Molotov.tv : Pierre Lescure lance son bouquet de TV en ligne sans Canal+, dont il fut cofondateur

Un comble : Pierre Lescure, cofondateur de Canal+ (sous la direction d’André Rousselet il y a trente ans), n’a pas encore réussi à convaincre la chaîne cryptée de faire partie de son bouquet de télévision sur Internet, Molotov.tv. L’explication est à aller chercher du côté de CanalSat et de la chaîne cryptée.

« Canal+ est une chaîne premium, mais ce n’est pas la raison pour laquelle elle ne veut pas travailler avec Molotov.tv, contrairement à OCS et à beIN Sports qui seront, eux, bientôt disponibles sur Molotov.fr. La raison serait plutôt que Canal+ opère aussi CanalSat, un service par abonnement d’accès à une vaste offre de chaînes destinées à l’écran de télévision, aux set-top-box, aux tablettes, aux ordinateurs portables, etc. », explique Steve Rosenblum (1), membre du conseil d’administration de la société Molotov. Cette startup est présidée par Pierre Lescure (photo), en charge de la stratégie et du développement. Il fut cofondateur de Canal+ il
y a trente ans et actuellement président du Festival de Cannes.

Molotov va concurrencer CanalSat…
Préparé dans le plus grand secret depuis deux ans, le projet Molotov.tv a été présenté le 4 novembre dernier au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) – après avoir été déclaré auprès de ce dernier en juin – comme étant un bouquet d’accès gratuit ou payant à plus de 80 chaînes de télévision – soit en flux direct (live), soit en mode rattrapage (replay). Ce qui correspond à 90 % de l’audience consolidée des chaînes
en France, d’après Médiamétrie. Alors que Molotov.tv est encore en version bêta, testée depuis son annonce en juin dernier par un petit nombre d’utilisateurs sélectionnés sur invitations « envoyées dans un quota d’abord très limité » (parmi plusieurs dizaines d’inscrits en ligne), l’ouverture « très progressive » du service auprès d’un large public est prévue pour cet automne, sur le Web dans un premier temps, en attendant son déploiement par la suite sur les smartphones, tablettes et téléviseurs connectés.
Contactée par Edition Multimédi@, une porte-parole du groupe Canal+ nous a indiqué qu’aucune présentation de Molotov.tv et de son modèle économique n’avait été faite
au groupe, pas plus à Jean-Marc Juramie, vice-président exécutif des contenus et de
la programmation de Canal+, qu’à Maxime Saada, le nouveau directeur général du groupe. Et de préciser que pour se prononcer ou « négocier », encore fallait-il que Canal+ puisse connaître dans le détail le projet qui prévoit du gratuit et du payant (freemium). De son côté, Molotov dit pourtant les avoir sollicités dès juin. « Canal+ nous a répondu très tardivement, mais maintenant nous discutons avec eux. Si diffuser les chaînes gratuites D8, D17 et iTélé ne devrait pas poser de problème, il reste à se mettre d’accord sur la chaîne cryptée », nous indique Jean- Marc Denoual, un des cofondateurs de la start-up et ancien directeur de la distribution des chaînes thématiques payantes du groupe TF1. Combien le groupe Canal+ acceptera- t-il de payer Molotov pour de nouveaux abonnés ? Sous le secret des sources, un proche de Pierre Lescure nous a expliqué que « Canal+ veut promouvoir sa box OTT avec sa navigation propre et surtout n’entend pas payer de commission (fee) à Molotov sur ses abonnés, estimant que l’apport réel de Molotov – qui n’est pas un fournisseur d’accès
à Internet (FAI) – ne vaut pas cette rémunération ». TF1, France Télévisions, M6, Arte, Gulli (Lagardère Active), Disney Channel, France 24, BFM TV (NextRadioTV/Altice Media) et bien d’autres chaînes (2) feront partie de ce bouquet audiovisuel qui sera gratuit pour les chaînes en clair et payant pour les chaînes cryptées. Molotov étudie également avec l’INA (3) l’intégration de son nouveau service « INA Premium ». Mais
si l’absence du groupe Canal+ – et de ses chaînes Canal+, D8, D17 et iTélé – persiste, cela pourrait contrarier le lancement du bouquet final. « Nous avons la conviction que Molotov fait entrer la télévision dans une nouvelle ère », a déclaré Pierre Lescure.

Ce qui ne semble pas convaincre pour l’instant la filiale télévision du groupe Vivendi qui opère aussi CanalSat, un bouquet payant de plus de 150 chaînes – dont beaucoup de thématiques, parmi lesquelles une cinquantaine sont en exclusivité. C’est là que le bât blesse. Outre le fait qu’il s’agit de la seconde plus forte marque du groupe Canal+, CanalSat est disponible sur le satellite, l’ADSL et la TNT via un nouveau décodeur connecté à Internet (le Cube permettant de recevoir l’intégralité de l’offre CanalSat, grâce à une réception hybride TNT/Internet, et tous les services connectés associés).

