France Télécom veut mettre ses contenus dans Orange Digital

En fait. Le 29 novembre, une source interne à France Télécom indique à EM@ qu’un département baptisé Orange Digital va être créé pour regrouper – sur un seul site géographique – les activités contenus et audiences liés à Internet, jusqu’alors identifiées sous le sigle NAC (Nouvelles activités de croissance).

Jean-Paul Cottet, directeur des nouvelles activités de croissance de France Télécom

En clair. Selon nos informations, Orange Digital ne sera pas une filiale comme l’est Telefonica Digital (les salariés de France Télécom y sont hostiles) mais un vaste département qui aura vocation à regrouper – en un seul et même lieu pour des questions d’optimisation des coûts – toutes les activités liées aux contenus et aux audiences web.
En l’occurrence, Orange Digital réunira en 2013 – sous la houlette de Jean-Paul Cottet, l’actuel directeur des Nouvelles activités de croissance (NAC) – les différentes activités et/ou filiales que sont le portail Orange, Orange Advertising, la TV d’Orange (1), OCS (Orange Cinéma Séries), OPTV (Orange prestations TV), Dailymotion (détenu à 49 % pour l’instant), Deezer (11 %), Skyblog (49 %), Cityvox (100 %) ou encore l’ex-Orange Sport (2).

Passer d’une logique « contenus » à celle d' »écosystème »
Objectif : raccourcir la chaîne de décision, renforcer les synergies, y compris avec la Direction des partenariats et des services (DPS) que pilote Guillaume Lacroix, et améliorer le marketing des services distribués. « Il s’agit de passer d’une logique “contenus” à une logique “écosystème” », précise notre source interne.
Une Direction des Partenariats TV est même créée pour optimiser la distribution d’OCS. Seule la filiale de coproduction cinématographique Studio 37 dirigée par Frédérique Dumas ne rentrerait pas dans le nouveau périmètre, du moins dans l’immédiat. Continuer la lecture

Google devient opérateur télécoms le 10 septembre

En fait. Google Inc. a indiqué à EM@ que 76 des 202 zones de desserte en fibre optique (« fiberhoods »), définies par Google Access dans Kansas City, avaient atteint au 20 août dernier leurs objectifs de pré-enregistrements d’habitants. Premiers raccordements à 1 Gigabit/s, à partir du 10 septembre.

En clair. « Nous sommes en train de construire à la demande le réseau Google Fiber »,
a expliqué Jenna Wandres, porte-parole chez Google Inc., à Edition Multimédi@. Le calendrier de déploiement du premier réseau de fibre optique de Google devrait être connu dès le 10 septembre. Les villes jumelles Kansas City (Etat du Kansas) et Kansas City (Etat du Missouri) ont été divisées en 202 communautés que Google Fiber appelle « fiberhoods« . Mais, pour que chacune d’elles puissent bénéficier effectivement du déploiement et des services du réseau ultra haut débit – 1 Gigabit/s – du groupe de Mountain View, « cette zone de desserte doit atteindre un radio d’habitants pré-enregistrés qui varie de 5 % à 25 % des foyers du “fiberhood” selon les cas et les difficultés pour le raccordement », a-t-elle précisé lorsque nous l’avons contactée le 20 août dernier.
Les habitants des deux villes mitoyennes avaient jusqu’au dimanche 9 septembre pour
se préenregistrer, moyennant… 10 dollars de frais de dossier ! D’aucuns diront que cela semble un peu mesquin de la part du géant du Web, qui brasse des milliards de dollars
de bénéfices…

