Ce que disent les syndicats américains à propos du projet de scission de Warner Bros. Discovery

Plus d’un mois après avoir annoncé qu’il se scinderait en deux sociétés, en séparant « studios et activités de streaming » des « réseaux de télévision par câble », le géant américain Warner Bros. Discovery suscite des inquiétudes syndicales plutôt discrètes face au risque de réduction d’effectifs.

La scission de « WBD » en deux sociétés cotées en Bourse, devrait être achevée d’ici mi-2026. L’actuel PDG de Warner Bros. Discovery (WBD), David Zaslav (photo de gauche), conservera alors les studios et l’activité de streaming au sein d’une société appelée pour l’instant « Streaming & Studios », tandis que le directeur financier Gunnar Wiedenfels (photo de droite) dirigera le groupe dérivé des actifs câblés, y compris CNN, au sein de « Global Networks ». Tous deux continueront d’occuper leurs fonctions actuelles chez WBD jusqu’à la séparation.

Méga-split sur fond de cord-cutting
L’annonce a été faite le 9 juin (1). Le 26 juin, WBD a annoncé avoir obtenu de la banque JPMorgan « un prêt à terme de 18 mois d’une valeur de 17 milliards de dollars (2) pour financer son split d’envergure. A peine plus de trois ans après la méga-fusion entre la major d’Hollywood Warner Bros. avec son compatriote Discovery – c’était en avril 2022, moyennant 43 milliards de dollars versés à l’opérateur télécom AT&T (3) –, voici que son PDG David Zaslav (ex-patron de Discovery) va détricoter ce qu’il avait mis en œuvre. Si ce split à venir est salué par la majorité des analystes financiers, qui y voit un moyen de « libérer de la valeur » par les deux futures sociétés cotées, il suscite néanmoins des inquiétudes du côté des syndicats américains présents dans l’actuel WBD – et ils sont nombreux : il y a (suite)

La Ligue de football professionnel (LFP) court-circuite les Canal+, BeIn Sports et autres DAZN

La filiale LFP Media, dirigée par Nicolas de Tavernost, lance sa propre chaîne Ligue 1+ pour y diffuser les matchs de la saison 2025-2026, qui commence le 15 août 2025. Et ce, au nez et à la barbe des diffuseurs sportifs traditionnels. BeIn et DAZN ne sont plus que distributeurs, en attendant Canal+.

C’est une première historique. Après l’avoir annoncée le 1er juillet par un communiqué puis présentée avec ses trois tarifs le 10 juillet lors d’une conférence de presse, la plateforme TV digitale de la Ligue de football professionnel (LFP) diffusera ses premiers matchs à partir du 15 août 2025. Baptisée « Ligue 1+ », cette « chaîne » numérique est gérée et opérée par la filiale LFP Media (alias LFP 1), dont le directeur général depuis avril (1) est l’ancien PDG du groupe M6, Nicolas de Tavernost (photo de gauche), par ailleurs vice-président de CMA Médias, branche médias du groupe CMA CGM (Rodolphe Saadé).

9 matchs en fin de semaine sur LFP 1+
Les championnats français de football ont donc désormais leur propre « chaîne de télévision ». Du jamais vu. « C’est la première fois qu’une ligue de football crée et exploite sa propre chaîne, concurrençant ainsi directement les diffuseurs sportifs traditionnels (Canal+, BeIn, WBD). Cela pourrait expliquer pourquoi Canal+ a refusé d’y participer », analyse Thierry Fautier, cofondateur et directeur général de The Media League, agence conseil des entreprises de médias et de divertissement, dans un post publié sur LinkedIn le 2 juillet. « En court-circuitant les diffuseurs sportifs traditionnels comme Canal+ et beIN Sports, la LFP poursuit une stratégie audacieuse centrée sur sa propre distribution, complétée par des opérateurs IPTV [Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR, ndlr] ou des réseaux sportifs alternatifs comme WBD (Eurosport) et BeIn, qui, pour la première fois de leur histoire, distribueront des contenus qu’ils n’ont pas produits », poursuit cet expert en streaming vidéo et haute définition, vétéran de la Silicon Valley. Selon lui, (suite)

Trump Mobile, Trump Organization, TMTG et le président Donald Trump : de sérieux risques de conflits d’intérêts

Ce n’est pas la Trump Media & Technology Group (TMTG), société cotée en Bourse, qui a lancé le 16 juin 2025 la marque Trump Mobile assortie de son smartphone T1, ni même The Trump Organization. En fait, c’est la filiale DTTM Operations, gestionnaire de la marque « Trump », qui a octroyé une licence à T1 Mobile.

Bien que les deux fils du 47e président des Etats-Unis – Donald Trump Jr. (photo de gauche) et Eric Trump (photo de droite) – ont annoncé, de la Trump Tower à New York le 16 juin, le lancement de Trump Mobile et du smartphone T1, ce n’est ni The Trump Organization ni Trump Media & Technology Group (TMTG) qui opère cette nouvelle activité d’opérateur mobile. Il ne s’agit que d’un « accord de licence limité » de la marque « Trump » signé par la Donald Trump Trademark Management (DTTM Operations), filiale de la Trump Organization, avec la société T1 Mobile, créée début mai et enregistrée en Floride.

