Philippe Citroën, Simavelec : « Les fabricants de téléviseurs connectés sont prêts à discuter du financement de la création »

Le président du Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec), par ailleurs DG de Sony France, se dit prêt à « trouver un juste équilibre » avec les chaînes de télévision. Il explique aussi pourquoi son organisation est sur le point de saisir le Conseil d’Etat contre la dernière décision
« copie privée ».

Propos recueillis par Charles de Laubier

Edition Multimédi@ : La charte « TV connectée »
signée par les seules chaînes de télévision (TF1,
France Télévisions, M6, Canal+, NextRadioTV, …) a maintenant cinq mois. Avez-vous répondu formellement – le Simavelec ou les fabricants – aux éditeurs de chaînes de télévision sur cette charte que vous
avez jugée « sans fondement juridique » ?
Philippe Citroën (photo) :
Le Simavelec n’a pas répondu formellement à cette charte (1). Mais, que ce soit en tant qu’association professionnelle ou en tant que fabricant, les contacts sont nombreux et permanents avec les éditeurs de chaînes de télévision qui en sont les signataires.
Les termes de cette charte ont pu en surprendre plus d’un, mais nous nous inscrivons résolument dans une optique de collaboration avec les chaînes (2), afin de trouver un juste équilibre pour chacun : celui qui résulte de la convergence de la télévision linéaire avec les services en ligne désormais accessibles avec les téléviseurs connectés.
Les questions qu’il nous faut résoudre ensemble sont notamment : comment assurer la protection des jeunes publics, la protection de la vie privée, le financement par tous les acteurs de la création, la neutralité des réseaux, etc.

Ephéméride

11 février
• Didier Lombard annonce dans « La Tribune » son départ anticipé, le 23 février, de la présidence de France Télécom.
• Le Sénat rejette le projet d’Eric Besson de nommer un commissaire du gouvernement à l’Arcep.
• Yahoo annonce pour juillet un kiosque numérique, Livestand.
• Nokia annonce un « partenariat stratégique » avec Microsoft : Windows Phone devient sa « plateforme principale ».

10 février
• Le Monde a élu son 10e directeur de la rédaction, à 74,25 % : Erik Izraelewicz, chargé de créer une rédaction bimédia.
• La Sacem « appelle à une remise à plat du partage de la valeur sur les réseaux en faveur des industries de contenus ».
• Publicis a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 5,418 milliards (+ 19,8 %), dont 47,4 % provenant des activités numériques.
• Thomson Reuters (bénéfice net de 909 millions de dollars en 2010) veut développer ses sites web vers le grand public.

Search : la (re)quête du Graal

Au moment de lancer ma requête, comme cela m’arrive plusieurs fois par jour, je cherche dans ma tête la bonne phrase. C’est elle que je projette vers mon écran qui presque aussitôt affiche une sélection de réponses précises et organisées, rapportées des quatre coins du Web, mais également du fond de ma mémoire et de mes souvenirs enfouis. Bon, je suis d’accord, j’en rajoute un peu… Le nouveau moteur Brain Search, dont tout le monde parle, n’est encore disponible qu’en version Bêta, mais ses premiers pas sont vraiment aussi prometteurs… qu’inquiétants. Pas de répit dans cette course effrénée lancée très peu de temps après la naissance de l’Internet : à la suite du tout premier moteur de recherche, Archie, créé par des étudiants à la McGill University de Montréal, s’est ouverte une décennie d’incessantes innovations. Sont par exemple apparus : Aliweb et Excite dès 1993, suivis par dmoz, Webcrawler, Lycos, Infoseek et Yahoo! Directory en 1994. Alors qu’Altavista – cocréé en 1995 par le Français Louis Monier – nous donnait nos premières leçons de recherche appliquée, deux étudiants se rencontraient à Stanford pour créer trois ans plus tard une société qui allait mettre tout le monde d’accord. Google, non content de son leadership quasi-planétaire, trouva la recette d’un modèle économique original en devenant l’un des plus grands gestionnaires d’espaces publicitaires. Sa puissance lui fournit en retour les ressources nécessaires pour nourrir cet ogre insatiable qu’est le Net, à travers des initiatives visant – sans modestie – à « organiser l’information du monde » ! De la Terre avec ses villes et ses rues, à la Lune et à la planète Mars, en passant par les bibliothèques du monde et leurs livres, les musées et leurs œuvres,
les musiques et les vidéos, … Tout cela est accessible dans un très grand nombre de langues, selon un cercle vertueux qui permet
à l’outil d’être toujours plus performant.

« Les progrès du Web sémantique et des commandes vocales permettent de lancer des requêtes énoncées à voix haute. »

Le haut débit mobile concurrentiel pour tous est-il pour demain ?

Il y a dix ans, la France attribuait ses premières licences 3G. Après quatre procédures d’octroi, dont deux infructueuses et deux baisses des redevances,
les opérateurs mobiles ont ensuite eu du mal à respecter leurs obligations de couverture. La 4G devra faire mieux.

Par Katia Duhamel, avocat, cabinet Bird & Bird

Après les nouvelles applications permises par les smartphones et l’Internet mobile, les usages numériques
vont franchir un nouveau cap avec l’arrivée de la quatrième génération de téléphonie mobile (4G) basée sur le protocole
LTE (Long Term Evolution), qui se veut en effet beaucoup plus efficace que la 3G. La 4G devrait offrir des débits pouvant aller de 100 Mbits/s à 1Gbits/s pour télécharger et envoyer des données 50 à 500 fois plus rapidement qu’aujourd’hui et d’accéder à de nouveaux services utilisant du streaming pour visionner films et séries, directement depuis son téléphone portable.

Nicolas de Tavernost, M6 : « Nous préférons les réseaux administrés aux réseaux ouverts »

Le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost, a expliqué
– le 4 février lors des 10e « TMT Predictions » (1) du cabinet d’études Deloitte –
que la télévision généraliste n’est pas en déclin face à la vidéo sur Internet.
Mais elle pourrait l’être si…

… Si les chaînes de télévision ne gagnent pas « la bataille commune avec les opérateurs de broadband [les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) qui distribuent sur leur box de la télévision, ndlr] », dont elles sont partenaires, elles ne pourront pas faire face à ce que le patron du groupe M6 appelle « un problème économique majeur ».
A savoir : « des recettes qui suivent grosso modo l’inflation et des coûts [de programmation] qui augmentent, sur un marché ou l’offre de télévision a été multipliée par trois et dans un contexte de réglementation complexe ».