… et les « box » des FAI
Tous les écrans peuvent ainsi accéder aux chaînes proposées en direct ou à la demande, via le site web Canalsat.fr et la nouvelle interface « myCanal » : chaque mois, plus de 7 millions de contenus sont ainsi visionnés par les abonnés. Autant dire que la nouvelle direction du groupe Canal+ – dont le bras droit de Vincent Bolloré, Jean-Christophe Thiery (4), président du directoire – refuse qu’un cocktail « Molotov » vienne détruire un si jolie bouquet. Ce nouveau concurrent serait d’autant plus malvenu que Canal+ est déjà sous pression d’un Netflix commençant à lui tailler des croupières en France. Selon Arthur Kanengieser, chercheur à l’école des Mines ParisTech et auteur de l’étude « Après Netflix » publiée en septembre 2014, CanalSat est le premier impacté : « Le nombre d’abonnements à Canal+ est resté stable, au prix d’un coût
de grille en hausse (+ 9,2 % entre 2008 et 2012), alors que CanalSat perd 300.000 abonnements entre 2012 et 2013 » (5). Les causes sont multiples : concurrence des chaînes de la TNT, des bouquets proposés par les FAI, de BeIN Sports du groupe de médias qatari Al-Jazeera, de Netflix présent en France depuis plus d’un an, ou encore de nouvelles offres vidéo sur Internet – bientôt rejointes par l’ambitieux Molotov.tv.

Une sorte de « Netflix » de la TV
Ce service dit OTT (Over-The-Top), c’est-à-dire sans dépendre d’un réseau d’opérateur télécoms ni d’une box d’un FAI, ne nécessite aucun boîtier ni aucune clé à brancher. Ce n’en est pas moins une pierre lancée dans le walled garden des FAI, lesquels sont de ce fait de plus en plus concurrencés par ces services audiovisuels par Internet : non seulement Netflix, mais aussi Apple TV, Android TV, la box Videofutur ou Roku (voir encadré ci-contre). Reste à savoir si le bouquet payant OCS (Orange Cinéma Séries), détenu à 66,66 % par Orange (via Orange TV participations) et à 33,33 % par Canal + (via Multi-thématiques), fera alliance avec Molotov.tv. Quoi qu’il en soit, Molotov.tv est en quelque sorte un « Netflix » de la télévision à la française, s’appuyant non pas sur des algorithmes de recommandation mais sur la grille de programmation des chaînes renouvelée en permanence, permettant aux téléspectateurs et/ou vidéonautes de trouver à l’aide d’un moteur de recherche instantané des programmes et de les regarder de façon linéaire ou en mode délinéarisé en fonction de leurs préférences, leur programmation et leurs bookmarks. « Fini le zapping à l’ancienne, terminé les heures passées à chercher quelque chose à regarder, ou manquer un programme ! », promet l’équipe de Molotov.tv qui veut changer le monde de la télévision. La recommandation apparaît plutôt sous forme de « suggestion » en bas de la page d’accueil « afin de créer une sorte de sérendipité (6) complémentaire pour ajouter encore à la découverte ». L’utilisateur peut aussi enregistrer dans son espace de stockage virtuel afin de se faire une programmation ultérieure personnalisée, ou de regarder plus tard un programme commencé plus tôt. En outre, les programmes diffusés en live peuvent être revus au début. « Lorsqu’un programme est “bookmarké” par un utilisateur, Molotov notifie ce dernier, par e-mail ou sur son smartphone (même si vous n’êtes pas connecté au service), juste avant qu’il ne passe à l’antenne ou dès qu’il a été enregistré. Des fonctionnalités sociales intégrées de manière “organique” : les utilisateurs peuvent aussi partager entre eux leur expérience télévisuelle. D’autres fonctionnalités, basées sur les réactions en temps réel ou la diffusion d’informations plus précises au sein même du programme, seront déployées au fur et à mesure », estil expliqué. Cette start-up, créée il y a un an maintenant (en octobre 2014) par Jean-David Blanc, fondateur d’AlloCiné et président de sa propre holding JDH, avec Pierre Lescure, Jean-Marc Denoual (ex-TF1) et Kevin Kuipers (ex-AlloCiné, SensCritique, GameKult), compte dans son tour de table le fonds d’investissement Idinvest Partners (alimenté notamment par Lagardère et le groupe Allianz). Quelque 11,2 millions d’euros au total ont déjà été levés auprès de ce dernier et de quelques business angels. Ses effectifs dépassent aujourd’hui plus d’une trentaine de personnes, mais Molotov continue de recruter graphistes, data-scientists, informaticiens, community managers, financiers, gestionnaires, … « Chez Molotov, chacun est libre de travailler comme il veut, pourvu qu’il apporte sa pierre à l’édifice ». On a l’impression d’entendre Pierre Lescure parler à son équipe une fois qu’il fut recruté par André Rousselet en 1983 pour lancer Canal+… @

