La Ligue de football professionnel (LFP) court-circuite les Canal+, BeIn Sports et autres DAZN

La filiale LFP Media, dirigée par Nicolas de Tavernost, lance sa propre chaîne Ligue 1+ pour y diffuser les matchs de la saison 2025-2026, qui commence le 15 août 2025. Et ce, au nez et à la barbe des diffuseurs sportifs traditionnels. BeIn et DAZN ne sont plus que distributeurs, en attendant Canal+.

C’est une première historique. Après l’avoir annoncée le 1er juillet par un communiqué puis présentée avec ses trois tarifs le 10 juillet lors d’une conférence de presse, la plateforme TV digitale de la Ligue de football professionnel (LFP) diffusera ses premiers matchs à partir du 15 août 2025. Baptisée « Ligue 1+ », cette « chaîne » numérique est gérée et opérée par la filiale LFP Media (alias LFP 1), dont le directeur général depuis avril (1) est l’ancien PDG du groupe M6, Nicolas de Tavernost (photo de gauche), par ailleurs vice-président de CMA Médias, branche médias du groupe CMA CGM (Rodolphe Saadé).

9 matchs en fin de semaine sur LFP 1+
Les championnats français de football ont donc désormais leur propre « chaîne de télévision ». Du jamais vu. « C’est la première fois qu’une ligue de football crée et exploite sa propre chaîne, concurrençant ainsi directement les diffuseurs sportifs traditionnels (Canal+, BeIn, WBD). Cela pourrait expliquer pourquoi Canal+ a refusé d’y participer », analyse Thierry Fautier, cofondateur et directeur général de The Media League, agence conseil des entreprises de médias et de divertissement, dans un post publié sur LinkedIn le 2 juillet. « En court-circuitant les diffuseurs sportifs traditionnels comme Canal+ et beIN Sports, la LFP poursuit une stratégie audacieuse centrée sur sa propre distribution, complétée par des opérateurs IPTV [Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR, ndlr] ou des réseaux sportifs alternatifs comme WBD (Eurosport) et BeIn, qui, pour la première fois de leur histoire, distribueront des contenus qu’ils n’ont pas produits », poursuit cet expert en streaming vidéo et haute définition, vétéran de la Silicon Valley. Selon lui, (suite)

TF1+ veut devenir la plateforme de la francophonie

En fait. Le 25 mars, le PDG de TF1, Rodolphe Belmer, était l’invité de l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef). Après avoir lancé la plateforme de streaming gratuite TF1+ en 2024 (France, Belgique, Luxembourg et Suisse), ce sera au tour de l’Afrique francophone l’été prochain.

En clair. Après avoir lancé en France en janvier 2024 sa plateforme de streaming gratuite TF1+ (ex-MyTF1), puis la même année en Belgique et au Luxembourg en juillet, ainsi qu’en Suisse en septembre, le groupe TF1 va étendre encore sa distribution dans l’espace francophone. « Nous allons cet été ouvrir TF1+ dans l’ensemble de l’Afrique francophone, au même moment dans les 27 pays francophones en Afrique », a annoncé Rodolphe Belmer, PDG du groupe TF1, devant l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef), dont il était l’invité le 25 mars. Lancée avec 15.000 heures de programmes (1), la plateforme a doublé depuis son catalogue, qui inclut aussi des contenus tiers agrégés tels que Arte, Deezer, L’Equipe, Le Figaro.TV ou encore A+E Networks.
« Dans l’audiovisuel, la taille est clé car elle permet d’amortir les contenus. Cet effet d’échelle pour les financer durablement et établir de façon incontestable notre supériorité, nous le recherchons aussi en étendant notre empreinte au-delà de la France : en faisant de TF1+ la grande plateforme de streaming gratuite premium de l’espace francophone », a expliqué Rodolphe Belmer. TF1 n’est pas (suite)

L’industrie musicale veut plus d’abonnés en France

En fait. Le 11 mars, le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) a présenté le bilan 2024 du marché français de la musique enregistrée, lequel refranchit au bout de 20 ans la barre du milliard d’euros. Pour autant, les Français ne se précipitent pas pour s’abonner aux plateformes de streaming.

