Docteur Live contre Mister Replay

En cette fin d’après-midi de juillet, tout le monde marque le pas pour regarder sur un écran l’alunissage d’une capsule spatiale et de son équipage. Un événement interplanétaire qui se déroule en direct, en full HD et en 3D. La Lune comme si on y était ! On est bien loin de cette retransmission qui nous ont émus en ce 21 juillet 1969, et qui, sur fond d’images tremblantes en noir et blanc, marqua pour toujours notre imaginaire. Un demi-siècle plus tard, l’homme est de retour sur la Lune, propulsé par une fusée chinoise, et servie par une superproduction digne d’Hollywood ! Le direct n’est donc pas mort, pas plus qu’il n’a déserté complètement les écrans de télévision. Mais la part réservée au live, dominante aux origines de la télévision, s’est peu à peu repliée jusqu’à ne concerner, par ordre d’importance, que les sports les plus populaires, les informations, quelques talk-shows
et, parfois, certaines représentations culturelles, comme des concerts, du théâtre ou
de l’opéra. Priorité était donnée durant ces dernières décennies aux programmes clés
en mains et aux émissions post-produites, télé réalité comprise (même si ce nom est trompeur). Cette part congrue a encore été réduite par les facilités offertes par le replay qui permet aux téléspectateurs et/ou internautes de s’affranchir de la dictature du direct. Ce fut bien sûr la chance de certaines émissions que de pouvoir être vues en différé sur le bon vieux poste de télé, mais aussi et surtout sur tous les écrans de toutes tailles. Une occasion, aussi, de se constituer un nouveau vivier de spectateurs et de prolonger la vie des programmes au-delà de la première retransmission.

« C’est Twitter TV qui a obtenu l’exclusivité
de la retransmission mondiale – en direct –
du retour de l’homme sur la Lune ! »

Piratage sur Internet : « La société TMG n’est pas à la pointe »

Le 5 septembre, en marge de la présentation du bilan de deux ans de « réponse graduée » par la Commission de la protection des droits (CPD) de l’Hadopi, un membre du collège de l’autorité a déploré que « la société nantaise TMG ne soit pas à la pointe technologiquement » pour identifier les pirates.

La petite société nantaise Trident Media Guard (TMG), qui a fêté ses 10 ans cette année, est-elle à la hauteur des enjeux technologiques dans la lutte contre les pirates et leur identification sur Internet ? Pour au moins un des membres du collège de l’Hadopi, la réponse est claire : « TMG n’est pas à la pointe technologique », nous a-t-il assuré en demandant à ne pas être nommé. Selon lui, cette société – retenue il y a près de trois ans par la Sacem/SDRM, la SCPP, la SPPF et l’Alpa après l’appel d’offres de 2008 pour identifier les adresses IP des internautes présumés pirates – n’est pas à la hauteur des enjeux de la réponse graduée.
Spécialiste de la surveillance des réseaux peer-to-peer, La société TMG, dirigée par Alain Guislain (notre photo), n’utiliserait pas toutes les techniques disponibles pour identifier plus en détail les internautes et se contenterait d’adresser aux ayants droits les adresses IP des présumés pirates. Pourtant, « aujourd’hui, tout l’arsenal technique existe pour savoir à qui l’on a affaire, que cela soit sur les réseaux peer-to-peer, ou sur les sites de streaming, de direct download, voire sur les différents noeuds du réseau Internet », a expliqué le membre de l’Hadopi.

Piratage : « La société TMG n’est pas à la pointe »

En fait. Le 5 septembre, en marge de la présentation du bilan de 2 ans de « réponse graduée » par la Commission de la protection des droits (CPD) de l’Hadopi, un membre du collège de l’autorité a déploré que « la société nantaise TMG ne soit
pas à la point technologiquement » pour identifier les pirates.

