Timeline

26 septembre
• Institut CSA et Dailymotion : « 47 % des Français ont déjà regardé une vidéo diffusée en direct sur Internet ».
• M6 annonce plus de 3 millions de votes sur 6Play avec Facebook dans le lancement de l’émission interactive Rising Star, pour 4,7 millions de téléspectateurs (un record).

25 septembre
• Les « Cnil » européennes (G29) propose à Google « un pack de conformité » sur la protection des données : http://lc.cx/Pack29
• Google répond à Rupert Murdoch qui l’a accusé le 08-09-14 d’« exploiter sa position dominante [son pouvoir écrasant] pour étouffer la concurrence ».
• Axelle Lemaire inaugure à Bercy le « jeudigital » mensuel dédié aux start-up de la
« French Tech ».
• L’Autorité de la concurrence, saisie par Orange, refuse de suspendre l’accord de mutualisation entre Bouygues Telecom et SFR.
• Apple chute en Bourse (- 3,8 %) suite des problèmes sur l’iPhone 6.
• Wuaki se lance en France (lire p. 5).
• YouTube et l’ESRA lancent un programme de création vidéo.
• EdRIP (Edmond de Rothschild) entre au capital de Thomson Video Networks (compression de vidéo).
• Havas Media : 45 % des internautes interrogés accepteraient le suivi de leurs données numériques contre de l’argent (500 euros/an).

24 septembre
• Jeremy Rifkin publie « La nouvelle société du coût marginal zéro », chez LLL.
• L’Arcep ouvre 19 enquêtes administratives à l’encontre d’opérateurs.
• Bouygues Telecom supprime 1.404 postes.
• Roland Berger : «Les acteurs du Net domineront l’e-santé d’ici 5 ans».
• TNS Sofres : 24 % du temps connecté est passé sur un mobile en France.
• Blackberry lance Passport, smartphone à écran carré et clavier tactile.

23 septembre
• Fleur Pellerin, dans une interview-fleuve dans Le Monde, à propos du transfert
de l’Hadopi au CSA : « Il faudrait passer par la loi… Pour moi, cette question institutionnelle ne préoccupe plus grand monde aujourd’hui ».
• Fleur Pellerin, dans Le Monde (suite) : « Qu’apporterait à Netflix ce genre de conventionnement [financement de la création contre films plus récents en VOD, ndlr] ? Il a aussi été envisagé de faire changer la chronologie des médias (…). Ne nous trompons pas de combat ».
• Les CEDC (Coalitions européennes pour la diversité culturelle) réagissent aux propos de Jean-Claude Juncker, nouveau président de la Commission européenne, dans sa lettre de mission du 10-09-14 au commissaire au Numérique, Günther Oettinger :
« Nous devrons casser les silos nationaux dans la régulation télécoms, le droit d’auteur et la protection des données ».
• La Fevad : Amazon, CDiscount (Casino) et la Fnac restent en tête du e-commerce en France.
• L’UDA (Union des annonceurs) plaide pour l’application de la loi Sapin (contre les commissions cachées) à la e-pub.
• LeKiosk.com signe un accord avec SFR.
• Otter Media (AT&T-Chernin) rachète Fullscreen (vidéos sur YouTube).

22 septembre
• Eric Schmidt, PDG de Google, contribue au blog « Digital Minds for a New Europe » de Neelie Kroes : http://lc.cx/DMNE
• Apple dément vouloir fermer le site Beats Music, selon Re/code.
• Endemol Beyond va lancer une chaîne YouTube sur les jeux vidéo, rapporte Satellifax.
• Game One(Viacom) : « 1re chaîne au monde disponible sur PS Vita ! ».
• La Tribune : « 2014 est la première année d’un exercice réussi [à l’équilibre]. Cela n’était pas arrivé depuis 15 ans », annonce son PDG Jean-Christophe Tortora, qui lance notamment une édition numérique quotidienne du soir (19h).
• Le SNRL dénonce « le silence assourdissant » sur la RNT (lire p. 4).

19 septembre
• Alibaba entre en Bourse, introduction historique (lire p. 7).
• Le J.O. publie le décret du 17-09-14 sur les obligations d’information aux consommateurs, dont « les fonctionnalités du contenu numérique, y compris les mesures de protection technique applicables ».
• Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep : « [Netflix] pose bien sûr la question de l’évolution de la régulation de l’audiovisuel ».
• Vivendi signe la vente de GVT et entre au capital de Telecom Italia.
• Le Forum d’Avignon met en ligne une « Déclaration préliminaire des droits de l’homme numérique » : www.ddhn.org.

