La Xbox prend à la fois des airs d’iTunes et de FAI

En fait. Le 16 octobre, Microsoft a rendu disponible dans 22 pays son nouveau service de musique en ligne Xbox Music (30 millions de titres), qui est accessible
à partir de ses consoles de jeu, en attendant de l’être par les ordinateurs et tablettes à partir du 26 octobre, puis par les smartphones.

En clair. C’est souvent la « 2ème box » de la maison, la plupart du temps connectée
au réseau Wifi de la première box, celle du fournisseur d’accès à Internet (FAI). Mais Microsoft ne se prendrait-il pas à rêver de devenir la box principale du divertissement
au sein du foyer ? Avec Xbox Music – qui est conçu mondialement par une équipe de plus de 130 ingénieurs basés à… Issy-les-Moulineaux – la firme de Redmond fait en tout cas un pas de plus dans l’offre de contenus gratuits ou payants, tout en faisant tomber les frontières entre les terminaux : console de jeux, ordinateurs, téléviseurs, tablettes et smartphones. « La Xbox est le premier service d’entertainment de
Microsoft », déclare le groupe de Steve Ballmer. Il ne s’agit plus seulement d’une console de jeu mais d’une vraie box, dont le slogan pourrait être : « Peu importe l’accès, du moment que l’on ait les contenus ! ». Après s’être imposée dans le jeu vidéo et diversifiée dans la distribution de contenus audiovisuels (Netflix, YouTube, Hulu, Amazon Instant Video, Lovefilms, ESPN, Canal+, TV d’Orange, …), la Xbox se lance dans la musique – soit un an après l’arrêt du lecteur Zune qui n’a pas rencontré de succès face à l’iPod. En réintégrant son offre musicale dans l’écosystème de la Xbox (Xbox Music Pass, Xbox Music Store, Xbox Music Cloud, …), Microsoft espère rattraper le temps perdu par rapport à Apple et ne pas se faire doubler par le Cloud Player d’Amazon. Mais en se diversifiant dans les contenus culturels, le fabricant de la Xbox Live risque d’inquiéter les FAI qui ne voudraient pas voir leurs propres services court-circuités par une 2e box. «La Xbox, c’est des jeux, mais aussi des loisirs, de la musique en ligne, de la VOD et de nombreuses applications accessibles dans toutes les pièces de la maison », avait souligné en juin dernier Laurent Schlosser, directeur de la division mobilité et opérateurs de Microsoft France (1). Autrement dit, l’époque du monopole des box des FAI dans la maison est révolue. Mais de rassurer les opérateurs télécoms : « Orange utilise déjà la Xbox comme box secondaire. Les opérateurs [télécoms] sont les mieux à même de commercialiser des abonnements Xbox Live ou des services à l’acte. Et Orange augmente ainsi son ARPU ». En France, selon Médiamétrie qui va en assurer la mesure d’audience des applications et du streaming, 2,5 millions de foyers sont équipés d’une Xbox. @

Pouvoirs publics : il est temps d’écouter les webradios !

En fait. Le 22 octobre, EM@ a obtenu auprès du CSA la liste des webradios déclarées : 144 webradios y sont ainsi référencées. Elles étaient au coeur des
2e Rencontres Radio 2.0, organisées le 18 octobre par ActuOnda et AdsRadios. Elles se sont aussi fait entendre auprès de la mission Lescure.

