Timeline

9 mars
• Le Snep (majors du disque) se félicite du « cinglant désaveu judiciaire pour la Spedidam [société de gestion de droits d’auteur] » qui « tent[ait] d’imposer la licence globale ».
• L’Afdesi présente les premiers résultats de « Mes Services TV » sur la TNT (lire p. 5).
• Le CNN recommande le développement du numérique à l’école.

8 mars
• Médiamétrie et l’OJD signe un accord pour la mesure d’audience hybride (panel + site-centric). Premier chiffres : fin mars pour les éditeurs, juin pour publication, selon nos infos.
• Apple et 5 éditeurs (dont Hachette) sont menacés de poursuites pour entente illicite sur les prix des livres numériques, selon le «WSJ ».
• Apple (son DG Tim Cook) présente l’iPad 3.
• Lagardère, résultats 2011 : perte nette de 707 millions d’euros, chiffre d’affaires de 7,6 milliards (+0,2 %), dont 1,4 milliard (- 21 %) pour Lagardère Active et 2 milliards (- 5,9 %) pour Lagardère Publishing.
• Neelie Kroes devant l’ECCA (câblo-opérateurs en Europe) : « Pour atteindre les objectifs de 2020 [100 % des Européens à 30 Mbits/s], il faut à la fois investir dans la fibre et le câble ».
• Iliad (Free) publie ses résultats 2011 : chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros (+ 4 %) et bénéfice net de 251,8 millions (- 19 %).
• YouTube (Google) doit retirer les vidéos du « gang des barbares », dit la justice.

Bouygues Telecom joue son va-tout au printemps

En fait. Le 29 février, Bouygues Telecom – qui prévoit une baisse de 10 % de
son chiffre d’affaires cette année (notamment due à Free) – a présenté un plan
de réductions de coûts de 300 millions d’euros et prépare « une refonte » de ses offres et des baisses de tarifs. Son salut : le quadruple play avec TF1.

En clair. Après avoir été le premier à se lancer dans le quadruple play (1), le 25 mai 2009 (2), Bouygues Telecom espère reprendre la main avec la prochaine génération de sa box. « Nous lancerons au printemps notre nouvelle Bbox Sensation qui sera dotée du WiFi le plus efficace qui soit et de possibilités de console de jeux uniques en France, et même en Europe », a déclaré Olivier Roussat, DG de Bouygues Télécom, le 28 février, lors de son audition par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
En ajoutant plus de services dans cette offre tout-en-un, Bouygues Telecom espère retenir les abonnés au mobile (1,2 million totalisé depuis novembre 2008) et séduire de nouveaux clients dans le fixe (11,3 millions accumulés depuis mais 1996). Car, depuis l’arrivée du quatrième opérateur mobile Free, la filiale du groupe de Martin Bouygues accuse le coup (3) et n’a d’autre choix que de trouver de nouveaux relais de croissance dans le fixe. « Nous le faisons [le quadruple play] régulièrement évoluer pour intégrer les services (…) : appels illimités vers les mobiles, très haut débit, vidéo à la demande et, demain, cloud gaming avec la Bbox Sensation qui (…) sera la plus puissante du
marché », a promis Olivier Roussat. Depuis novembre 2009, la BBox donne accès au portail MyTF1 (lire EM@11, p. 3). « Elle proposera par ailleurs le catalogue de vidéo à la demande le plus large du marché (…). Ce catalogue a été conçu avec TF1, qui a passé des accords avec l’ensemble des studios. Il n’y aura ainsi plus qu’un seul point d’entrée au lieu de dix portails différents », a encore indiqué Olivier Roussat. La nouvelle box sera fabriquée par le coréen Samsung (4), qui a déjà signé avec la filiale sœur TF1 un accord « TV connectée » sur trois ans (2010-2012).
La future Bbox sera dotée d’un disque dur de 320 Go (contre 250 pour la Freebox Revolution), d’un processeur multimédia Intel, ainsi que d’une nouvelle puce WiFi capable de diffuser simultanément plusieurs flux vidéo HD vers différents écrans du foyer. Elle sera, en outre, compatible avec la fibre que Bouygues Telecom co-déploie avec SFR et France Télécom. @

