Taxe streaming : 18 millions d’euros en 2025… si toutes les plateformes assujetties paient

Le Centre national de la musique (CNM), qui est à la musique ce que CNC est au cinéma, est doté d’un budget 2025 de près de 140 millions d’euros, dont 18 millions de la « taxe streaming » payée par les Spotify, Deezer et autres Apple Music. Cette dernière a rapporté moins que prévu en 2024.

Jean-Baptiste Gourdin (photo) a pris le 10 février 2025 ses fonctions de président du Centre national de la musique (CNM), après y avoir été nommé par décret du président de la République, Emmanuel Macron (1). Cet établissement public à caractère industriel et commercial, créé en 2019 et placé sous la tutelle du ministre de la Culture (2), se retrouve depuis les deux dernières années avec un budget annuel qui a quasiment triplé – à environ 140 millions d’euros – par rapport aux budgets cumulés des organismes qu’il a remplacés (CNV (3) et quatre associations (4)).

« Taxe streaming » : levée du secret fiscal
Pour financer son budget 2025 de 137,6 millions d’euros – tel qu’il a été approuvé par son conseil d’administration le 16 décembre dernier –, dont 85,6 % iront aux fonds de soutiens de la musique, la loi de de finances 2025, promulguée au Journal Officiel du 16 février (5), chiffre les deux recettes fiscales qui alimenteront en partie les caisses de cet établissement public : la taxe sur les spectacles de variétés (dite « billetterie ») pour 53,1 millions d’euros, et la « taxe streaming » (officiellement « taxe sur la diffusion en ligne d’enregistrements phonographiques musicaux ou de vidéomusiques ») pour 18 millions d’euros, soit un total d’impositions de 71,1 millions d’euros. Le reste provient de l’aide de l’Etat (dont la subvention du ministère de la Culture). La nouveauté est que cette même loi de finances 2025 prévoit que (suite)

Le grand remplacement des moteurs de recherche traditionnels par des IA génératives est… poussif

Il y a un an, l’institut d’études Gartner prévoyait d’ici 2026 une baisse de 25 % du volume des requêtes sur les moteurs de recherche traditionnels au profit des robots conversationnels IA (chabots) et autres IA génératives. Or la position dominante historique de Google reste toujours aussi forte.

La suprématie de Google (filiale d’Alphabet) sur le marché mondial des moteurs de recherche reste quasiment inchangée à fin janvier 2025 par rapport à il y a un an, et malgré la déferlante des IA génératives et autres chabots boostés à l’intelligence artificielle. D’après StatCounter, le moteur de recherche Google s’arroge encore 89,78 % de part de marché mondiale dans le search (1). L’érosion est infinitésimale comparé aux 91,47 % observés il y a un an, en janvier 2024. Les rivaux restent de petits poucets, avec Bing de Microsoft à 3,94 %, le russe Yandex à 2,74 %, Yahoo à 1,27 %, le chinois Baidu à 1,71 % et DuckDuckGo en-dessous de 1 %.

Google Search : chute de 25 % d’ici 2026 ?
Le maintien de la position dominante de Google a de quoi interpeller, alors que les IA génératives en tout genre ne cessent de défrayer la chronique et que les chat-search veulent en découdre avec le search traditionnel. Les ChatGPT (OpenAI), Claude (Anthropic), Gemini (Google), Perplexity (Perplexity AI) et autres Copilot (Microsoft), sans parler de DeepSeek (société chinoise DeepSeek AI), ne semblent pas avoir entamé – même d’un iota – la suprématie de Google. L’accès google.com reçoit à lui seul plus de 83 milliards de visites chaque mois – 83,26 milliards sur décembre 2024, selon SimilarWeb. Viennent s’ajouter les accès locaux comme google.fr, (suite)

Droits voisins de la presse française : les éditeurs sont plus que jamais divisés face aux Gafam

En attendant que le prochain projet de loi issu des Etats généraux de l’information améliore les droits voisins de la presse française pour être mieux rémunérés par les plateformes numériques, les éditeurs de journaux et leurs syndicats avancent en ordre dispersé face aux Google, Meta et autres Microsoft.

Pendant que le Premier ministre prononçait le 14 janvier sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, dans laquelle il annonçait que « les conclusions des Etats généraux de l’information lancés par le président de la République devront être traduites [dans un texte législatif, ndlr] », Google et l’Alliance de la presse d’information générale (Apig) annonçaient le même jour le renouvellement de leur accord-cadre sur les droits voisins concernant plus de 160 publications sur près de 300 membres.