En clair. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) totalise 144 webradios déclarées depuis la toute première inscription il y a six ans maintenant, avec Radio Sorbonne Nouvelle. Dernière déclaration en date : Radio Curie. Selon nos informations, le groupe NRJ – dont la station éponyme est devenue la première radio de France (Médiamétrie) – est aussi le numéro un de la webradio avec 55 webradios déclarées auprès du CSA :
20 pour NRJ, 11 pour Chérie FM, 10 pour Nostalgie et 4 Rire & Chansons. Il est suivi en nombre par le groupe Lagardère avec les 16 webradios de Virgin Radio et les 7 de RFM. Tandis que Hotmix Radio (fondée par Olivier Riou, président du Syrol (1)) en compte 12, et MFM (LV & Co) 3, les autres webradios déclarées étant indépendantes. Mais toutes les webradios ne sont pas déclarées auprès du CSA, loin s’en faut. Jean-Paul Baudecroux en revendique 150 dans son interview à EM@ en avril dernier – dont 119 autour de NRJ, comme la dernière née NRJ My Major Company.
Toujours selon nos informations, seulement une dizaine auraient signé une convention avec le CSA dans la mesure où leur chiffre d’affaires dépasse les 75.000 euros. Or, soumises à des quotas de musiques françaises depuis le décret daté du 27 avril 2010,
les webradios se sentent toujours discriminées par rapport aux radios hertziennes de la bande FM (2) qui, elles, bénéficient – jusque sur Internet – d’une licence légale obligatoire (contre un reversement de 4 % à 7 % de leur chiffre d’affaires). Les artistes-interprètes et les producteurs ne peuvent s’y opposer, d’après l’article L214-1 du Code de la propriété intellectuelle. Xavier Filliol, cofondateur de la régie publicitaire AdsRadios – co-organisatrice des Rencontres Radio 2.0 – et président de la commission Musique en Ligne du Geste (3), l’a rappelé le 16 octobre devant la mission Lescure : « Il y a deux poids deux mesures entre les radios FM et les webradios, lesquelles entrent dans la définition de la radio au sens de la loi de 1986 [sur la liberté de communication], dès lors qu’elles diffusent un programme reçu collectivement par l’ensemble du public et sans interactivité ». Les webradios seront-elles enfin entendues par les pouvoirs publics ?
En décembre 2010, Xavier Filliol nous avait indiqué qu’un recours auprès de la DGCCRF (4) n’était pas exclu si rien n’avançait… La balle est dans le camp de Pierre Lescure. @

Terra Nova et Attali veulent une licence globale

En fait. Le 15 octobre, le think tank Terra Nova (proche du PS) a choisi Les Echos (groupe LVMH) pour présenter son rapport intitulé « Numérique. Renouer avec
les valeurs progressistes et dynamiser la croissance ». De 124 pages pour
123 propositions, il est préfacé par Jacques Attali.

En clair. Serait-ce Jacques Attali derrière le pseudonyme Gabriel Lavenir, co-auteur
– avec Nelly Fesseau – du rapport Numérique de Terra Nova, que cela ne surprendrait pas, tant il pourrait faire siennes nombre des 123 propositions. Il en va ainsi de la n°28
qui préconise « la gestion collective [des droits d’auteurs et droits voisins] pour répondre aux nouveaux défis posés par le numérique ». D’emblée, il y est question de licence globale : « La licence “globale”, ou encore licence “créative”, part du principe que l’usage “hors marché” doit faire l’objet de conditions particulières, tant en termes
de rémunération des créateurs qu’en termes de droits pour les utilisateurs », expliquent les auteurs de ce rapport.
De quoi alimenter la réflexion de la mission Culture-Acte 2, son président Pierre Lescure n’étant pas hostile à l’idée de licence globale pour les usages commerciaux… Tout en se défendant de suggérer la disparition du droit d’auteur – « bien au contraire » –, les auteurs de Terra Nova expliquent que « cette licence nécessite un mécanisme
de financement a priori, forfaitisé et globalisé sur l’ensemble des détenteurs d’accès Internet ».
De combien ? « Une contribution de 2 à 7 euros par mois et par internaute (…)
permettrait de compenser la perte complète de chiffre d’affaires des acteurs des domaines culturels ». Etant donné que 20 millions de foyers (sur 27) en France paient un accès à Internet, Edition Multimédi@ calcule que 7 euros par mois rapporteront 140 millions d’euros mensuellement ou 1,680 milliard d’euros (1) à l’année !
Toutes les industries culturelles seraient concernées, avec quelques précautions pour le cinéma : « La licence créative devra aussi préserver autant que possible la chronologie des médias (…) : il s’agira donc de définir à partir de quel point une oeuvre (un film par exemple) rentrera dans le cadre d’application de la licence globale (…) », explique-t-on. Tout comme la « contribution compensatoire » proposée en 2009 par la Sacem et l’Adami, Jacques Attali y est favorable depuis son premier rapport « Libération de la croissance » de 2008. Mais à la différence de Terra Nova, il voulait faire payer les FAI (décision 57). Mais Nicolas Sarkozy y était hostile (2). L’idée de licence globale était réapparue lors de la campagne présidentielle 2012 (Aubry, Villepin, Bayrou, Dupont-Aignan, …). @

