tant qu’organisation à but non lucratif par Sam Altman, Elon Musk, Ilya Sutskever ou encore Wojciech Zaremba, la start-up OpenAI – devenue grâce à l’IA générative ChatGPT une méga-licorne (non cotée et valorisée 300 milliards de dollars) – s’apprête à faire évoluer sa structure et son capital. Cette société mère à but non lucratif – OpenAI Inc. – détient et contrôle la société commerciale à but lucratif mais à profit plafonné OpenAI LLC (ex-OpenAI LP), créée en mars 2019.
C’est cette entité (la lucrative) qui va être transformée en une société d’intérêt public (PBC), un statut particulier reconnu dans certains Etats américains dont le Delaware où la future société OpenAI PBC devrait être enregistrée (sinon en Californie où des discussions ont aussi lieu). Quel est l’intérêt d’une « PBC » (Public Benefit Corporations) ? Elle combine dans ses statuts à la fois une mission d’intérêt public que ses actionnaires doivent respecter (l’IA doit bénéficier à l’humanité), et la possibilité de lever des fonds comme n’importe quelle autre entreprise (2). Le capital de cette future PBC fait l’objet de toutes les convoitises : après avoir investi environ 13 milliards de dollars au total dans la lucrative OpenAI LLC depuis 2019, Microsoft ne voulait pas d’un strapontin dans la future OpenAI PBC. La firme de Redmond pourrait obtenir « environ 30 % » du capital de cette nouvelle entité lucrative (moyennant 170 milliards de dollars au regard de sa valorisation actuelle), aux côtés de (suite)

Erreur stratégique ? Les nombreux rendez-vous manqués d’Apple avec l’intelligence artificielle

La firme de Cupertino, dirigée par Tim Cook depuis près de 15 ans, a raté le train de l’IA. Alors que ses rivaux Google, Microsoft et Amazon ont investi massivement dans ce domaine. La énième « keynote » du PDG, le 9 septembre 2025, a encore déçu sur ce point – malgré Apple Intelligence.

(Cet article est paru le 22 septembre dans EM@350 ; le 26 septembre, Bloomberg révélait qu’Apple teste en interne un nouveau Siri à l’IA, du nom de code Veritas)

Tim Cook (photo) a très peu mentionné Apple Intelligence lors de l’événement largement suivi du 9 septembre 2025, qui s’intitulait cette année « Awe Dropping » – jeu de mots entre « jaw-dropping » (époustouflant) et « awe » (admiration). Mais au lieu d’annonces susceptibles de provoquer l’effet « Waouh » promis, le PDG de la firme de Cupertino nous a offert ce qu’il sait faire au mieux : la présentation d’un catalogue de produits de la marque à la pomme (1), à savoir iPhone 17 Pro, iPhone 17, iPhone Air, AirPods Pro 3, Apple Watch Série 11 et Apple Watch SE 3.

Apple Intelligence toujours « bêta »
Mais côté intelligence artificielle, on repassera ! Cet événement de rentrée d’Apple, qui correspondrait à la 120e keynote de la Pomme depuis l’instauration par feu Steve Jobs de ce format emblématique, n’a toujours pas été à la hauteur de ceux qui attendaient un déclic IA dans ce monde fermé de l’« iOS ». Depuis son lancement en grandes pompes lors de la keynote des développeurs en juin 2024, le « système d’intelligence personnel » Apple Intelligence n’a toujours pas convaincu. Le déploiement mondial de ce qui est appelé en interne « AI » sur les appareils compatibles de la marque à la pomme se fait très progressivement depuis un an (2).
Par exemple, il aura fallu attendre le printemps 2025 pour que le système d’IA d’Apple ait sa version en français et bien d’autres langues (allemand, italien, portugais, espagnol, japonais, coréen, vietnamien, …). Mais la keynote de septembre a été plutôt discrète sur les avancées dans ce domaine, comme si le retard d’Apple dans l’IA devenait un sujet tabou pour Tim Cook. L’écart se creuse avec Google et Samsung, lesquels misent à fond sur l’IA pour leurs smartphones. Apple Intelligence n’est toujours pas (suite)

Avec les milliards de données de leurs abonnés, les opérateurs télécoms sont des cybercibles de choix

L’été 2025 n’aura pas été de tout repos pour les « telcos ». En France, Bouygues Telecom a été victime début août d’une cyberattaque. Peu avant, fin juillet, Orange a aussi été la cible d’une cyberattaque. L’an dernier, SFR puis Free avaient eux aussi fait l’objet d’une fuite massive de données.