18 septembre
• L’Assemblée nationale adopte le projet de loi « anti-terrorisme », avec blocage de sites Internet (au Sénat mi-octobre).
• Apple sort les deux iPhone 6 annoncés le 10-09-14.
• Le Tribunal correctionnel, suite à l’arrêt du 13-06-14 de la CJUE, enjoint Google de supprimer les liens vers des articles diffamatoires pour les demandeurs, révèle Next Inpact.

17 septembre
• L’Hadopi demande aux FAI de respecter la copie privée (lire p. 3).
• Le CSA prolonge de l’expérimentation B2M de TDF (lire EM@ 78, p. 7).
• Le CSA autorise Continental à prolonger son expérimentation RNT.

15 septembre
• Microsoft acquiert Mojang pour 2,5 Mds de $ (lire p. 5).
• Le Monde met en oeuvre son « plan 2.0 », dont le transfert de 35 journalistes du papier vers le site web.
• Libération annonce la suppression de 93 postes (lire p. 4).
• Deezer lance aux Etats-Unis « Deezer Elite », en son HD avec Sonos.
• AwoX acquiert Cabasse, célèbre fabricant français d’enceintes.
• Netflix est lancé officiellement en France.
• Reed Hasting, fondateur de Netflix, à l’AFP : « En France, nous sommes tenus par
la chronologie des médias qui nous empêche d’avoir des films récents. (…) Le danger, c’est que sans cette évolution, le piratage va continuer de croître ».
• La Scam (auteurs multimédia) annonce un accord avec Netflix.
• Bouygues Telecom annonce Netflix sur sa future box dès novembre.
• Les « Cnil » européennes lancent le « Cookies Sweep Day ».

14 septembre
• Pop Corn Time (Time4popcorn.eu) aurait déjà séduit 25.000Français.

La fin des Telcosaures ?

L’ère glaciaire des opérateurs télécoms n’est pas encore venue… Ces dinosaures, comme certains les appellent encore, sont toujours bien là. Ils ont même repris des forces
au moment où les besoins de l’économie numérique en bande passante n’ont jamais été aussi importants. Le désir de connectivité à très haut débit pour tous, à tout moment et en tout lieu, demande encore aujourd’hui des investissements gigantesques et continus que seuls sont capables de supporter des opérateurs puissants. A l’ombre de ces mastodontes qui se dévorent entre eux, notamment en Europe qui offre à leurs appétits une réserve de plus petits spécimens, se développent des opérateurs rapides et plus légers. L’histoire de ces lightoperators est jalonnée d’échecs et de succès. Ils occupent généralement des niches économiques particulières, celles des ruptures technologiques, du low cost et des faibles marges. Seuls quelques-uns, comme Free ou Vodafone ont su sortir du lot et grandir. Alors que la plupart apparaissent et disparaissent au grès des innovations techniques, des fusions-acquisitions et des nouvelles conditions de marché. C’est ainsi que les petits opérateurs d’aujourd’hui succèdent à une génération d’entreprises qui a été progressivement asphyxiée par la baisse tendancielle des prix (services voix, messagerie, haut débit) ou la progression des offres groupées, multi play et bundles en tout genre. Mais, loin des opérateurs historiques, de nouveaux entrants ont pris le relais en exploitant de nouveaux marchés viables. Ils apparaissent d’ailleurs dans un contexte déjà très dense, comme le montre le nombre des quelque 1.000 MVNO déjà recensés dans le monde en 2014. Le nombre élevé de ces opérateurs mobiles virtuels, louant leurs réseaux aux autres, prend en compte la prise de contrôle des plus importants d’entre eux par des groupes puissants. C’était le cas des MVNO dits complets (Full MVNO), comme Virgin Mobile en France ou Telenet aux Pays-Bas, maîtrisant l’essentiel des maillons clés, de la facturation aux fonctions de gestion de réseau – même si par définition ils n’étaient pas propriétaire de l’infrastructure radio.