Charles de Laubier

ZOOM

Android TV, Apple TV, Roku, Videofutur, … La fin des box ?
Les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui, en France, tiennent le haut du pavé avec leur box respective (Livebox, box SFR, Bbox, Freebox, …), se font chahuter par de nouveaux entrants venus proposer de regarder la télévision et des vidéo directement sur Internet.
Avec (Roku par exemple) ou sans (Molotov par exemple) boîtier, ces nouveaux services audiovisuels en ligne ne dépendent d’aucun opérateur télécoms et/oui FAI. L’américain Roku vient de lancer en France son boîtier qui se branche au téléviseur via le câble HDMI et se connecte en Wifi. Il concurrence aussi la clé Chromecast de Google ou le Fire TV Stick d’Amazon. @

Twitter se sent à l’étroit dans ses 140 caractères et voit plus grand pour accélérer sa croissance

Pour ses 10 ans, Twitter va franchir les 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires mais perd toujours de l’argent. Le réseau social de microblogging veut séduire les annonceurs. Il lui faut accroître son audience et l’attention quotidienne des twittos et fellowers. Google arrive à la rescousse…

Twitter, qui aura dix ans dans six mois (1), revendique aujourd’hui un peu plus de 300 millions d’utilisateurs
actifs par mois dans le monde – seuil franchi depuis la fin de l’année dernière (2). Mais seulement moins de 45 % d’entre eux se connectent quotidiennement, alors que ce taux est comparativement de 65 % pour les 1,49 milliard d’utilisateurs de Facebook.

Condamné à faire plus grand public
Le co-fondateur de Twitter, Jack Dorsey (photo), qui a repris les choses en main cet été en devenant directeur général par intérim depuis la démission de Dick Costolo en juin, a qualifié d’« inacceptable » le nombre d’utilisateurs par mois. Au-delà du fait d’avoir
à rechercher un nouveau directeur général (3), il doit remettre le site web de microblogging sur le chemin de la croissance en le rendant aussi populaire que Facebook. Pour l’instant, Twitter a plus séduit des professionnels (communicants et personnalités) que le grand public. Fin juillet, lors des derniers résultats trimestriels,
le directeur financier de Twitter, Anthony Noto, avait prévenu qu’il n’y aura pas de croissance importante et durable du nombre d’utilisateurs tant que Twitter ne touchera pas le grand public : « Nous ne nous attendons pas à avoir une croissance régulière significative [du nombre d’utilisateurs] avant de commencer à toucher le grand public ». Ce qui, selon lui, « prendra un temps considérable », avant de reconnaître que « le produit reste trop difficile à utiliser ». Avec un taux de pénétration inférieur à 30 % sur ses principaux marchés, Twitter est finalement principalement utilisé par des early adopters et/ou des geeks. Un total de plus de 1 milliard d’internautes auraient essayé Twitter avant de renoncer à l’utiliser ! Il lui faudra donc élargir son public sous peine
de stagnation face aux dynamiques Facebook, Instagram ou Snapchat. Depuis cette douche froide, le cours de Bourse de l’oiseau bleu ne cesse de perdre de l’altitude : l’action est passée pour la première fois – le 21 août dernier – en dessous de son prix d’introduction qui avait été fixé en novembre 2013 à 26 dollars (soit une chute de 30 % depuis juillet) et peine depuis à remonter au-dessus des 30 dollars. On est bien loin du pic de 70 dollars atteint à la fin de cette année-là. Le seul rebond boursier remonte àmi-juillet lorsqu’une fausse dépêche de l’agence de presse Bloomberg – propagée par un site web créé au Panama quelque jours plus tôt – a affirmé que Twitter étudiait une offre de rachat pour 31 milliards de dollars ! Twitter pourrait être une proie de choix pour Google, lequel a renouvelé en mai dernier avec lui un accord de partenariat suspendu depuis 2011 afin de rendre encore plus visibles les tweets sur le moteur de recherche
et lui amener ainsi plus de trafic. Twitter, que Google va aussi aider pour proposer cet automne des articles par tweets instantanés avec la presse (4), a en outre conclu un partenariat avec DoubleClick, la régie publicitaire du même géant du Net, pour améliorer la mesure des performances publicitaires sur son réseau social. Autres partenaires de poids : Microsoft et Apple, dont les systèmes d’exploitation Windows
10 et iOS intègrent une nouvelle application Twitter.

Jack Dorsey doit aussi trouver des recettes supplémentaires pour mieux monétiser son réseau social, alors que les prévisions de chiffre d’affaires pour cette année 2015 n’ont cessé d’être revues à la baisse : l’objectif est actuellement ramené à une fourchette de 2,20-2,27 milliards de dollars (voir tableau), contre 2,17-2,27 milliards et même 2,3-2,35 milliards initialement. Malgré des résultats trimestriels (au 30 juin) meilleurs que prévus (5), Twitter pèse à peine 1% des 145 milliards de dollars dépensés en publicité numérique dans le monde (selon eMarketer). Les investisseurs s’inquiètent d’autant plus qu’après la démission de Dick Costolo (au bout de cinq ans à ce poste), Jack Dorsey doit lui trouver un successeur de toute urgence et « à temps plein ».

