Timeline

28 janvier
• Le CNM (Centre national de la musique) est officiellement créé par Frédéric Mitterrand au Midem (lire p. 3).
• Le FIPA (Festival international des programmes audiovisuels) remet le tout nouveau « Prix de la meilleure Web création ».

27 janvier
• La Tribune annonce : « Le journal s’arrête, Latribune.fr continue… », en attendant le choix lundi du repreneur (FER ou Hi-Media).
• Dailymotion diffuse en avant-première et gratuitement le film « Red Heart » de Halkawt Mustafa (Eye On Films).

La fin des programmes ?

Enfin une pause télé en vue ! Un bon fauteuil et un écran connecté, avec en option un grignotage toujours un peu compulsif. Jusque-là, ça n’a pas vraiment changé. Mais pour regarder quoi ? En s’allumant, mon téléviseur m’a reconnu
et me fait trois propositions simultanées : la sélection du
« Top 5 » de mes programmes préférés, des propositions
de programmes « découverte » correspondants à mes goûts, ou un espace de recherche me permettant de rapidement trouver une vidéo sur Internet. En général, et en seulement deux clics, j’accède à un programme qui m’intéresse. La télé simple d’antan
est en fin de retour, après des années de calvaires et de systèmes complexes et peu intuitifs. Mais là où la simplicité des débuts était liée à la faiblesse de l’offre, la simplicité d’aujourd’hui repose sur des technologies logicielles sophistiquées pour guider nos choix dans le maquis des contenus et des programmes. Sur l’écran d’accueil, les logos des chaînes brillent de plus en plus par leur absence ! Rétrospectivement, la période de transition pour en arriver là a été longue, favorisant les aventures industrielles de startup, les développements des leaders d’Internet, des opérateurs télécoms et bien sûr des chaînes de télévision. Chacun développant une interface ou une plate-forme spécifique pour présenter, qui sa propre offre de programmes comme les chaînes, qui des offres
de VOD à l’acte (comme Vudu) ou par abonnement (comme Netflix). Au total, un maquis foisonnant de propositions toujours incomplètes.

« Après les blogs qui ont démocratisé l’accès à la publication de l’écrit, de nouveaux outils démocratisent
la production de la télévision ».

Le rapport « TV Connectée » de 2011 sera-t-il suivi d’une réforme du PAF en 2012 ?

Publié le 5 décembre, le rapport de la mission sur la télévision connectée (1) appelle
de ses voeux une réaction rapide des pouvoirs publics afin de préparer au mieux
la France aux conséquences de la révolution audiovisuelle annoncée.
La télécommande est dans les mains du gouvernement…

Par Rémy Fekete (photo), avocat associé, Gide Loyrette Nouel.

A l’horizon 2015, 100 % des foyers français seront équipés de téléviseurs connectés (2) permettant potentiellement de surfer, via le petit écran, sur l’ensemble du réseau Internet. Ce que le ministre de la Culture et de la Communication a annoncé comme un « tsunami » (3) promet de modifier nos habitudes de consommation. L’arrivée dans la chaîne des contenus des nouveaux acteurs – que sont les fournisseurs d’accès Internet (FAI), les agrégateurs de contenus et les fabricants de téléviseurs – devrait de plus engendrer des bouleversements profonds dans l’économie de l’audiovisuel.

Ouest-France se diversifie jusque dans le « nuage »

En fait. Le 13 janvier, Précom – filiale de publicité, de radio et de communication du groupe SIPA, maison mère du premier quotidien français Ouest-France – annonce l’acquisition de Cocktail FM par Radio Cristal. Le 5 décembre, SFR est choisi pour héberger ses applications médias en ligne dans le « cloud ».

