La croissance française de l’e-pub sauvée par la vidéo

En fait. Le 15 janvier, le Syndicat des régies Internet (SRI) – qui réunit 26 membres en France – a publié pour la septième année son Observatoire de la publicité sur Internet, sur la base d’une étude de Capgemini Consulting et de l’Udecam (agences médias) : les mobiles déçoivent, la vidéo enchante.

En clair. Malgré un sérieux ralentissement du marché français de la publicité en ligne en 2012, en raison de la crise économique et les élections présidentielles, la croissance est une nouvelle fois au rendez-vous. Si le chiffre d’affaires global net (1) progresse de 5 % sur un an à 2,7 milliards d’euros, il fait néanmoins pâle figure par rapport aux 11 % enregistrés l’année précédente. Si la publicité sur mobile a déçue, avec seulement 48 millions d’euros de dépenses publicitaires investis l’an dernier (soit à peine 1,8 % du total), la publicité sur vidéo en ligne (2), elle, affiche un dynamisme sans précédent avec un bond de 50 % à 90 millions d’euros de recettes publicitaires (près de deux fois plus que la publicité sur mobile). Le dynamisme de la télévision de rattrapage (catch up TV) y est pour beaucoup, tout comme l’engouement des sites web pour la vidéo. Les démarrages simultanés en 2013 de la 4G – promettant la TV sur mobile – et de la TV connectée promettent encore une belle progression de l’e-pub vidéo. @
Source : Capgemini Consulting/SRI/Udecam

Le marché de la vidéo veut rebondir avec UltraViolet

En fait. Le 16 janvier, le Syndicat de l’édition vidéo numérique (SEVN), qui comprend 27 membres éditeurs ou distributeurs de contenus vidéo sur DVD,
Blu-ray ou VOD, a dressé le bilan 2012 du marché français de la vidéo physique
et en ligne : un chiffre d’affaires en recul de 5 %, à 1,317 milliard d’euros.

En clair. Après le format haute définition du disque optique Blu-ray et le développement
de la vidéo à la demande (VOD), le marché français de la vidéo est en quête d’une nouvelle innovation qui l’aiderait à retrouver le chemin de la croissance.
Le marché de la vidéo physique, qui pèse encore 85 % des 1,317 milliard d’euros de chiffre d’affaires, continue en effet de baisser malgré la hausse des ventes de Blu-ray
(à 224 millions d’euros) et de la VOD qui ne dépasse pas les 15 % du total (à 200 millions hors titres pour adultes).

Déjà 9 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis
La technologie qui pourrait sortir les éditeurs et les distributeurs vidéo de l’ornière
s’appelle UltraViolet, laquelle tente de réconcilier le support physique et le dématérialisé. Les studios et producteurs de cinéma en France se préparent comme l’indique Jean-Yves Mirski, délégué général du Syndicat de l’édition vidéo numérique (SEVN), à Edition Multimédi@ : « Le lancement d’UltraViolet est prévu sur le marché français au quatrième trimestre 2013. C’est déjà un succès aux Etats Unis avec 9 millions de comptes d’utilisateurs ouverts à fin décembre 2012. L’UV apporte la possibilité de pouvoir profiter de son achat même sans le support ce qui répond aux attentes du consommateur de plus en plus désireux du ATAWAD (AnyTime, Any Where, Any Device…) ».

UltraViolet, une alternative ouverte à iTunes
Déjà lancé aux Etats-Unis par le consortium Digital Entertainment Content Ecosystem (DECE), ce format de fichier numérique pour la VOD a été conçu à partir de juillet 2010 comme une alternative à iTunes (1) et à destination de tous les écrans de télévision, d’ordinateurs, de tablettes et de smartphone.
Plus de 80 industriels du cinéma, des médias audiovisuels et des technologies (2) développent leur standard UltraViolet pour contrer la toute puissance d’Apple et son format propriétaire ALAC (Apple Lossless Audio Codec) utilisé pour les fichiers musicaux et vidéo.