De l’ultra haut débit Google Fiber bientôt en Europe ?
Quoi qu’il en soit, près d’un mois après l’annonce, le 26 juillet, du lancement des pré-enregistrements, 76 des 202 zones de foyers avaient atteint le taux acceptable par Google pour être « éligibles au service ». Ceux qui n’auront pas atteint pas le ratio souhaité le 9 septembre, n’auront donc pas la giga-fibre. Pour convaincre les « Kansas Citians’ » et atteindre les objectifs, un « Fiber Space » a été ouvert 7 jours sur 7 pour expérimenter l’ultra haut débit et la TV HD « comme du crystal ». « Google Fiber aura un impact sur l’éducation, la santé et le bien-être, le divertissement, le jeu et les sports », promet le numéro un des moteurs de recherche et des sites de partage vidéo.
Mais pour s’offrir le triple play ultrarapide avec flux TV HD, l’abonné devra débourser
120 dollars par mois (1). Sinon, il lui en coûtera 70 dollars par mois pour l’Internet ultra haut débit seul ou pour… 0 dollar pour un simple haut débit Internet (5 Mbits/s), mais 300 dollars d’installation. Google Access sera aussi « opérateur d’opérateurs », en permettant à des entreprises tierces d’offrir leurs services ultra haut débit. Et après ? Comme en mars dernier, Jenna Wandres nous a redit que « Google Fiber est concentré sur son déploiement à Kansas City et n’a pas pour l’instant de projet de fibre en Europe » (2). Pour l’instant… @

La bataille des box est engagée pour prendre le contrôle des écrans de la maison

La maison devient un véritable champ de bataille. En France, le quasi monopole des FAI dans le salon est remis en cause par de nouveaux entrants (web, consoles de jeu, tablettes, téléviseurs connectés, …). Avec le « 2e écran » et la « 2e box », ils vont devoir se partager l’ARPU (1).

Par Charles de Laubier

Les box en sont aujourd’hui à l’an zéro. Elles en sont là où en étaient les smartphones
il y a quatre ans », a lancé Jean Varaldi, directeur marketing et développement chez Qualcomm, lors du Forum des télécoms et du Net organisé mi-juin par Les Echos.
« Le taux de remplacement des box va s’accélérer et les écosystèmes vont s’ouvrir »,
a-t-il prévenu.

De la « coopétition » à la concurrence
Sur l’Hexagone, la suprématie des box des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) – que sont sur ADSL Orange, SFR, Free ou encore Bouygues Telecom – est de plus en plus contestée. Pour l’heure, la France dispose d’un réseau ADSL de bonne qualité, le plus vaste au monde, utilisé par 95 % des abonnés haut débit, soit 21,2 millions d’abonnés.
Et près de 60 % d’entre eux reçoivent la télévision sur cette paire de cuivre. Pour les FAI, ce triple play est encore une chasse bien gardée qui fonctionne en service managé dit IPTV (Internet Protocol TeleVision) et bien sûr en vas clos. Les flux des chaînes de télévision, des services de catch up TV et de vidéo à la demande (VOD) y sont sanctuarisés. Mais ce walled garden en position dominante est de plus en plus soumis à la pression des nouveaux entrants venus du Web ouvert, les acteurs dits Over-The-Top (OTT), à commencer par Google, mais aussi des fabricants de consoles de jeux, tel Microsoft et sa Xbox (2), ainsi que des fabricants de TV connectées, de smartphones
et de tablettes, comme Samsung. Il ne manque plus que les box mobiles d’opérateurs 3G/4G diffusant leur propre Wifi dans la maison ! Continuer la lecture

Samsung veut étoffer son offre de contenus

En fait. Le 29 mai, Samsung, le numéro 1 mondial des téléphones mobiles (devant Nokia), rend disponible son nouveau smartphone Galaxy S3, doté d’un écran plus grand que celui de l’iPhone d’Apple (4,8 pouces contre 3,5). L’offensive du sud-coréen va jusque dans les contenus, grâce à l’acquisition de mSpot.