En clair. Les 174 maisons de disques et labels membres du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), parmi lesquels les trois majors mondiales de la musique (Universal Music, Sony Music et Warner Music), se plaignent de ne pas arriver à convaincre suffisamment d’utilisateurs à s’abonner aux plateformes de streaming musical.
Pourtant, ce n’est pas les « streamers » qui manquent sur le marché français : Spotify, Deezer, Qobuz, YouTube Music, Amazon Music, Apple Music ou encore Napster. Dans son bilan 2024 publié le 11 mars, le Snep fait état de « seulement » 12,3 millions d’abonnements (périodes d’essai comprises). Ces abonnements au streaming musical correspondent à 522,3 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, soit tout de même une hausse de 11,4 %, pour représenter plus des trois-quarts (77,5 %) du total des revenus numériques de la musique enregistrée. (suite)

The Walt Disney Company se sent pousser des ailes avec Disney+, notamment en France face à Canal+

La major américaine du cinéma et de l’audiovisuel qu’est The Walt Disney Company – plus que centenaire – a présenté le 5 février les résultats financiers du premier trimestre de son année fiscale décalée 2025. En streaming, la rentabilité de Disney+, Hulu et ESPN+ s’améliore.

« Nos résultats de ce trimestre [octobre à décembre 2024, soit le premier trimestre de l’année fiscale 2025 qui sera clos fin septembre, ndlr] démontrent la force créative et financière de Disney […]. Nous avons encore amélioré la rentabilité de nos activités de diffusion en streaming », s’est félicité Robert Iger (photo), PDG de la Walt Disney Company. Alors que le chiffre d’affaires sur son marché domestique (les Etats-Unis et le Canada) stagne, celui réalisé à l’international accuse une baisse à deux chiffres (- 31 % sur le premier trimestre).

151,5 millions d’abonnés au total
La plateforme de streaming Disney+ fait état, au 31 décembre 2024, de 124,6 millions d’abonnés payants, en baisse de – 1 % par rapport au trimestre précédent. Elle en compte cependant plus à l’international (54,4 %), devenu majoritaire, qu’aux Etats-Unis et au Canada confondus (45,6 %). Quant à l’autre service de streaming, Hulu, dont les contenus sont plus pour adultes (là où Disney+ propose plutôt un catalogue familial), il compte 56,3 millions d’abonnés, en hausse trimestrielle de + 3 %. Hulu est un pionnier de la VOD, qui fut cocréé en 2007 par AOL, NBCUniversal (racheté par Comcast), Yahoo et Myspace (repris par News Corp). News Corp cèdera finalement à Disney en 2019 sa participation de 30 % dans Hulu que détenait sa filiale 21st Century Fox, laquelle fut revendue aussi Disney. C’est en novembre 2023 que Comcast cède à son tour sa participation dans Hulu à Disney, qui en devient ainsi le seul propriétaire (1). (suite)

Streaming musical : Tidal a 10 ans le 28 octobre

En fait. Les 28 octobre, la plateforme de musique Tidal fête ses 10 ans. Misant sur la qualité hi-fi, elle a été lancée en 2014 par la société norvégienne et suédoise Aspiro à partir de son premier service de streaming musical pour mobiles, WiMP. Depuis 2021, Jack Dorsey la détient via Block (ex-Square).

En clair. La plateforme de streaming musical hi-fi Tidal a été lancée le 28 octobre 2014 par la société scandinave Aspiro en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et au Canada, en plus de la Norvège, Suède, du Danemark, de l’Allemagne et de la Pologne où préexistait depuis quatre ans le service de musique pour mobile WiMP (intégré ensuite dans Tidal). Misant sur la qualité « haute-fidélité sans perte » (1) pour se différencier du suédois Spotify, du français Deezer et de l’américain iTunes (Apple Music), Tidal s’étend en janvier 2015 à l’Irlande, aux Pays-Bas, à la Belgique et au Luxembourg.
C’est durant ce même mois que le rappeur et homme d’affaires américain Jay-Z (alias Shawn Carter) a acquis Aspiro. Jay-Z y voir un double avantage. D’abord, il croit au son hi-fi avec les formats Flac (2), la qualité CD (44,1 Khz), ainsi qu’en la norme japonaise Hi-Res (24 bits/192 Khz) que le français Qobuz (3) a été le premier à adopter.