Catch up Radio : des podcasts et bientôt du streaming

En fait. Le 19 mai, l’institut de mesure d’audience Médiamétrie a publié – pour
le sixième mois consécutif – son baromètre mensuel de la radio de rattrapage,
ou « catch up Radio ». Il porte cette fois sur le mois d’avril et sur huit radios : France Inter compte toujours le plus de podcasts téléchargés.

En clair. La radio sur Internet n’a pas attendu la radio numérique terrestre (RNT), laquelle a été renvoyée à 2011 (1), pour répondre aux nouveaux modes de consommation des stations. Bien que le nombre de téléchargement de podcasts
– ces fichiers audio(ou vidéo) disponibles à tout moment sur Internet pour être écoutés (ou visionnés) sur ordinateurs, mobiles ou baladeurs – ait été en légère baisse en avril, la radio délinéarisée s’impose. Selon nos informations, les nouvelles mesures du streaming dit « en différé » (par rapport à l’antenne et via Dailymotion) – qui devaient être publiées mi-mai – ne sont pas encore prêtes. Quant aux résultats du streaming
« live » (en direct), ils seront rendus publics mi-juillet. L’écoute par Liveradio (Orange), par iPhone (Apple) et Android (Google) seront pris en compte. « Les résultats du streaming [fichier audio ne nécessitant pas de téléchargement pour être lu, ndlr] ne
sont plus publiés (2), le temps que les radios homogénéisent leurs “players“ », indique Médiamétrie à Edition Multimédi@. Pour l’heure, les huit stations mesurées en avril totalisent 13.818 podcasts téléchargés en France.
Ne sont mesurées que les radios et les webradios ayant souscrit au dispositif.
La baisse de 3,5 % – par rapport au mois précédent et sur le même nombre de radios mesurées – s’expliquerait par les périodes de vacances scolaires de Printemps. France Inter reste en tête avec 4.621 podcasts, suivi d’Europe 1 avec 4.377 téléchargés –
en petite augmentation. A noter que RMC et BFM Radio, les deux stations du groupe NextRadioTV, sortent de la mesure. Quant à RTL2 et Fun Radio, deux stations du groupe RTL/Bertelsmann, elles ont quitté le baromètre depuis décembre après y avoir fait une brève apparition en novembre lors de la première mesure. Cependant, la radio RTL elle-même est restée cliente de Médiamétrie. « Pour une radio musicale, la catch up Radio n’a pas grand intérêt et elle n’a pas forcément les droits pour diffuser les titres en podcast », explique Médiamétrie à Edition Multimédi@. « Pour la mesure du podcast, cette technologie consiste à intégrer un “tag“, invisible et inaudible par l’internaute dans le lien de téléchargement », précise l’institut de mesure. L’institut de mesure d’audience indique que « le travail en commun avec les stations a porté ses fruits, puisqu’à ce jour tous les “tag“ sont parfaitement insérés sur les “players“ des stations ». @

Jean-Pierre Bienaimé : « Nous entrons dans l’univers du streaming audio et vidéo de très haute qualité »

Président de l’UMTS Forum depuis sept ans (1) et détaché de France Télécom-Orange où il a fait toute sa carrière, Jean-Pierre Bienaimé explique à Edition Multimédi@ ce qui attend les industries audiovisuelles et culturelles avec l’arrivée du très haut débit mobile et, ultérieurement, de la 4G.

Propos recueillis par Charles de Laubier

Edition Multimédi@ : Pensez-vous que la 3G+ soit suffisante pour la vidéo à la demande, la télévision sur mobile ou encore le streaming de musiques et de radios ?
Jean-Pierre Bienaimé (photo) : La 3G, et plus particulièrement la 3G+ avec la technologie HSPA (High Speed Packet Access)
et son évolution, offre un très bon support aux applications de l’Internet mobile, telles que la télévision sur mobile, le « streaming » audio et vidéo. Orange, par exemple, compte en France plus
de 1 million d’utilisateurs réguliers en TV mobile. A mi-mars, on compte dans le monde environ 215 millions de clients 3G+ bénéficiant du HSPA.
Cette technologie permet d’offrir jusqu’à 14 Mbits/s en réception et 6 Mbits/s en émission. Avant le milieu de l’année prochaine, la moitié des utilisateurs UMTS devraient en bénéficier. Quant aux premiers réseaux HSPA+, ils offrent jusqu’à 28 Mbits/s et, dans les prochaines étapes, ces débits doubleront, voire tripleront. Les constructeurs testent actuellement la nouvelle interface LTE (Long Term Evolution),
qui commencera à être commercialement déployée dans le monde avant la fin de l’année. Tandis que les spécifications de la quatrième génération de mobiles (4G), ou
« LTE-Advanced », seront définies au milieu de l’année prochaine. Les performances décroissent en fonction du nombre d’utilisateurs dans une cellule du réseau, ainsi que de la distance du terminal par rapport à l’émetteur, l’important étant que le débit minimum assuré reste acceptable. Plutôt que débit théorique, les utilisateurs veulent connaître le débit moyen disponible ou minimum permanent.

Vers un statut proche de « radiodiffuseur » pour les sites de streaming… légal

Les sites de streaming de musique comme Deezer, gratuits et financés par la publicité, tentent maintenant de proposer des abonnements payants. Alors que l’Hadopi va scruter le peer-to-peer mais aussi le streaming, la question d’un statut pour ces sites de flux est posée.

Mi-novembre, la secrétaire d’Etat chargée de l’Economie numérique, Nathalie Kosciusko- Morizet, a envoyé à la commission Zelnik – laquelle a retardé à mi-décembre la remise de son rapport (1) – ses propositions développer les offres légales de musique sur Internet. Elle y préconise notamment la « création d’un statut proche de celui de radiodiffuseur pour les webradios et les sites de streaming ». Objectif : « sécuriser les revenus des artistes, comme c’est le cas sur la radio, et ouvrir tous les catalogues à ces sites » (2). En outre, NKM suggère la mise en place de « forfaits d’utilisation de la bande passante plus adaptés aux modèles économiques des sites de streaming légaux et des webradios. »