Recruter vite un nouveau DG
Des noms circulent : Padmasree Warrior, ancienne dirigeante de Cisco, ou Jim Lanzone, actuel PDG de CBS Interactive, ou bien encore Adam Bain, responsable des revenus et des partenariats de Twitter – où il est entré en septembre 2010 après avoir été chez Fox Interactive Media en charge de l’audience. Ce dernier semble être le seul recours possible en interne, à part Jana Messerschmidt, vice-présidente de Twitter en charge du développement et de la plateforme. A moins que Jack Dorsey, qui avait été le premier directeur général de Twitter entre 2007 et 2008, ne garde les rênes le temps de remettre l’oiseau bleu sur le droit chemin. Reste à savoir si le futur patron sera nommé avant que l’arrivée début octobre du nouveau directeur général de la filiale française, Damien Viel, ancien de YouTube, de M6, d’Afflelou, de Carat et de l’Oréal (6). La société de San Francisco, qui a fait appel au cabinet chasseur de tête Spencer Stuart, doit en outre recruter non seulement un directeur de la communication (7),
mais aussi un directeur marketing avant de lancer une campagne publicitaire destinée
à booster son audience et à la monétiser.

Mieux monétiser l’oiseau bleu Twitter mise notamment sur le direct pour attirer les annonceurs et expérimente depuis juin l’insertion de messages sponsorisés dans les flux des utilisateurs (8). Il s’agit d’aller au-delà des simples tweets en offrant des informations supplémentaires sur des produits ou des lieux, avec l’apparition de boutons « acheter » testés depuis un an, Twitter s’appuyant sur les sociétés Stripe
et InMobi. Décidément, le réseau social de tweets se sent à l’étroit dans ses 140 caractères : une première entorse a été faite à cette règle avec la possibilité depuis
le mois d’août d’envoyer des messages privés – ceux échangés directement entre utilisateurs – dépassant le calibrage historique. Cependant, ces messages directs resteront invisibles sur la timeline de Twitter. De plus, il est désormais possible à ceux qui le souhaitent de recevoir des messages privés de personnes qu’ils ne suivent pas sur Twitter. C’est un grand pas pour le site de microblogging, qui espère ainsi séduire un plus large public en étant plus souple d’utilisation. La société de San Francisco compte en outre sur ses partenariats avec les médias et les célébrités pour faire croître son audience et ses revenus. En France, Europe 1 et TF1 ont ainsi passé cet été des accords avec Twitter qui entend « matérialiser » les conversations à travers des micro-studios itinérants (TF1 pour « The Voice ») ou des petits locaux fixes (Europe 1 pour ses invités et animateurs). Le réseau social à l’oiseau bleu a en outre annoncé fin août l’ouverture à Paris d’une « Blue Room », un studio dédié à accueillir des personnalités pour échanger en direct des tweets avec le grand public. Cette initiative est présentée comme une première en Europe, après l’inauguration mi-mars en Australie de ce concept de communication directe (9). De son côté, l’AFP a lancé cette année avec Twitter un produit, TweetFoot, qui permet de suivre l’actualité du football sur la base de comptes sélectionnés par la rédaction. En temps réel ou avec du recul, de nouveaux médias sont nés dans le giron du site de microblogging tels que « FlashTweet »,
« L’Important » ou encore « Reported.ly ». Mais Twitter se réserve le droit d’en censurer comme il l’a fait pour « Politwoops » qui a été arrêté pour s’être spécialisé dans la diffusion de tweets supprimés par des personnalités politiques. Twitter a en outre lancé en octobre 2014 l’écoute de musique et de contenus sonores, en partenariat avec iTunes et SoundCloud. Si Twitter ne se sauve pas luimême, c’est peut-être par ses acquisitions qu’il pourrait trouver une planche de salut. Les rachats de Periscope, de TellAppart et de Niche ont été appréciés. Periscope, aussitôt intégré à Twitter une fois la start-up Bounty Labs acquise (10), se présente comme un concurrent de Meerkat dans la retransmission vidéo en direct d’événements ou de contenus à destination des smartphones et tablettes (11). Et ce, sans passer par l’intermédiaire d’une plateforme d’hébergement telles que YouTube ou Dailymotion. Ce qui ne va pas sans donner des sueurs froides aux ayants droits comme les chaînes de télévision détentrices des
droits de retransmission d’événement ou de diffusion de série (exemple de HBO contre Periscope en avril). Le fondateur de Bounty Labs, Kayvon Beykpour, a assuré qu’il retirait rapidement les contenus litigieux.
En France, en attendant que Periscope ne prenne de l’ampleur, TF1, France Télévisions, Canal+ et M6 – via l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) – se sont plaints en mai dernier auprès de Twitter et de Facebook de la diffusion de vidéo pirates de leurs programmes sur les deux réseaux sociaux.