Les accords-cadres de l’Apig et du SEPM
L’Apig, présidée par Pierre Louette (photo de gauche), PDG du groupe Les Echos-Le Parisien (LVMH Média), ne représente pas toute la presse française – qu’une partie, essentiellement la presse quotidienne nationale (Le Monde, Le Figaro, Libération, Le Parisien, Les Echos, …) et régionale (OuestFrance, L’Est Républicain, Le Télégramme, Sud-Ouest, La Provence, …). Créée en 2018, cette union de quatre syndicats historiques de « la presse quotidienne et assimilée » (nationale, régionale, départementale et hebdomadaire régionale) totalise près de 300 titres et avait mandaté (suite)

La « French Tech » a eu du mal à lever des fonds en 2024, plafonnant à environ 7,2 milliards d’euros

S’il n’y avait pas eu le demi-milliard de la société française Mistral AI, la chute des levées de fonds par les start-up françaises aurait été plus prononcée en 2024 (-18 % sans, contre 12 % avec). Cette baisse des investissements, à environ 7,2 milliards d’euros, est inquiétante au regard des besoins.

Les premiers calculs sur les levées de fonds enregistrées sur l’année 2024 par les start-up de la « French Tech » font état d’un total d’environ 7,2 milliards d’euros. C’est plus ou moins un milliard de moins que l’année précédente, et bien loin des quelque 15 milliards d’euros levés en 2022 au sortir de la crise sanitaire, pour ne pas dire moitié moins que ce record. Cette chute de – 12 % sur un an des capitaux investis dans les jeunes pousses innovantes, bien qu’amortie, est paradoxale au regard de la révolution de l’intelligence artificielle (IA), des besoins en mobilité ou encore de l’essor de la fintech.

Mistral AI, Poolside AI et Electra en tête
Cette moindre performance devrait interpeller la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz (photo), nommée par l’éphémère gouvernement Barnier sous la houlette du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche (1), et maintenue par le gouvernement Bayrou, mais cette fois auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – en l’occurrence Eric Lombard (exCDC). Ancienne dirigeante de la mission French Tech d’octobre 2021 à septembre 2024, Clara Chappaz garde un œil sur le microcosme des jeunes pousses dont elle est issue (Zalora, Lullaby, Lyst, Vestiaire Collective). « En 2025, il nous faudra plus que jamais rassembler nos forces pour que la France et l’Europe restent dans la course au numérique et à l’IA », at-elle prévenu lors de ses vœux début janvier (2).
Or, selon les relevés de la mission French Tech justement, basés sur les données collectées par la plateforme néerlandaise Dealroom.co que Edition Multimédi@ a consultées, les fonds levés (suite)

Livre numérique : le marché mondial des liseuses vise les 10 milliards de dollars d’ici 2030

La croissance discrète des liseuses (e-readers), dont la particularité de l’écran est de ne pas produire de lumière grâce à son encre électronique (e-ink) reposante, devrait amener ce marché mondial vers les 10 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie. Amazon et Rakuten Kobo sont en tête.

(Michael Tamblyn, PDG de Rakuten Kobo, nous a confié ses doutes sur l’actualisation de l’étude à laquelle cet article de EM@ n°331 fait référence)

Elles ont des tailles d’écran variables, dont la diagonale va de moins de 6 pouces (un peu plus de 15 centimètres) à plus de 8 pouces (plus de 20 cm), en passant par 6 à 8 pouces (d’un peu plus de 15 cm jusqu’à un peu plus de 20 cm). Elles sont fines et légères, et offrent une prise en main confortable. Elles permettent une lecture d’une multitude de livres numériques (ebooks) sans fatigue, grâce à leur écran sans lumière grâce à leur encre électronique (e-ink). Ce sont les liseuses électroniques (e-readers).

Amazon et Rakuten Kobo en tête
Le marché mondial des liseuses pourrait atteindre les 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici la fin de la décennie, contre 7,36 milliards de dollars attendus pour cette année 2024. C’est du moins ce que prévoit Mordor Intelligence, à la faveur d’une croissance annuelle moyenne de 6,31 %. « Le marché mondial des liseuses est modérément consolidé avec la présence de plusieurs acteurs comme Amazon., Barnes & Noble, Rakuten Kobo, Hanvon Technology, Onyx International, etc. », indique ce cabinet d’études indien. Selon lui, l’Asie-Pacifique (dont la Chine) affiche la croissance la plus rapide mais l’Amérique du Nord reste encore pour l’instant le plus grand marché pour les liseuses (1). Bien que les tablettes soient beaucoup plus vendues en nombre dans le monde et bien que restées d’usage secondaire par rapport aux smartphones (2), les liseuses continuent, elles, de maintenir une niche solide grâce à leurs avantages spécifiques pour la lecture.