Visionner un film sur différents supports
Au dernier CES de Las Vegas, les studios de cinéma Sony Pictures, Universal Studios, Twentieth Century Fox, Lionsgate et Warner Bros se sont même déclarés pour le son Dolby Digital Plus d’UltraViolet. Seul Disney manque à l’appel.
C’est en octobre 2011 que Warner Bros a été le premier à lancer son Blu-ray UltraViolet avec le film « Comment tuer son boss ? ». L’UltraViolet permet ainsi le visionnage d’un même contenu sur différents supports (physiques ou dématérialisés) à partir d’un compte unique par foyer. @

Isabelle Falque-Pierrotin, Cnil : « Il faut un New Deal mondial de la protection des données »

La présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) s’exprime en détail dans Edition Multimédi@ sur la position du Parlement européen, présentée le 10 janvier, sur la réforme de la protection des données personnelles. En outre, elle dit pour la première fois ce qu’elle pense de la proposition en France d’une « taxe sur les données personnelles ».

Propos recueillis par Charles de Laubier

Edition Multimédi@ : Que pensez-vous de la proposition du rapport Collin & Colin, publié le 18 janvier, d’une fiscalité nationale assise sur la détention des données personnelles ?
IFPIsabelle Falque-Pierrotin : L’idée de travailler fiscalement sur
les données personnelles semble a priori naturelle au regard
de la réalité de l’économie numérique. La Cnil a été la première
à souligner l’importance des données personnelles, leur rôle
de carburant et de moteur de l’innovation. Mais il faut rester extrêmement prudent : d’une part, la fiscalité ne doit pas
envoyer des signaux contradictoires par rapport à nos principes de protection des données auxquels nos concitoyens sont fort attachés. L’outil fiscal doit donc encourager les comportements vertueux.
La protection des données personnelles se caractérise par des droits (accès, rectification, etc.) qui ne sont pas à vendre. Il conviendra donc, si une telle fiscalité est mise en place, de veiller à la cohérence des pratiques fiscalement valorisées avec la protection des données personnelles telle que garantie par la loi de 1978.
D’autre part, il ne faudrait pas assimiler les entreprises, dont le business model repose tout entier sur le traitement de nos informations, à celles qui sont appelées à en user de manière accessoire. La dernière difficulté que je vois est l’international, mais les deux rapporteurs ont bien relevé la nécessité d’une telle approche commune de la question.

EM@ : Comment accueillez-vous les deux rapports des eurodéputés Jan Philipp Albrecht et Dimitrios Droutsas présentés le 10 janvier, l’un sur le règlement et l’autre sur la directive de la réforme de la protection des données personnelles ?
I. F-P. : Sur le projet de règlement, les propositions du rapport Albrecht répondent, en grande partie, aux préoccupations exprimées par la Cnil et le groupe des Cnil européennes (G29). Il y a donc lieu de se féliciter des améliorations faites sur trois points principaux : le critère de compétence des autorités de contrôle, le rôle de l’autorité chef de file, et le rôle du Comité européen de protection des données (CEPD) qui succèdera au G29. Un nouvel équilibre entre des autorités qui restent compétentes est ainsi trouvé, au bénéfice des citoyens concernés.
Quant au rapport Droutsas, il estime que le projet de directive ne correspond pas aux exigences d’une protection des données élevée. La Cnil avait elle-même noté que le projet était nettement en retrait par rapport au projet de règlement communautaire et à la loi nationale française. Parmi les amendements proposés, une vingtaine proviennent des recommandations formulées par les Cnil européennes pour inclure dans la directive (1) des mécanismes d’évaluation de la nécessité et de la proportionnalité des données destinés à déterminer si elles s’avèrent nécessaires. Et ce, afin de prévenir l’établissement d’une espèce de société orwellienne dans laquelle toutes les données finiraient par être traitées et analysées.