Acquisitions, faute de croissance interne
Les chaînes de télévision françaises leur demandent d’adopter « une véritable politique de sanctions » et « des technologies de filtrage automatique par reconnaissance d’empreintes numériques préalablement déposées par les détenteurs de droits, permettant de bloquer la mise en ligne de vidéos contrefaisantes » (12). La Ligue française de football (LFP) a aussi sévi auprès de Twitter France contre le piratage
de ses matches.
La seconde acquisition concerne la société TellApart, spécialisée dans les publicités et emailings ciblés pour le e-commerce. La troisième concerne Niche, une sorte agence d’artistes les mettant en relation avec des annonceurs. La croissance externe de Twitter n’est sans doute pas terminée. @

Charles de Laubier

A 40 ans, Microsoft lance Windows 10 fin juillet : un nouvel « OS » devenant écosystème multimédia

C’est en juillet 1975 que Bill Gates et Paul Allen ont créé Microsoft. Quarante
ans après, le groupe dirigé par Satya Nadella cherche un nouveau souffle avec Windows 10, le mobile et le cloud – sur fond de déclin des PC. Son objectif est d’atteindre 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires d’ici trois ans, pour l’année fiscale se terminant le 30 juin 2018.

Microsoft devient un fournisseur de services de télécommunications et de contenus. D’éditeur de logiciels, la firme de Redmond (Etat de Washington aux Etats- Unis) opère sa mue à 40 ans. Le groupe fondé en 1975 par Bill Gates et Paul Allen abandonne progressivement la vente de Windows en boîte pour miser sur les logiciels et services en ligne jusque dans le nuage informatique (cloud).

1 milliard de Windows 10 d’ici 2018
La nouvelle version de son système d’exploitation – Windows 10 – va étendre plus
que jamais l’écosystème de Microsoft – jusqu’alors très OS (Operating System) et bureautique – au divertissement, aux communications et au multimédia. Multi-terminaux, Windows 10 sera lancé le 29 juillet au niveau mondial pour les ordinateurs
et tablettes, puis par la suite sur les smartphones, les consoles de jeu Xbox et autres appareils. Microsoft, dont la campagne marketing commence dès le 20 juillet, table sur 1 milliard de terminaux dotés de Windows 10 d’ici 2018. Cette nouvelle version sera proposée gratuitement sur une période limitée aux centaines de millions d’utilisateurs de Windows 7 et Windows 8.1 dans 190 pays. Windows 10 sera censé tourner la page de Windows 8 qui avait déçu après son lancement en 2012.
Windows 10 sera le « tout-en-un » online de cette mutation. Skype y sera intégré,
tout comme un nouveau navigateur Internet baptisé Edge, la reconnaissance vocale Cortana (concurrent de Siri d’Apple) ou encore la reconnaissance faciale et de mouvement de type Kinect (pour notamment être identifié sans mot de passe). La nouvelle version du système d’exploitation intègrera aussi non seulement un nouveau Minecraft mais aussi d’autres jeux en ligne, ainsi que de nouvelles applications (Hello, Continuum, …). Groove (ex-Xbox Music) et Movies & TV (ex- Xbox Video) seront intégrés au nouvel OS (Operating System), comme l’a annoncé le 6 juillet dernier Brandon LeBlanc, responsable de la communication marketing chez Microsoft, sur le blog officiel de l’entreprise (1). Pour la musique, l’écoute et la gestion des titres comme des playlists sont simplifiées. Et le mélomane peut aussi adapter la musique en fonction de son humeur. Les musiques téléchargées en MP3 pourront être stockées et réécoutées facilement à partir du cloud OneDrive. L’abonnement mensuel (Groove Music Pass) donne accès à plus de 40 millions de titres et permet en outre de créer sa radio en fonction de ses préférences. Quant au service Movies & TV, il offrira un catalogue de films et séries. Que cela soit pour la musique ou le cinéma, des achats pourront être faits en connexion avec la boutique en ligne Windows Store. Microsoft, dirigé par Satya Nadella (photo) depuis février 2014 (après avoir succédé à Steve Ballmer), s’est fixé deux objectifs ambitieux : que le chiffre d’affaires global du groupe atteigne les 20 milliards de dollars à l’issue de son année fiscale se terminant le 30 juin 2018. Pour y parvenir, le géant américain doit séduire un plus grand nombre de développeurs d’applications afin de rivaliser avec les écosystèmes Android de Google et iOS d’Apple. Depuis l’annonce de Windows 10 en septembre 2014, Microsoft a mis en place le programme « Windows Insider » qui permet aux développeurs, experts informatiques et créateurs numériques (5 millions d’inscrits à ce jour) de contribuer à l’amélioration et aux avant-premières du nouveau système (bêta, build ou preview) – y compris pour la version mobile depuis février. Ce sont ceux-là qui seront prioritaires à partir du 29 juillet, suivis progressivement par les autres qui se sont déjà pré-inscrits à la mise à jour vers Windows 10.

