L’Arcep autorise enfin le VDSL2 mais ignore le VDSL3

En fait. Le 29 avril, l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel (Avicca) s’est inquiété de l’avis favorable au VDSL2 rendu le 26 avril dernier par le « comité d’experts pour l’introduction de nouvelles techniques sur la boucle locale de cuivre » (Arcep).

Catherine Mancini, présidente du Comité d'experts de l'Arcep

Catherine Mancini, présidente du Comité d’experts de l’Arcep

En clair. La paire de cuivre téléphonique n’a pas encore
dit son dernier mot ! Mais l’Arcep et et son comité d’experts ont déjà un VDSL de retard… Alors que Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, veut enterrer la boucle locale de cuivre au profit d’une future boucle locale optique, voici que l’Arcep donne sa bénédiction à l’introduction de la technique VDSL2 – recommandation de la norme UIT-T G.993.2 homologuée depuis février 2006 – sur le réseau historique de France Télécom que louent aussi ses concurrents du dégroupage.

Course-poursuite entre VDSL3 et FTTH
Or, selon nos informations, le VDSL3 – recommandation de la norme UIT-T G.993.5 homologuée depuis avril 2010 – est déjà disponible et certains pays comme l’Allemagne ou les Etats-Unis l’ont déjà adoptée.
Le VDSL3, appelé aussi « VDSL vectoriel », permet d’offrir à l’abonné 100 Mbits/s de débit réel maximum en téléchargement, alors que le VDSL2 plafonne à 50 Mbits/s.
En Pologne, la filiale de France Télécom a déjà recours au VDSL3 sur son réseau
de cuivre et utilise le logiciel de gestion de ligne DSLAM (1) vectoriel de la société américaine Assia. Alors pourquoi pas en France, d’autant que la nouvelle Livebox Play est compatible VDSL (EM@73, p. 3) ? Le VDSL3, très haut débit peu coûteux à déployer, apparaît comme une vraie alternative au très cher FTTH (2). Pourtant… Le comité d’experts de l’Arcep, s’en tient à l’« ancienne » version du VDSL après… sept ans d’études techniques (lire EM@62). Contactée Catherine Mancini (Alcatel- Lucent), sa présidente, n’a pas souhaité nous dire si elle étudiait maintenant le VDSL3. De plus le VDSL2 sera limité en France à 16 % seulement des lignes téléphoniques où la fibre jusqu’à l’abonné ne sera pas déployée immédiatement (3).
Le régulateur cherche-t-il à préserver un avantage pour le FTTH, priorité du gouverne-ment ? Une chose est sûre : ce dernier est décidé d’« éteindre » le cuivre d’ici 2025 (4)
au profit de la fibre. Fleur Pellerin devrait officialiser après le 13 mai Paul Champsaur
(ex-Arcep) dans sa mission de « réflexion sur l’extinction de la boucle locale de cuivre » (solution également préconisée par la mission Darodes sur le très haut débit). L’Avicca, elle, voit dans le VDSL une menace pour le FTTH et non comme une opportunité nouvelle pour la paire de cuivre encore utilisée par plus de 93 % des 23,9 millions d’abonnés haut débit (la quasi-totalité) et très haut débit confondus. @

Concurrence par les infrastructures : mobile et fixe ?

En fait. Le 11 mars, l’Autorité de la concurrence a rendu son avis sur les
conditions de mutualisation et d’itinérance sur les réseaux mobile : au nom
de la « concurrence par les infrastructures », l’accord d’itinérance entre France Télécom et Iliad ne doit pas être prolongé au-delà de 2016 ou 2018.

