Le CFC va lancer sa plateforme Distre-presse

En fait. Le 16 mars, le Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC)
a indiqué à EM@ que les tests techniques de sa plateforme Distre-presse – destinée à distribuer les journaux numériques et les sites d’informations (reproductions, panoramas de presse, …) – sont à présent achevés.

En clair. Dix ans après avoir commencé à gérer les droits numériques des journaux, en 2002, le CFC – organisme agréé par le ministère de la Culture et Communication – va lancer sa plateforme numérique de distribution de flux numériques d’articles de presse à destination d’entreprises, des administrations et des sociétés spécialisées (1) dans la veille d’information pour le compte de tiers (panoramas de presse, clippings, …). La copie d’articles par toute organisation est soumise à redevances que seul le CFC est officiellement mandaté à percevoir. Baptisée Distre-presse (voir le logo ci-contre), cette plateforme s’appuie sur la solution développée par l’agence britannique NLA (2) pour sa plateforme numérique eClips (3). « Les tests techniques sont à présent achevés, et nous reviendrons vers vous très prochainement pour (…) son lancement », nous a répondu Sandra Chastanet, responsable des relations ayants droits et internationales du CFC.
Les tests sur le pilote de la plateforme – menés sur plusieurs mois avec des éditeurs
(Le Monde, Le Figaro, L’Express, Les Echos, …) et des prestataires de veille de l’information – ont finalement duré plus longtemps que prévu. Le lancement de Distre-presse était initialement envisagé en juin 2011, puis à l’automne dernier (4). La plateforme donnera la possibilité aux éditeurs de gérer en ligne de flux de leurs articles et de les partager au format standard XML ou en PDF. Cette plateforme offre en outre aux éditeurs l’accès à une interface de partage documentaire baptisée Distredoc.
Distre-presse devrait accélérer la croissance des redevances numériques, qui s’élèvent
à 12,44 millions d’euros pour l’année 2011 (+ 10 % sur un an) et pèsent plus de 27 % du total des redevances perçues par le CFC (45,78 millions d’euros l’an dernier, en croissance de 5,5 %). A cela s’ajoute la dimension numérique de la copie privée, dont la rémunération (2,43 millions) est perçue par Copie France mais désormais reversée par le CFC aux éditeurs de presse. En 2011, les agents assermentés du CFC ont effectué plus de 440 contrôles dans différentes organisations pour s’assurer qu’il n’y a pas « photocopillage » numérique et papier… @

e-Libraire cherche e-Lecteur

En ce samedi matin ensoleillé, après avoir bu un café en terrasse accompagné d’un journal sur tablette, j’ai poussé
la porte de ma librairie préférée. Mais ce rêve nostalgique s’évapore au réveil. C’est presque un cauchemar pour
moi qui aie toujours entretenu avec les livres une relation particulière grâce à la médiation des présentoirs des librairies : entrer au Furet du Nord, chez Mollat ou chez Sauramps, et au hasard d’un rayon se laisser attirer par
un titre, une couverture, un auteur, pour repartir avec ce
qui se révélera être un trésor pour le modeste prix d’une édition de poche. Le lent déclin de la librairie s’est encore accéléré après une longue histoire. Au XVIIIe siècle, le métier de libraire se sépara de celui d’éditeur pour éclore progressivement au XXe. Le temps que l’alphabétisation gagne du terrain et le livre devienne plus accessible. Durant une période assez courte, qui fût sans doute son âge d’or, la librairie accueillait de nombreux lecteurs heureux de pouvoir se créer à domicile leur propre bibliothèque personnelle. Ce qui fut l’apanage des lettrés durant de longs siècles, de l’antiquité à la renaissance. Si être Montaigne n’est toujours pas donné à tous, s’entourer de ses livres préférés devenait enfin un objectif raisonnable.

« Nous avons découvert que le livre pouvait aussi se lire en streaming, le monde de la littérature adoptant le modèle déjà existant dans la musique. »

La convergence sur un marché oligopolistique : un nouveau défi pour la régulation

Le marché des communications électroniques présente une certaine maturité
de la concurrence, mais celle-ci est fragilisée par la concentration du secteur et
le développement des offres multiservices. Au risque de porter atteinte à la fluidité du marché, malgré l’arrivée de Free.