Applis compatibles Android et iOS
Lors de sa conférence des développeurs « Build », qui s’est tenue en avril dernier, Microsoft leur a même promis de fournir les outils pour rendre compatibles leurs applications conçues initialement sur Android et iOS. « Windows est le seul écosystème qui vous permet de porter vos applications sur tous les appareils », martèle depuis la firme de Redmond, afin de se démarquer des autres environnements plus walled gardens. Il va sans dire que les applications développées pour Windows 10 s’adapteront automatique aux différentes tailles d’écran sans lignes de codes supplémentaires à faire par la suite, ainsi qu’aux lunettes de réalité augmentée HoloLens. Par ailleurs, un adaptateur est prévu cette année pour pourvoir jouer avec une nouvelle manette « Xbox One » sur ordinateur.
Toujours par souci de pragmatisme, Microsoft a en outre prévu de permettre d’ici la fin de l’année d’installer sur ses propre smartphones Lumia sous Windows le système d’exploitation Android de son rival, lequel est plébiscité par les mobinautes – via notamment les smartphones Samsung. Le sud-coréen détient plus de 80 % de parts de marché du téléphone mobile multimédias dans le monde, contre 15 % pour Apple et seulement 3% pour Microsoft (selon le cabinet d’étude Strategy Analytics). Microsoft peine à imposer sur le marché ses smartphones Lumia, lesquels sont issus de la gamme du même nom qui appartenait au finlandais Nokia avant que celui-ci ne lui cède cette activité mobile en octobre 2014.

L’heure de vérité pour Satya Nadella
Satya Nadella joue avec Windows 10 sa crédibilité. Le 8 juillet, Microsoft a annoncé
la suppression de 7.800 emplois qui viennent s’ajouter aux 18.000 décidés il y a un
an – soit près de 22 % des effectifs qui étaient de 118.000 employés au 31 mars (2).
Ce « dégraissage » s’accompagne d’une simplification de l’organigramme et d’un changement de culture de l’entreprise en pleine crise de la quarantaine face aux biens plus jeunes GAFA – mis à part Apple qui a un an de moins que Microsoft. Face à Google, la firme cofondée par Bill Gates a pris un coup de vieux. Has been Microsoft ? Victime du déclin des PC (personal computer) qui lui assuraient une rente de situation, grâce notamment à la vente liée « ordinateur- système d’exploitation », le géant de l’informatique doit faire face aux géants de l’Internet (Google en tête) et des mobiles (dont Samsung et Apple) – deux virages qu’il n’a pas su prendre à temps.
Pris au piège de l’immobilisme et du confort de ses lauriers, l’éditeur de Windows s’est réveillé avec un nouveau patron décidé à rattraper son retard. Quitte à se raccrocher
à ses rivaux : au-delà de ses smartphones Lumia qui s’ouvriront à Android, la suite bureautique Office va de son côté être proposée sur l’iPad d’Apple et l’écosystème de Google.

C’est historique : Microsoft capitule dans la guerre des systèmes d’exploitation. Tandis que ses lunettes de réalité augmentée HoloLens vont directement concurrencer Oculus de Facebook, tout en attirant de jeunes développeurs. C’est dans cette optique qu’a été racheté à prix d’or (2,5 milliards de dollars) en septembre 2014 le jeu vidéo massivement multijoueurs (3) Minecraft (cédé par la société suédoise Mojang), très prisé des adolescents séduit par le free-to-play (jouez gratuitement et ne payez que
des options). Microsoft renforce ainsi sa division jeux vidéo et console Xbox (4). Côté musique et vidéo, Microsoft est bousculé par Apple Music et YouTube – au point de rebaptiser Xbox Music et Xbox Video qui deviennent respectivement « Groove » et
« Movies & TV ».
Satya Nadella, qui aura 48 ans le 19 août prochain, était – avant de devenir directeur général – vice-président de l’activité cloud de Microsoft. C’est sur ce terrain là que le numéro un mondial du logiciel doit continuer à se développer. Le cloud est devenu le mantra de cet Indo-américain (né à Hyderabad en Inde). Avec lui, les revenus de cette division ont franchi en 2013 la barre des 20 milliards de dollars. Fini la vente de logiciels sur CD en boîte ; place à l’abonnement logiciel en ligne. Mais le succès de la plateforme Azure, nuage informatique pour entreprises présent à l’échelle mondial, n’est pas suffisant. Et le cloud grand public One Drive n’a pas encore la notoriété souhaitée. Il faut aller plus loin dans la dématérialisation des logiciels et des services, avec le risque de voir les revenus baisser – car tout coûte moins cher sur le cloud – et devenir irréguliers.
Financièrement, Microsoft dispose d’environ de 8 milliards d’euros de trésorerie qui lui permettrait de faire de nouvelles acquisitions (après celle de Minecraft). A cela s’ajoute le fait que la firme de Redmond emprunte en plus à taux bas sur le marché des obligations et à longue échéance, comme elle l’a fait en février dernier pour la somme record de 10,75 milliards (bien plus que les 6,6 milliards de dollars empruntés par Apple juste avant). Au total, Microsoft dispose d’un encours de trésorerie de quelque 90 milliards de dollars ! Au-là des dépenses courantes du groupe en pleine restructuration (une charge de 7,6 milliards de dollars vient d’être annoncée), des investissements en capital, de la rémunération des actionnaires et du remboursement de la dette, Microsoft prévoit des acquisitions et il ne serait pas étonnant que les cibles se trouvent dans le mobile et/ou le cloud. @