En clair. L’Autorité de la concurrence a d’emblée motivé son avis en « réaffirm[ant]
son attachement à la concurrence par les infrastructures ». Bien que l’avis du 11 mars
ne porte que sur les réseaux mobile, les sages de la rue de l’Echelle évoquent plus largement, en introduction, le « paradigme » de la concurrence par les infrastructures
« dans le secteur des télécommunications », entendez mobile ou fixe notamment.
Or, en marge d’un point presse, organisé le 11 mars par le président de l’Autorité de la concurrence, son président Bruno Lasserre n’as pas voulu nous dire si, l’extinction du réseau de cuivre au profit de la fibre optique, n’allait pas dans le fixe à l’encontre de ce principe de « concurrence par les infrastructures ». En effet, alors que le VDSL2 va être autorisé pour faire évoluer la boucle locale de cuivre vers du très haut débit, le gouvernement prévoit – d’ici à 2025 ? – l’extinction de ce réseau historique en vue de
« couvrir 100 % de la France en très haut débit d’ici à 2022 » et « très majoritairement »
en FTTH (1) – moyennant 20 milliards d’euros (2). Cette extinction du cuivre pourrait se faire au détriment de la concurrence, dans la mesure où peu d’opérateurs (Orange, SFR, Free, Numericable et Bouygues) auront les capacités d’investir dans leur propre réseau de fibre optique.
Pourtant, l’Autorité de la concurrence le rappelle : « Dans le secteur des communications électroniques, la concurrence par les infrastructures a été le type de concurrence privilégié de façon constante jusqu’à aujourd’hui », souligne l’avis en préambule. Cela suppose, rappelle-t-elle, que « chacun [des opérateurs télécoms mobile ou fixe, ndlr] s’appuie à terme sur son propre réseau ». L’Arcep est, elle aussi, très attachée à cette concurrence par les infrastructures, mobile ou fixe, comme elle l’a exprimé dans son avis à l’Autorité de la concurrence rendu le 20 décembre : « Plusieurs exemples, dans le passé, attestent de l’effet bénéfique pour les consommateurs de la concurrence par les infrastructures, parmi lesquels l’arrivée [de] Bouygues Telecom en 1994, ou, sur le fixe,
la mise en oeuvre progressive du dégroupage [sur le réseau fixe de cuivre, ndlr] depuis
le début des années 2000 ».
Si la concurrence par les infrastructures se renforcera à partir de 2016 ou 2018 dans les mobiles, elle devrait, paradoxalement, s’affaiblir dans le fixe. @

La feuille de route du gouvernement pour le très haut débit : le plan de la dernière chance

Pendant que le chef de l’Etat parlait le 20 février d’« ambition numérique de la France », le Premier ministre fixait à 20 milliards d’euros l’objectif de « connecter 100 % des foyers au très haut débit d’ici 10 ans ». La feuille de route numérique accélèrera-t-elle le déploiement de la fibre ?

Par Katia Duhamel, avocat, cabinet Bird & Bird

Les ministres Fleur Pellerin (Economie numérique) et Cécile Duflot (Egalité des territoires) ont réuni le 13 février 2013 les acteurs concernés (industriels, opérateurs, associations d’élus locaux et parlementaires, …) en prévision de la présentation de la feuille de route numérique définitive du gouvernement
le 28 février. Si les acteurs privés se font peu entendre, les représentants des collectivités ont d’ores et déjà largement commenté les propositions gouvernementales intitulées
« Stratégie nationale de déploiement du très haut débit ». L’accueil, généralement favorable, reste teinté de prudence. Car si les objectifs semblent clairs, les modalités de mise en oeuvre doivent être largement précisées.