Les ayants droits renouvellent leur confiance à Trident Media Guard (TMG)

En fait. Le 17 octobre, la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a présenté son rapport d’activité 2012, deuxième du genre, en précisant qu’au 1er octobre elle totalisait 18 dossiers de pirates récidivistes transmis à la justice. C’est peu en deux ans.

En clair. En marge de la conférence de presse d’Hadopi, Benoît Solignac-Lecomte
– adjoint du Département des droits phonographiques et numériques (DDPN) de la Sacem (1) – a indiqué à Edition Multimédi@ que « la Sacem/SDRM, la SCPP (2), la SPPF (3) et l’Alpa (4) [qui défendent les intérêts des ayants droits de la musique pour les trois premières organisations, et de l’audiovisuel et du cinéma pour la quatrième, ndlr] viennent de se mettre d’accord afin de renouveler pour deux ans leurs contrats respectifs avec TMG ». Le DG de la SCPP, Marc Guez, nous le confirme : « Le contrat devrait être renouvelé ».

Le SELL hésite à jouer « le jeu » de l’Hadopi
C’est la seconde fois que les cinq organisations renouvellent leurs contrats de deux ans renouvelables avec cette petite société nantaise, Trident Media Guard (TMG), laquelle avait été choisie il y a trois ans – à l’issue d’un appel d’offres lancé fin 2008 – pour surveiller les réseaux peer-to-peer et collecter les adresses IP des présumés pirates
(lire EM@12). Les procès-verbaux d’infraction sont ensuite transmis au système d’information de la Commission de protection des droits (CPD) de l’Hadopi (réponse graduée).
TMG, qui a fêté ses 10 ans cette année, peut envisager l’avenir sereinement maintenant que les représentants des ayants droits ont décidé de lui faire à nouveau confiance jusqu’à l’automne 2014.Il reste encore à chaque organisation à finaliser l’évolution son contrat « qui est en cours de négociation », nous précise Benoît Solignac-Lecomte. « Si la mission de l’Hadopi évoluait vers d’autres formes d’utilisation en ligne
et non autorisées, comme par exemple le streaming ou le DDL [direct download], nous demanderions alors à notre prestataire externe de s’adapter à cette nouvelle mission », nous a-t-il précisé. Cela suppose une nouvelle autorisation de la CNIL. Or, du côté de l’Hadopi, un membre nous avait indiqué que « la société TMG n’est pas à la pointe techniquement » (lire EM@64, p. 3).

Rapport « MIQ » sur le streaming en novembre
Quant à Mireille Imbert Quaretta, présidente de la CPD, elle nous a confié le 17 octobre qu’elle « espère rendre son rapport sur le streaming et le direct download dès novembre ». Reste que la musique et le cinéma sont les seules industries culturelles à avoir fait appel à la réponse graduée. Mireille Imbert Quaretta nous a confirmé que le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisir (SELL) avait son dossier « CNIL » prêt*. Le SELL, qui « ne souhaite pas faire de commentaires »,  ne nous a pas répondu sur son état d’avancement. @

* A noter que dans le rapport gouvernemental daté du 17 octobre 2012 sur les autorités publiques indépendantes (API et AAI), annexé au PLF 2013, l’Hadopi a prévu d’accueillir dès 2013 le jeu vidéo dans la réponse graduée (page 82 du rapport).