En clair. L’Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, laquelle détient quasi 100 % de la Société d’investissements et de participations (SIPA), maison mère du premier quotidien français, Ouest- France (1), devient plus que jamais pluri-média et digitale. Pionnière des nouveaux médias avec la création en 1986 de Ouest-France Multimédia, le groupe de médias du Grand Ouest se diversifie par voie hertzienne et sur
le numérique. Passé l’an dernier de 44 à 53 éditions locales imprimées de Ouest-France, lequel renforce sa proximité « papier », le groupe SIPA fait aussi le grand saut dans le nuage informatique. Sa filiale Précom (détenue à 68 %) a confié à SFR l’hébergement et l’exploitation de ses applications web pour une période de trois ans. L’opérateur télécoms hébergera l’ensemble des applications Internet du groupe média. « Ces applications comprennent notamment les sites de consultation et d’information, les services de e-commerce, les sites d’échanges de données ainsi que la plate-forme de développement dédiée aux développeurs informatiques internes », précise la société Précom dirigée par Patrick Lelièvre (2). Cette filiale sœur de Ouest-France monte ainsi en charge non seulement en tant que régie publicitaire et éditeur de radios (avec Radio Cristal, qui émet dans l’Eure et les Yvelines), mais également sur les différents supports Internet. En 2005, Précom filialise ses activités de régie de publicité sur Internet sous le nom de Précom Multimédia, mais l’absorbe cinq ans plus tard pour « constituer un réseau commercial
bi-média (presse + web) ». Quant à Ouest- France Multimédia, la filiale numérique du quotidien, elle mise désormais sur les tablettes. « Le site web comme outil d’information, on n’y croit absolument pas. (…) Le grand changement pour nous, c’est la tablette », avait lancé son président, Olivier Bonsart (directeur délégué de SIPA), lors du salon La presse au futur à Paris en décembre 2010. SIPA se diversifie aussi avec ses autres filiales : Journaux de Loire (ex-Socpresse), Publiheddo (57 titres) et SofiOuest, laquelle détient
66 % de Spir et 50 % de 20 Minutes. @

Comment va AOL, un an après le rachat du HuffPost ?

En fait. Le 23 janvier, la version française du site d’informations en ligne américain The Huffington Post a été lancé officiellement – en partenariat avec Le Monde. Et ce, un an après le rachat du Huffington Post Media Group par le portail Internet AOL, sa plus grosse acquisition depuis 2009.

En clair. Cela fait un an (1) que le groupe AOL a racheté le site web d’information et de blogging The Huffington Post et c’est son plus important investissement depuis qu’il a quitté le giron de Time Warner en décembre 2009 (2) : 315 millions de dollars (loin devant l’achat de l’agence de vidéos publicitaires Goviral pour 97 millions en janvier 2011). De la quinzaine d’acquisitions (3) réalisées par AOL depuis le spin-off, c’est la plus risqué aussi. Avec le HuffPost, AOL est passé d’une activité de « portail Internet » à celui d’« entreprise d’information » – avec toute la dépendance à la publicité en ligne que cela implique.
Pour élargir son audience (37 millions de lecteurs par mois aux Etats-Unis) et mieux la monétiser auprès des annonceurs, le site d’Arianna Huffington est parti à la conquête de l’Europe. Après la version au Canada lancée en mai 2011 (au Québec en février) et la version britannique en juillet 2011, c’est au tour de la version française d’être lancée, en attendant les déclinaisons espagnole en mars prochain, grecque au printemps, italienne d’ici la fin de l’année, et allemande. Mais le fonds d’investissement américain Starboard Value, qui détient 4,5 % d’AOL Inc, a de sérieux doutes sur cette stratégie. Dans une lettre ouverte envoyée le 21 décembre au PDG Tim Armstrong et à tout son conseil d’administration, le DG de Starboard Value, Jeffrey Smith, n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Nous n’accordons aucune valeur aux actifs médias d’AOL, y compris le réseau publicitaire, l’activité de search et (…) l’affichage publicitaire. Nous croyons que la sous-performance d’AOL [en Bourse] est due aux pertes opérationnelles massives dans la publicité en ligne, ainsi qu’aux acquisitions d’activités déficitaires ». Starboard Value estime en outre qu’AOL pourrait actuellement perdre plus de 500 millions de dollars par
an dans la seule publicité sur Internet ! AOL, qui va publier ses résultats annuels 2011
le 1er février, affichait une perte de 782,5 millions de dollars l’an dernier pour 2,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires (dont 53 % en epub…). Le Huffington Post, lui, était déjà bénéficiaire lors du rachat par AOL, « de l’ordre de 60 millions de dollars par an », avait indiqué Arianna Huffington à son partenaire français Le Monde en octobre dernier. Le HuffPost français, lui, vise l’équilibre « d’ici 2014 ». @