FCC, FTC, SEC, … au service du « Trump business » ?
« Trump Mobile, ses produits et services ne sont pas conçus, développés, fabriqués, distribués ou vendus par la Trump Organization ou l’une de leurs sociétés affiliées ou dirigeants respectifs. T1 Mobile LLC utilise le nom et la marque de commerce “Trump” conformément aux termes d’un contrat de licence limité qui peut être résilié ou révoqué selon ses termes », prévient le site web Trumpmobile.com, édité par la société T1 Mobile, tout en précisant : « Trump Mobile ne possède, n’exploite ou ne contrôle pas ces services et n’est pas responsable de leur disponibilité, de leurs performances ou de leurs conditions d’utilisation». Seule la société DTTM Operations, qui gère les marques déposées associées à Donald Trump – dont les marques « Trump Mobile » et « T1 » déposées le 12 juin dernier (1) auprès de l’Office des brevets et des marques des Etats-Unis (USPTO) –, a un lien contractuel avec la société tierce T1 Mobile. Enregistrée en (suite)

Pinterest, le moteur de découverte visuelle devenu rentable, se fait moins discret avec l’IA

Créé il y a 15 ans, le petit réseautage de photos et d’images Pinterest fait des envieux : il a atteint les 570 millions d’utilisateurs actifs mensuels, en hausse de 10 % sur un an. Devenue très rentable en 2024, la plus discrète des « très grandes plateformes » mise sur l’IA pour mieux « monétiser ».

Pinterest affiche une santé insolente et une audience presque digne d’un Gafam : au mois de mai, la plateforme d’images et de photos à découvrir a atteint un record de fréquentation, avec 570 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Cela correspond à une hausse de 10 % sur un an – et même 23 % sur deux. La monétisation de cette audience, mesurée selon l’indicateur ARPU (1) très surveillé par le PDG Bill Ready (photo) et consolidé par trimestre, a été de 1,52 dollars au premier trimestre 2025, en hausse de 5 % sur un an). Il peut dépasser les 2 dollars comme au dernier trimestre 2024 (à 2,12 dollars précisément).

Toujours imité, jamais égalé, même par Google
Les revenus pris en compte pour le calcul de l’ARPU proviennent principalement des activités en ligne des utilisateurs (génératrices de recettes), telles que les interactions avec des publicités ou des contenus sponsorisés – sur la base du coût par clic (CPC), du coût par mille impressions (CPM), du coût par jour (CPJ) ou, pour les vidéos, du coût par vue (CPV). Et 15 ans après sa création, la rentabilité est au rendez-vous : l’an dernier, Pinterest est devenu pour la première fois rentable en affichant son premier bénéfice net, à 1,86 milliard de dollars, pour un chiffre d’affaires de 3,64 milliards de dollars, en hausse de 19 %. Cotée en Bourse depuis avril 2019, l’ex-licorne (2) basée à San Francisco (California) a une capitalisation (3) de 21 milliards de dollars (au 30-05-25). La montée en puissance de Pinterest a toujours inquiété (suite)

La plateforme Twitch, championne du live streaming et filiale d’Amazon, cherche un second souffle

Alors que la plateforme Twitch – propriété d’Amazon depuis plus de dix ans – va fêter à Rotterdam (Pays-Bas) les 10 ans de son grand rendez-vous international de sa communauté (31 mai-1er juin), elle semble avoir perdu de son élan malgré ses 21 millions de streamers actifs. La concurrence est rude.

L’année 2025 va-t-elle rattraper l’année 2024 qui fut difficile pour Twitch ? Malgré un total de comptes en augmentation (plus de 21 millions de streamers actifs, dont 9,5 millions se sont inscrits l’an dernier) et des vues en hausse pour certains streamers, la plateforme championne du live streaming (jeux vidéo, e-sport et contenus en direct) diffuse moins de contenus et compte moins d’abonnements. C’est le constat dressé par la société espagnole Metricool, spécialisée dans l’analyse et la gestion des réseaux sociaux. « L’année 2024 fut difficile pour Twitch. Le géant du streaming a-t-il perdu de son élan ? », s’interroge-t-elle.

La TwitchCon très attendue à Rotterdam
La plateforme Twitch créée en juin 2011 – et issue de la scission du bouquet de chaînes vidéo Justin.tv, disparu dans la foulée – a perdu le dynamisme qu’elle avait obtenu durant la crise covid-19. « Le vent favorable que le streaming a connu pendant le confinement, avec moins d’interactions sociales en personne et une consommation d’écrans qui a explosé, semble s’être dissipé. De plus, de grands noms comme TimTheTatman et DrLupo ont déjà quitté Twitch pour se consacrer entièrement à YouTube », analyse Metricool dans son état des réseaux sociaux 2025. L’an dernier, il y a eu moins de publications de vidéos et de clips sur Twitch, sur fond de baisse générale des vues et de chute des abonnements de tous les types de comptes. « Le seul point réellement optimiste est que, malgré tout, les comptes entre 2.000 et 50.000 abonnés voient une hausse de leurs vues », tempère l’étude (1). Il faut dire que (suite)