Bien que la diffusion audiovisuelle sur le Net explose, les fréquences sont plus que jamais régulées

Alors que les services de vidéo à la demande (VOD/SVOD), de catch up TV ou encore de télévision connectée se déploient massivement sur les réseaux fixes (très) haut débit, les fréquences, elles, dont les UHF du dividende numérique, n’ont jamais autant préoccupé les régulateurs européens et nationaux.

Par Marta Lahuerta Escolano, avocate, et Rémy Fekete (photo), avocat associé, Gide Loyrette Nouel

Le rapport Lamy (1), publié le 1er septembre dernier et remis à Neelie Kroes, commissaire de l’Union européenne à la Stratégie numérique, porte sur l’usage et l’allocation futurs des fréquences dites ultra-hautes (UHF) comprises entre 470 et 790 Mhz. Ces fréquences sont actuellement utilisées pour la diffusion hertzienne terrestre et notamment pour la télévision numérique terrestre (TNT).

La RNT attend toujours le soutien des pouvoirs publics

En fait. Le 22 septembre, le Syndicat national des radios libres (SNRL) s’est étonné – trois mois après le lancement historique de la radio numérique terrestre (RNT) à Marseille, Nice et Paris (soit 20 % de la population française couverte) – du « silence assourdissant » du CSA et du gouvernement.

En clair. La RNT semble moribonde en France, alors qu’elle bénéficie des encouragements des pouvoirs publics dans d’autres pays européens, voire ailleurs dans le monde. Le WorldDMB, chargé de promouvoir la technologie DAB à l’international, le démontre dans le suivi des déploiements. Mais en France, ni le groupe public Radio France (donc l’Etat actionnaire), ni les grands groupes privés Lagardère, RTL Group, NRJ Group et NextRadioTV ne participent à son lancement, estimant la RNT non viable économiquement. Ils font bande à part (1). C’est donc à reculons que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’est résolu au bout de cinq ans (2) à lancer la première étape sur les villes de Nice, Marseille et Paris, sans que l’on ne sache quand seront lancés les prochains appels d’offres pour les autres villes.

Contre Orange-Deezer, Qobuz n’exclut pas une plainte

En fait. Le 8 septembre, Yves Riesel, cofondateur président de Qobuz Music Group, éditeur de la plateforme musicale Qobuz.com, a été reçu par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication. A EM@, il dit ne pas exclure de saisir l’Autorité de la concurrence contre l’accord Orange-Deezer.

Yves RieselEn clair. Selon nos informations, la société éditrice de la plateforme de musique en ligne Qobuz – qui a été placée pour quelques mois sous procédure de sauvegarde le 19 août – songe à saisir l’Autorité de la concurrence contre l’accord en vigueur depuis 2010 entre Orange et Deezer et censé s’arrêter en juillet 2015.
« C’est une vieille idée que j’avais eue. Jusqu’à présent je me suis concentré sur mon travail plus que sur de la procédure. Mais après tout, pourquoi pas y repenser », a confié Yves Riesel (photo), cofondateur président de Qobuz Music Group, à Edition Multimédi@.

Chronologie des médias : la France risque le statu quo

En fait. Le 25 août, Edition Multimédi@ s’est procuré les propositions « confidentielles », transmises aux professionnels du cinéma français, d’évolution de la chronologie des médias. Une réunion au CNC est fixée au 15 septembre pour adopter – ou pas – un nouvel accord afin de remplacer le précédent de 2009.

Frédérique Bredin, présidente du CNC

Alain Rocca, producteur de films et président d’Universciné : « La VOD à 3 mois n’a aucun intérêt »

Fondateur de la société de production de films Lazennec & Associés, et cofondateur président d’Universciné, édité par Le Meilleur du Cinéma et regroupant une quarantaine de producteurs indépendants, Alain Rocca
répond sans détours aux questions de Edition Multimédi@.

Propos recueillis par Charles de Laubier

Alain RoccaEdition Multimédi@ : Arnaud Montebourg (1) demande aux opérateurs audiovisuels et numériques français de « s’unir pour offrir des plateformes alternatives aux offensives anglosaxonnes », dont Netflix : qu’en pensez-vous ?
Alain Rocca :
C’est déjà plus positif que les députés PS qui pensent que le piratage n’est pas grave ou que Bercy qui rackette le CNC (2)…
Si son intervention servait déjà à convaincre Orange d’accepter dans un premier temps de proposer à ses abonnés les offres des éditeurs VOD français et pas seulement la sienne, ce qu’Orange refuse depuis des années malgré les recommandations des rapports Hubac et Lescure, cela serait déjà un bon début.