« La publicité ciblée en ligne est licite à condition
que l’internaute y ait expressément consenti. »

La réalisation d’analyse d’impact relative à la protection des données, par le responsable du traitement ou les sous-traitants, devrait être prévue pour démontrer le respect de la directive, de même que les définitions précises des principes de la protection des données, et des éléments sur la conservation des données, la transparence, la conservation de données actualisées. Le régime proposé pour le transfert de données
à caractère personnel vers des pays tiers est amélioré pour éviter le transfert massif
de données à caractère personnel.
Il s’agit d’une étape importante, mais la Cnil sera vigilante sur les suites à venir (dépôt
des rapports définitifs, adoption au Parlement puis au Conseil européen…). En toute hypothèse, l’année 2013 sera décisive non seulement pour les textes de l’Union européenne mais aussi pour ceux de l’OCDE et du Conseil de l’Europe.

EM@ : Quelles sont les plus grandes avancées de ces futurs règlement et directive pour les utilisateurs ?
I. F-P. :
Sur la future directive, la protection des données constitue un droit fondamental et la moindre exception aux principes et aux droits devrait donc être dûment justifiée. Même si l’on comprend qu’il puisse y avoir des limitations ou des aménagements aux principes de protection des données et aux droits des personnes dans le cadre du droit pénal (2).
A cet égard, le rapport Droutsas note que les exceptions globales et généralisées ne sauraient être acceptées. De même, les conditions du profilage restent à définir.
Sur le futur règlement, le renforcement des droits des personnes est indéniable et il y a lieu de s’en féliciter. Il s’agit de redonner confiance aux citoyens dans l’exercice de leurs droits « numériques » en adaptant les droits d’accès, de rectification, d’opposition et de consentir au traitement, aux nouveaux usages technologiques. A cet égard, les projets des eurodéputés renforcent les droits des personnes dans les transferts de données
vers des pays hors Union européenne, et précisent les conditions de recours à la pseudonymisation et à l’anonymisation de données. Ils précisent aussi les modalités d’exercice, gratuit, du droit d’opposition qui doit être proposé en termes clairs et simples par les responsables de traitement, et d’expression du consentement, qui devra être donné de manière explicite, notamment en matière de profilage. La publicité ciblée en
ligne est licite à condition que l’internaute y ait expressément consenti.
En revanche, sur la reconnaissance d’un droit à l’oubli numérique, les avancées ne
sont pas déterminantes car son corollaire, droit au dé-référencement, n’a pas été repris par le rapport Albrecht. La reconnaissance d’un droit à la portabilité des données, dans
le prolongement du droit d’accès, me paraît un très bon moyen de réintroduire de la concurrence entre les différents acteurs économiques : les abonnés aux diverses plates-formes, dont les réseaux sociaux, pourront s’affranchir d’un lien exclusif et quasi obligé avec eux pour changer d’opérateur en récupérant l’ensemble de leurs données sous un format interopérable. Ce renforcement des droits et des obligations d’information et de transparence devrait permettre d’éviter la perte de contrôle et de maîtrise de ses données par les internautes.

EM@ : Alors que Facebook, Twitter, Yahoo ou Google sont des « médias sociaux » mondiaux : la législation européenne sur les données personnelles aura-t-elle une portée internationale ?
I. F-P. :
Pour adapter le cadre réglementaire européen à la globalisation des échanges économiques, il convient de porter le New Deal de la protection des données au niveau mondial. Face à des acteurs de l’Internet majoritairement américains, il faut donc être
en capacité de peser sur ces acteurs en maintenant un haut niveau de protection des données personnelles pour les citoyens européens. Nos entreprises européennes ne sauraient se retrouver en situation de faiblesse par rapport aux entreprises étrangères, alors même que les données personnelles, contrairement aux énergies fossiles, sont
un carburant inépuisable et en forte progression, pour les opérateurs de l’Internet.
Pour toutes ces raisons, le projet de règlement prévoit d’appliquer les dispositions européennes aux entreprises situées hors de l’Union Européenne lorsqu’elles offrent
des biens ou des services, ou encore ciblent, des résidents de l’Union. Le rôle du
CEPD sort renforcé des propositions du rapport Albrecht, avec un mécanisme
amélioré de coopération entre les autorités nationales.

