En fait. Le 7 juillet, Jack Dorsey – PDG de Block (ex-Square) et cofondateur de Twitter dont il fut le PDG – a lancé la version bêta de Bitchat, une messagerie instantanée peer-to-peer qui fonctionne… sans Internet ni opérateur mobile ! Décentralisée, sans cloud ni serveurs, ni même censure ou black-out.
En clair. Fin des opérateurs mobiles et d’Internet ? Imaginez un réseau de communication maillé, décentralisé, entièrement autonome et fonctionnement via les smartphones en mode pair-à-pair (peer-to-peer) avec leurs liaisons sans fil Bluetooth ou Wifi direct. Imaginez un tel réseau – d’envergure locale, nationale voire internationale – qui ne dépend ni des opérateurs télécoms, ni des « telcos » mobiles, ni des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), situé hors du champ des régulateurs de type Arcep ou Arcom. Imaginez enfin un réseau affranchi d’Internet et de ses serveurs, cloud et autres services de Big Tech et hyperscalers, échappant à tout contrôle et à toutes censures des gouvernements ou des réseaux sociaux, et aux messages cryptés de bout-en-bout, épargné par les coupures d’Internet ou les black-out télécoms et électriques. Et cerise sur le gâteau au regard de l’environnement : ce réseau, économe en énergie, participe à la sobriété numérique.
Vous en rêviez ; Jack Dorsey l’a fait ! Le cofondateur de Twitter (devenu X), dont il fut PDG (2006-2008 et 2015-2021), a (suite)
Le programme de travail de la Commission européenne pour 2025, présenté à Bruxelles le 11 février dernier, notamment au Parlement européen en vue de légiférer, est on ne peut plus clair : « La condition préalable la plus importante pour une économie numérique prospère est une infrastructure numérique fiable et de grande capacité. Par conséquent, le règlement sur les réseaux numériques créera des possibilités d’exploitation et de prestation de services transfrontalières, renforcera la compétitivité de l’industrie et améliorera la coordination du spectre [des fréquences, ndlr] ».
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) va-t-elle en plus devenir le régulateur de la connectivité Internet ? La question posée par Edition Multimédi@ peut surprendre, mais cette perspective pourrait devenir réalité avec l’informatisation des réseaux, l’ouverture des interfaces de programmation applicative des réseaux, et la cloudification/virtualisation des entreprises. Une nouvelle ère se dessine pour la régulation des télécoms, lesquelles voient l’informatique s’immiscer partout et jusqu’à leurs extrémités.