Pinterest, le moteur de découverte visuelle devenu rentable, se fait moins discret avec l’IA

Créé il y a 15 ans, le petit réseautage de photos et d’images Pinterest fait des envieux : il a atteint les 570 millions d’utilisateurs actifs mensuels, en hausse de 10 % sur un an. Devenue très rentable en 2024, la plus discrète des « très grandes plateformes » mise sur l’IA pour mieux « monétiser ».

Pinterest affiche une santé insolente et une audience presque digne d’un Gafam : au mois de mai, la plateforme d’images et de photos à découvrir a atteint un record de fréquentation, avec 570 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Cela correspond à une hausse de 10 % sur un an – et même 23 % sur deux. La monétisation de cette audience, mesurée selon l’indicateur ARPU (1) très surveillé par le PDG Bill Ready (photo) et consolidé par trimestre, a été de 1,52 dollars au premier trimestre 2025, en hausse de 5 % sur un an). Il peut dépasser les 2 dollars comme au dernier trimestre 2024 (à 2,12 dollars précisément).

Toujours imité, jamais égalé, même par Google
Les revenus pris en compte pour le calcul de l’ARPU proviennent principalement des activités en ligne des utilisateurs (génératrices de recettes), telles que les interactions avec des publicités ou des contenus sponsorisés – sur la base du coût par clic (CPC), du coût par mille impressions (CPM), du coût par jour (CPJ) ou, pour les vidéos, du coût par vue (CPV). Et 15 ans après sa création, la rentabilité est au rendez-vous : l’an dernier, Pinterest est devenu pour la première fois rentable en affichant son premier bénéfice net, à 1,86 milliard de dollars, pour un chiffre d’affaires de 3,64 milliards de dollars, en hausse de 19 %. Cotée en Bourse depuis avril 2019, l’ex-licorne (2) basée à San Francisco (California) a une capitalisation (3) de 21 milliards de dollars (au 30-05-25). La montée en puissance de Pinterest a toujours inquiété (suite)

La plateforme Twitch, championne du live streaming et filiale d’Amazon, cherche un second souffle

Alors que la plateforme Twitch – propriété d’Amazon depuis plus de dix ans – va fêter à Rotterdam (Pays-Bas) les 10 ans de son grand rendez-vous international de sa communauté (31 mai-1er juin), elle semble avoir perdu de son élan malgré ses 21 millions de streamers actifs. La concurrence est rude.

L’année 2025 va-t-elle rattraper l’année 2024 qui fut difficile pour Twitch ? Malgré un total de comptes en augmentation (plus de 21 millions de streamers actifs, dont 9,5 millions se sont inscrits l’an dernier) et des vues en hausse pour certains streamers, la plateforme championne du live streaming (jeux vidéo, e-sport et contenus en direct) diffuse moins de contenus et compte moins d’abonnements. C’est le constat dressé par la société espagnole Metricool, spécialisée dans l’analyse et la gestion des réseaux sociaux. « L’année 2024 fut difficile pour Twitch. Le géant du streaming a-t-il perdu de son élan ? », s’interroge-t-elle.

La TwitchCon très attendue à Rotterdam
La plateforme Twitch créée en juin 2011 – et issue de la scission du bouquet de chaînes vidéo Justin.tv, disparu dans la foulée – a perdu le dynamisme qu’elle avait obtenu durant la crise covid-19. « Le vent favorable que le streaming a connu pendant le confinement, avec moins d’interactions sociales en personne et une consommation d’écrans qui a explosé, semble s’être dissipé. De plus, de grands noms comme TimTheTatman et DrLupo ont déjà quitté Twitch pour se consacrer entièrement à YouTube », analyse Metricool dans son état des réseaux sociaux 2025. L’an dernier, il y a eu moins de publications de vidéos et de clips sur Twitch, sur fond de baisse générale des vues et de chute des abonnements de tous les types de comptes. « Le seul point réellement optimiste est que, malgré tout, les comptes entre 2.000 et 50.000 abonnés voient une hausse de leurs vues », tempère l’étude (1). Il faut dire que (suite)

Sam Altman prévoit avec prudence de mettre en Bourse OpenAI, qui fêtera ses 10 ans fin 2025

La licorne OpenAI, cofondée par Sam Altman, Elon Musk et d’autres, achèvera sa première décennie d’existence en décembre 2025. La prochaine grande étape de la société éditrice de ChatGPT, que Edition Multimédi@ a questionné à ce sujet, sera son introduction en Bourse, envisagée avec prudence.

« OpenAI a annoncé en décembre 2024 son intention d’adopter le statut de Public Benefit Corporation (PBC), dans le Delaware, une structure juridique qui permet de concilier objectifs lucratifs et missions d’intérêt général. Cette évolution pourrait faciliter une future entrée en Bourse, bien qu’aucun calendrier précis n’ait été communiqué », a répondu ChatGPT à Edition Multimédi@ sur la future cotation de la célèbre licorne. D’après le chatbotmaison, son PDG Sam Altman (photo) envisage « avec prudence » cette IPO (1), « conscient des enjeux éthiques, juridiques et financiers liés à une entreprise développant une IA puissante ».

