Plus d’un mois après avoir annoncé qu’il se scinderait en deux sociétés, en séparant « studios et activités de streaming » des « réseaux de télévision par câble », le géant américain Warner Bros. Discovery suscite des inquiétudes syndicales plutôt discrètes face au risque de réduction d’effectifs.
La scission de « WBD » en deux sociétés cotées en Bourse, devrait être achevée d’ici mi-2026. L’actuel PDG de Warner Bros. Discovery (WBD), David Zaslav (photo de gauche), conservera alors les studios et l’activité de streaming au sein d’une société appelée pour l’instant « Streaming & Studios », tandis que le directeur financier Gunnar Wiedenfels (photo de droite) dirigera le groupe dérivé des actifs câblés, y compris CNN, au sein de « Global Networks ». Tous deux continueront d’occuper leurs fonctions actuelles chez WBD jusqu’à la séparation.
Méga-split sur fond de cord-cutting
L’annonce a été faite le 9 juin (1). Le 26 juin, WBD a annoncé avoir obtenu de la banque JPMorgan « un prêt à terme de 18 mois d’une valeur de 17 milliards de dollars (2) pour financer son split d’envergure. A peine plus de trois ans après la méga-fusion entre la major d’Hollywood Warner Bros. avec son compatriote Discovery – c’était en avril 2022, moyennant 43 milliards de dollars versés à l’opérateur télécom AT&T (3) –, voici que son PDG David Zaslav (ex-patron de Discovery) va détricoter ce qu’il avait mis en œuvre. Si ce split à venir est salué par la majorité des analystes financiers, qui y voit un moyen de « libérer de la valeur » par les deux futures sociétés cotées, il suscite néanmoins des inquiétudes du côté des syndicats américains présents dans l’actuel WBD – et ils sont nombreux : il y a (suite)
« Nos résultats de ce trimestre [octobre à décembre 2024, soit le premier trimestre de l’année fiscale 2025 qui sera clos fin septembre, ndlr] démontrent la force créative et financière de Disney […]. Nous avons encore amélioré la rentabilité de nos activités de diffusion en streaming », s’est félicité Robert Iger (photo), PDG de la Walt Disney Company. Alors que le chiffre d’affaires sur son marché domestique (les Etats-Unis et le Canada) stagne, celui réalisé à l’international accuse une baisse à deux chiffres (- 31 % sur le premier trimestre).
« Dans un marché [mondial de la musique] qui pèse plus de 50 milliards de dollars et dominé par trois sociétés [Universal Music, Sony Music et Warner Music, ndlr], un nouvel équilibre verra le jour dans les prochaines années. Une redistribution des revenus moins concentrées a commencé. Aujourd’hui, et notamment grâce au succès des plateformes digitales, l’essentiel des transactions sont digitales. Des acteurs qui apportent de l’innovation et de la technologie vont être capables de participer à l’économie du secteur ».