Par Katia Duhamel, avocat, cabinet Bird & Bird

Quinze ans après la libéralisation totale du secteur, le marché français des télécoms est passé d’une situation de monopole
à celle d’un oligopole avec les effets pervers attachés à ce type de situation. Et ce, notamment parce que les entreprises concernées préfèrent, en général, y conserver leur part de marché respective – c’est-à-dire leur aire d’influence, voire leur rente de situation – et par voie de conséquence leurs profits, plutôt que de se lancer dans une politique d’innovation ou de conquête fondée sur les prix.

La fibre pourrait accélérer le « contournement » des opérateurs télécoms, dissuadés d’investir

Les régulateurs (CSA, Arcep, Hadopi,) et le gouvernement (DGMIC, DGCIS, CNC) voudraient décourager les opérateurs télécoms d’investir massivement dans la fibre optique qu’ils ne s’y prendraient pas autrement : une étude sur le très haut débit semble les en dissuader !

« Les opérateurs pourraient en être réduits à de simples transporteurs de contenus, contournés (ou « désintermédiés ») par les services en accès direct (ou services ‘’over-the-top’’). Cette menace peut freiner les opérateurs dans leurs déploiements des réseaux très haut débit », met en garde l’étude de Analysys Mason, commanditée par l’Arcep (1), le CSA (2), l’Hadopi (3), le CNC (4), la DGMIC (5) et la DGCIS (6), lesquels ont « décidé de rendre public l’essentiel ».

La TNT 2.0 n’attend plus qu’un appel à candidatures

En fait. Le 9 mars, l’Association pour le développement des services TV évolués
et interactifs (Afdesi) a présenté les premiers résultats de l’expérimentation
« Mes Services TV » diffusé sur la TNT avec le standard HbbTV (1). Une quinzaine d’éditeurs ont joué le jeu. La balle est maintenant dans le camp du CSA.

En clair. Selon nos informations, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devrait lancer au printemps, un appel à candidatures en vue d’ouvrir commercialement à l’automne prochain un portail de services et de publicités interactifs sur la TNT. L’Association pour le développement des services TV évolués et interactifs (Afdesi)
est en train de convaincre le CSA de la viabilité du projet et de l’existence d’un nouveau marché audiovisuel interactif. L’appétence des téléspectateurs connectés semble au rendez-vous. L’association Mes Services TV, créée pour accueillir les partenaires, a
testé de juillet 2011 à fin février 2012 avec TDF (2) à Auxerre (canal 29) le premier
portail estampillé « TNT 2.0 » (3). Son rapport d’expérimentation, remis au CSA, analyse les usages sur un panel d’utilisateurs constitué en début d’année en Bourgogne. Une quinzaine d’éditeurs de contenus ont participé à ce premier bouquet interactif de TV connectée : TV5Monde pour la vidéo à la demande (VOD), Rovi (DivX compris) pour un guide programme, Playin TV pour des jeux en ligne, RFI pour la radio, L’Equipe TV (Amaury) et Equidia (PMU) pour le sport, France 24 et La Chaîne Météo (Le Figaro) pour l’actualité, Infotrafic, Cadremploi et BNP Paribas pour des services pratiques, Only Lifestyle et Casino pour la vie pratique, ainsi que Figaro Classifieds pour les petites annonces.
Toujours selon nos informations, pour être présents sur le portail HbbTV de l’Afdesi, chaque éditeur participe à la plateforme à hauteur de 7.000 euros (auxquels s’ajoutent 1.050 euros d’adhésion à l’association Mes Services TV). L’Afdesi participe, en outre,
au groupe de travail de Cap Digital sur la publicité interactive. Une étude menée l’an dernier par MPanel montre que les téléspectateurs sont demandeurs de services pratiques (météo, trafic info) à 56 %, de fiches techniques de films ou de séries à 55 %, d’accès à des sites pour 54 % d’entre eux, et d’affichage d’informations complémentaires pour 50 %. En attendant plus de VOD et l’arrivée de la
catch up TV sur la TNT. D’ici la fin 2012, 2 millions de téléviseurs devraient avoir le label « TNT 2.0 ». @