EM@ : Faut-il un « G29 » ou un « CEPD » mondial ?
I. F-P. :
On en est encore loin dans la mesure où les règles ne sont pas encore les mêmes de part et d’autre de l’Atlantique ! Pour autant, la réflexion avance entre l’Europe
et les pays de la zone APEC (Asie Pacifique) sur des mécanismes de reconnaissance mutuelle et d’interopérabilité susceptibles d’être mis en place. Une réunion réunissant l’ensemble des parties prenantes (3) a d’ailleurs lieu à la fin du mois de janvier à Djakarta.

EM@ : Pourquoi les Cnil européennes sont-elles hostiles à ce que les entreprises ne demandent l’autorisation en Europe qu’à une seule Cnil jouant ainsi le rôle de guichet unique ?
I. F-P. :
Les Cnil européennes sont parfaitement conscientes de la nécessité de simplifier les formalités administratives en évitant que les entreprises établies dans plusieurs Etats n’aient à multiplier les demandes d’autorisation par pays et disposent d’un interlocuteur unique pour accomplir l’ensemble de leurs démarches (4) en réduisant ainsi les coûts administratifs. Cependant, le G29 avait pointé le danger d’une gouvernance, trop centralisée, retenue par le projet initial. En effet, en faisant du lieu de l’établissement principal le critère exclusif de la compétence des autorités de contrôle, la Commission européenne retenait un critère source d’insécurité juridique pour le citoyen comme pour les entreprises. D’abord, ce critère ne vaut, de fait, que pour les grands acteurs de l’économie numérique, et n’épouse pas la structure interne des entreprises dans leur diversité (5). Par ailleurs, l’autorité du pays du citoyen se transforme en une simple
boîte aux lettres qui transfère les plaintes à l’autorité du pays de l’établissement principal. Enfin, le risque de data dumping en fonction des capacités effectives des autorités de contrôle ainsi que les problèmes d’articulation entre la protection des données et les autres législations nationales qui interagissent ensemble (droit social, droit du travail,
etc.) apparaissent comme autant d’obstacles à l’application de ce critère.
Harmonisation, sécurité juridique et diminution des coûts administratifs peuvent être garantis par la mise en place d’un système dans lequel le critère de compétence des autorités de protection doit être le lieu de résidence du citoyen concerné (comme dans le droit de la consommation) et/ou l’établissement du responsable de traitement ou du sous-traitant. L’autorité du principal établissement serait alors un simple point de contact mais pas une autorité ayant une compétence exclusive.

« Le critère de compétence des autorités de protection
doit être le lieu de résidence du citoyen concerné. »

EM@ : Beaucoup d’entreprises pointent le risque de contraintes qui pénaliseraient les PME et Internet…
I. F-P. :
Avec la simplification des formalités administratives, il y aura une quasi disparition du système de déclaration actuel. Les autorisations préalables pour les transferts disparaîtront également. L’impact du projet de règlement sur les entreprises sera très structurant en ce qui concerne les mesures d’accountability (6). La Cnil et ses homologues s’en félicitent (7). Il ne s’agit évidemment pas de nuire au développement économique des entreprises européennes mais d’y contribuer en leur donnant les moyens de relever les défis concurrentiels vis-à-vis d’acteurs étrangers, qui devront suivre ces mêmes règles. La Cnil s’est engagée dans cette voie, et bâtit, dès à présent, en anticipant sur les futurs textes, de véritables packs de conformité avec certains professionnels.

