Contre Orange-Deezer, Qobuz n’exclut pas une plainte

En fait. Le 8 septembre, Yves Riesel, cofondateur président de Qobuz Music Group, éditeur de la plateforme musicale Qobuz.com, a été reçu par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication. A EM@, il dit ne pas exclure de saisir l’Autorité de la concurrence contre l’accord Orange-Deezer.

Yves RieselEn clair. Selon nos informations, la société éditrice de la plateforme de musique en ligne Qobuz – qui a été placée pour quelques mois sous procédure de sauvegarde le 19 août – songe à saisir l’Autorité de la concurrence contre l’accord en vigueur depuis 2010 entre Orange et Deezer et censé s’arrêter en juillet 2015.
« C’est une vieille idée que j’avais eue. Jusqu’à présent je me suis concentré sur mon travail plus que sur de la procédure. Mais après tout, pourquoi pas y repenser », a confié Yves Riesel (photo), cofondateur président de Qobuz Music Group, à Edition Multimédi@.

Distorsion de concurrence
Il estime que depuis quatre ans déjà, le bundle Orange-Deezer – qui consiste pour l’opérateur télécoms à subventionner les abonnements Deezer en intégrant ce service de musique en streaming dans son forfait et en le proposant comme « gratuit » – crée une « distorsion de concurrence ».
Le patron de Qobuz est d’autant plus fâché qu’il a appris qu’Orange garantit pour une année de plus à Deezer – dont il est toujours actionnaire (minoritaire) – une soulte de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires (1), alors que le deal est supposé se terminer en juillet 2015. A la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, il s’est plaint de cet « abus de position dominante » d’Orange – dont l’Etat est le premier actionnaire avec 27 % du capital. Selon nos informations, c’est le jour de la prise de ses nouvelles fonctions (le 27 août) que celle qui fut ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique a pris contact avec la société Qobuz placée le 19 août sous procédure de sauvegarde. Yves Riesel espère que la ministre l’aidera à faire avancer son dossier de refinancement devant la Banque publique d’investissement (BPI).
Dès 2010, année de la conclusion de l’accord, Yves Riesel n’a cessé de le dénoncer :
« Il faut exiger d’Orange qu’ils arrêtent immédiatement toute forme de gratuit sur Deezer, afin de ne pas écraser par leur position dominante les autres sites de musique en ligne qui font payer la musique en streaming », avait-il lancé dans une tribune au vitriole contre l’ex-France Télécom (2). Plus récemment, dans l’interview parue en février dernier dans EM@, il nous disait encore : « Ce deal a créé une grave distorsion de concurrence avec les autres services français, lesquels ont été plaqués au sol » (3). @

David Neichel, président du SELL : « Le jeu vidéo en France devrait croître de 7 % cette année »

Le président du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), par ailleurs DG France d’Activision qui vient de sortir « Destiny », espère que la nouvelle génération de consoles de jeux vidéo va permettre au marché français de doubler au cours des prochaines années son chiffre d’affaires.

Propos recueillis par Charles de Laubier

David NeichelEdition Multimédi@ : Le chiffre d’affaires 2013 de l’industrie du jeu vidéo en France est estimé par GfK à 2,5 milliards d’euros, en léger recul de 0,4 % sur un an. Le SELL avance 2,7 milliards en 2013. Pourquoi ce différentiel ? Quel est le chiffre définitif et quelle croissance prévoyez-vous cette année ?
David Neichel : Effectivement, nos prévisions de l’année dernière ont été confirmées et le chiffre d’affaires du jeu vidéo en 2013 a été de 2,7 milliards d’euros (1). Le différentiel avec GfK s’explique par la difficulté à appréhender le marché du dématérialisé.
Ceci dit, nous sommes tout à fait d’accord avec GfK pour prévoir une croissance du marché du jeu vidéo en France de 7 % à fin 2014.