« Ces light operators sont synonymes de low cost et de faibles marges, mais aussi de ruptures technologiques. »

Comme en réaction à ces forces qui tendent à faire disparaître les petits opérateurs fragiles ou fusionner ceux qui ont réussi, le mouvement continu de création de nouveaux acteurs ne s’est donc pas tari. Les investissements dans les réseaux de nouvelles générations fixe (fibre) ou mobile (4G et 5G) – associés aux mesures réglementaires et anti-concentration, ainsi qu’aux aménagements réguliers du spectre
– ont libéré des espaces favorables au lancement de nouveaux projets de start-up.
La niche du WiFi a également généré son lot d’opérateurs, qui, comme les nord-américains Republic Wireless ou TextNow, ont misé sur cette technologie pour proposer des services d’appels, de messagerie ou de données à des clients souhaitant utiliser leurs smartphones sans recourir aux contrats avec engagement des quatre opérateurs leaders. En France, par exemple, Osmozis s’est paré du titre ambitieux d’« opérateur de services WiFi global » en visant le marché des grands espaces que sont les campings et les ports de plaisance… A cela s’ajoute la possibilité de proposer des services de communication à des clientèles spécifiques, comme cela était déjà le cas par le passé : le britannique Lebara Group sur des cibles ethniques, les néerlandais Trined pour des personnes âgées et Helden Van Nu pour des PME, ou encore le français Sigfox pour du M2M. On ne compte plus aujourd’hui les light operators qui
ont tenté, parfois avec un certain succès, de se faire une place en lançant des services dédiés à destination des enfants, des adeptes de certains sports ou des personnes médicalisées. Plus récemment, des start-up ont proposé des services à destination
des animaux et de leurs maîtres, ou pour gérer ces véritables flottilles d’objets connectés qui nous entourent en permanence.
Condamnés à occuper une place limitée, pouvant aller de 5 % à 20 % du marché selon les pays, ces petits opérateurs sont la respiration nécessaire de l’écosystème. Ils maintiennent un minimum vital de concurrence sur des marchés de nouveau très concentrés, et alimentent le courant d’innovations indispensable à l’apport de nouveaux services de communication, pour nous les utilisateurs. @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2025 » : Moi augmenté
* Directeur général adjoint de l’IDATE, auteur du livre « Vous
êtes déjà en 2025 » (http://lc.cx/Broché2025).
L’Institut a publié sur le même thème le rapport « Light operators :
Maturing, and putting on weight » par Christoph Pennings.

Open Source, Creative Commons et Open Data : le partage numérique comme modèle économique

Après les logiciels libres en Open Source et les œuvres partagées Creative Commons, qui permettent aux internautes de disposer d’un droit de reproduction, de représentation et de modification de « l’oeuvre »,
une nouvelle étape de « liberté » numérique est franchie avec l’Open Data.

Par Christiane Féral-Schuhl*, avocate associée, cabinet Féral-Schuhl/Sainte-Marie

Le concept de partage, d’inspiration mutualiste et communautaire, n’est pas nouveau. Nous connaissions déjà les logiciels libres et les Creative Commons qui reposent sur un mécanisme simple : il s’agit, pour le titulaire des droits d’auteur, d’autoriser la libre circulation
du logiciel ou de l’oeuvre numérique, en imposant sa plus large diffusion. Ce dispositif, dénommé copyleft, inverse la finalité du copyright : celui-ci ne doit pas permettre la réservation privative
de l’oeuvre mais vise à interdire son appropriation par autrui de manière à assurer
le partage de l’oeuvre et son évolution.