EM@ : Que fait la Cnil en matière d’éducation numérique ? Que prévoyez-vous cette année ?
I. F-P. :
C’est un sujet majeur pour nous. Il y a déjà quelques années que la Cnil mène
de nombreuses actions pédagogiques pour sensibiliser les jeunes, les enseignants et les chefs d’établissements aux nouveaux usages numériques. Désormais, je crois qu’il faut changer de braquet en renforçant l’action de la Cnil avec l’élaboration de nouveaux outils et l’élargissement de leur diffusion. A cette fin, un poste de responsable de l’éducation au numérique a été créé en novembre 2012 afin de développer les relations avec les acteurs concernés, publics (Education nationale, …) et privés. Un plan d’action sera annoncé prochainement.

EM@: François Hollande avait promis un habeas corpus numérique. Les ministres de la Justice et de l’Intérieur réfléchissent à un projet de loi, prévu au 1er semestre. Que préconise la Cnil ?
I. F-P. :
Cela pourrait être l’occasion pour la Cnil de proposer, par exemple, de nouvelles dispositions législatives relatives à la question sensible des fichiers de police et de renseignement, à laquelle nos concitoyens sont particulièrement attentifs. Nous menons actuellement un contrôle du fichier STIC (8) : les recommandations que nous formulerons, pourraient trouver leur place dans cet habeas corpus. De même, il pourrait être proposé de permettre aux parlementaires (par l’intermédiaire des présidents des deux assemblées) de saisir la Cnil pour avis sur des propositions de loi touchant à la protection de la vie privée de nos concitoyens. @

Timeline

11 janvier
• La Cour d’appel de Paris indique à EM@ que Cogent a déposé un recours fin octobre 2012 contre la décision de l’Autorité de la concurrence favorable à France Télécom.
• Le CES (Consumer Electronics Show) ferme ses portes après 4 jours de foire du tout-connecté : 3.000 exposants (sauf Apple et Microsoft) : plus de 150.000 visiteurs.
• EC3, le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité, est inauguré dans les locaux d’Europol à La Haye (Pays-Bas).

10 janvier
• Le Parlement européen présente sa position sur la réforme de la protection des données personnelles dans le rapport Albrecht. Maître-mot : « Consentement !  » (lire p. 8).
• Amazon dévoile AutoRip, un service offrant la version numérique d’un CD acheté en ligne.
• France Télécom renouvelle son accord exclusif avec HBO (Time Warner) pour la diffusion de séries sur OCS et en VOD.
• Nonce Paolini, à la chaire Media & Entertainment de l’Esser : « La SVOD est un des chantiers sur lequel on travaille », sans exclure une offre commune avec M6.
• La FFAP (agences de presse), dont font partie l’AFP ou Reuters, demande à être associée à la médiation Schwartz (Google-presse).
• Doctissimo, site de santé (Lagardère), lance un magazine papier.

9 janvier
• François Hollande nomme le nouveau président du CSA : Olivier Schrameck va succéder à Michel Boyon, dont le mandat arrive à échéance le 23 janvier.
• Le CSA : Sylvie Pierre-Brossolette (ex-Le Point) et Memona Hintermann-Affejee (ex-France 3) remplacent respectivement Alain Méar et Rachid Arhab.
• Fleur Pellerin est auditionnée par la sénatrice Catherine Morin-Desailly qui rendra fin février son rapport « Gouvernance européenne du numérique ».
• Vimeo (14 millions d’utilisateurs) est disponible en français.
• LinkedIn franchit le cap des 200 millions d’inscrits.

