Tout le monde pourra devenir développeur d’applications sans coder, grâce aux « IA codeuses »

Fini les geeks qui se retrouvent seuls à écrire des lignes de codes pour développer – « from scratch » (à partir d’une feuille blanche) – des programmes ou des applications. Les développeurs informatiques sont une espèce en voie de disparition. A terme, tout le monde pourra programmer sans coder.

Imaginez un monde numérique dans lequel tout un chacun pourra créer son application mobile ou ses programmes informatiques, sans connaître le codage ni même avoir entendu parler de langages de programmation tels que les Python, C++ et autres Java. Dans ce futur, pas si lointain, n’importe qui pourra concevoir son logiciel ou son application en fonction de ses besoins ou inventer son jeu vidéo à lui, pour se divertir. Et ce, sans écrire la moindre ligne de code ni faire appel à un programmeur professionnel.

De l’autocomplétion passive à l’agentique actif
Votre rêve pourrait rapidement devenir réalité grâce à la déferlante en cours des « IA codeuses », ces intelligences artificielles agentiques capables de coder à votre place en fonction du logiciel, de l’application ou du jeu vidéo que vous souhaitez. Les grands modèles de langage (LLM) dernière génération – Gemini 3 de Google, GPT 5 d’OpenAI, Claude 4.5 d’Anthropic, Large de Mistral AI ou encore Grok 4 de xAI – ont donné naissance à agents codeurs qui génèrent euxmêmes du code, le testent et en assurent sa maintenance. Par exemple, si l’on reprend nos précédents LLM (1), ces IA codeuses s’appellent Antigravity (lancée le 18 novembre 2025), GPT 5.1 High (lancée par OpenAI le 12 novembre), Claude Code (lancée largement le 22 mai), Codestral (lancée par Mistral AI le 29 janvier) ou encore Grok Thinking (lancé par xAI le 17 novembre). L’année 2025 marque donc un tournant et une accélération sur le nouveau marché mondial des IA codeuses, où l’on retrouve bien d’autres concurrents tels que GitHub Copilot (Microsoft), Cursor (Anysphere), Qwen3-Max (Alibaba), Replit Agent (Replit), …
A ce train-là, l’intelligence artificielle (suite)

L’éclatement de la « bulle IA » que tout le monde croit voir venir mais qui tourne à l’arlésienne

Fin octobre, les Bourses dans le monde étaient au plus haut à la suite du réchauffement commercial entre la Chine et les Etats-Unis, grâce à un deal conclu entre Xi Jinping et Donald Trump – notamment sur les terres rares de la tech. Mais la « bulle IA » tarde encore à éclater.

Les Bourses et les indices boursiers s’en sont donnés à cœur-joie à partir du 24 octobre 2025 en atteignant pour plusieurs d’entre eux des records en clôture. Cette euphorie des investisseurs – bien qu’un recul boursier ait été constaté début novembre – est intervenue dans un climat commercial apaisé entre les Etats-Unis et d’autres pays dans le monde, Chine en tête. Donald Trump (photo de gauche) et Xi Jinping (photo de droite) faisant la pluie et le beau temps sur les affaires, l’accord commercial conclu le 30 octobre (1) entre les deux premières puissances mondiales, y compris sur les terres rares indispensables à l’industrie de la tech, a redonné du baume au cœur aux marchés.

Les terres rares gonflent la « bulle IA »
Comme l’Empire du Milieu est le numéro mondial des terres rares, qui ne sont finalement pas si rares mais qui sont difficiles à extraire et à purifier (minage + raffinage + traitement), elle détient – avec ses près de 70 % de la production mondiale – une carte-maîtresse dans les technologies (électroniques et numériques). Les terres rares sont cruciales pour les aimants puissants (disques durs, moteurs électriques, éoliennes, …), les écrans et smartphones, les composants électroniques et semi-conducteurs, les cellules solaires et l’innovation énergétique, ou encore les technologies militaires. Les terres rares et plus largement les métaux rares (2) constituent donc un enjeu géopolitique majeur en tant que « pétrole du XXIe siècle ». Or l’intelligence artificielle (IA) est devenue l’épicentre de la demande mondiale en terres rares justement.
Si les IA génératives n’ont pas besoin en tant que telles de terres rares, les systèmes informatiques sur lesquels les systèmes d’IA fonctionnent sont véritablement « terravores » – selon le néologisme adapté par Edition Multimédi@. Les GPU (Graphics Processing Unit), ces processeurs à très haute capacité de calculs parallèles, que l’on retrouve sur les supercalculateurs et les serveurs des data centers, intègrent des terres rares. Des composants périphériques en ont aussi besoin pour leurs performances thermique, optique et électrique, que cela soit pour les systèmes de refroidissement, les disques durs, les alimentations et les convertisseurs ou encore les amplificateurs optiques et les interconnexions. En conséquence, (suite)

Comment les IA génératives doivent assurer la rémunération des auteurs et des ayants droit

En mai, l’US Copyright Office aux Etats-Unis, l’EUIPO en Europe et le CSPLA en France ont chacun publié un rapport où est abordée la manière de rémunérer les auteurs lorsque leur création est utilisée par les IA génératives : licences légales obligatoire, gestion collective, place de marché, …

Les ChatGPT, Claude, Perplexity, Meta Ai et bien d’autres intelligences génératives vont devoir mettre la main au portefeuille pour rémunérer équitablement les auteurs et les créateurs lorsqu’elles utilisent leurs œuvres. Trois organismes ont chacun publié leur rapport dans le courant du mois de mai 2025 : l’US Copyright Office (USCO) aux Etats-Unis le 9 mai, l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) en Europe le 12 mai et le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) en France le 16 mai.