En clair. Il y a des signes qui ne trompent pas : au premier trimestre de cette année, Samsung a ravi une nouvelle fois à Apple la place de numéro 1 mondial dans la vente
de smartphones. Sur les trois premiers mois, d’après le cabinet d’études Gartner, le sud-coréen a en effet vendu 38 millions de ses téléphones multimédias, coiffant au poteau Apple et ses 33,1 millions d’iPhone sur la même période. Tandis que la guerre des brevets s’intensifie (1). Dans le même temps, Samsung a détrôné Nokia de sa place de numéro 1 mondial dans la vente de téléphones mobiles (téléphones portables et smartphones confondus). Avec le Galaxy S3, le sud-coréen espère conforter son leadership face au finlandais et au californien. Mais au-delà du terminal fonctionnant sous Android, qui présente un écran plus grand que celui de l’iPhone et qui rivalise avec le système Siri d’Apple pour la reconnaissance vocale, Samsung mise plus que jamais sur le contenu en lançant « Music Hub Center » pour concurrencer Spotify, Deezer, Google Music ou encore Amazon MP3. « Samsung n’est pas connu pour ses services de contenus. Nous fabriquons de bons appareils mais nous n’en avons pas fait assez dans les contenus, cela est en train de changer », a déclaré T.J. Kang, vice-président de Samsung Electronics pour l’activité Media Solution Center, lors du Open Mobile Summit à Londres. La plate-forme de musique Music Hub Center sera d’abord disponible sur le Galaxy S3, avant d’être accessible des autres modèles de la gamme, laquelle a été lancée en 2010 pour s’attaquer à la suprématie de l’iPhone. A « The Inquirer », T.J. Kang a indiqué que Music Hub Center pourrait être proposé sur d’autres systèmes d’exploitation « tels que iOS » d’Apple. Le catalogue musical du sud-coréen est riche de 19 millions de musiques, contre 17 millions pour Spotify et pas loin des 20 millions d’iTunes lancé il y a près de dix ans (2003). Moyennant un forfait mensuel (9,99 euros) ou vente à l’unité, les titres sont disponibles en téléchargement pour être écoutés sans être connecté comme pour son rival (jusqu’à cinq terminaux différents). Samsung s’appuie sur la technologie « cloud » de la société californienne mSpot qu’il a rachetée au début du mois de mai. A terme, tous les nouveaux téléphones mobiles du sud-coréen seront équipés des services de radio, de vidéo et de musique de mSpot. @

Le Web en France : 4 Mds d’euros pour un oligopole

En fait. Le 15 mars, Xerfi-Precepta a présenté – en partenariat avec le Geste (1) – son étude intitulée « Les stratégies des portails Internet grand public (contenus
et services) ». En France, le chiffre d’affaires pour 2011 aurait franchi la barre des
4 milliards d’euros, dont 60 % provenant de l’e-pub.

En clair. Hors e-commerce, le Web en France aurait franchi la barre des 4 milliards d’euros si l’on applique la nouvelle fourchette haute des prévisions de croissance avancées par le cabinet d’études économiques Xerfi-Precepta. « Au vu des premiers résultats actuellement publiés au titre de l’année fiscale 2011, la prévision de croissance des revenus sur un an devrait être supérieure aux 10 % que nous avions déjà projetés,
en l’occurrence entre 10 % et 15 % », a précisé David Targy, directeur d’études chez Precepta. Elles sont plus de 1.500 entreprises (2) à éditer des portails ou des sites Internet de services et de contenus. Ensemble, elles dégagent près de 1 milliard d’euros d’excédent brut d’exploitation. « C’est 2 fois plus élevé que pour toute la presse réunie et 2,5 fois plus que pour l’ensemble des entreprises françaises », souligne David Targy. Mais derrière ces performances se cache un marché oligopolistique. « On se représente le Web comme un parangon de concurrence pure et parfaite. Or, aussi surprenant que cela puisse paraître, il s’agit plutôt d’un oligopole. Au lieu de se répartir entre la multitude des acteurs, l’activité se concentre fortement sur des acteurs dominants », analyse-t-il. Au-delà de l’explication (effets de réseau, dominance de la publicité, différenciation insuffisante), l’étude montre que « la concentration du chiffre d’affaires et des marges est très élevée » : en France, Google (3) accapare à lui seul 23 % du chiffre d’affaires total (près de 900 millions d’euros) et 34 % de la marge brute total (plus de 300 millions). Rien que le Top
10 des acteurs établi pour 2010 (Google, Pages Jaunes, Meetic, M6 Web, Microsoft, Seloger.com, eTF1, Spir, Yahoo, Figaro Classified) pèse à lui seul 73 % des revenus et
61 % de la marge brute ! « Seulement 11 acteurs du Web en France sont au-dessus de
la barre des 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Leur nombre est de 27 au-dessus de 20 millions. Entre Google et Dailymotion, par exemple, il y a un écart de revenu de 1 à 50″, indique David Targy qui parle d’ »oligopole à frange concurrentiel ». Dailymotion (4) est d’ailleurs l’un des rares à être resté français, Aufeminin et Seloger (Axel Springer), Meetic (Interactive Corp), Leboncoin (Schibsted) ou encore Allociné (Tiger Global) sont passés dans le giron de groupes étrangers. @