EM@ : Certains pensent que la 8e génération de consoles (PS4, Xbox One, Wii U, …) est la dernière, tant les jeux online et le Cloud Gaming vont les rendre obsolètes (à partir de 2017 environ). Etes-vous d’accord avec cette perspective tout-online ?
D. N. : Nous nous méfions des prévisions de ce type. On nous disait déjà que la 7e génération de consoles serait la dernière. Notre industrie se focalise davantage sur
les contenus que sur les plateformes. Nous irons là où veulent aller les joueurs.
Le dématérialisé est évidemment une tendance de fond, même si 64 % de la valeur
du marché est toujours générée par le jeu physique. Et une grande partie de la valeur du jeu en ligne, qui représente 25 % de la valeur totale, est réalisée sur consoles.
Les différents segments du marché que sont les consoles, les jeux et les accessoires ont eux-mêmes leur propre phénomène de cycle. Naturellement, la transition passe dans un premier temps par un fort développement du parc de consoles, ce qui permet ensuite à celui des jeux et des accessoires de progresser au fur et à mesure. Les consoles de génération 8 ont cependant connu un démarrage extraordinaire, favorable à l’ensemble de l’écosystème. Et de nombreux jeux sont attendus sur le second semestre 2014 (2).

EM@ : Selon l’industrie, chaque génération de consoles de jeu vidéo a permis de doubler son chiffre d’affaires : est-ce à dire qu’à l’issue de cette 8e génération qui devrait prendre fin dans cinq ans, la France du jeu vidéo pèsera 5 milliards d’euros ?
D. N. :
Nous ne pouvons que l’espérer ! Nous constatons en effet que le renouvellement de cycle est favorable à l’ensemble des acteurs du marché. Nous avons constaté qu’à chaque génération précédente, le chiffre d’affaires global a été multiplié par deux. Nous espérons donc qu’il en soit de même pour la génération 8 qui démarre très rapidement, dans l’ensemble de l’Europe. Les consoles connaissent sur
le 1er semestre 2014 une croissance sans précédent, ce qui prouve que le cycle est
en marche et cela promet de belles perspectives. Nous savons également que chaque génération est différente et que l’évolution des modes de consommation et distribution rendent le marché plus complexe à appréhender.

EM@ : Certains pensent que cette 8e génération de consoles est la dernière, tant les jeux online et le Cloud Gaming vont les rendre obsolètes (à partir de 2017 environ). Etes-vous d’accord avec cette perspective tout-online ?
D. N. :
Nous nous méfions des prévisions de ce type. On nous disait déjà que la 7e génération de consoles serait la dernière. Notre industrie se focalise davantage sur
les contenus que sur les plateformes. Nous irons là où veulent aller les joueurs. Le dématérialisé est évidemment une tendance de fond, même si 64 % de la valeur du marché est toujours générée par le jeu physique. Et une grande partie de la valeur du jeu en ligne, qui représente 25 % de la valeur totale, est réalisée sur consoles. Il n’est donc pas très pertinent d’opposer plateforme et mode de distribution.

EM@ : Vous avez eu, le 16 juillet dernier, un entretien avec Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique : que lui avezvous dit ? La réforme du crédit d’impôt jeu vidéo (CIJV) adoptée en décembre vous satisfait-elle ?
D. N. :
Nous avons en effet eu un échange fructueux avec Axelle Lemaire qui connaît bien notre industrie (3) et sait parfaitement ce que le jeu vidéo peut porter en matière d’innovation, de création de valeur et d’emplois. Parmi les sujets importants abordés,
la réforme du crédit d’impôt est un enjeu central pour l’industrie en France. Ce qui a
été voté à l’Assemblée nationale [loi de finances rectificative 2013, ndlr] nous convient : baisse du seuil d’éligibilité, allongement du temps de production et ouverture du crédit d’impôt aux jeux classés 18. Mais le rendre concret prend du temps et nous espérons que tous les détails techniques seront réglés rapidement.

EM@ : Des ayants droits estiment qu’en contrepartie du CIJV, le droit d’auteur devrait s’appliquer dans le jeu vidéo (malgré l’échec de la médiation Chantepie fin 2013) : qu’en pensez-vous ?
D. N. :
Sur la répartition de la chaîne des droits, toutes les professions du jeu vidéo parlent d’une seule voix, respectent et valorisent la place des auteurs, mais ne souhaitent pas qu’on applique des modes de répartition inadaptés à notre nature numérique. @

Alain Weill, PDG de NextRadioTV, n’exclut pas « des collaborations » avec son deuxième actionnaire Fimalac

La holding du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, déjà à la tête de la société de médias numériques Webedia constituée en un an, monte discrètement en puissance depuis 2012 au capital de NextRadioTV. Alain Weill nous dit qu’ « il est tout à fait envisageable de développer des collaborations entre les deux groupes ».

