Croissance de l’e-pub : vidéo et mobile en tête

En fait. Le 12 janvier, le Syndicat des régies Internet (SRI) – qui réunit plus d’une vingtaine de membres en France – a publié pour la cinquième année consécutive son Observatoire de la publicité sur Internet, sur la base d’une étude de CapGemini Consulting et de l’Udecam (agences médias).

En clair. C’est reparti ! La centaine de régies publicitaires et la dizaine d’agences médias que compte le marché français se sentent repousser des ailes.
« Spectaculaires », si l’on en croit l’Union des entreprises de conseil et achat média (Udecam), sont les chiffres d’affaires nets (1) réalisés sur l’année 2010 : au total 2,31 milliards d’euros, soit une croissance de 9% sur un an. C’est une accélération par rapport à la crise publicitaire de 2009 où la croissance était retombée à 6 % (contre
23 % en 2008). Et cette année, la croissance sera à deux chiffres : 12 %, à 2,57 milliards d’euros. Pour l’an dernier, les dépenses pour des liens sponsorisés sur les moteurs de recherche – Google en tête (2) – dominent encore (voir ci-dessous), suivies de l’affichage (« display ») revigoré par la publicité vidéo. Cette dernière engrange 30 millions d’euros, soit 150 % de hausse grâce aux nouveaux services de VOD, de catch up TV ou encore des vidéos sur la presse et la radio online. Quant à la publicité sur téléphone portable, elle fait un bond de 23 %, à 27 millions d’euros, grâce aux smartphones et aux « applis ». @

Le streaming perçu comme relais de croissance

En fait. Le 25 octobre, la Cité de la musique a publié le volet numérique de son Observatoire de la musique pour le premier semestre 2010. Cette sixième étude semestrielle montre une concentration du marché de la musique en ligne,
une croissance « chaotique » de celui-ci et un mouvement vers le streaming.

En clair. « L’attractivité et la généralisation du streaming, le développement des applications pour les smartphones et demain la télévision connectée, pourraient être
la clef première d’une stabilisation du modèle économique de la diffusion en ligne », avance l’Observatoire de la Cité de la musique (1) dirigé par André Nicolas. Son analyse est faite à partir d’une centaine de sites web en France, dont 19 de streaming : Musiline, Meemix, Musicovery, Lastfm, Pandora, Finetune, Deezer, Ilike, Tommy TV, Hulu, Faitilizer, MOG, Spotify, Mix DJ, Sevenload, MaestroFM, Qloud, Vuze et Jiwa repris par la société Digiteka. « Face au problématique ralentissement de l’économie musicale numérique, l’écoute en streaming constitue un espoir de relais de croissance sous une forme premium : cela traduirait un profond changement de comportement
de consommation en ligne du public vis-à-vis de la possession des fichiers, devenue accessoire par ses contraintes », explique-t-il. Le streaming musical à la demande augmente car il investit d’autres types de sites web comme les boutiques généralistes (Fnacmusic, Virginmega, AmazonMP3, Beezik, …).« L’accessibilité des contenus en streaming gratuit, payés par la publicité ou payant par abonnement à des offres premium, génèrent des actes d’achat en téléchargement à l’issue d’accords quadripartites, en BtoB, entre les labels, leurs distributeurs et/ou agrégateurs, les sites marchands et les éditeurs en ligne », analyse l’étude. En publiant en septembre les chiffres semestriels du marché français de la musique vu par les producteurs, le Snep (2) avait indiqué que les revenus provenant des abonnements et du streaming payant avait progressé de 16 % au premier semestre à 11,5 millions d’euros (soit près d’un tiers des revenus de la musique numérique).
« Le streaming audio a l’avantage de rendre obsolète le téléchargement illégal : à quoi
sert de remplir sur disque dur des fichiers piratés, alors que le streaming offre un accès instantané et mobile », ont expliqué les dirigeants du Snep (3). L’Observatoire de la musique explique que « si aux USA le niveau actuel des abonnements au streaming payant est très faible (1,5 million d’abonnés), en Europe, Spotify, avec sa version mobile, annonce 600.000 abonnés et un objectif de 30 % supplémentaires en 2011
sur les six marchés européens pénétrés ». Seul problème : « Spotify manque de fonds propres et qu’une alliance éventuelle de cette jeune société avec un des concurrents d’Apple comme Amazon annoncerait une vive compétition ». @

Apple parle beaucoup de ses produits, mais reste discret sur sa stratégie

Alors qu’Apple vient d’achever son exercice annuel le 26 septembre, jamais le groupe de Steve Jobs n’a été autant adulé par les médias. Pourtant, la marque
à la pomme n’est pas un exemple d’ ouverture et parle plus volontiers de ses produits que de sa stratégie controversée.

Apple, Apple, Apple, … iPod, iPhone, iPad, … Le groupe du mythique Steve Jobs ne cesse de défrayer la chronique, tant les médias ont croqué la pomme. Selon une étude publiée le 27 septembre par l’institut américain Pew Research Center, c’est l’entreprise
de la high-tech bénéficiant du plus grand nombre d’articles dans les médias : 15 % (1).
Le géant américain s’offrerait ainsi gratuitement une campagne de publicité planétaire, avec plus de 40 % des articles élogieux pour ses produits (2).

