iTunes n’a pas fêté ses 20 ans le 9 janvier 2021,et pour cause : iTunes est mort, mais bouge encore

C’est le 9 janvier 2001 – il y a deux décennies – que feu Steve Jobs avait présenté iTunes, soit neuf mois avant de lancer l’iPod, le baladeur qui redonna des couleurs à la pomme. De player musical au format MP3, iTunes est devenu le couteau suisse multimédia d’Apple, avant d’éclater en 2019.

Steve Jobs (photo) n’a pas inventé iTunes puisque le lecteur de musiques au format MP3 existait déjà depuis juin 1999 sous le nom de « SoundJam MP », un player développé par Jeff Robbin et Bill Kincaid qui en avaient confié l’édition à Casady & Greene (C&G), spécialisé dans les logiciels Macintosh (Crystal Quest, Spreadsheet, …). L’ancien président cofondateur d’Apple a aussitôt jeté son dévolu sur SoundJam MP en rachetant ses lignes de code en 2000, point de départ d’iTunes.+

Clubhouse veut devenir le « Facebook » vocal

En fait. Le 1er février, le milliardaire Elon Musk, patron de Tesla et de SpaceX, a déclaré oralement sur l’application Clubhouse : « Le bitcoin est une bonne chose ». Cela a fait non seulement fait bondir le cours de la cryptomonnaie mais aussi tourner les projecteurs sur Clubhouse. Ce futur « Facebook » vocal donne de la voix.

En clair. Dans la foulée du succès des podcasts et de l’engouement pour les assistants vocaux sur smartphones ou enceintes connectées, l’Internet des oreilles a maintenant son réseau social audio : l’application mobile Clubhouse qui pourrait être le futur « Facebook » vocal. Lancée de façon confidentielle il y a près d’un an, en mars 2020, elle est éditée par la société californienne Alpha Exploration Co, cofondée par Paul Davison et Rohan Seth. Clubhouse n’est pour l’instant disponible que sous iOS (pour les terminaux d’Apple) et uniquement sur invitation de l’un des « happy few » déjà inscrits dans la version bêta de ce réseau social vocal (1). Ces « early adopters » cooptés entre eux sont tout de même aujourd’hui 2 millions dans le monde à se connecter par semaine, d’après les deux créateurs dans un blog daté du 24 janvier dernier (2), sur déjà quelque 5millions d’inscrits. Maintenant qu’ils viennent de lever des fonds (100 millions de dollars, dit-on) auprès notamment de la société de capital-risque Andreessen Horowitz (alias « a16z »), créé en 2009 par Marc Andreessen et Ben Horowitz (3), leur objectif est d’« ouvrir Clubhouse au monde entier » et de lancer la version sous Android. Alpha Exploration Co est maintenant valorisée 1 milliard de dollars : une licorne est née. Chez a16z, l’associé Andrew Chen connaissait déjà Paul Davison depuis que celui-ci avait lancé en 2012 Highlight, un réseau social de proximité (musées, fêtes, salons, …) qui fut revendu à Pinterest. Cette fois, ce féru de réseau social donne de la voix, d’abord avec Talkshow puis maintenant avec Clubhouse (4). « La voix peut rassembler les gens, s’enthousiasme- t-il avec Rohan Seth. Vous pouvez être dans la pièce, souvent avec des gens dont l’expérience vécue est très différente de la vôtre ». Clubhouse s’organise virtuellement en plusieurs milliers de « rooms », chaque pièce accueillant plusieurs personnes pour parler de choses et d’autres, souvent autour d’un thème (musique, opéra, jeux, philosophie, méditation, voyages, etc.). « Tout cela grâce au pouvoir de la voix », ajoutent les cofondateurs. Elon Musk a même vanté les mérites du bitcoin dans une conversation « Clubhouse » le 1er février. Voilà en tout cas une licorne que Facebook, à qui l’on reproche déjà d’avoir racheté WhatsApp et Instagram, ne pourra pas mettre dans son escarcelle ! @

Autoriser les rachats d’Instagramet de WhatsApp par Facebook fut deux graves erreurs de la FTC

Instagram, le réseau social de partage de photos et vidéos, fête ses dix ans. Lancé en octobre 2010 par l’Américain Kevin Systrom et le Brésilien Michel Mike Krieger, il fut vendu dix-huit mois après à Facebook pour 1 milliard de dollars. La FTC se mort les doigts d’avoir autorisé cette acquisition.

« Nous avons fait une erreur », avait admis Joseph Simons (photo), l’actuel président de la FTC, l’autorité américaine antitrust, dans une interview à l’agence Bloomberg le 13 août 2019. Il faisait le mea culpa de la Federal Trade Commission (FTC) à propos des autorisations accordées à Facebook pour les rachats de respectivement Instagram en 2012 pour 1milliard de dollars et WhatsApp en 2014 pour – tenez-vous bien – près de 20 milliards de dollars ! Sur la centaine d’acquisitions faites par la firme de Mark Zuckerberg (1), seule celle d’Instagram fit l’objet d’une enquête approfondie – avant le feu vert.

Zero-rating ou « trafic gratuit » : les opérateurs mobiles n’ont pas le droit de favoriser des applications

Le « zero-rating » pratiqué depuis des années par certains opérateurs mobiles, pour discriminer les applications, est illégal. C’est ce que proclame la justice européenne dans un arrêt du 15 septembre 2020, qui invalide ce « tarif nul » contraire à la neutralité du Net.

Le groupe de Mark Zuckerberg profite pleinement du zero-rating pour ses applications mobile Facebook, Messenger, Instagram et WhatsApp. Mais aussi Twitter et Viber dans la catégorie réseaux sociaux et messageries instantanées. Les applications de streaming sur smartphone en raffolent aussi, parmi lesquelles Apple Music, Deezer, Spotify ou encore Tidal. Tous ces acteurs du Net bénéficient d’un traitement de faveur dans le cadre d’un accord de « partenariat » avec certains opérateurs mobiles dans le monde.

Non-respect d’une licence de logiciel par le licencié : manquement contractuel ou contrefaçon ?

Deux affaires récentes ont opposé respectivement Free et Orange à des éditeurs de logiciels, lesquels les accusaient de contrefaçon. Mais le non-respect d’un contrat de licence de logiciel par le détenteur de cette licence de logiciel peut soit relever de la contrefaçon, soit du manquement contractuel.

Par Charles Bouffier, avocat, cabinet August Debouzy

La question de la nature de la responsabilité de toute personne qui souscrit à une licence pour l’utilisation d’un logiciel (le « licencié ») mais qui ne respecte pas les termes du contrat de licence du logiciel a donné lieu ces dernières années à des solutions jurisprudentielles contrastées en droit français (1). Et ce, compte-tenu du principe de non-cumul des responsabilités (2). Cette question délicate se trouve au coeur de deux affaires récentes opposant des opérateurs – respectivement Free Mobile et Orange – à des éditeurs de logiciels.