Charles de Laubier

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Microsoft confie sa régie e-pub à AOL
Pour se concentrer sur son nouvel « écosystème d’exploitation » Windows 10, le
géant du logiciel renforce et prolonge de dix ans son accord international avec AOL – fraîchement racheté par Verizon en juin (5) – dans la publicité en ligne, y compris pour son moteur de recherche Bing. Annoncé fin juin, ce partenariat consiste à ce qu’AOL gère la publicité en ligne et programmatique sur tous types de supports pour le compte de Microsoft. Cela concernera l’« inventaire » publicitaire de Microsoft, c’est-àdire
les espaces disponibles sur la page d’accueil MSN, sur la messagerie Outlook, les consoles connectées Xbox Live, les communications Skype et les publicités dans
les applications mobiles. Et ce, dans plusieurs pays dont la France. Pour cela, AOL
va embaucher 1.200 employés de Microsoft. Revendiquant plus de 380 millions de visiteurs sur ses différents sites web, les sites d’AOL (AOL.com, TechCrunch, The Huffington Post, …) adopteront en outre Bing à partir du 1er janvier 2016 dans le cadre de ce partenariat étendu aux liens sponsorisés. Là encore, il s’agit pour Satya Nadella de continuer à exister face à Google. @

Affaire Google : cinq ans d’instruction, c’est trop !

En fait. Le 15 avril, soit plus de cinq ans après le début de l’instruction du dossier Google, la Commission européenne a enfin pris une décision : d’une part, elle l’accuse d’abus de position dominante avec son moteur de recherche et, d’autre part, engage une enquête sur son système d’exploitation Android.

En clair. A l’heure du Net, c’est une éternité. C’est le 23 février 2010 – il y a plus
de cinq ans – que Google faisait savoir pour la première fois que la Commission européenne examinait les plaintes de trois sociétés à son encontre. Il s’agissait de Foundem, site web britannique comparateur de prix, Ejustice, moteur de recherches juridiques français, et Ciao, site américain également de comparatifs de prix – ce dernier étant depuis 2008 propriété du groupe Microsoft, lequel opère le moteur de recherche alternatif Bing. Et c’est en novembre 2010 que l’enquête formelle est lancée : Google est alors soupçonné d’abus de position dominante sur le marché de la recherche en ligne (1). Il est reproché à la firme de Mountain View d’utiliser son algorithme de recherche pour rétrograder les sites web des plaignants dans les résultats du moteur et de favoriser ses propres services. Google, qui a ainsi le pouvoir d’évincer ses concurrents, a en effet lancé des sites verticaux dans le voyage, le shopping, la cartographie, la finance, ou encore le local.
Après avoir cofondé en 2008 l’organisation Icomp pour contester la suprématie du moteur Google, Microsoft a aussi rejoint fin 2010 une autre coalition anti-Google, FairSearch, constituée (2) par les sites web de voyage en ligne Expedia (Expedia.com, Hotwire, TripAdvisor), Farelogix, Kayak (SideStep) et Sabre (Travelocity). En septembre 2012, Oracle et Nokia ont rejoint FairSearch qui porte alors plainte contre Google pour, cette fois, concurrence déloyale avec son écosystème Android. Le système d’exploitation est proposé gratuitement aux opérateurs mobiles, ce qui constitue aux yeux des plaignants une pratique illégale de « prédation tarifaire » – avec en plus détournement de trafic.
Côté moteur de recherche, de nouvelles plaintes sont déposées en mai 2014 par 400 entreprises françaises et allemandes, lesquelles sont regroupées dans l’organisation Open Internet Project (OPI) créée à l’initiative de Lagardère (éditeur du comparateur
de prix LeGuide.com), CCM Benchmark ou encore Axel Springer. L’OIP demande le
« dégroupage » de Google (séparer son moteur de ses services), idée que reprendra
le Parlement européen en novembre 2014 dans une résolution non contraignante. Google, qui a moins de dix semaines maintenant pour répondre aux griefs de la Commission européenne, risque une amende pouvant dépasser 6 milliards d’euros. @

Android TV sur Bbox Miami et Freebox Mini : comment Google France part à la conquête des téléviseurs

Avec Android TV, Google accélère l’expansion de son empire à la télévision
en proposant aux fournisseurs – gratuitement comme pour les fabricants de smartphones – son écosystème de TV connectée. En France, la Bbox Miami et
la Freebox Mini l’ont adopté. D’autres fabriquants (box, Smart TV, …) aussi.