Les collectivités prônent la fin du cuivre
Le projet de feuille de route consacre un volet important au fait qu’il n’est pas soutenable financièrement, en particulier pour les projets de réseaux publics, de voir coexister les deux réseaux, cuivre et fibre. Il propose d’envisager, avec l’opérateur historique, les conditions opérationnelles, juridiques et financières d’une extinction progressive du
cuivre.
Toutefois, le sujet est loin d’être simple et il n’est pas sûr que France Télécom partage
le même enthousiasme que les collectivités dès lors que le cuivre continue à lui fournir une rente importante, tant en matière d’abonnés que de dégroupage. Il va donc falloir déterminer la valeur de ce réseau historique qui rapporte beaucoup et fait travailler
des milliers de personnes. Ne vaudra-t-il plus rien dans quelques années ? Or, selon
le gouvernement et les collectivités, l’extinction du cuivre est une condition sine qua
non pour sécuriser les investissements publics et privés en matière de fibre optique,
en particulier dans les zones les moins denses. Si le projet de feuille de route ne fixe
pas d’objectif court terme à cette extinction du cuivre, les élus souhaitent, eux, que ses modalités soient fixées rapidement : « dans un délai d’un an », précise même l’Avicca (1). De son côté, la FNCCR (2) propose de fixer à 2025 la date butoir d’extinction du cuivre et recommande un basculement complet « dans le délai d’une année », là où la fibre est déjà déployée. En réalité, il est probable que l’extinction du cuivre ne sera possible que lorsque les personnels de France Télécom affectés à leur entretien soient partis à la retraite.
La mission Très haut débit propose de mobiliser deux outils financiers pour les investissements des collectivités locales. D’une part, l’accès aux prêts des fonds d’épargne assis sur le livret A (compte tenu des 20 milliards d’euros qui seraient dégagés par l’augmentation des plafonds de l’épargne réglementée), et d’autre part, l’« alimentation d’un fonds de subventionnement à partir de 2014 pour pérenniser l’accompagnement mis en place par le Fonds pour la société numérique ». Ce qui a priori devrait confirmer le statut « mort-né » du Fonds d’aménagement numérique du territoire (FANT) prévu par le précédent plan THD d’Eric Besson mais qui n’a jamais été créé ni abondé. Selon l’Avicca, le dispositif retenu permettrait d’améliorer l’économie des déploiements des collectivités sur trois points majeurs : les recettes propres via l’extinction du cuivre, les aides via une meilleure péréquation nationale et les financements via l’accès aux prêts sur fonds d’épargne. Mais d’autres points majeurs restent en suspens : l’abondement régulier et pérenne d’un fonds de péréquation national, les taux auxquels les collectivités pourront recourir aux prêts sur fonds d’épargne, les modalités de soutien aux collectivités en cas de défaillance des opérateurs dans les zones non denses dites AMII (3), les conditions
de la poursuite des aides étatiques aux déploiements au-delà de 2017.

Interventions : public versus privé
Les règles européennes (4), le cadre réglementaire mis en oeuvre par l’Arcep et les
« conditionnalités » de l’appel à manifestation d’intérêt dans les zones non denses
(AMII) proscrivent l’intervention des collectivités à la fois dans les zones rentables et
non rentables. Ceci continue de générer des difficultés dans la gestion des projets publics, tant en creusant leur déficit économique qu’en posant des problèmes d’articulation entre les initiatives privées et publiques qui ont objectivement des intérêts divergents. Or, les mêmes acteurs privés sont d’abord en concurrence directe dans les zones très denses, ensuite ils doivent coopérer « librement » dans les zones AMII pour mutualiser leurs investissements et, enfin, contractent des partenariats publics privés sur les territoires peu denses.