Des logiciels et œuvres culturelles…
Avec l’Open Data, il s’agit de mettre en commun des biens informationnels, de partager des données privées ou publiques pour favoriser l’enrichissement collectif par l’échange et contribuer ainsi à la création de valeur économique.
C’est dans les années 1985 que le logiciel libre (free software) a fait son apparition. Dans la traduction littérale du terme free, il y a en fait deux notions : « gratuit » et
« libre ». Si les logiciels libres sont souvent gratuits (1), leur caractéristique principale réside avant tout dans une liberté « encadrée » et dans leur caractère évolutif et dynamique. Chaque utilisateur bénéficie d’un droit de libre intervention sur le code source du logiciel libre, à condition que la rediffusion du logiciel, adaptée ou non, soit libre (mais pas nécessairement gratuite). Cette règle posée, l’encadrement est multiforme et a pu s’exprimer à travers plusieurs modèles de licences, principalement
la licence Open Source dite GPL (2) qui s’est imposée comme le modèle de licence de référence dans le monde (3).
A compter des années 2000, les Creative Commons – des oeuvres créées simultanément, grâce à Internet, par plusieurs auteurs, localisés dans des lieux géographiques différents – se sont à leur tour inspirées de la même philosophie. Cette collaboration créative en ligne a été largement encouragée, notamment par des initiatives du type V2V (video-tovideo, en allusion directe au P2P) ou encore par les incitations faites pour que les webmestres diffusent via leurs sites des liens permettant de télécharger librement des fichiers vidéo. De même, Creative Commons (4) a fait développer une application web destinée précisément à permettre aux moteurs de recherche d’identifier automatiquement les oeuvres du domaine public. Un artiste peut ainsi accéder à des effets sonores ou visuels pour les exploiter licitement. Dans cet objectif de partage et d’enrichissement des « créations » (les Commons), il est prévu que l’internaute dispose d’un droit de reproduction, de représentation et de modification dans les termes de la licence Creative Commons.
Une nouvelle étape a été franchie avec l’Open Data (5). C’est aux Etats-Unis que le phénomène des « données ouvertes » a pris tout son essor, avec la signature en 2008 du mémorandum « Transparency and Open Government » (6). Barack Obama déclarait ainsi vouloir « renforcer la démocratie et promouvoir son efficacité et son effectivité
au sein du gouvernement » en plaçant la confiance publique sous le signe de la
« transparence, la participation du public et la collaboration ».

…aux données publiques et privées
Si la loi française du 17 juillet 1978 (7) dite « d’accès à l’information » consacrait déjà au citoyen un droit d’accès aux documents administratifs, c’est seulement en 2005 que la politique d’ouverture et de partage de ces données a été précisée (8), dans le cadre des textes de transposition de la directive européenne du 17 novembre 2003 qui fixait un ensemble minimal de règles concernant la réutilisation et la valorisation des informations de source étatique (9). Sa mise en oeuvre a ensuite été confiée, sous l’autorité du Premier ministre, au service Etalab, dans les conditions du décret du
21 février 2011 (10) avec pour mission de créer « un portail unique interministériel ».

Ce portail Internet – Data.gouv.fr, inauguré le 18 décembre 2013 – est destiné à
« rassembler et à mettre à disposition librement l’ensemble des informations publiques de l’Etat, de ses établissements publics administratifs et, si elles le souhaitent, des collectivités territoriales et des personnes de droit public ou de droit privé chargées d’une mission de service public ».

Pas de propriété intellectuelle
La licence ouverte Etalab (11), rendue publique en novembre 2011, encadrait les conditions de réutilisation de ces informations. On y retrouve, à l’instar de toutes les licences libres, une grande liberté pour le « ré-utilisateur » qui bénéficie d’un droit
« personnel, non exclusif et gratuit, de réutilisation de l’information (…) dans le monde entier et pour une durée illimitée ». A cet effet, il est autorisé à reproduire, copier, publier et transmettre l’information ; diffuser et redistribuer l’information ; adapter, modifier, extraire et transformer l’information, notamment pour en créer des
« informations dérivées » ; exploiter l’information à titre commercial, par exemple en
la combinant avec d’autres informations, ou en l’incluant dans son propre produit ou application. L’utilisateur bénéficie de quelques garanties. Par exemple, il est prévu que cette information « ne contient pas de droits de propriété intellectuelle appartenant à des tiers » et que dans l’éventualité où celui-ci en détiendrait, il les cèderait alors « de façon non exclusive, à titre gracieux, pour le monde entier et pour toute la durée des droits ». Cependant, la mise à disposition de l’information se fait « telle que produite
ou reçue par le producteur, sans autre garantie expresse ou tacite » ou encore sans que le producteur ne puisse assurer l’absence de défauts ou d’irrégularités éventuellement contenues dans celle-ci, ou « être tenu pour responsable de toute perte, préjudice ou dommage de quelque sorte causé à des tiers du fait de sa réutilisation ». De même, la mention de paternité – qui est obligatoire et doit préciser
la source de l’information et la date de sa dernière mise à jour (12) – « ne doit ni conférer un caractère officiel à la réutilisation de l’information, ni suggérer une quelconque reconnaissance ou caution par le producteur (de celle-ci), ou par toute autre entité publique, du ré-utilisateur ou de sa réutilisation ».
Enfin, si cette licence ouverte a vocation à être la même pour toutes les administrations, elle doit néanmoins « s’inscrire dans un contexte international en étant compatible avec les standards des licences open data développées à l’étranger et notamment celles du gouvernement britannique (…) ainsi que les autres standards internationaux (13) ». Ceci fait de la licence ouverte un cadre juridique compatible avec de nombreuses autres licences libres. Ainsi, certaines villes comme Paris (14) ou Nantes (15), ont pu choisir d’ajouter une clause dite « share-alike » propre à l’Open Database Licence (ODBL), qui permet de copier, modifier et faire un usage commercial d’une base de données à condition que l’auteur de la base de données originale soit toujours mentionné et que toute base de données dérivée soit mise à disposition sous les mêmes conditions que la première.

