A propos Charles de Laubier

Rédacteur en chef de Edition Multimédi@, directeur de la publication.

Président du groupe 1981 et des Indés Radios, Jean-Eric Valli mise sur les acquisitions et le digital

Le groupe 1981, que préside Jean-Eric Valli, met la croissance externe et le numérique au service de ses ambitions nationales. Avec ses sept radios locales et régionales, il mise sur le DAB+ et les webradios pour atteindre la couverture
la plus large de la population. Et il prévoit des acquisitions.

Dans le paysage quelque peu oligopolistique des radios nationales en France, constitué par les grands groupes privés que sont M6- RTL (RTL/RTL2/Fun Radio), NRJ (NRJ/Chérie FM/Rire & Chansons/ Nostalgie), Lagardère Active (Europe1/ Europe 2/RFM/Virgin Radio) et Altice Media (BFM/RMC), le groupement des Indés Radios en général et le groupe 1981 en particulier ne sont pas sur la même longueur d’onde.

Ce que dit l’Europe sur le rachat de Sky par Comcast

En fait. Le 22 septembre, le câblo-opérateur américain Comcast – propriétaire des studios de cinéma Universal Pictures et DreamWorks ainsi que des chaînes NBC, CNBC, Syfy ou E! – a remporté les enchères sur Sky, l’opérateur britannique de télévision. L’Europe n’y trouve rien à redire.

En clair. La Commission européenne n’a pas attendu les enchères pour autoriser,
dès le 15 juin dernier, le rachat « sans conditions » de Sky par Comcast : « Pas de problème de concurrence en Europe », a-t-elle assuré. Bruxelles rendra aussi « d’ici le 19 octobre » sa décision sur le projet de rachat des actifs de Fox aux Etats-Unis par le groupe Disney, lequel a déjà obtenu le feu vert des autorités antitrust américaines, à condition de se séparer d’une vingtaine de chaînes sportives de Fox (1). Bien qu’elle
ne participait pas à ces enchères exceptionnelles opposant à Londres Comcast à Fox pour s’emparer de Sky, la Walt Disney Compagny est la grande perdante en Europe.
Le magnat des médias Rupert Murdoch voulait lui céder – pour un total de 71 milliards de dollars – non seulement, aux Etats- Unis, ses studios de cinéma, ses chaînes de télévision axées divertissement, sa part dans Hulu, mais aussi Sky en Europe.
Ce bouquet de télévision britannique est présent au Royaume- Uni, en Irlande, en Allemagne, en Autriche et en Italie, avec 23 millions d’abonnés (2). Maintenant que Comcast a remporté Sky pour 33,4milliards d’euros, auxquels s’ajoutera le rachat des 39 % (valorisés 12,8milliards d’euros) que Fox a annoncé – le 26 septembre – vouloir céder dans Sky, il reste quand même à Disney les actifs de Fox aux Etats-Unis qu’a tenté en vain d’acquérir Comcast cet été. Rupert Murdoch, lui, cherche ainsi à recentrer son nouveau « Fox » sur l’information avec ses journaux (Wall Street Journal, New York Post, …), ses chaînes de télévision Fox News et Fox Business (3). Depuis deux ans, le magnat des médias australo-américain cherchait à s’emparer des 61 % du capital de Sky – dont Fox détenait déjà 39 %. Mais, conformément à la décision prise en avril par la commission des OPA britannique, Disney aurait eu l’obligation de faire une offre sur la totalité de Sky en Europe s’il réussissait à acquérir les actifs de Fox aux Etats-Unis. Car le projet d’acquisition de Sky par Fox était mal accueilli au Royaume-Uni (« pas dans l’intérêt du public »), la famille Murdock y étant déjà très implantée avec le groupe News Corp, lequel publie le tabloïd The Sun, le quotidien The Times ou encore The Sunday Times. En revanche, l’offre de Comcast sur Sky ne posait pas de problème aux yeux des autorités britanniques et européennes. Les actionnaires de Sky ont jusqu’au 11 octobre pour se prononcer en faveur de Comcast. @

La loi de Finances 2019 et l’économie numérique

En fait. Le 24 septembre, le projet de loi de Finances 2019, porté par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a été présenté en Conseil des ministres. Voici un tour d’horizon des mesures budgétaires envisagées concernant l’économie numérique, les médias, la presse et la culture.