Par Charles de Laubier

Alain WeillSelon nos informations, près de quinze ans après avoir créé, en 2000, NextRadioTV (1), Alain Weill (photo) n’a plus la majorité des droits de vote de son groupe depuis le 4 juillet – jour où il est passé sous la barre des 50 %.
Le PDG fondateur n’en détient plus que 49,5 % par l’intermédiaire de sa société WMC. « Ce franchissement de seuil [à la baisse] résulte d’une augmentation du nombre de droits de vote de la société », a expliqué le PDG de NextRadioTV à l’AMF, l’Autorité des marchés financier (2). D’après nos constatations, cette modification dans les droits de vote s’est faite au profit de Fimalac, la holding de Marc Ladreit de Lacharrière, qui détient maintenant 8,9 % des droits de vote contre 4,9 % auparavant.
Même si la participation d’Alain Weill au capital de NextRadioTV reste, elle, quasiment inchangée au cours de ces dernières années, à 37,7 % aujourd’hui, tout comme celle de Fimalac à 6,8 %, cette montée en puissance des droits de votre de Fimalac au sein de NextRadioTV n’est pas anodine.

Fimalac voit ses droits de vote monter à 8,9 %
Depuis que Fimalac Développement a franchi en mai 2012 le seuil de 5 % du capital de la société dirigée par Alain Weill, le milliardaire avance à pas feutrés au sein du groupe audiovisuel. Après s’être hissé en un an – et à coup d’acquisitions (Webedia/ Pure Media, Allociné, Overblog, Jeuxvideo.com, 750g, …) pour 240 millions d’euros – parmi les plus importants acteurs de l’Internet en France (3), quelles sont les intentions de Fimalac Développement vis-à-vis de NextRadioTV ?
« Nos relations avec le groupe Fimalac sont excellentes et il est tout à fait envisageable de, peut-être un jour, développer des collaborations entre le groupe NextRadioTV et celui de Marc Ladreit de Lacharrière. Cependant, chaque entreprise mène son projet digital de façon autonome sans qu’il y ait aujourd’hui de projet commun précis », a expliqué Alain Weill à Edition Multimédi@, en précisant que ses droits de vote avaient baissé « mécaniquement » en raison de la distribution de dividende en actions. « Je considère ne pas avoir de problème de contrôle de la société et il me sera facile, prochainement, et à tous moments, de remonter au-delà des 50 % », nous a-t-il assuré. Sollicité, Fimalac – deuxième actionnaire de NextRadioTV – ne nous a pas répondu. Tout juste sait-on que Webedia, le pôle de médias numériques constitué par Fimalac Développement, vise pour 2015 les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires (contre
80 millions attendus cette année) et veut poursuivre les acquisitions en France et à l’international (4). Il y a un an, on disait Marc Ladreit de Lacharrière tenté par Dailymotion (5). Alors pourquoi pas NextRadioTV, valorisé en Bourse près de 400 millions d’euros ?