Notons que d’autres licences existent, telles que la licence Open Data Common-by (16), proche de la licence ouverte Etalab (en ce qu’elle permet toute utilisation de la base de donnée tant que la paternité est indiquée), ou encore la Creative Commons Zero (CC0), choisie pour le portail Open Data de la région italienne du Piémont (17) (*) (**), qui tend à se rapprocher du domaine public. puisqu’elle autorise toute personne
à réutiliser librement les travaux, à les améliorer et les modifier sans restriction, sauf celles imposées par la loi. L’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat (APIE) a également proposé, en juillet 2011, après concertation avec les principaux producteurs de données publiques, deux modèles de licences types de réutilisation de données publiques. Si elles ont toutes deux pour objectif d’harmoniser et de faciliter les relations entre l’administration et les ré-utilisateurs, elles ont vocation à s’appliquer dans deux situations différentes :
• « Licence de réutilisation d’informations publiques délivrée en application de la loi du 17 juillet 1978 et prévoyant une”livraison unique des informations” vise à encadrer le cas d’une livraison unique d’informations au ré-utilisateur, ou si leurs mises à jour peuvent être téléchargées directement sur un site Internet sans formalité particulière ». • « Licence de réutilisation d’informations publiques délivrée en application de la loi du 17 juillet 1978 et prévoyant une “livraison successive des informations “ permet quant à elle d’organiser les modalités de livraisons successives des informations publiques et de leurs mises à jour par l’administration publique. Cette licence s’avère particulièrement utile pour les bases de données ».

L’Open Data s’étend au privé
L’Open Data s’étend désormais également aux données du secteur privé. Ainsi une entreprise peut-elle décider d’« ouvrir » ses données, les rendre accessibles à des tiers, à des clients, à ses prestataires, ou encore de réutiliser des données « ouvertes » par d’autres, par exemple par de partenaires, voire des concurrents. @

* Christiane Féral-Schuhl, ancien bâtonnier du Barreau de Paris.

Fréquences : télévision et télécoms toujours opposées

En fait. Le 1er septembre, Pascal Lamy – ancien DG de l’OMC – a remis à la Commission européenne son rapport sur « l’utilisation future de la bande UHF pour la TV et le haut débit sans fil ». Il a été présenté « sous sa seule responsabilité » car télévision et télécoms ne se sont pas mises d’accord.