Conventions « équilibrées mais exigeantes »
L’ensemble des intérêts contradictoires en présence ne peut qu’échapper à des collectivités locales soucieuses de préserver un aménagement numérique équitables
de leurs territoires. Des dispositifs de négociation et de coordination sont en cours
de mise en oeuvre, notamment au travers des schémas directeurs d’aménagement numérique (SDAN), cependant ceux-ci ne sont pas aujourd’hui opposables aux opérateurs. Le projet de feuille de route propose, lui, que des conventions locales
« équilibrées mais exigeantes » détaillent les engagements des opérateurs privés,
en termes notamment de calendrier de déploiement, et précisent les modalités d’appui opérationnel des collectivités territoriales concernées. C’est oublier un peu vite que nous ne sommes plus dans une situation vierge de tout précédent : des opérateurs privés ont déjà commencé des déploiements, des initiatives publiques ont déjà été mises en oeuvre, des conventions AMII entre opérateurs et collectivités ont déjà été signées. Comment tenir compte de l’existant et harmoniser l’hétérogénéité des modalités d’intervention enclenchées fait partie du problème. Quant à la montée en débit, qui est une solution privilégiée par nombre d’élus pour rééquilibrer les territoires (notamment avec l’arrivée
du VDSL2) en attente de l’arrivée plus lointaine du FTTH, elle reste un sujet largement débattu.
Si la mission Très haut débit promet franchement un soutien financier à différents
réseaux (5), elle se montre en revanche très prudente dans son soutien à des projets
de fibre optique déployés dans le cadre d’opérations de montée en débit. En effet, ces investissements réalisés pour prolonger la fibre optique depuis l’ancien nœud de réseau (NRA) vers le nouveau nœud de réseau (NRA-MED) représenteraient des coûts importants et ne seraient que très partiellement réutilisables par un futur réseau FTTH. Aussi, comme le souligne l’Avicca, la problématique posée est de savoir comment
« soulager temporairement la fracture numérique à moindre coût, afin de passer le
plus rapidement possible au FTTH ». Ce d’autant plus, que la question de la comptabilité des opérations de montée en débit sur la boucle de cuivre avec le FTTH n’est pas résolue et que l’offre de référence MED de France Télécom lui redonne un monopole de fait
(voir ci-dessous) sur l’exploitation sur l’accès à la nouvelle boucle locale (FTTn).
Le projet de feuille de route confirme le principe de la liberté de choix des collectivités territoriales et de l’échelon local d’intervention, tout en envisageant que « le programme
de soutien national accorde une prime aux projets de grande envergure et notamment
de taille supra-départementale », considérés comme moins risqués et facteurs d’une meilleure cohésion territoriale. Il tente de mettre en place les structures et les outils
d’une coordination nationale.
Ceci consiste notamment à faire évoluer la mission Très haut débit vers une structure pérenne de pilotage dotée de moyens suffisants afin d’assurer des missions étendues
(6). Cette proposition rencontre d’ores et déjà l’aval des élus qui souhaitent participer à
la gouvernance de cette structure, considérant que les collectivités assurent plus de la moitié des besoins de financement et portent l’essentiel du risque commercial : 4 des 8 milliards d’euros nécessaires pour apporter du très haut débit à la moitié de la population française, soit un peu moins de 7 millions de foyers, d’ici fin 2017. La feuille de route de
la mission sur le très haut débit n’est guère diserte sur le volet législatif ou réglementaire nécessaire à la mise en oeuvre de son plan, alors que certains acteurs comme
l’Avicca ou les signataires de l’appel de Valence (7) l’estiment nécessaire pour que
« les dispositions essentielles du passage au très haut débit soient gravées dans
la législation » @.

FOCUS

Ce que la feuille de route de la mission Très haut débit ne dit pas
Curieusement, personne ne suggère de remèdes à la position ultra dominante que progressivement, discrètement et à son propre rythme, France Télécom construit
sur la future boucle locale optique – faute d’une régulation efficace. Personne non plus
ne soulève la question de l’encadrement réglementaire de l’extinction du cuivre ou celle
de la pertinence des modèles d’interventions locales, telles que les délégations de service public (DSP). Ces dernières, créées pour développer des réseaux de collecte publics, voient en effet leur modèle économique de plus en plus fragilisé du fait de la baisse radicale des tarifs des offres de gros d’accès haut et très haut débit de France Télécom, et de l’ardente obligation de transition vers le très haut débit tout en évitant les risques de résiliation des conventions de DSP en cours et/ou liés à une remise en concurrence. @

La nouvelle Livebox d’Orange est compatible… VDSL2

En fait. Le 7 février, la nouvelle Livebox Play de France Télécom est enfin disponible après des mois de retard et deux shows de présentation. « Elle concentre le meilleur des technologies », a déclaré Delphine Ernotte Cunci, directrice d’Orange France. Le VDSL2 en fait partie, bien que toujours pas autorisé.

