L’arrivée de Netflix est une chance pour la France !

En fait. Le 6 juin, Orange a confirmé aux Echos que ses discussions avec Canal+ pour une participation du second dans Dailymotion (détenu à 100 % par le premier) avaient échouées. Le concurrent français de YouTube n’ira donc pas contrer Netflix, comme l’auraient pourtant souhaité le gouvernement et le CNC.

En clair. Netflix est LE concurrent à combattre coûte que coûte, aux yeux non seulement des services de VOD français mais aussi du gouvernement épaulé par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). A quelques mois de son débarquement en France, la plateforme américaine de vidéo en ligne par abonnement a déjà le mérite de bousculer le PAF (1) et de rappeler qu’une réforme du marché français de l’audiovisuel est urgente à l’ère du numérique. Le CNC est à la manœuvre pour tenter rapprocher des offres jusque-là très dispersées, avec parmi les « têtes de pont » possibles, selon Les Echos, Allociné. Acheté l’an dernier par le groupe Fimalac qui l’a intégré au sein de sa filiale Webedia, Allociné pourrait lancer une offre de VOD ou de SVOD.

Après l’échec des discussions entre Orange et Canal+ sur Dailymotion qui ne se voit pas en concurrent de Netflix, il s’agit de tenter de regrouper d’autres offres vidéo françaises pour essayer de faire bloc. « Videofutur et FilmoTV [du distributeurproducteur de films Wild Bunch, ndlr] ont déjà signé un accord qui entre en vigueur début juillet », nous indique Marc Tessier, président de Videofutur, plateforme de VOD (Netgem). Jook (groupe AB) s’est rapproché de la TV d’Orange. « Bien sûr, l’intervention du CNC est utile, surtout si
le financement des éditeurs et plateformes est confirmé par Bruxelles, ce que nous attendons tous », ajoute-t-il. La marge de manœuvre dépend en effet de la Commission européenne qui doit se prononcer sur la demande du CNC, notifiée fin 2012, sur à la fois l’amélioration de l’aide dite sélective à la VOD et sur la mise en place d’un soutien dit automatique. « Ces échanges semblent toutefois susceptibles d’aboutir en 2014 »,
avait déclaré Frédérique Bredin, présidente du CNC, dans une interview à EM@ (2).

Sans attendre l’accord ou pas de la Commission européenne, le CNC doit établir d’ici cet été un état des lieux de sa feuille de route suite aux recommandations du rapport Bonnell – lesquelles font depuis des semaines l’objet de trois groupes de travail (financement des films, transparence-partage, distribution-diffusion) et d’une négociation sur la chronologie des médias. L’arrivée prochaine de Netflix a l’avantage de mettre la pression sur les négociations qui doivent déboucher sur des accords interprofessionnels avant la fin de l’année – ou peut-être dès cet été pour certains. @