Les quatre opérateurs télécoms français, que sont Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free, sont plus que jamais exposés à des cyberattaques de leurs systèmes d’information, où sont gérées et stockées des milliards de données personnelles de leurs plusieurs dizaines de millions d’abonnés mobiles et fixes. Devenus encore plus redoutables et imprévisibles avec l’intelligence artificielle, ces cyberpiratages massifs inquiètent de plus en plus leurs clients.

Données personnelles : open bar ?
Orange compte en France près de 22,1 millions d’abonnés mobiles et plus de 14 millions d’abonnés fixes, et totalise presque 300 millions de clients dans le monde. Bouygues Telecom a, lui, plus de 18 millions d’abonnés mobiles et 5,3 millions d’abonnés fixes, toujours sur l’Hexagone. SFR, c’est 19,3 millions d’abonnés mobiles et 6,1 millions d’abonnés fixes. Quant à Free, il compte en France 15,5 millions d’abonnés mobiles et 7,6 millions d’abonnés fixes, avec un total d’environ 51 millions avec les quelques autres pays où le groupe est présent. Autant dire que les quatre « telcos » français regorgent de données personnelles qui suscitent les convoitises de hackers et cybercriminels désireux de s’en emparer pour demander une rançon et/ou les vendre sur le dark web. Coup sur coup, cet été, Orange puis Bouygues Telecom ont subi une violation de leur système d’information respectif. Or, ce n’est pas la première fois que (suite)

Economie de l’attention et éducation à l’image : le rapport aux écrans est à la fois craint et désiré

Deux rapports se télescopent : celui des ministères de la Culture et de l’Education nationale sur « l’éducation à l’image » pour les jeunes, grands utilisateurs d’écrans, et celui de la direction du Trésor à Bercy sur « l’économie de l’attention » qui alerte sur la baisse du PIB à cause des écrans.

« L’économie de l’attention à l’ère du numérique » est le titre de la publication « Trésor-Eco », publiée en septembre 2025 par la direction du Trésor, au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Cette étude affirme que l’économie de l’attention pourrait faire perdre à terme à la France entre 2 et 3 points de PIB. De son côté, le rapport « Offrir à chaque élève une éducation au cinéma et à l’image de qualité », publié aussi en septembre par deux ministères (Culture et Education nationale), veut accroître la formation des jeunes à l’image, donc aux écrans. Contradictoire ?

Impact sur le produit intérieur brut
Le premier rapport a comme auteur Solal ChardonBoucaud (photo de gauche), adjoint au chef du bureau Numérique et activités tertiaires, à la direction générale du Trésor, et le second Edouard Geffray (photo de droite), conseiller d’Etat et ancien directeur général de l’enseignement scolaire. « L’économie de l’attention génèrent […] des externalités négatives importantes pour les utilisateurs et la société (par exemple perte de temps productif, impact sur les facultés cognitives ou la santé mentale). Celles-ci pourraient atteindre – selon un travail de recension de la littérature existante – entre 2 et 3 points de PIB à long terme pour la partie quantifiable de ces impacts », souligne Solal Chardon-Boucaud. Cet impact négatif des écrans, que la direction du Trésor a évalué à long terme et situé à l’horizon 2060 contre une perte de l’ordre 0,6 point de PIB à court terme, tient compte de trois facteurs que sont la détérioration des capacités cognitives, la perte de temps productif, et la dégradation de la santé mentale.
En creux, les effets négatifs futurs de l’économie de l’attention dépendent (suite)