8 janvier
• Le SNE (Vincent Montagne) : « Un dispositif anti-piratage, à l’encontre des sites contrefaisants, de notification et retrait sera proposé très prochainement à nos adhérents » (lire EM@68, p. 3).
• UltraViolet au CES : les studios de cinéma Sony Pictures, Uiversal Studios, Twebtieth Century Fox, Warner Bros. et Lionsgate adoptent son format VOD en Dolby Digital Plus.
• Samsung a vendu 215 millions de smartphones en 2012, contre 135 millions pour Apple, d’après Strategy Analytics.
• Twitter affirme devant le TGI de Paris qu’il ne peut communiquer les coordonnées des auteurs de tweets racistes sans l’aval de la justice américain.
• Google installe un réseau Wifi gratuit dans Chelsea à New York.
• Aurélie Filippetti indique sur Canal+ avoir chargé le CNC d’organiser des « Assises du cinéma » le 23 janvier.

7 janvier
• Iliad s’engage à mettre fin au blocage par défuat de la publicité en ligne sur la nouvelle Freebox (lire p. 3).
• Mediapart publie le début de son enquête intitulée « Les secrets bien gardés de Xavier Niel », lequel est l’un de ses actionnaires…
• AT&T lance un service de VOD, baptisé U-Verse Screen Pack.
• Sagemcom dévoile au CES une « box » intégrant un modem LTE pour que les opérateurs mobile puissent offrir du triple play.
• Technicolor lance Qeo, logiciel d’interopérabilité entre terminaux et applications
« quels que soient leurs marques ».

6 janvier
• Nonce Paolini (TF1) au « Figaro » : « Le cinéma français, qui s’est banalisé du fait de sa multidiffusion et du piratage, est devenu lourdement déficitaire pour les chaînes en clair ».

4 janvier
• La Commission européenne se dit prête à sanctionner Google si ses propositions attendues fin janvier sont insatisfaisantes, la FTC (USA) ayant clos son enquête sur des engagements.
• Le Spiil réagit au blocage par défaut des publicités en ligne et « rappelle son attachement intangible à la neutralité du Net ».
• La NNI (journaux irlandais) veut faire payer la reprise commerciale des liens hypertextes des articles.
• Nielsen constate aux Etats-Unis une hausse de 3,1 % en 2012 des ventes de musiques, grâce au numérique et… au retour du vinyle.

3 janvier
•Gartner prévoit 3.700 Mds $ de dépenses informatiques (IT) en 2013.
• Free bloque par défaut les publicités en ligne (lire p.3).
• Twitter compte 5,5 millions d’utilisateurs en France, soit + 53 % sur un an (à nov. 2012), sur 200 millions dans le monde.
• Al-Jazira rachète Current TV, la chaîne d’Al Gore.
• Universal Music est attaqué en justice pour violation de droit d’auteur par le réalisateur du film « Last Hour ».

1er janvier
• Copie privée : parution au J.O. des nouveaux barèmes (lire p. 5).
• Rue89 quitte le Spiil, dont il démissionne du bureau (lire p. 5).

31 décembre
• France Télécom affiche une perte de 35,6 millions d’euros pour son activité TV en 2011, d’après le CSA.

28 décembre
• TDF vend une de ses filiales télécoms, Gobé, selon « BFM Business ».

20 décembre
• La mission Collin & Colin (rapport « Fiscalité numérique » fin janvier) prône une révision des conventions fiscales et une taxe sur l’exploitation des données personnelles, selon Le Monde.

Tarifs télécoms : même pas peur !

Armé de mon seul smartphone associé à sa tablette, me voici prêt à communiquer sans limite, à surfer ad libitum
sur mes contenus préférés et à parcourir le monde sans me soucier de mon abonnement Internet… Nous sommes bien en 2020, mais cette situation tarifaire idéale n’est pas encore totalement réalité. S’il existe bien aujourd’hui des formules d’abonnement très simples, complètes et à coût raisonnable, la vigilance reste de mise. La simplicité réclamée par les utilisateurs se heurte encore et toujours à des évolutions multiples, parfois opposées. La grande rupture heurta de plein fouet les opérateurs télécoms au tournant de l’an 2000. Jusque-là, ils commercialisaient des minutes d’appels via des téléphones fixe et mobile, ou des SMS. Dès 2010, plus des
80 % des communications se faisaient désormais via l’e-mail, la messagerie instantanée, la voix sur IP, les blogs ou les forums. Ces formes alternatives de communication échappent encore et toujours aux opérateurs et à toute forme de monétisation. Cette véritable révolution des usages s’inscrit dans un contexte plus général : baisse tendancielle des prix, augmentation vertigineuse des trafics et préservation des investissements conséquents dans les réseaux très haut débit, fibre ou LTE.

