Videofutur voit l’avenir de la SVOD en TV connectée

En fait. Le 28 mars, s’est achevée l’offre publique d’achat de Videofutur par
Netgem qui avait été ouverte le 22 février. Le résultat de cette OPA sera connu
le 8 avril. La famille Haddad, qui contrôle Videofutur, s’est engagée à apporter
ses titres : Netgem est assuré de détenir 77,5 % de Videofutur.

En clair. Le Netflix français va pourvoir conquérir le monde grâce à sa future maison-mère et partenaire de longue date. C’est en effet « dès 2014 » que la plateforme de services cloud développée par Videofutur pour la distribution multi-écrans de SVOD (1) sera intégrée dans l’offre internationale de Netgem. L’objectif est donc non seulement d’accélérer le déploiement commercial des services de télévision connectée en France, mais aussi, « dans un second temps », à l’international où se développe Netgem depuis 2010.
Le groupe fondé et présidé Joseph Haddad est en effet présent aujourd’hui dans une quinzaine de pays avec plus de 4 millions de foyers actifs dans le monde utilisant les box ou décodeurs TV qu’il a fabriqués pour des opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès à Internet (FAI). En France, par exemple, Netgem fut jusqu’en 2010 le principal fournisseur de la Neufbox de SFR et l’est depuis 2011 pour la box de Virgin Mobile.
En jetant son dévolu sur Videofutur, Netgem montre qu’il veut se diversifier au-delà
des seules box pour conquérir le marché prometteur de la TV connectée qui préfigure
« l’explosion du modèle de la ‘’box IPTV’’ » (2). En juillet 2011, Netgem a justement lancé N-Cloud pour « passer de la TV connectée à la maison connectée et au multi-écrans ». Ayant opéré une transformation radicale de son modèle économique, passant de l’activité DVD aux services pour la TV connectée, Videofutur est devenu en réalité un OTT (Over-The-Top), son offre passant outre les « box » des FAI et de leurs platesformes IPTV. Le Pass Duo de l’opérateur français de SVOD à 6,99 euros par mois, combinant VOD, Blu-ray ou DVD et donnant accès à plus de 20 000 films de façon illimitée (3), est proposé soit directement sur ordinateurs à partir de son site Internet, soit sur TV connectée, soit sur des terminaux mobiles, via son cloud. Déjà présent sur les tablettes et téléviseurs Samsung, Videofutur l’est également sur la Smart TV Philips depuis janvier.
Mais pour l’heure, Videofutur est essentiellement cantonné au marché français,
où il a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires proche de 7,4 millions d’euros pour
50.000 abonnés. Ce qui, d’après Harris Interactive pour le CNC, le place ce dernier
en neuvième position sur le marché de la VOD en France, derrière VOD Orange, CanalPlay ou encore Club Vidéo (SFR). @

La télévidéo

Comme le Livre nous fut donné par la voix descendue du Ciel d’un Dieu tout puissant, nos programmes de télévision nous sont longtemps parvenus par la bonne volonté de mystérieux directeurs des programmes, nouveaux grands prêtres de cette véritable religion cathodique, restés dans l’ombre des vedettes du petit écran. La vidéo, comme le
livre en son temps, aborda la dimension horizontale en se démocratisant par la conquête de tous les réseaux et tous les terminaux. Après des décennies de télévision linéaire associée à une consommation réputée passive, voici qu’une nouvelle forme d’accès
actif aux programmes s’impose. Par la force de la numérisation et de l’« internétisation » des médias et des contenus, nous avons désormais accès à une vidéothèque planétaire. Comme dans une bibliothèque en ligne personnelle extraordinaire, nous pouvons désormais piocher à loisir des vidéos aussi facilement que nos ancêtres choisissaient leurs livres bien rangés sur des rayonnages, au gré de leurs envies.

« Les plates-formes de SVOD non seulement
concurrencent les offres de VOD traditionnelles,
mais aussi rivalisent avec la télévision à péage. »

La croissance française de l’e-pub sauvée par la vidéo

En fait. Le 15 janvier, le Syndicat des régies Internet (SRI) – qui réunit 26 membres en France – a publié pour la septième année son Observatoire de la publicité sur Internet, sur la base d’une étude de Capgemini Consulting et de l’Udecam (agences médias) : les mobiles déçoivent, la vidéo enchante.

En clair. Malgré un sérieux ralentissement du marché français de la publicité en ligne en 2012, en raison de la crise économique et les élections présidentielles, la croissance est une nouvelle fois au rendez-vous. Si le chiffre d’affaires global net (1) progresse de 5 % sur un an à 2,7 milliards d’euros, il fait néanmoins pâle figure par rapport aux 11 % enregistrés l’année précédente. Si la publicité sur mobile a déçue, avec seulement 48 millions d’euros de dépenses publicitaires investis l’an dernier (soit à peine 1,8 % du total), la publicité sur vidéo en ligne (2), elle, affiche un dynamisme sans précédent avec un bond de 50 % à 90 millions d’euros de recettes publicitaires (près de deux fois plus que la publicité sur mobile). Le dynamisme de la télévision de rattrapage (catch up TV) y est pour beaucoup, tout comme l’engouement des sites web pour la vidéo. Les démarrages simultanés en 2013 de la 4G – promettant la TV sur mobile – et de la TV connectée promettent encore une belle progression de l’e-pub vidéo. @
Source : Capgemini Consulting/SRI/Udecam

Comment le CSA, l’Arcep, la Cnil et le législateur mettent les médias sociaux sous surveillance

A peine ont-ils émergé dans le nouveau paysage médiatique que les médias
sociaux se retrouvent d’emblée l’objet de toutes les attentions des régulateurs et des parlementaires. La prochaine loi audiovisuelle pourrait constituer un premier pas vers la régulation d’Internet.

« Le régulateur ne doit ni stopper ni brider ces nouveaux médias, mais veiller à ce
qu’ils respectent la protection des données », a voulu temporiser Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil (1). « Il ne s’agit pas d’instaurer un carcan réglementaire mais plutôt un cadre s’appuyant sur la flexibilité du droit. Pas question non plus de contrôler les contenus », a tenu à rassurer Françoise Benhamou, membre du collège de l’Arcep.
« Je ne dis pas qu’il faille transposer stricto sensu dans le monde Internet la régulation des contenus audiovisuels », a tenté de rassurer à son tour Emmanuel Gabla, membre
du CSA.

L’avenir de la TV connectée est entre les mains de la Commission européenne

Une commission peut en cacher une autre : la Commission de suivi des usages
de la télévision connectée du CSA, initiative sans précédent en Europe, est suivie de très près par la Commission européenne, laquelle va lancer début 2013 une consultation publique assortie d’un Livre vert.

Par Charles de Laubier

NKAprès les directives européennes Télévision sans frontières (TVSF) de 1989 et Services de médias audiovisuels (SMA) de 2007, la Commission européenne en prépare une troisième encore plus décisive pour la libre circulation des contenus audiovisuels : la directive TV connectée. « La directive SMA est efficace, mais du fait des changements dus à Internet, comme la télévision connectée, nous ne pouvons nous permettre de dormir sur nos lauriers », a prévenu Neelie Kroes (photo), vice-présidente de la Commission européenne, en charge de l’Agenda numérique, le 7 mai 2012.