Convergence radio-télé-web
Quoi qu’il en soit, Alain Weill veut lui aussi accélérer la croissance de son groupe. Quinze ans après avoir racheté la radio RMC au groupe NRJ, dont il était alors directeur général, il prépare pour 2015 le lancement de RMC TV (6). Cette chaîne
de télévision sera diffusée par ADSL, câble et satellite, et surtout couplée avec la radio RMC. L’ex-Radio Monte Carlo filme déjà depuis quatre ans ses émissions de radio mais, cette fois, le studio radio deviendra un plateau de télévision.
Cette convergence est la spécialité de NextRadioTV : BFM Business est à la fois
de la radio (ex-BFM Radio) et, depuis le lancement en novembre 2010 de la chaîne éponyme, de la télévision. Quant à la chaîne d’information continue BFMTV, laquelle fêtera ses dix ans en novembre, elle établit aussi des synergies audiovisuelles avec la radio RMC. Pour le patron de NextRadioTV, « BFMTV est à la fois un site, une télé et une radio ». RMC Découverte, elle aussi sur la TNT, rediffuse également de la radio. Pionnier en France de l’abolition des frontières entre radio et télé, Alain Weill se défend de faire de la simple « radio filmée » : « Il faut faire de la vraie télévision, et non pas mettre des caméras de surveillance dans les studios », at- il prévenu. Le personnel de la radio est donc formé à la télévision, et la radio est installée dans un vrai studio télé. S’inspirant de ce qui se pratique aux Etats-Unis (CNBC, Bloomberg, …), Alain Weill y trouve son compte : cela lui coûte « beaucoup moins cher » que d’avoir deux matinales (télé et radio) et cela permet à la radio de recruter de nouveaux auditeurs (et vice versa pour la télé).
La convergence s’étend en outre à Internet. BFM Business TV est diffusée en direct sur le site BFMTV.com et sur l’application mobile. Il en va de même pour la radio qui est elle aussi en ligne et en live. Lancé en septembre 2012, BFMTV.com est présenté comme « un site d’information politique générale conçu sur le modèle de CNN.com ». Ce portail est alimenté par une rédaction dédiée, mais aussi par les autres médias du groupe : politique et international (BFMTV), économie (BFM Business), sport et débats (RMC). Il se situe en sixième position des sites web français d’information (7) avec 22 millions de visites, d’après l’OJD au mois de juillet. L’appli mobile, elle, affiche 5,6 millions de visites et place BFMTV.com en huitième position dans cette même catégorie. Et c’est sur la vidéo – convergence audiovisuelle oblige – qu’Alain Weill veut se différencier de la concurrence : il espère atteindre les 50 millions de vidéos vues par mois d’ici fin 2014, y compris sur YouTube et Dailymotion. « BFMTV.com se positionne comme la première marque d’information vidéo sur le web, devant ses principaux concurrents », revendique le groupe (8). Alain Weill veut faire de BFMTV.com l’un des premiers sites multimédias d’information en France. Il vient de débaucher le directeur délégué des rédactions du Figaro, Jean-Michel Salvator, qui chapeautait jusqu’ici Lefigaro.fr et le portail vidéo Figaro TV. Il devient directeur général adjoint de NextRadioTV, directeur de la rédaction de la radio-télé BFM Business, mais aussi directeur de la rédaction de BFMTV.com. Bien que la division digitale – BFMTV.com
et 01net.com (7 millions de visites par mois) – continue de réduire ses coûts, elle est toujours en pertes. « Etant donné l’absence de visibilité sur le marché digital, l’objectif d’atteindre l’équilibre financier est reporté à l’exercice 2015 », a indiqué le groupe lors de la présentation le 31 juillet de ses résultats du premier semestre – où le digital affiche des recettes en recul de 1 %.
Mais le groupe entend bien accélérer les investissements dans le numérique, lequel devrait représenter cette année 10 % du chiffre d’affaires du groupe NextRadioTV (contre 8,7 % des 173,8 millions d’euros réalisés en 2013). Alain Weill a décidé de donner aussi les moyens à la chaîne-phare BFMTV de monter en puissance, maintenant que le CSA a refusé cet été à la chaîne LCI du groupe Bouygues/TF1 de passer en gratuit sur la TNT. « Nous allons porter le budget de la chaîne de 55 millions d’euros en 2013 à 70 millions d’euros, avec un objectif de 2,5 % de part d’audience vers 2015-2016, contre 2 % actuellement », a annoncé fin août le patron du groupe.
Et d’ici fin 2015, la rédaction de BFMTV devrait passer de 250 à 275 journalistes.

De bons résultats malgré la crise
Débarrassé de la menace d’un « LCI gratuit », fort de ses bons résultats du premier semestre (presque doublement du bénéfice net sur un an) et soutenu par des actionnaires solides comme Fimalac, Alain Weill se sent pousser des ailes malgré la crise économique, et son groupe se prépare à franchir la barre des 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. @

Timeline

12 septembre
• Netflix est déjà téléchargeable en France sur l’App Store d’Apple et présent sur les Smart TV de LG, constate Satellifax.

11 septembre
• Fleur Pellerin (au dîner de L’Humanité) souhaite « légiférer à brève échéance » pour « renforcer les fonds propres des journaux et réformer le statut de l’AFP ».
• Médiamétrie : 30 % des internautes français pratiquent la VOD, mais seulement 1 % la SVOD.
• La CJUE décide que les bibliothèques de l’UE peuvent numériser des livres sans l’accord des ayants droits.
• Blackberry acquiert Movirtu (carte SIM virtuelle permettant d’avoir 2 numéros de mobile sur un même smartphone).
• Le Snep : marché de la musique au 1er semestre 2014.

