Readly, le « Spotify » des kiosques numériques, aidé par… son compatriote Spotify justement

En annonçant le rachat du français Toutabo, éditeur du kiosque numérique ePresse, le suédois Readly – compatriote de Spotify dont il s’inspire – consolide un peu plus le marché de la distribution digitale de la presse en Europe. Le français Cafeyn a racheté l’an dernier le néerlandais Blendle.

La société suédoise Readly, créée il y a près de dix ans (au printemps 2012) par Joel Wikell, qui détient encore 10,4 % du capital, s’est inspirée du modèle de son compatriote Spotify dans la musique en ligne pour devenir le « Spotify » de la presse numérique. Selon nos constatations, celle qui était jusqu’en octobre et durant plus de quatre ans directrice des opérations stratégiques de la plateforme de streaming musical, Malin Stråhle (photo), est justement depuis l’an dernier l’un des six membres du conseil d’administration de Readly présidé par Patrick Svensk.

Avec cinq actionnaires, Universal Music a la cote

En fait. Le 21 septembre, débutera la cotation à la Bourse d’Amsterdam d’Universal Music Group (UMG), filiale de Vivendi qui s’en déleste en partie pour se recentrer sur les médias et la publicité. Cette ouverture du capital d’UMG aux investisseurs – dont Tencent (20 %) et Pershing Square (10 %) – va rapporter gros à Vincent Bolloré.

En clair. « La capitalisation boursière de la société serait d’environ 33 milliards d’euros à la première date de cotation », prévoit Universal Music Group (UMG) dans le prospectus boursier publié le 14 septembre par sa maison mère Vivendi. Mais la valorisation de la major mondiale de la musique enregistrée est d’environ 35 milliards d’euros depuis que le groupe Vivendi contrôlé par Vincent Bolloré a finalisé le 9 septembre la cession d’un supplément de capital d’UMG à Pershing Square qui en détient depuis un total de 10 %.
Ce fonds spéculatif et ses différents véhicules de Co-investissements sont dirigés par le financier activiste américain William Ackman (1), dit Bill Ackman, qui lancé en 2004 Pershing Square Capital Management (PSCM). Ce milliardaire devait initialement acquérir sa participation dans UMG via PSTH (2), une Spac qu’il avait créée pour l’occasion (3). Mais comme le gendarme de la bourse américaine (SEC) a émis des doutes cet été sur ce montage, Bill Ackman a été contraint d’adopter un véhicule d’investissement plus « conventionnel ». Le précédent nouvel actionnaire à être entré au capital d’Universal Music est le chinois Tencent, qui a acquis pas moins de 20 % de participation, en deux temps courant 2020 (10 % acquis en mars et autant en décembre). Cette entrée de la firme de Shenzhen, qui a embarqué dans cette participation sa filiale Tencent Music Entertainment (TME) via un consortium composé des véhicules financiers Concerto et de Scherzo, a valorisé l’an dernier UMG 30 milliards d’euros.
Parallèlement, TME – coté à la Bourse de New York et éditeur de la plateforme de streaming musical QQ Music en Chine – est convenu depuis mars 2020 avec Vivendi de pouvoir acquérir une participation minoritaire dans la filiale d’UMG regroupant ses activités chinoises. Cette option portant sur au moins 20 % et jusqu’à 25 % du capital de cette holding chinoise est exerçable d’ici le 1er avril 2022. Si Tencent est devenu le premier actionnaire du numéro un mondial des majors de la musique, et Pershing Square le second, le groupe Bolloré, lui, détiendrait après l’opération boursière 18,01 % des parts d’UMG et Vivendi devrait conserver 10,12 % (sur les 70 % détenus auparavant). A noter que la Société Générale, montée cet été à 5,37 % du capital de Vivendi, détiendra aussi 3,28 % d’UMG. Reste à savoir ce que Vivendi fera de tout le cash issu de la vente d’UMG. @

YouTube, qui connaît la musique, hausse le son pour ne pas se faire « tiktokiser » ni… « ressoiser »

Cela va faire 5 ans que Lyor Cohen (photo) est le chef d’orchestre de la musique sur YouTube. Si la filiale vidéo de Google revendique 2 milliards de visiteurs par mois, dont 50 millions d’abonnés payants, elle est rattrapée en temps passé et téléchargements par TikTok aux 700 millions d’utilisateurs.

C’est un signe inquiétant pour l’américain YouTube : le chinois TikTok lui conteste la première place en termes de temps moyen mensuel passé par utilisateur. Selon le cabinet d’études App Annie, c’est aux Etats- Unis et au Royaume-Unis que la plateforme de vidéos courtes musicales a dépassé pour la première fois le géant du partage de vidéo et de musique en ligne. Cet été, un utilisateur américain a passé en moyenne 24 heures par mois sur TikTok contre 22 heures sur YouTube.

Streaming musical : Believe fait face aux majors sur le marché de la distribution numérique d’artistes

Denis Ladegaillerie, PDG fondateur de Believe (acquéreur de TuneCore en 2015), veut lever 500 millions d’euros en Bourse. Il défie les majors (Universal Music, Sony Music et Warner Music) dans la distribution numérique des artistes musiciens, voire en les détournant d’eux par l’autoproduction.

« Le groupe [Believe] fait en particulier face à un accroissement de la concurrence sur le marché de la musique numérique et des services aux artistes de la part des majors de l’industrie musicale », est-il écrit dans le document d’enregistrement approuvé le 7mai 2021 par l’Autorité des marchés financiers (AMF), en vue de l’introduction en Bourse de cette mini-major française cofondée par Denis Ladegaillerie (photo) et spécialisée dans la distribution mondiale d’artistes.

Musique en ligne : 1 milliard de dollars de royalties impayées, premières restitutions en avril

Spotify, Apple Music, Amazon Music, Google/YouTube ou encore le français Deezer détiennent environ 1 milliard de royalties qu’elles n’ont encore pas versées aux auteurs de musiques « non-identifiées » ou d’origines étrangères inconnues. Ces sommes commencent enfin à être débloquées en avril.

(Depuis la publication de cet article dans le n°254 de Edition Multimédi@, le premier versement mensuel a porté sur 40 millions de dollars. Prochain paiement : mi-mai)