Christine Albanel, Orange : « Les géants du Net doivent contribuer au financement de la culture et des réseaux »

Nommée il y a plus de deux ans directrice exécutive de France Télécom, aujourd’hui en charge des événements, des partenariats et de la solidarité d’Orange, l’ancienne ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, répond à nos questions.

Propos recueillis par Charles de Laubier

Edition Multimédi@ : Vous êtes entrée le 1er avril 2010 au
comité exécutif de France Télécom, en tant que « directrice de la communication, du mécénat d’Orange, et de la stratégie dans les contenus ». Aujourd’hui, vous êtes en charge des événements, des partenariats et de la solidarité : quel est votre périmètre d’action ?

Christine Albanel : La direction « événements, partenariats et solidarité » a pour première mission de porter l’engagement sociétal de France Télécom. C’est vrai pour la solidarité puisque notre Fondation Orange, dont l’action est désormais relayée dans 17 des pays où nous sommes implantés, mobilise près de 6.000 salariés bénévoles avec un budget total, pour l’ensemble du groupe, de près de 20 millions
d’euros par an. Nous avons recentré l’action de la fondation sur quelques axes majeurs : l’autisme, la musique et la lutte contre la fracture numérique en France, et, dans nos filiales, notamment en Afrique, l’éducation et la santé, avec le souci constant d’améliorer la condition des femmes et d’utiliser notre métier, c’est-à-dire l’accès au numérique, comme un outil privilégié du développement économique et social.
Sur le plan des partenariats, principalement tournés vers la culture, et en premier lieu vers les musées et le patrimoine, notre démarche consiste à proposer et à développer des innovations en lien étroit avec de grandes institutions, pour favoriser la découverte des musées et la diffusion du patrimoine. Quant à notre implication dans les grands événements – qui peuvent être sportifs, comme Roland Garros, technologiques, comme le Mobile World Congress, ou culturels, comme le Festival de Cannes –, elle concourt évidemment, comme les partenariats, au rayonnement de la marque Orange.

« Je n’ai pas le sentiment que la mission Lescure veuille supprimer l’Hadopi, purement et simplement, mais plutôt adapter cette Autorité à l’évolution des usages d’Internet. »

EM@ : Vous avez présenté le 23 octobre des innovations développées en partenariat avec des acteurs de la culture : navigation par geste 3D, applications, lecture enrichie… Quels sont les points communs entre ces projets ? Quel est l’objectif pour un opérateur télécoms comme Orange ? Dans quels autres domaines culturels comptez-vous encore investir ?
C. A. :
Le point commun entre tous ces projets, c’est précisément l’innovation numérique au service de partenariats bien compris, où de grands acteurs culturels comme Versailles, le Louvre ou la BNF apportent les contenus et Orange son savoir-faire technologique. Ainsi, nous venons de développer les applications du Palais de Tokyo,
du Musée du Quai Branly et celle du Louvre-Lens qui va ouvrir ses portes en décembre. L’objectif est de montrer ce savoir-faire, de créer des prototypes qui, le cas échéant, peuvent donner lieu à des développements commerciaux et, bien sûr, de contribuer à
la démocratie culturelle.
En outre, nous nous intéressons beaucoup au livre numérique. Par exemple, nous venons de développer – en partenariat avec la BNF et la Fondation Voltaire – une extraordinaire version enrichie de Candide avec accès au manuscrit original, à diverses exégèses, à une version audio, etc… Ce projet pourrait être l’amorce d’une collection qui regrouperait les grands fondamentaux de la littérature mondiale.