FT.com : les abonnés dépassons le papier dès 2012

En fait. Le 27 février, Pearson – numéro un mondial de l’édition scolaire et éditeur du Financial Times (FT) – affiche un bénéfice net de 1,11 milliard d’euros (+ 12 %) et un chiffre d’affaires de 6,9 milliards (+ 6 %). Le FT, qui réalise 503,1 millions d’euros de revenus (+ 8 %), « n’est pas à vendre ».

En clair. Kristy Jones, à la direction du « FT.com», le site web du « Financial Times », indique à Edition Multimédi@ que les abonnés en ligne au quotidien économique britannique sont au nombre de 281.512 au 1er janvier 2012 (+ 30 % sur un an). Ils représentent ainsi 46,8 % de la diffusion totale payante du « FT », qui s’établit à 601.269 exemplaires payés (papier + numérique) – la diffusion la plus élevée de l’histoire du FT. Selon nos informations, le nombre d’abonnés en ligne devrait dépasser, pour la première fois, les abonnés papier dès cette année, et non pas en 2013 comme le prévoyait Rob Grimshaw, directeur du FT.com, lors de la conférence Médias des « Echos » en décembre dernier. C’est déjà le cas aux Etats- Unis depuis fin 2011. « Les lecteurs du
FT continuent de migrer vers nos plateformes digitales », nous confirme Kristy Jones. Globalement, le site web compte plus de 4 millions d’internautes inscrits, audience en augmentation de 33 % sur un an. Les revenus numériques compensent le recul de
la publicité, d’où l’empressement de basculer dans le digital qui génère environ 30 %
du chiffre d’affaires du FT Group à fin 2011. « Le mobile sera le principal média de distribution », a affirmé Rob Grimshaw. En 2011, les mobinautes génèrent déjà près d’un quart du trafic du FT.com. L’été dernier, en désaccord avec Apple, le FT a retiré de l’App Store son « appli » mobile pour iPad et iPhone.
Malgré la crise publicitaire, le FT reprend donc le dessus grâce au numérique. Contrairement à ce qu’avait affirmé le « Guardian » le 9 février, Pearson n’est pas prêt à céder sa pépite : le « Financial Times » génère seulement 7,3 % des revenus du groupe britannique, mais lui assure la seconde plus forte croissance des résultats opérationnels par activité. « Le FT sera vendu. Mais elle ne le vendra pas », avait répondu singulièrement au Guardian une source chez Pearson, parlant de l’actuelle DG Marjorie Scardino (1). Thomson Reuters serait intéressé. Les rumeurs courent depuis des années sur une cession du quotidien économique britannique, surtout depuis que Pearson a vendu en 2007 « Les Echos » à Bernard Arnault (groupe LVMH), lequel s’était dit lui aussi intéressé. A l’époque, pourtant en difficulté, le quotidien de la City valait 1 milliard d’euros. Leader du livre scolaire, Pearson indique aussi que Penguin réalise 12 % de ses ventes sous forme d’eBook (2). @

Très haut débit : la 4G va coiffer au poteau le FTTH

En fait. Le 1er mars s’est achevé à Barcelone le 17e congrès annuel mondial de
la téléphonie mobile, le Mobile World Congress, organisé sur quatre jours par la GSM Association. La téléphonie de quatrième génération – 4G – était à l’honneur. Les réseaux LTE seront-ils des concurrents pour le FTTH ?

