La RNT attend toujours le soutien des pouvoirs publics

En fait. Le 22 septembre, le Syndicat national des radios libres (SNRL) s’est étonné – trois mois après le lancement historique de la radio numérique terrestre (RNT) à Marseille, Nice et Paris (soit 20 % de la population française couverte) – du « silence assourdissant » du CSA et du gouvernement.

En clair. La RNT semble moribonde en France, alors qu’elle bénéficie des encouragements des pouvoirs publics dans d’autres pays européens, voire ailleurs dans le monde. Le WorldDMB, chargé de promouvoir la technologie DAB à l’international, le démontre dans le suivi des déploiements. Mais en France, ni le groupe public Radio France (donc l’Etat actionnaire), ni les grands groupes privés Lagardère, RTL Group, NRJ Group et NextRadioTV ne participent à son lancement, estimant la RNT non viable économiquement. Ils font bande à part (1). C’est donc à reculons que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’est résolu au bout de cinq ans (2) à lancer la première étape sur les villes de Nice, Marseille et Paris, sans que l’on ne sache quand seront lancés les prochains appels d’offres pour les autres villes.

Quelques jours après le lancement historique – le 20 juin – de la RNT, le Syndicat des industriels de matériels audiovisuels et électroniques (Simavelec) dénonçait « un jeu de dupes » et demandait plus de visibilité au gouvernement. Sinon, « dans les conditions actuelles, la RNT… ce sera sans nous ! », ont prévenu les fabricants d’appareils grand public. De par la loi française, ils sont obligés d’intégrer dans les dix-huit mois à la fois le DAB+ (désormais utilisé par la RNT) et le T-DMB (« technologie spécifique à la France » et inutilisée…). « Un radioréveil en DAB+ et en T-DMB est une aberration »,
a déploré le Simavelec, regrettant que tout cela soit pour « seulement et uniquement, 20 % de la population ».

Trois mois depuis cet appel de la part des industriels, rien n’a bougé. Tandis que
le CSA, qui considère le lancement à Paris, Marseille et Nice comme « une phase expérimentale », est entré dans une sorte de quiet period sur ce sujet avant de rendre au Parlement « à l’automne » (avec un an de retard) son rapport sur la RNT. « Le nouveau gouvernement et le Parlement préparent de leur côté le projet de loi de Finances 2015 qui devra nécessairement tenir compte de cette nouvelle étape », considère de son côté le Syndicat national des radios libres (SNRL), qui espère
une aide financière aux radios de la RNT via le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER). Le président du SNRL, Emmanuel Boutterin, vient justement d’écrire en ce sens à la nouvelle ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin. @