Du fair use aux accords de licences
La question commune à ces trois rapports est de savoir comment les IA génératives doivent rémunérer les ayants droit. L’USCO, rattaché au Congrès américain, estime dans les conclusions de son rapport – intitulé « Copyright and Artificial Intelligence, Part 3: Generative AI Training » (1) – que la doctrine du fair use propre aux Etats-Unis – qui consacre un « usage raisonnable » sans devoir de rétribution ni autorisation des ayants droit – « peut jouer un rôle ». Mais cette « tolérance » a ses limites. « L’exploitation commerciale de vastes corpus d’œuvres protégées dans le but de générer du contenu expressif susceptible d’entrer en concurrence sur les marchés existants, notamment lorsqu’elle repose sur un accès illégal aux œuvres, dépasse les limites du fair use », considère le Copyright Office américain.
Et de constater, sans pour autant donner d’exemples chiffrés, que « des accords de licence pour l’entraînement de l’IA – individuels comme collectifs – sont en train d’émerger rapidement dans certains secteurs, bien que leur disponibilité demeure encore inégale ». Pour autant, il estime (suite)

Copies de la presse et du livre : le numérique pousse le CFC à faire une « transition » jusqu’à l’été

Les rediffusions d’articles de presse et de contenus de livres augmentent, portées par les panoramas de presse numériques : le Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC), mandaté par le ministère de la Culture, a collecté 67,9 millions d’euros en 2024, en hausse de près de 5 %.

Unique société de gestion collective agréée par le ministère de la Culture pour collecter les redevances dues lors des reproductions des contenus de la presse, du livre et des sites web, le Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) n’a cessé depuis vingt ans de voir les droits collectés croître pour le compte des éditeurs, journalistes et auteurs. L’année 2024 a été marquée à nouveau par un record des redevances perçues, à 67,9 millions d’euros, soit une hausse de 4,8 % sur un an.

Un « directeur de la transition » jusqu’à l’été
A ce rythme, selon les calculs de Edition Multimédi@, les 100 millions seront atteints en 2032. Si le secteur de l’enseignement et de la formation est encore très papivore de journaux et livres imprimés, ce n’est pas le cas des entreprises privées et publiques qui ont pour la plupart basculé dans les contenus numériques. Mais le papier continue de perdre du terrain. Or cette digitalisation de la copie à rythme soutenu depuis une vingtaine d’années a métamorphosé le CFC, créé en 1983 et agréé par le ministère de la Culture, ainsi qu’audité par la commission de contrôle des organismes de gestion des droits d’auteur et des droits voisins (CCOGDA), rattachée à la Cour des comptes. La veille informationnelle (panorama de presse, veille web, agrégateurs de flux, …) s’est démultipliée et complexifiée (1). « Après trois ans d’implication stratégique et opérationnelle pour transformer [le CFC] », la directrice générale et gérante Laura Boulet a quitté son poste en février « en accord avec le conseil d’administration » présidé par Guillaume Montégudet (photo ci-dessous). (suite)

Le réseau historique de cuivre d’Orange vit ses cinq dernières années, sacrifié sur l’autel de la fibre

Le réseau de cuivre hérité de France Télécom est démantelé : « Il sera définitivement remplacé par le réseau en fibre optique entre janvier 2025 et 2030 », prévient Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Energie, dans un courrier aux détenteurs des 22,6 millions de lignes de cuivre actives.

« La modernisation des infrastructures d’Internet et de téléphonie est une priorité du gouvernement. Le réseau Internet DSL et téléphonique fixe RTC a été fondé sur une technologie dite “cuivre”. Ce réseau historique est en fin de vie. Il sera définitivement remplacé par le réseau en fibre optique […] entre janvier 2025 et 2030 », écrit le ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci (photo), aux abonnés des 22,6 millions de lignes fixes de cuivre du réseau historique d’Orange, hérité de France Télécom.

Compte à rebours et course contre la montre
Dans ce courrier postal expédié le 28 janvier 2025, notamment aux abonnés professionnels et entreprises, le ministre qui est aussi en charge des télécoms justifie cette fin programmée des lignes de cuivre partout en France en assurant que « cette modernisation est indispensable pour répondre aux nouveaux usages numériques ». De plus : « Conserver deux réseaux coûterait trop cher, et l’utilisation de la fibre optique consomme en moyenne trois fois moins d’énergie que le cuivre ». Dans sa lettre (1), le ministre conseille aux millions d’abonnés destinataires de ne pas trop tarder : « Il vous est recommandé de ne pas attendre le dernier moment pour effectuer votre migration. En effet, des travaux de desserte interne peuvent être nécessaires et les opérateurs peuvent être très sollicités à rapproche de la fermeture ». Si l’abonné ne fait rien (2), son abonnement sur ligne de cuivre – téléphonie fixe et/ou accès à Internet via ADSL ou VDSL2, audiovisuel compris en cas de triple play (téléphone-Internet-télévision) – prendra fin à la date de fermeture prévue (suite)