En clair. Le très haut débit mobile (LTE) pourrait contrarier les projets de fibre optique
à domicile. Moins coûteux, car nécessitant moins de génie civil, les réseaux 4G sont
déjà au nombre d’une cinquantaine dans le monde, selon l’UMTS Forum et Wireless Intelligence. Et, selon le DigiWorld Institute (Idate), le nombre d’abonnés 4G va exploser à 830 millions d’ici à 2016 – contre plus de 5 millions aujourd’hui. Comparé au très haut débit optique (FTTH (1) en tête), il n’y a pas photo : le nombre d’abonnés FTTx dans le monde dépassera à peine les 200 millions d’ici à 2016 également (198 millions en 2015). Il y aura donc quatre fois plus d’abonnés FTTx que d’abonnés 4G ! Prenons l’opérateur américain Verizon, qui est à ce jour le numéro un mondial en termes d’abonnés LTE, loin devant le japonais NTT Docomo, le sud-coréen SK Telecom et les suédois TeliaSonera et Tele2. Or, Verizon est aussi un pionnier de l’investissement massif en FTTH et également le numéro un mondial dans ce très haut débit fixe. Que constate-t-on ? Que ses abonnés 4G sont en passe de rattraper et de dépasser le nombre d’abonnés FTTH. Il a fallu moins de deux ans au réseau très haut débit 4G de Verizon pour parvenir à constituer un parc de clients équivalent à celui de son réseau FTTH déployé il y a huit ans ! En effet, Verizon compte, au 31 décembre 2011, quelque 4,8 millions d’abonnés Internet très haut débit (2) (service fois) via la fibre optique à domicile déployé à partir de 2004. Par ailleurs, Verizon a lancé, en décembre 2010, son réseau mobile 4G – ou LTE (3) – avec le franco-américain Alcatel-Lucent comme principal fournisseur d’infrastructure (4). Un an après son lancement, la 4G de Verizon Wireless atteint déjà 4,4 millions d’abonnés à fin 2011,
si l’on en croit le « Wall Street Journal ». Autrement dit, 5% des 87,382 millions d’abonnés mobile de l’opérateur américain ont basculé vers la 4G en douze mois.
Le Mobile World Congress, où plus de 200 terminaux compatibles 4G ont été présentés cette année (smartphones, tablettes, combinés mobile-tablette (5), appareils M2M, …), promet un engouement pour la 4G et une explosion du trafic mobile mondial – lequel devrait être, selon l’Idate, multiplié par 33 à 127 Exabits en 2020, contre moins de 5 Exabits aujourd’hui ! Plus que sur la fibre, la monétisation des données devrait déboucher sur une « différenciation des tarifs » en fonction du débit 4G. @

Viviane Reding : « C’est à la Cnil de décider s’il faut sanctionner Google sur ses nouvelles règles »

La vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice,
des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté, répond aux questions de Edition Multimédi@ sur la réforme de la protection des données personnelles, les règles
de confidentialité de Google, le « cloud » ou encore l’ACTA.

Propos recueillis par Charles de Laubier

Edition Multimédi@ : Vous avez fait le 25 janvier deux propositions législatives sur la protection des données personnelles en Europe, pour remplacer les législations nationales qui constituent un patchwork : des Etats contestent-ils votre projet ?
Viviane Reding :
La réforme soumise par la Commission européenne met à jour et modernise les principes inscrits
dans la directive de 1995 sur la protection des données, afin
de garantir à l’avenir les droits en matière de respect de la vie privée. La réforme comprend deux propositions législatives : un règlement définissant
un cadre général de l’Union européenne pour la protection des données, et une directive relative à la protection des données à caractère personnel traitées à des fins de prévention et de détection des infractions pénales, d’enquêtes et de poursuites en la matière, ainsi que d’activités judiciaires connexes (1) . Depuis que la Commission a annoncé sa proposition de réforme, les réactions des États membres ont été dans l’ensemble positives, mais ils sont toujours en train de prendre position. On en saura plus une fois que la réforme sera discutée – en juin prochain – au Conseil Justice et Affaires intérieures (JAI), qui regroupe les ministres européens concernés.