Androidologie

Monopoles, duopoles, oligopoles, … Ces structures de marché sont l’objet depuis longtemps de toutes les attentions de la part des politiques et des régulateurs, tout en alimentant des débats passionnés entre économistes. La liste est longue des monopoles historiques ayant été abolis et des entreprises lancées dans le grand bain concurrentiel. Mais la concurrence stimulée au niveau de chaque pays n’était-elle pas contre-productive quand la véritable échelle à prendre en compte est celle l’Europe dans son ensemble et de sa place dans la compétition mondiale ?
Le constat est d’autant plus cruel que certaines mesures prises pour contraindre les entreprises européennes étaient bien plus difficiles à appliquer aux groupes venus d’ailleurs et tentés de régler leur compte en Europe. N’a-t-on pas vu, en 2013, Microsoft
et Nokia presser la Commission européenne d’agir contre Google accusé d’entraver la concurrence dans la téléphonie mobile ? Le géant du Net était alors soupçonné de détourner le trafic vers son moteur de recherche par le biais d’Android. La Commission européenne, pas plus que la Commission fédérale du commerce américain (FTC) quelques mois avant elle, avait refermé le dossier.

« Parallèlement, un nouveau front s’ouvrait
du côté de l’OS dans le Cloud, proposé en streaming,
par le navigateur, et en mode ‘’hors connexion’’. »

La pomme d’Apple écrasée entre Google et Samsung en 2014 ?

En fait. Le 7 janvier, le cabinet d’études Gartner a estimé que les ventes mondiales de smartphones, ordinateurs et tablettes fonctionnant sous le système d’exploitation de Google franchiront le milliard d’unités cette année. Ayant adopté Android, Samsung est le premier à tailler des croupières à Apple.

Tim Cook, CEO d'Apple

Mozilla pose la question de la neutralité des App Store

En fait. Le 21 novembre, Tristan Nitot, président Mozilla Europe et porte-parole mondial de la fondation, est intervenu au DigiWorld Summit pour dénoncer « la face sombre des places de marché » de type App Store – Apple en tête. Il a plaidé pour que le Web soit « la plate-forme de marché universel ».

Tristan Nitot siteEn clair. Le fondateur de la Mozilla Foundation Europe, qui distribue depuis maintenant dix ans le navigateur Firefox (1),
n’y va pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer les écosystèmes fermés tel que celui d’Apple. « Les places de marché comme l’App Store d’Apple ont une face sombre.
Les développeurs d’application sur ces plates-formes perdent
la relation avec les utilisateurs finaux. C’est un problème grave car ils ne peuvent plus se passer de ces intermédiaires. On est obligé de passer par Apple », a prévenu Tristan Nitot (photo), lors de son intervention incisive remarquée à Montpellier.

Apple pourrait-il devenir le Blackberry de demain ?

En fait. Le 4 novembre, le groupe canadien Blackberry a annoncé qu’il renonçait
à se vendre à son premier actionnaire, le fonds Fairfax, préférant lever 1 milliard
de dollars. Son DG Thorsten Heins est remplacé par John Chen. Le pionnier des smartphones paie très cher ses échecs commerciaux face à Apple.

En clair. L’ironie de l’histoire serait qu’Apple, après avoir laminé le pionnier des smartphones Blackberry (ex-Research In Motion), puisse être à son tour victime du syndrome Blackberry. Car les deux fabricants nord-américains ont quelques points communs : outre le fait de fabriquer des smartphones qui ont marqué l’histoire d’à peine vingt ans de la téléphonie mobile dite intelligente, Blackberry et Apple ont tous les deux misé sur des environnements fermés et verrouillés auteur de leur propre système d’exploitation propriétaire (BOS pour le premier, iOS pour le second).
L’interopérabilité de leurs terminaux respectifs avec le monde extérieur ne fait pas partie de leur culture. Cette stratégie de walled garden était aussi celle de Nokia avec Symbian, avant que l’ex-numéro un mondial des téléphones mobile ne l’abandonne – trop tardivement en 2011 – au profit de Windows Phone. Pendant ce temps, Google lance
le système d’exploitation open source Android et en fait l’OS mobile le plus répandu aujourd’hui dans le monde. Il est utilisé sur les smartphones d’une bonne trentaine de fabricants, dont Motorola racheté en 2011 par Google et Samsung passé depuis deux ans numéro un mondial des smartphones devant Apple et numéro un tous mobiles confondus devant Nokia. Après avoir taillé des croupières aux pionniers Blackberry (1) et Nokia jusqu’à les acculer à se vendre, la marque à la pomme est à son tour croquée par Bugdroid, le fameux robot et mascotte d’Android.

Marc Jalabert, Microsoft : « Sur la Xbox One, les jeux, la TV et les divertissements coexisteront sans barrières »

Le directeur de la division Grand public et Opérateurs de Microsoft France explique à Edition Multimédi@ en quoi la Xbox One est « une nouvelle génération » de console. Il parle aussi du « succès français » de Xbox Music et de la mobilité
de Windows 8, ainsi que de la régie digitale Microsoft Advertising.

Propos recueillis par Charles de Laubier

MJEdition Multimédi@ : Microsoft a dévoilé, mardi 21 mai, sa nouvelle Xbox One qui se présente comme une plateforme multimédia « tout en un ». Comment allez-vous convaincre les près de 3 millions de foyers en France détenteurs de la Xbox 360 de passer à la One ?
Marc Jalabert :
Le président de la division Interactive Entertainment de Microsoft (1), Don Mattrick, a annoncé que la Xbox One serait disponible dans le monde en 2013. En attendant, le groupe s’exprime le 10 juin, dans le cadre de l’E3 [le premier salon américain des jeux vidéo, ndlr]. Il y a plus de trois ans, nous avons lancé le développement d’une nouvelle Xbox.
Nous ne voulions pas créer une « prochaine génération » de console, qui aurait juste proposé une évolution. En fait, nous avons voulu créer une « nouvelle génération » de console de divertissement. Depuis le tout début, nous avons voulu concevoir une console qui soit simple, instantanée, et qui rassemble le meilleur de toutes les expériences de divertissements !
La Xbox One est précisément cette console qui proposera à la fois une nouvelle génération de jeux plus beaux, plus immersifs que jamais, mais aussi une expérience TV révolutionnaire. Elle a donc été conçue avant tout pour répondre à tous les possesseurs de Xbox 360 actuels, ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent consommer leurs divertissements différemment.