10 septembre
• Jean-Claude Juncker, présente la prochaine Commission européenne qu’il présidera (http://lc.cx/CE-Juncker), dont : – L’Estonien Andrus Ansip, vice-président en charge du Marché unique numérique ; – L’Allemand Gunther Oettinger, commissaire à l’Economie numérique et à la Société ; – La Polonaise Elzbieta Bienkowska, commissaire au Marché intérieur et à l’Industrie ; – La Danoise Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence ; – La Tchèque Vera Jourova, commissaire à la Justice et à la Consommation.
• Canal+ renforce CanalPlay qui revendique 520.000 abonnés.
• Le Snep lance le « Top streaming audio » avec l’ESML (Deezer, Orange, Fnac, music Me), Spotify, Google Play, Napster, Qobuz et Xbox.
• Coinbase (bitcoins) se lance dans 13 pays européens dont la France.
• Digital TV Research : la TV en OTT dans près de 50 % des foyers dans le monde en 2020, soit 906,53 millions (374,43 millions en 2014).
• Microsoft négocie l’acquisition de Mojang (Minecraft).

9 septembre
•Netflix acquiert les droits de la série Wakfu du studio français Ankama.
• Le Conseil d’Etat publie son rapport « Numérique et droits fondamentaux » : http://lc.cx/Reg
• Piano Media acquiert son concurrent Press+ (monétisation).
• Michel Sapin, ministre des Finances, répond à Steve Jobs (!) qui l’avait critiqué le 28 août sur sa « condescendance » vis-à-vis des technologies : http://lc.cx/SteveàMichel
• Activision Blizzard lance le jeu «Destiny » (budget record de 500 M$).
• Gameloft noue un partenariat avec G-cluster (jeux vidéo en streaming).
• Axel Springer est partenaire de Politico.com pour lancer une édition européenne.
• Apple dévoile sa montre connectée (iWatch pour 2015) et son iPhone 6 (deux phablets à écran de 4,7 ou 5,5 pouces), les deux intégrant le paiement sans contact NFC.
• U2 (Bono) offre gratuitement sur iTunes son nouvel album.
• Le WorldDMB publie l’état d’avancement de la RNT dans le monde.

8 septembre
• Joaquín Almunia, sur Bloomberg TV à propos de l’enquête sur le moteur de recherche Google : « Nous essayons d’obtenir de Google des solutions pour répondre aux plaignants, tout en regardant aussi l’écosystème Android ».
• Amazon lance son Fire Phone en Europe.
• Libération demande au CSA une fréquence pour « Radio Libé ».
• StudioCanal : deux contrats SVOD en Chine, avec BesTV et Youku.
• Videofutur lance la HD « sans supplément et directement sur la TV ! ».
• Twitter teste le bouton « acheter » intégré à des tweets.

7 septembre
• TCL Multimedia présente le streaming de jeux vidéo sur Cloud TV.

5 septembre
• L’IFA à Berlin : montres connectées, phablets, lunettes connectées, casques 3D, maisons connectées, robots domestiques, etc.
• L’Arcep : interview vidéo croisée http://lc.cx/Vinton-Louis
• La NHK présente à l’IBC des images vidéo 8K (4.320 lignes x 7.680 points), soit environ 33 millions de pixels (16 x la HD actuelle !).

4 septembre
• Netflix signe un contrat de droits d’auteurs avec la SACD et l’ADAGP.
• Fleur Pellerin : « Il va falloir engager une réflexion, voir s’il y a d’autres pistes à explorer à côté de la redevance ».
• Stéphane Richard (Orange), à l’Udecam : « Les autorités européennes ont été souvent naïves par rapport aux grands géants américains, il y a une espèce de fascination ».
• L’Udecam : « Le marché publicitaire, qui a déjà reculé de 3 % en 2012 et en 2013, devrait baisser à nouveau en 2014, de 0,9 % ».
• L’Hadopi publie son « rapport intermédiaire » sur la « rémunération proportionnelle
du partage » : http://lc.cx/Culture
• Limelight Networks présente à l’IBC sa solution « Orchestrate » de diffusion vidéo broadcast en mode cloud avec gestion de DRM.

3 septembre
• Axelle Lemaire : « Le Premier ministre va lancer [avant fin septembre] une concertation préalable au projet de loi numérique qui devrait être soumis au Parlement début 2015 ».
• Rakuten lance la bêta de Wuaki.tv, son service de SVOD.