En clair. Propulsée en première ligne de l’économie numérique par l’application en mai 2018 du règlement général sur la protection des données (RGPD), la Cnil (1) aura « 15 emplois supplémentaires et, ainsi, les moyens d’assumer ses nouvelles missions » (2) – dixit le gouvernement qui dit « avoir sanctuarisé les effectifs de la Cnil depuis 2015 ». Ce qui portera les effectifs de cette autorité administrative indépendante (AAI) à 213 agents, le budget annuel actuel étant de 17 millions d’euros. Mais pour la présidente
de la Cnil, Isabelle Falque- Pierrotin, c’est insuffisant comparé aux autres « Cnil » en Europe. Egalement en première ligne, l’Hadopi bénéficiera de la part du ministère de Culture d’une subvention de 9millions d’euros en 2019. Il s’agit du même montant que l’an dernier, alors que cette autorité publique indépendantes (API) doit – depuis le décret « Identification des adresses IP » du 9mars 2017 – rembourser les FAI (EM@164, p. 3) à hauteur de plus de 0,5 million d’euros estimés. Sans compter que
la réponse graduée s’est accélérée pour franchir 10 millions d’avertissements cumulés au 30 juin et que des « listes noires » de sites pirates seront dressées par l’Hadopi (EM@194, p. 3). Concernant cette fois le CNC (3), sous la tutelle du ministère de la Culture, lui sont affectées les ressources fiscales consacrées au cinéma, à la production audiovisuelle et aux jeux vidéo pour un montant de 678,6 millions d’euros – auxquels s’ajouteront la « réserve de solidarité pluriannuelle » pour
9 millions d’euros et la « réserve export » pour 7,6 millions. Cet établissement public administratif (EPA) va devoir appliquer en 2019 la directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMA), après son adoption fin 2018. Le PLF 2019 donne aussi le coup d’envoi de la réforme de l’audiovisuel public voulue par Emmanuel Macron. Les avances qui seront versées s’élèveront à 3,86 milliards d’euros, dont 2,5 milliards issus de la redevance (CAP), avec une économie de 35 millions d’euros par rapport à 2018. Quant au budget « Presse et Médias » (AFP comprise), il est en légère baisse (-1,1 %) à 281 millions d’euros. Sans être exhaustif, le poste « Livre et industries culturelles » est lui aussi en léger recul (-0,7 %) à 299,9 millions d’euros. La prochaine réunion de la commission des Finances de l’Assemblée nationale se tiendra le 9 octobre. @

Faut-il réguler l’intelligence artificielle et, si oui, de façon globale ou sectorielle ?

Plutôt que de créer un « code de l’intelligence artificielle » ou une nouvelle personnalité juridique (solvable ?) pour les systèmes d’IA, une régulation mesurée de l’IA pourrait faire l’affaire. Mais la faut-il globale avec un super-régulateur de l’IA, ou bien sectorielle avec les régulateurs existants ?

Par Winston Maxwell, avocat associé, Hogan Lovells, et David Bounie, professeur d’économie, Telecom ParisTech

Chronologie des médias : la proposition finale met les professionnels du cinéma au pied du mur

« Caramba, encore raté ! »… Le ministère de la Culture et le CNC n’ont pas réussi – ni le 6 ni le 11 septembre – à faire signer un accord de « compromis » sur l’évolution de la chronologie des médias. Point de blocage :  le financement du cinéma français par Canal+ et Orange (OCS).

C’est dans un e-mail envoyé le 30 août dernier par François Hurard (photo), inspecteur général des Affaires culturelles (à l’IGAC (1), dépendant du ministère de la Culture), et cosigné avec Christophe Tardieu, directeur général délégué du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), que les organisations professionnelles du 7e Art ont reçu la dernière mouture du projet d’accord sur la chronologie des médias (2). « Merci de nous confirmer le plus rapidement possible, dans l’idéal avant lundi matin
[3 septembre, ndlr], que vous êtes disposés à signer ce texte. Une séance de signature pourra ainsi être organisée dans les plus brefs délais », leur était-il demandé.