Echec des 13 chaînes originales françaises sur YouTube

En fait. Le 4 février, EM@ a fait un point sur l’audience du bouquet des 13 chaînes originales françaises gratuites lancées sur YouTube il y a seize mois maintenant. Mis à part Studio Bagel, que pourrait racheter Canal+ (d’après BFM Business), force est de constater que les autres n’ont pas vraiment trouvé leur public.

En clair. Edition Multimédi@ publiait en février 2013 un état des 13 chaînes originales françaises lancées en octobre 2012 par YouTube, la filiale de Google (1). Un an après, c’est la déception. « Le gros bide de la télé potache », a même titré de façon radicale Télérama en juin dernier. Le succès n’a pas été au rendezvous pour la quasi-totalité des producteurs – Endemol, Air Prod/Banijay, Troisième OEil, Capa, Doctissimo/Lagardère, Aufeminin/Axel Springer, … – qui ont signé pour trois ans avec YouTube, avec un revenu garanti la première année. Aucune chaîne ne dépasse le million d’abonnés, excepté Studio Bagel avec 1,3 million pour plus de 98 millions de vidéos vues depuis son lancement. Pour les autres, la moitié d’entre elles n’atteint pas les 100.000 abonnés.
A noter le record d’audience qui revient non pas à Studio Bagel mais à X-Treme Video : 222,5 millions de vues. @

Cloud TV : une télé nouvelle génération en gestation

En fait. Le 21 janvier, Verizon a annoncé l’acquisition à Intel de l’activité de télévision à la demande dans le nuage (« Cloud TV »). Ayant développé OnCue,
un service de Web TV à péage sur Internet, Intel Media n’a pas réussi à le lancer, faute d’accord avec de grands producteurs – Disney en tête.

En clair. La plateforme de Cloud TV d’Intel, baptisée OnCue, voulait révolutionner
la manière de diffuser la télévision aux Etats-Unis, sans passer par les quasi-incontournables câblo-opérateurs Comcast, Time Warner Cable ou encore, par satellite, Direct TV, qui fournissent déjà l’accès et les bouquets de chaînes. C’est un peu comme si, en France, un nouvel entrant dans le PAF (1) cherchait à diffuser des programmes audiovisuels (films, séries, émission, …) sans passer ni par les diffuseurs en place (TDF, FAI, satellite…), ni par les éditeurs de chaînes (TF1, M6, Canal+, …). Or, court-circuiter tout cet écosystème en place n’est pas une mince affaire, même pour le numéro un mondial des microprocesseurs en mal de diversification.

Intel a voulu, à l’instar de Google, d’Apple ou de Sony, préparer dans le nuage informatique la nouvelle génération de la télévision et se positionner par rapport à
des services de SVOD, comme Netflix ou Amazon. Par exemple, l’utilisateur pourrait regarder en direct un programme, tout en le stockant dans le cloud pour pouvoir le mettre sur pause et le reprendre au même endroit (time-shifting). Mais, comme tous
les OTT (2) qui veulent tenter l’aventure, il a rencontré l’importante barrière à l’entrée que constitue l’accès aux droits de diffusion des contenus audiovisuels et cinématographiques. Intel Media a bien discuté avec Disney, notamment pour sa chaîne sportive ESPN. Mais, en général, les majors négocient à la fois des redevances élevées et des minimums garantis en fonction du nombre d’abonnés au service (3).

Cela faisait près de deux ans que la firme de Santa Clara (Californie) travaillait à la fabrication de sa set-top-box de Web TV, en vue d’un lancement commercial fin 2013. Faute de contenus, on connaît désormais la suite : Verizon, qui vient au secours d’Intel Media en rachetant ses activités et en s’engageant à reprendre la plupart des 350 personnes y travaillant, va intégrer OnCue dans son service triple play FiOS sur son réseau haut débit fixe et fibre optique. FiOS, lancé en 2005, a généré l’an dernier 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires – soit une croissance de 15 % sur un an et un poids de 73 % du total des revenus résidentiels de Verizon. Il compte 6,1 millions d’abonnés Internet et 5,3 millions d’abonnés vidéo. La Web TV d’Intel Media trouverait
là un fort potentiel de développement. @