Stéphane Le Tavernier, Snep : « 2013 a fait du bien »

En fait. Le 3 février, Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) a publié lors du Marché international du disque et de l’édition musicale (Midem), qui s’est tenu à Cannes, les chiffres 2013 du marché français : 493,2 millions d’euros
(+ 0,9 %), dont 125,8 millions en ventes numériques (+ 0,6 %).

En clair. « L’année 2013 nous a fait du bien », a résumé Stéphane Le Tavernier, président du Snep qui regroupe près d’une cinquantaine de membres (1) et président de la filiale française de Sony Music Entertainment. « L’industrie a eu la possibilité de reprendre un peu son souffle, après onze ans de mutation dans la douleur avec la révolution d’Internet. C’est une industrie qui a perdu depuis 60 % de sa valeur. L’année 2013 a donc été une année d’accalmie et atypique. Dans le digital, il semble y avoir une mutation dans la mutation : on arrive peut-être cette année à un petit changement dans la manière dont le marché numérique se comporte, puisque l’on a un léger fléchissement du téléchargement qui était jusqu’alors le mode de consommation roi », a-t-il expliqué le 29 janvier dernier,
au cours d’un déjeuner « pré-Midem » organisé dans les locaux de Sony Music à Paris.

Avec des ventes physiques et numériques qui repartent – pour la première fois depuis une douzaine d’années – légèrement à la hausse en 2013 : + 0,9 % à 493,2 millions d’euros de chiffre d’affaires (2), la filière française de la musique enregistrée se sent soulagée. « L’économie digitale, qui est toute jeune, commence déjà à se structurer un peu différemment avec ce fléchissement du download et une légère progression du streaming [lire ci-dessous]. Mais c’est tout à fait insuffisant pour pouvoir être très optimiste sur cette industrie. Maintenant, il faut que le modèle du streaming prenne son essor.
Des artistes sont inquiets car les revenus que génère le streaming ne sont pas très importants. Le nombre d’usagers du streaming est infiniment trop faible : il y a entre
1,1 million et 1,5 million d’abonnés payants en streaming. Après l’année 2013 d’accalmie, on est dans une année de transition. Il va falloir maintenant développer le streaming auprès d’un public plus large pour que cette industrie soit pérenne », a prévenu Stéphane Le Tavernier.

Les producteurs de musique comptent sur les plates-formes numériques (Spotify, Deezer, …) pour plus faire connaître leurs offres durant 2014, sur l’arrivée de nouveaux acteurs (Google, Microsoft, Beats, …) pour élargir l’offre de streaming, ainsi que sur de futurs entrants (Fnac, TF1, …) pour faire du streaming un modèle capable de s’imposer auprès d’un large public. «On sort de la préhistoire du streaming », a-t-il conclu. @