EM@ : Après avoir été ministre de la Culture et de la Communication (de mai 2007 à juin 2009), jusqu’à l’adoption de la loi Hadopi I, vous avez préconisé dans votre rapport sur le livre numérique que les éditeurs se rapprochent de l’Alpa pour lutter contre le piratage et créent une plate-forme unique : qu’en est-il aujourd’hui ? Et quel rôle joue Orange dans ce projet de plateforme ?
C. A. : Orange porte aujourd’hui une ambition qui va audelà de la plate-forme unique, puisque le groupe a été à l’initiative d’un projet qui rassemble les principaux acteurs du monde du livre numérique : éditeurs, libraires, entreprises technologiques, opérateurs [NDLR : Gallimard-Flammarion, Editis, Seuil-La Martinière, Orange, SFR ou encore ePagine]. Ce projet vise à construire un modèle ouvert du livre numérique, par opposition au système fermé proposé par les grands acteurs américains comme Apple ou Amazon. Il repose sur le principe de l’interopérabilité des offres existantes, de la portabilité : on doit pouvoir passer d’un terminal à un autre et de la pérennité ; on doit avoir accès à ses œuvres numériques sans limitation de durée. Cette initiative a été sélectionnée par le Grand emprunt [qui finance 3 millions d’euros sur les 7 millions du projet, NDLR] et nous sommes aujourd’hui en train de construire le prototype de ce modèle ouvert. Il est évident que ce type de projet va dans le sens d’un accroissement de l’offre légale du livre numérique, ce qui est un élément-clé dans la lutte contre le piratage.

EM@ : Comment percevez-vous « l’Acte 2 de l’exception culturelle » de François Hollande et quel regard portezvous sur la mission Lescure ? Allez-vous être auditionnée ? Vous avez porté le projet de loi Hadopi : pensez-vous qu’il faille supprimer l’Hadopi et la réponse graduée ?
C. A. :
Tout d’abord, évoquer un « Acte 2 » signifie que l’on se place dans la continuité de l’exception culturelle française qui s’attache, depuis des siècles, à défendre le droit des auteurs, et bien sûr je m’en réjouis. On voit bien qu’il ne s’agit pas de faire table rase.
Je n’ai pas le sentiment que la mission Lescure veuille supprimer l’Hadopi, purement
et simplement, mais plutôt adapter cette Autorité à l’évolution des usages d’Internet.
Ce serait d’ailleurs dans l’esprit de la loi Hadopi, qui se proposait de fixer un cadre, nécessairement évolutif, et qui avait le double objectif de faire oeuvre pédagogique
sur le droit d’auteur, et de favoriser l’offre numérique légale.
S’agissant de la mission Lescure, je suis naturellement prête à être auditionnée si elle le souhaite. En tant qu’opérateur de réseau et qu’acteur de l’offre légale, le groupe France Télécom-Orange va l’être dans les prochains jours.

EM@ : Dans votre rapport sur le livre numérique, vous préconisiez la TVA réduite. Début juillet, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction contre la France à ce sujet : qu’en pensez-vous ? Les missions Lescure et Toubon vont convaincre l’Europe d’une harmonisation fiscale sur les produits culturels : comment soutenez-vous cet objectif ?
C. A. :
Je suis en effet convaincue qu’une TVA réduite est très importante pour l’accessibilité des biens culturels, et qu’elle est l’une des clés du développement du livre numérique. Je me réjouis donc des dispositions qui ont été prises par la France en ce sens. Il était tout à fait anormal que le livre papier et le livre numérique aient des TVA complètement différentes. En ce qui concerne l’harmonisation fiscale, c’est un immense enjeu européen dont on voit bien la nécessité. Il est clair que les acteurs français de la culture, et notamment de l’édition, ne peuvent jouer à armes égales avec des acteurs américains qui installent leur siège social européen dans les pays où la fiscalité est moins élevée qu’en France. Il est essentiel que les géants du Net apportent leur contribution au financement de la culture et de la création. D’ailleurs, cela vaut aussi pour le financement des réseaux, dont ils sont de grands utilisateurs. Je m’efforcerai, à l’intérieur d’Orange comme à l’extérieur, de défendre ces thèses. @