La rentrée s’annonce (très) chargée pour l’Arcep

En fait. Le 10 septembre, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a fait le point sur les principaux dossiers
de la rentrée tels que très haut débit, 3G/4G, neutralité du Net, Paquet télécom, qualité de services, relations entre opérateurs et consommateurs, …

En clair. Mine de rien, la rentrée 2010-2011 s’annonce être l’une des plus chargées
pour l’Arcep, tant les chamboulements concurrentiels et réglementaires à venir vont
faire passer le marché des télécoms, des mobiles et de l’accès à Internet à la vitesse supérieure. Entre le déploiement de la fibre optique, d’une part, et la mise en place du très haut débit mobile, d’autre part, et en attendant l’arrivée du quatrième opérateur mobile en 2012 (Free), le paysage français des télécoms entame une profonde mutation de ses infrastructures et de leurs contenus. C’est dans le mobile, avec la quatrième génération de mobile (4G), que le rythme va s’accélérer : l’Arcep a reçu jusqu’au 13 septembre dernier les ultimes commentaires des acteurs intéressés et s’apprête à transmettre au gouvernement « au début de l’automne » ses propositions pour que soient publiés « courant décembre » le cadre de l’appel à candidature pour l’attribution des fréquences 2,6 Ghz et 800 Mhz, puis que soient lancées « d’ici fin
2010 » les procédures d’appel à candidatures (1). Les fréquences de 2,6 Ghz seront attribuées « en premier fin mars » et celles de 800 Mhz du dividende numérique « en juillet », selon les indications de Jean-Ludovic Silicani, président de l’Arcep. A ce rythme, la 4G pourrait être disponible « avant la fibre optique dans certains territoires ». Car la fibre est peut-être rapide en débit mais… plutôt lente en déploiement.
« A l’automne », l’Arcep va lancer une consultation publique sur « un modèle technico-économique » du déploiement de la fibre optique sur tout l’Hexagone avec financement public-privé, dont elle évaluera le coût global « d’ici à la fin de l’année » (2). Ces nouvelles infrastructures soulèvent en outre avec plus d’acuité la question de la neutralité du Net. L’Arcep publiera ses propositions « fin septembre » pour compléter
le rapport du gouvernement au Parlement (lire EM@19, p .4), lequel aura
à transposer à l’automne le Paquet télécom européen. « Il faut sortir d’une double hypocrisie » (des tenants d’un Internet sans but lucratif devant rester neutre versus
des marchands de l’Internet commercial rejetant tout intervention). La transparence, l’information et la non discrimination du consommateur seront au coeur de la future loi. C’est justement « fin novembre » que l’Arcep émettra des recommandations en faveur
du consommateur. @

Pub sur le Net : vers 2,5 milliards d’euros en 2010

En fait. Le 9 juillet, le Syndicat des régies Internet (SRI) et Capgemini Consulting ont publié – avec l’Union des entreprises de conseil et d’achat médias (Udecam) –
la 4e édition de leur Observatoire de l’e-pub en France : la croissance a été de
8 % au premier semestre 2010, à 1,14 milliard d’euros net.

En clair. Derrière la croissance, la fragmentation de l’audience. Selon les calculs de Edition Multimédi@ sur la base d’une prévision de croissance de 8% sur l’ensemble
de l’année, le marché français de la publicité en ligne pourrait atteindre les 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires net. Ce cumul, qui prend en compte la “déduplication” des différents canaux de communication publicitaire pour éviter de compter plusieurs fois
des revenus, porte sur les liens sponsorisés (search), les publicités graphiques (display), les annuaires/services locaux, les affiliations (publicités relayées par des réseaux de sites web), les comparateurs de prix, l’e-mailing, et enfin le mobile. En 2009, le marché français affichait 2,11 milliards d’euros net. Et pour le premier semestre 2010, il atteint déjà 1,14 milliard d’euros. « Les investissements sur Internet devraient continuer à croître de 7 à 8% sur l’année 2010 [contre 6 % en 2009 et 23 % en 2008], si le contexte macro-économique reste stable », prédisent le Syndicat des régies Internet (SRI), Capgemini Consulting et l’Union des entreprises de conseil et d’achat médias (Udecam). La plus forte croissance semestrielle revient à la publicité sur mobile : + 30 %, bien que le chiffre d’affaires reste encore modeste à 13 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année. Mais ce segment publicitaire dynamique sur les smartphones pourrait – toujours selon nos calculs – atteindre cette année les 30 millions d’euros. Les liens sponsorisés via des mots-clés sur les moteurs de recherche – où Google se taille la part du lion – reste encore le premier canal publicitaire en valeur avec 430 millions au premier semestre et la perspective d’atteindre en fin d’année 1 milliard d’euros de recettes. Viennent ensuite les autres canaux publicitaires en ligne (affichages web, annuaires, affiliations, e-mailings, etc). Avec l’Internet mobile et son lot de smartphones et tablettes, la montée en charge de l’e-pub s’accompagne de la fragmentation de l’audience. Cette dispersion des internautes, mobinautes, lecteurs, auditeurs et spectateurs – sur fond de surabondance des sites web et mobiles – complique la tâche non seulement des éditeurs en ligne (le coût d’acquisition-client augmente) mais aussi des annonceurs publicitaires (la mesure d’audience multicanal s’impose). Du coup, les éditeurs en ligne s’interrogent sur l’efficacité des publicités pléthoriques online (phénomène « sapin de Noël » !). Leur volume augmente mais leur valeur diminue (1). Inquiétant. @