En clair. Ce sera à la nouvelle Commission européenne, qui sera installée en novembre prochain, de faire des propositions à partir de celles de Pascal Lamy, lequel a présenté le rapport « en son nom seul car des désaccords n’ont pu être résolus entre les représentants des deux secteurs [audiovisuel et télécoms] au sein du groupe de travail qu’il présidait ». C’est sur le dividende numérique – fréquences des 700 Mhz (1) libérées après l’extinction de la diffusion analogique de la télévision et convoitées par les opérateurs mobiles – que se situe la pomme de discorde.
Trois Etats membres, Allemagne, Finlande et Suède, ont déjà décidé d’attribuer une partie de ces fréquences à l’Internet mobile haut débit. La France, elle, s’apprête à
les suivre dans cette voie après les premières orientations confirmées en juin 2013
lors du congrès de l’ANFR (2) par Fleur Pellerin, alors ministre déléguée à l’Economie numérique (aujourd’hui ministre de la Culture et de la Communication). Certains pays européens sont ainsi tentés d’avancer le calendrier pour récolter des milliards d’euros espérés de la mise aux enchères de ces ressources rares. Pour éviter un patchwork dans l’affectation des fréquences Europe, avec le risque d’interférences avec les services audiovisuels, Pascal Lamy propose « une formule “2020-2030-2025” »,
à savoir : la bande de 700 MHz devrait être totalement affectée au haut débit sans
fil dans toute l’Europe d’ici à 2020 – « avec une tolérance de deux ans », de façon à pousser l’audiovisuel à investir de nouvelles technologies de compression (Mpeg4, DVB-T2, HEVC, …). En échange de cette perte d’environ un tiers de ses fréquences, l’audiovisuel (télévisons et radios) serait assuré de garder ses autres fréquences UHF (inférieures à 700 Mhz) jusqu’en 2030.
Cette perspective lointaine « préoccupe » la GSMA qui regroupe les opérateurs mobiles dans le monde et demande un calendrier plus resserré. Tandis qu’un bilan devrait être fait d’ici à 2025 pour « évaluer l’évolution des technologies et du marché ». Malgré six mois de discussions, la « mission de maintien de la paix » (dixit Pascal Lamy) entre l’audiovisuel et les télécoms n’a donc pas réussi à trouver de consensus. Pourtant le temps presse, avant la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR) qui se tiendra en novembre 2015 à Genève sous la houlette de l’Union internationale des télécommunications (UIT). @

Google Search : la fausse bonne idée du « dégroupage »

En fait. Les 9 et 10 septembre se sont tenues deux conférences, à Berlin et à Bruxelles, sur le thème « Internet and Neutral Search », organisées par l’Open Internet Project (OIP) et les associations européennes des éditeurs de quotidiens (ENPA) et magazines (EMMA). Mais Google est-il un « France Télécom » ?

En clair. L’Open Internet Project (OIP), association européenne créée en mai dernier
à l’initiative franco-allemande d’Axel Springer, de Lagardère et de CCM Benchmark (1), entend dissuader la Commission européenne de clore son enquête sur Google soupçonné d’abus de position dominante avec son moteur de recherche. L’un de
ses membres fondateurs, Lagardère Active via sa filiale LeGuide.com (comparateur
de prix), avance une solution radicale : le dégroupage de Google ! C’est un ancien dirigeant de France Télécom – ancien PDG de Wanadoo, artisan du triple play et de
la Livebox – qui milite dans ce sens. Et en connaissance de cause : Olivier Sichel, aujourd’hui PDG de LeGuide.com, n’y va pas par quatre chemins : «Si l’Europe se décidait à mettre en oeuvre le dégroupage de Google en donnant accès – dans des conditions acceptables – à cette nouvelle boucle locale qu’est le moteur de recherche général, beaucoup d’entreprises européennes relèveraient le challenge, offrant aux Européens le luxe du choix », écrit-il dans une tribune passée presque inaperçue cet été (2).

Les concurrents de Google dans la recherche en ligne reprochent à ce dernier (90 % du search en Europe) de favoriser ses propres services dans les résultats présentés aux internautes (YouTube avantagé par rapport à Dailymotion, Google Maps par rapport à Mappy ou encore Hotel Finder par rapport à Easyvoyage, par exemple). Pour Olivier Sichel, « la constitution d’acteurs puissants et innovants alternatifs à France Télécom sont autant d’effets positifs directement dus au dégroupage ». Mais peut-on vraiment comparer Google à l’ex-France Télécom ? Le géant du Net n’est pas un monopole comme à pu l’être l’opérateur télécoms historique : même s’il est plébiscité par les internautes, d’auteurs moteurs de recherche existent : Bing, Ask, Yahoo, etc. Google Search n’est pas une « infrastructure essentielle » qu’il serait impossible de contourner, alors que la boucle locale de France Télécom (le réseau téléphonique) l’était. Enfin, Google a présenté en février dernier des propositions – pour mieux distinguer ses propres services de ceux de ses concurrents – que la Commission européenne juge acceptables a priori. Reste à savoir si, à la suite de nouvelles plaintes (3), le commissaire européen à la Concurrence, Joaquín Almunia, « obtiendra plus de concessions » de Google – comme il l’a dit sur Bloomberg TV le 8 septembre. @