2 septembre
• La Cour des comptes, sur la (cyber-)contrefaçon, souhaite de réviser
« l’irresponsabilité des intermédiaires de l’Internet ».
• NRJ lance « Hit YouTube NRJ ».
• Cleeng présente à l’IBC le tatouage numérique vidéo, Cleeng Tattoo.

1er septembre
• Pascal Mamy rend son rapport sur les fréquences (lire p. 5).
• Reed Hasting, CEO de Netflix, au Figaro : « Nous espérons séduire globalement un tiers des foyers d’ici cinq à dix ans » en France.
• Iliad-Free maintient son offre sur T-Mobile US et se dit « pas intéressé » par Bouygues Telecom.
• Pascal Rogard, DG de la SACD, à l’Université du PS : « Je déteste le concept de neutralité du Net ». Propos qu’Axelle Lemaire dit dans un tweet ne pas cautionner.

29 et 31 août
• Mathieu Gallet, PDG de Radio France, au Figaro : « La question d’une révision de l’assiette de la [redevance audiovisuelle] se pose », avec les tablettes et les smartphones.
• Le ministère de la Culture et de la Communication lance pour la musique un « plan de soutien à l’innovation et à la transition numérique » : http://lc.cx/PlanMusic

Tablettes-applis-médias : le trio est-il gagnant ?

En fait. Le 4 septembre, le cabinet Deloitte a dévoilé une étude montrant que les mobinautes téléchargent moins d’applications mobiles et dépensent d’argent pour elles. De son côté, le 29 août, le cabinet IDC a abaissé ses prévisions de croissance pour les ventes de tablettes. Deux signes inquiétants.

En clair. Les médias (presse et audiovisuel), qui misent beaucoup depuis quatre ans sur les tablettes et les applis pour tenter de remonétiser leurs contenus, devraient s’interroger sur les deux tendances dévoilées par respectivement Deloitte (en Grande-Bretagne) et IDC (au niveau mondial). Depuis la sortie de l’iPad d’Apple en 2010, les éditeurs n’ont eu de cesse d’investir dans des applications mobiles ou des « journaux tactiles » pour tablettes (sous iOS et Android en tête) pour remettre dans le droit chemin du payant leurs lecteurs jusqu’alors séduits par la gratuité sur Internet.
Or non seulement les ventes de tablettes connaissent un sérieux coup de frein, mais
en plus l’attrait en faveur des applis mobiles tend à s’étioler : IDC revoit à la baisse ses prévisions de croissance des ventes de tablettes pour 2014 (6,5 % au lieu des 12,1 % qui étaient déjà très loin des 50 % de 2013) ; Deloitte fait état d’une désaffection des utilisateurs de smartphones – et a fortriori de tablettes – pour le téléchargement d’applications (1,8 téléchargements par mois en 2014, contre 2,4 l’an passsé). Plus inquiétant, cette dernière étude (1) souligne que la presse arrive en dernier dans l’achat d’applications payantes : 2 % seulement des personnes interrogées ont déclaré avoir dépensé dans le mois pour des quotidiens ou des magazines (2 % également pour des films ou des programmes de télévision), préférant plutôt acheter de la musique (7 %), les livres numériques (6 %) ou encore des jeux (6 %). Quoi qu’il en soit, plus d’un tiers des personnes interrogées n’a téléchargé aucune appli mobile dans le mois. « Un marché de niche », conclut Deloitte. L’arrivée de la 4G en inciterait beaucoup à passer par le Web plutôt que de télécharger une appli.
Le sérieux ralentissement constaté sur les ventes de tablettes ne laisse rien augurer
de bon pour l’avenir des médias sur ce nouveau support, lequel a sans doute été surestimé par rapport aux smartphones massivement démocratisés (2). De plus, les
« phablets » – terminaux mobiles à écran d’environ 5,5 pouces, plus proches du smartphone que de la tablette – séduisent de plus en plus comme en témoigne l’engouement au dernier IFA, la grand-messe internationale de l’électronique grand public qui s’est tenue à Berlin. Samsung fut le pionnier (Galaxy Note en 2011), suivi de Sony (Xperia), de Huawei (MediaPad) et, depuis le 9 septembre, d’Apple (iPhone 6). @