La Bourse et la vie : modèle hybride
OpenAI poursuit sa transition vers une structure commerciale. Initialement fondée en décembre 2015 comme organisation à but non lucratif, elle a adopté en 2019 un modèle hybride qui combine une entité à but lucratif (OpenAI LP) supervisée par une fondation mère à but non lucratif (OpenAI Inc.). La prochaine introduction en Bourse devrait permettre à la partie lucrative de lever suffisamment de capitaux pour répondre à la forte demande croissante d’investissement en développements et infrastructures pour l’intelligence artificielle. La « start-up-labo » a fait savoir fin mars qu’elle lèverait – avec l’aide de Softbank (2) – jusqu’à 40 milliards de dollars lors d’un nouveau tour de table, valorisant (une fois bouclé) la société à 300 milliards de dollars.
Cette levée de fonds, en cours, sera quatre fois supérieure aux 10 milliards de dollars initiaux réunis à partir de 2019, notamment auprès de Microsoft, qui augmenta par la suite sa mise (3). La licorne californienne a besoin (suite)

Valve et son écosystème Steam (plateforme, console et catalogue) révolutionnent le jeu vidéo avec Linux

Cofondée il y a près de 30 ans et présidée par Gabe Newell (ex-Microsoft), la société Valve – éditeur de « Half-Life », son premier jeu vidéo, suivi de « Counter-Strike » – mise depuis plus de 10 ans sur le système d’exploitation open source Linux pour ses consoles Steam – bientôt dans le salon ?

Gabe Newell (photo), le cofondateur de Valve en 1996 et actuel président de l’éditeur et distributeur de jeux vidéo, avait quitté Microsoft après treize années passés à développer Windows. L’autre cofondateur de Valve, Mike Harrington (qui n’est plus dans l’entreprise depuis 2000), était aussi développeur Windows chez Microsoft. Gabe Newell avait reproché au système d’exploitation de Bill Gates d’être un écosystème fermé, similaire à l’iOS d’Apple. Ce diplômé d’Harvard s’était alors tourné vers le système d’exploitation open source Linux, plus flexible que les « OS » propriétaires, en faisant le pari d’y faire tourner sa plateforme de distribution de jeux vidéo Steam.

24.249 jeux fonctionnent sous Linux
Aujourd’hui, Steam s’est imposé comme un « canal de distribution de contenu numérique » où peuvent jouer en ligne – sous Windows et de plus en plus sous Linux – de très nombreux joueurs, les « steam players », qui peuvent être simultanément plus de 30 millions. Valve distribue ainsi en streaming ses propres jeux vidéo, de l’historique « Half-Life » (sorti en 1998) au légendaire « Counter-Strike » (sorti en 2004 sous Windows, puis en 2013 sous Linux), en passant par « Deadlock » (sorti en 2024 sous Windows et jouable sous Linux via le logiciel Proton), « Dota 2 » (sorti en 2013 sous Windows et Linux), ou encore « Portal » (sorti en 2007 sous Windows et 2013 sous Linux). Mais Valve distribue aussi les jeux vidéo d’autres éditeurs, comme ce fut récemment le cas du nouvel opus du français Ubisoft sorti le 20 mars dernier, « Assassin’s Creed Shadows », qui fonctionne sous Windows et, via le logiciel Proton, Linux. Il se dit même que Steam aurait (suite)

Deux milliardaires cherchent un avenir rentable au groupe de divertissement en ligne Webedia

Les milliardaires Marc Ladreit de Lacharrière et Bernard Arnault cherchent – à défaut de repreneur – un second souffle à Webedia, toujours déficitaire, le premier en étant propriétaire depuis 2013 via Fimalac et le second actionnaire minoritaire depuis 2024 via Aglaé Ventures.

Le divertisseur en ligne Webedia est de nouveau dans une passe difficile, malgré le soutien financier de deux milliardaires : Marc Ladreit de Lacharrière, actionnaire majoritaire, et Bernard Arnault, actionnaire minoritaire. Ayant été créée par Cédric Siré en 2007, l’entreprise Webedia a commencé à éditer les sites web Purepeople, Puretrend et Purefans, pour ensuite croître à coup d’acquisitions (Terrafemina, Allociné, Jeuxvideo.com, 750g, Talent Web, Easyvoyage, Dr. Good, The Boxoffice Company, …) pour un total d’investissements d’environ 350 millions d’euros.

Christian Bombrun, nouveau DG arrivé en mars
Mais depuis ce build-up (1) et la crise covid-19, l’éditeur online qui veut « aider l’industrie culturelle française » (2) perd de l’argent. La prise de fonction en mars de Christian Bombrun (photo de gauche) comme directeur général de Webedia pour remplacer Cédric Siré, lequel a créé la surprise en quittant l’entreprise en janvier dernier après l’échec de la recherche d’un repreneur pour le groupe, suscite l’inquiétude parmi les 2.300 collaborateurs. Ce départ du fondateur semble avoir été « contraint », d’après les informations recueillis par L’Informé et Tech&Co en début d’année auprès de salariés (3). Depuis juin 2022, Marc Ladreit de Lacharrière cherche à vendre Webedia qui perd de l’argent. Il avait même donné mandat à la banque d’affaires Rothschild & Co, selon Challenges malgré un démenti (4). Comme la maison mère Fimalac n’est plus cotée en Bourse, impossible de connaître l’ampleur du déficit depuis les pertes nettes de 125 millions d’euros en 2020 et de 42,5 millions d’euros en 2021 (comme l’attestent les derniers comptes déposés et publiés). Des rumeurs circulent sur un prochain plan social sur fond de (suite)