En clair. Après la présentation en grande pompe du 21 novembre dernier de la
nouvelle « box » de France Télécom, puis le show du 31 janvier, la Livebox Play déroule maintenant le tapis rouge devant la fibre optique. Sont en effet mis en avant
les débits théoriques : 200 Mbits/s en voie descendante et 50 Mbits/s en voie montante, « soit 10 fois plus vite qu’en ADSL ». Ainsi, « un film de 700 Mo est téléchargé en 28 secondes au lieu de 4 minutes 40 en ADSL ». Signalons au passage que le communiqué officiel va jusqu’à mettre en garde : ‘Le téléchargement nuit à la création artistique » (1)… ! Or il fallait lire : « Le piratage nuit à la création artistique », qui est la mention imposée depuis près de dix ans aux opérateurs Internet par la loi de 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (2).
Si la Livebox Play tend à disqualifier l’ADSL au profit de la fibre, elle n’en devient pas moins compatible avec le VDSL2. Cette technologie permettrait de « booster » la paire
de cuivre jusqu’à 40 Mbits/s en download et 7 Mbits/s en upload. C’est largement
suffisant pour la plupart des usages et surtout bien moins coûteux à déployer que les 20 à 25 milliards d’euros nécessaires pour couvrir de fibre toute la France d’ici dix ans. France Télécom procède justement depuis l’automne dernier à des « tests pour le raccordement d’équipements VDSL2 [à son] réseau d’accès » sous la direction technique d’Orange Lab. En janvier, France Télécom a même publié dans son « offre d’accès et collecte DSL » les spécifications techniques pour des « tests d’interopérabilité VDSL2 ». C’est à la fin de ces travaux, prévue début 2013, que le Comité d’experts pour les boucles locales cuivre et fibre optique rendra – avec retard (3) – son avis favorable à l’introduction du VDSL2 sur la boucle locale de cuivre.
Cet avis devait intervenir à l’issue des travaux prévue en ce début d’année. « France Télécom disposera alors d’un délai de six mois pour autoriser l’utilisation de cette nouvelle technologie par les opérateurs dégroupeurs. Le rendez-vous est donc au début de l’automne 2013 », avait précisé le président de l’Arcep, Jean-Ludovic Silicani, lors du colloque RuraliTIC du 13 septembre dernier. Cette perspective du VDSL2 contraste avec la volonté du gouvernement de procéder à l’« extinction du cuivre » (EM@67, p. 5) comme cela est envisagé dans la ville de Palaiseau. @

Une feuille de route numérique sans contraintes ?

La ministre déléguée en charge notamment de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, a été auditionnée au Sénat le 11 décembre sur l’aménagement numérique du territoire. Elle a écarté toute sanction des opérateurs en cas de retard dans la fibre optique, provoquant le courroux du sénateur Hervé Maurey.

François Hollande a promis le très haut débit pour tous d'ici 2022.

François Hollande a promis le très haut débit pour tous d’ici 2022.

Entre décembre et janvier 2013, le gouvernement va accélérer la concertation pour définir avec les opérateurs télécoms, les collectivités locales et les instances étatiques (CDC (1), BEI (1), …) une « feuille de route numérique » que
le Premier ministre Jean-Marc Ayrault présentera en février prochain avant un projet de loi. « C’est un chantier national qui coûtera entre 25 et 30 milliards d’euros », avait déjà indiqué la ministre Fleur Pellerin le 19 novembre lors du 95e Congrès des maires (1).

L’objectif « très haut débit » de François Hollande
François Hollande y intervenait aussi pour la première fois.
Il a laissé la ministre chargée notamment de l’Economie numérique rappeler « la promesse du candidat, devenu président de la République, de couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit à horizon de 10 ans ». François Hollande s’y est à nouveau engagé lors des 4e Assises du numérique des 29 et 30 novembre, placées pour la première fois là aussi sous son « haut patronage ».
Pour préparer cette échéance de 2022, une « structure de pilotage » réunissant collectivités, opérateurs et services de l’Etat (dix à quinze membres) est confiée à Antoine Darodes
de Tailly (directeur à l’Arcep). Au grand dam des sénateurs, Fleur Pellerin a écarté toute sanction des opérateurs télécoms en cas de non respect de leurs engagements sur le haut débit. « Nous allons mettre en place un conventionnement systématique entre Etat, collectivités locales et opérateurs d’ici la fin de l’année 2013 dans tous les territoires »,
a néanmoins déclaré la ministre.

0,50 cts par abonné pour financer la fibre ?
Là où les opérateurs télécoms ne respecteront pas les conventions tripartites, les déploiements publics s’imposeront. La ministre a également enterré la proposition sénatoriale de taxer à 0,50 centime par mois les abonnés fixes pour cofinancer la fibre. Les financements se feront par subventions et prêts longs à taux réduits, avec abondement du Fonds d’aménagement numérique du territoire (FANT), selon un objectif de péréquation équitable entre zones denses et zones non denses sur le principe « une prise en zone dense, une prise en zone rurale ».

Le VDSL2 en attendant le FTTH
Quant à la taxe Copé (1), contestée devant la Cour de justice européenne, « elle pourrait alimenter le fond (…) pour financer (…) la fibre », a dit Fleur Pellerin. Pour que certaines localités n’attendent pas 10 ans, la ministre a clairement parlé de « mix technologique » : VDSL2, satellite, 4G, sans empêcher le FTTH. @