Android TV fait une entrée remarquée chez deux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) français : Bouygues Telecom a commencé à commercialiser sa Bbox Miami fin janvier auprès de ses clients existants et la proposera à tous à partir du 23 mars ; Free a lancé sa Freebox Mini
le 10 mars dernier avec disponibilité immédiate pour tous,
ses clients ou pas. La bataille des box sous Android TV des deux frères ennemis – Martin Bouygues et Xavier Niel – ne fait que commencer, avec un léger avantage pour la Bbox Miami à 25,99 euros par mois au lieu de 29,99 euros par mois pour la Freebox Mini.

En attendant la box Nexus Player
Bien que les deux opérateurs télécoms assurent qu’ils gardent respectivement le contrôle de leur box et restent indépendants, c’est bien Google qui fait son entrée
dans les foyers par le téléviseur connecté du salon. Les FAI français ne pouvaient
pas résister longtemps au géant du Net, comme a tenté de le faire Free. En effet,
en octobre dernier, son DG Maxime Lombardini expliquait : « Android sur les boxes, c’est donner accès à nos box à Google. Demain, quand on aura un parc Android sur
la France entière, ce sera Google qui, depuis Mountain View, pourra décider de la VOD qui sera distribuée », avait-il lancé. Manifestement, Xavier Niel n’était pas de cet avis. Si Bouygues Telecom n’a pas hésité à adopter Android TV pour sa nouvelle box, mais en essayant de garder la maîtrise de l’interface (une surcouche que n’a pas faite son concurrent), il a en revanche tardé six mois entre l’annonce et la commercialisation effective.

Ces deux FAI donnent le véritable coup d’envoi de la plateforme multimédia Android TV en France (lire encadré ci-dessous), huit mois après son lancement à la conférence
des développeurs Google I/O et deux ans et demi après le lancement sur le marché français de Google TV qui fut un échec (1). Est aussi venu les rejoindre le fabricant américain Nvidia qui a annoncé le 3 mars Shield, « la première console Android TV au monde, qui permet d’accéder aux vidéos, à la musique, aux applications et à des jeux incroyables en streaming depuis chez soi ». Mais elle ne sera disponible qu’en mai prochain. Tandis que Free a affirmé, une semaine après Nvidia, être « le premier opérateur au monde à proposer une box compatible avec la technologie 4K (ultra haute définition) et intégrant Android TV ». Selon Xavier Niel, Google a accepté « pour la première fois » qu’un FAI développe un équipement – en l’occurrence une box triple play – à partir de la dernière version Android TV. Quant au japonais Sony, qui avait essuyé les plâtres de la Google TV en 2012, il est parmi les premiers fabricants de Smart TV – avec Sharp et Philips – à proposer Android TV (2).

Mais il faudra aussi compter avec Google lui-même et son Nexus Player, une box sous Android TV (fabriquée par Asus) annoncée en octobre dernier : commercialisée depuis janvier aux Etats-Unis et depuis peu au Japon, elle n’est pas encore disponible en Europe. Thomas Riedl, le responsable mondial des partenariats pour Android TV chez Google, sera présent à la conférence européenne TV Connect à Londres, le 30 avril prochain. Il y fera la promotion de la nouvelle plateforme de télévision connectée de
la firme de Mountain View fonctionnant sous la dernière version Android 5.0 (alias Lollipop), qui doit succéder à Android 4.4 (ex-Google TV). Alors que Free a opté d’emblée pour la toute dernière version d’Android TV, Bouygues Telecom a misé sur une version antérieure, la 4.3 (alias Jelly Bean) jugée plus stable techniquement (3) (*) (**). Que le meilleur gagne ! @

Charles de Laubier

ZOOM

Android TV multimédia pour faire oublier l’échec de Google TV
Avec Android TV, l’abonné ADSL (si ce n’est VDSL2 ou FTTH) a accès à l’univers multimédia de Google sur son téléviseur connecté, sa tablette ou son smartphone : contenus et applications développés pour la Smart TV sont ainsi accessibles via une interface fluide et intuitive. Des recommandations personnalisées de contenus sont faites en lien avec Google Play (films, musiques, jeux, …), YouTube et d’autres applications (myCanal, Pluzz, Netflix, VOD, …). Et avec Google Cast, les « télénautes » peuvent diffuser – aisément et directement sur le téléviseur connecté – leurs photos, vidéos ou musiques, à partie de leur mobile, leur tablette ou leur ordinateur (4). Grâce
à la synchronisation de contenu sur Google Play, ils peuvent par exemple commencer
à regarder un film sur le téléviseur dans le salon et le poursuivre sur la tablette dans la chambre. Quant à la recherche vocale sur Android TV, elle permet de trouver rapidement ce que l’on souhaite regarder. Enfin, il est possible de contrôler totalement Android TV depuis un téléphone mobile ou une montre connectée Android Wear. @