« Certaines stratégies tarifaires propres au marché mobile s’appliquent désormais au fixe, notamment le traffic cap »

Nous ne sommes plus dans la situation de tâtonnement qui prévalait encore en 2012, année où une habitante de Perth (Etats-Unis) reçut une facture de 160.000 dollars à la suite d’un séjour en Italie malgré son abonnement à 29 dollars par mois ! Les régulateurs ont émis des recommandations pour éviter ce bill shock. Après l’Europe qui a imposé aux opérateurs une limite de roaming, la FCC a obtenu que les abonnés soient avertis par des messages gratuits lorsqu’ils dépassent le plafond de leur abonnement.
Mais la nouveauté en matière de tarification tient à la fusion des tarifications fixe et mobile, sur fond de généralisation des offres quadruple-play. Certaines stratégies tarifaires propres au marché du mobile s’appliquent désormais au fixe, notamment le traffic cap :
les opérateurs proposent des offres structurées selon le volume consommé, même si certains opérateurs challengers continuent à proposer de l’illimité. Les Etats-Unis furent pionniers en la matière, avec notamment les volume caps des câblo-opérateurs et d’AT&T. Mais certains opérateurs européens (Virgin Media, BT, Deutsche Telekom, …)
ont très tôt mis en place ce type de restriction. Certaines pratiques sur le fixe ont été adaptées au mobile. La voix s’est ainsi définitivement banalisée : autrefois séparée, elle est désormais incluse dans les offres d’accès Internet fixe d’entrée de gamme. De leur côté, les opérateurs mobiles contrecarrent les offres OTT (Over-The-Top) avec des forfaits illimités de voix et de SMS, y compris à l’international. Les offres d’accès fixe, plus que jamais structurées par niveau de débit depuis que les offres d’accès en fibre optique se banalisent, sont dupliquées aux services de données mobiles comme l’offre très innovante de Swisscom lancée dès 2012. Mais ce sont sans doute les offres de Data Sharing qui se sont le plus rapidement développées à la forte demande des utilisateurs. Lancées par les précurseurs Verizon et AT&T, ces forfaits permettent de partager un abonnement entre plusieurs terminaux ou utilisateurs, pour un individu multi-équipé et/ou les membres de son groupe, connectés également à un réseau WiFi. La complexité tarifaire s’est portée sur la valorisation des contenus. Les marges y sont faibles pour un opérateur, à moins de disposer de contenus intégrés, à l’instar de Time Warner Cable ou de Comcast. Les opérateurs valorisent la qualité de service de leurs réseaux en faisant payer à l’abonné des niveaux de services, ce qui permet de valoriser l’explosion des usages OTT, ou en faisant payer les fournisseurs de contenu pour la distribution sur réseau managé. Au-delà, la nouvelle frontière vise à valoriser un ensemble de services, regroupés sous le terme générique de Smart Access (Rich Communication, Digital Home, Secure Access). Ainsi, les politiques de tarifications sont encore pour longtemps condamnées à la complexité. @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2020 » : Services de communication
* Directeur général adjoint de l’IDATE.
Sur le même thème, l’institut a publié son rapport
« Stratégies tarifaires des Telcos : Quelles politiques tarifaires
pour monétiser des trafics en explosion ? »,
par Sophie Lubrano.