En clair. La petite société nantaise Trident Media Guard (TMG), qui a fêté ses 10 ans cette année, est-elle à la hauteur des enjeux technologiques dans la lutte contre les pirates et leur identification sur Internet ? Pour au moins un des membres du collège de l’Hadopi, la réponse est claire : « TMG n’est pas à la pointe technologique », nous a-t-il assuré en demandant à ne pas être nommé. Selon lui, cette société – retenue il y a près de trois ans par la Sacem/SDRM, la SCPP, la SPPF et l’Alpa après l’appel d’offres de 2008 pour identifier les adresses IP des internautes présumés pirates – n’est pas à la hauteur des enjeux de la réponse graduée. Spécialiste de la surveillance des réseaux peer-to-peer, TMG n’utiliserait pas toutes les techniques disponibles pour identifier plus
en détail les internautes et se contenterait d’adresser aux ayants droits les adresses IP des présumés pirates. Pourtant, « aujourd’hui, tout l’arsenal technique existe pour savoir
à qui l’on a affaire, que cela soit sur les réseaux peer-to-peer, ou sur les sites de streaming, de direct download, voire sur les différents nœuds du réseau Internet »,
a expliqué le membre de l’Hadopi.
Autrement dit, s’en tenir au dépistage des adresses IP « contrevenantes » n’est plus suffisante – même si les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) collaborent tous avec la Commission de la protection des droits (CPD) de l’Hadopi en lui livrant nom de famille, prénom, adresse postale et e-mail de leurs abonnés incriminés. Car les profondeurs de l’Internet permettent d’aller plus loin dans l’identification des contrevenants et de leurs comportements en ligne.
C’est ce que par exemple l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) pratique en faisant de la « pêche au gros » : entendez lorsque ces chercheurs collectent massivement des données brutes « BitTorrent » (1). Plus tabou
est le recours au procédé technique Deep Packet Inspection (DPI), qui permet d’analyser en profondeur les paquets transmis sur le réseau des réseaux. Les techniques d’identification des sources, comme le watermarking ou le fingerprinting, sont aussi très efficaces. La traçabilité permet aussi de déjouer l’anonymat de l’adresse IP, pratique de type Tor (The Onion Router). Autre technique d’identification des internautes pirates : croiser leur adresse IP avec leur utilisation de Skype. @

Pourquoi Netflix risque d’être cannibalisé par Amazon

En fait. Le 4 septembre, Netflix, le service de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) a vu son action chuter de 6 % à la Bourse de New York après un accord entre Amazon et Epix/Studio 3 Partners, joint venture de films et séries en streaming créée par Paramount, Metro-Goldwyn-Mayer et Lions Gate.

En clair. Netflix, l’un des services pionnier américain de la SVOD, pourrait à nouveau perdre des abonnés au profit d’Amazon. De quoi rappeler le mauvais souvenir des 810.000 abonnés perdus il y a un an à la suite de la hausse des prix appliquée durant
l’été 2011. Cette fois, le danger vient d’Amazon qui étoffe son catalogue de films de cinéma et de séries de télévision proposés en streaming, grâce à un accord annoncé
le 4 septembre avec des studios d’Hollywood réunis dans la joint venture Studio 3 Partners créée en octobre 2009. Si Epix dispose d’un catalogue de 15.000 films disponibles en streaming, Amazon ne pourra mettre en ligne que 3.000 d’entre eux. Son service par abonnement Amazon Prime Instant Video est déjà riche de 17.000 séries et films. Amazon, qui avait pris en janvier 2011 le contrôle de la plate-forme de streaming LoveFilm (1), a déjà noué des partenariats avec 20th Century, NBC Universal ou encore Warner Bros. Pictures. Sans oublier le fait qu’Amazon produit aussi ses propres films via Amazon Studios : quelque 7.500 scripts ont été à ce jour soumis sur Studios.amazon.com et près de 20 films sont en cours de développement (2).
Le cours de Bourse de Netflix a eu beau fléchir à l’annonce de cet accord, il n’en demeure pas mois que Amazon est encore un Petit Poucet de la SVOD. D’après une étude de IHS iSuppli publiée en juin dernier, Netflix est devenu en 2011 aux Etats- Unis le n°1 des sites de vidéos payants avec 44 % de parts de marché – devant Apple (32,3 %), Microsoft (7,6 %), Vudu du groupe Walmart (4,2 %) et Sony (2,4 %). Vient ensuite Amazon. Le géant du Web est par ailleurs outre-Atlantique le 9e site web de vidéo en
ligne en terme de visiteurs uniques (28,4 millions en juillet 2012, selon ComScore).
Mais sur le terrain de la SVOD, Netflix est encore le leader avec ses 27 millions de foyers américains abonnés – moyennant un abonnement de 7,5 dollars par mois. La société créée en 1997 et basée à Los Gatos (Californie) a annoncé le 20 août dernier que le Royaume-Uni (7,6 euros/mois) et l’Irlande (6,99 euros/mois) – premiers pays européens où elle s’est lancée il y a sept mois – totalisaient 1 million d’abonnés. Prochains lancement en Europe d’ici la fin de l’année : le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède, en attendant la France, l’Allemagne et l’Espagne. @

Fair use et numérique : la Commission européenne prépare les esprits à plus de tolérance

La commissaire européenne en charge du numérique, Neelie Kroes, s’est
exprimée – le 2 mai sur son blog – en faveur de la consultation de la Hadopi sur
les « exceptions au droit d’auteur et aux droits voisins ». En toile de fond : l’idée
– encore taboue – d’un fair use en Europe.

« Une évolution vers une approche ouverte des exceptions (fair use), sur le modèle
des Etats-Unis, vous semble-t-elle souhaitable, ou pensez-vous que le maintien de l’approche française et communautaire (liste limitative d’exceptions) demeure préférable ? Pourquoi ? ».