Le piratage de films sur BitTorrent tend à stagner

En fait. Le 2 janvier, Ernesto Van Der Sar, pseudonyme du Danois Lennart Renkema, fondateur en 2005 du site d’information en ligne TorrentFreak spécialisé dans l’analyse des téléchargements sur les réseaux d’échanges
de type BitTorrent, nous indique une stagnation du piratage peer-to-peer.

En clair. « Si le piratage sur les réseaux peer-to-peer de type BitTorrent a augmenté
au cours des dernières décennies, cette croissance a été plus modeste, voire nulle,
au cours des années récentes », nous précise Lennart Renkema alias Ernesto Van
Der Sar. Fondateur du site d’information en ligne TorrentFreak, il mesure le nombre
de téléchargements effectués au niveau mondial sur les réseaux peer-to-peer de type BitTorrent (1) grâce à des traqueurs qui alimentent ses bases de données. « Les
autres plates-formes peer-to-peer [eDonkey, Gnutella, G2, Kaaza, ndlr] sont plus dures
à suivre », poursuit-il. TorrentFreak est aujourd’hui devenu l’une des sources les plus reprises par les médias lorsqu’il s’agit de parler des échanges pair à pair de fichiers musicaux ou cinématographiques piratés ou non. « Nous ne pouvons pas voir si un
titre est protégé par le droit d’auteur ou non. Mais les études que j’ai lues estiment que plus de 90 % des téléchargements sont ‘piratés’ », indique Lennart Renkema. Il se dit
« contre le piratage » (2). Cela n’empêche pas TorrentFreak d’avoir parmi ses éditorialistes un dénommé Rick Falkvinge, fondateur en Suède du Pirate Party regroupant les partis politiques hostiles à toute restriction d’Internet au nom de la propriété intellectuelle.

C’est ainsi que TorrentFreak publie périodiquement la liste des films les plus piratés au monde sur les réseaux utilisant le protocole BitTorrent. Pour le Top 10 de l’année 2012 publié le 27 décembre dernier, le film « Projet X » arrive en tête (une surprise) avec un peu plus de 8,7 millions de téléchargements dans l’année, suivi de « Mission: Impossible-Ghost Protocol » avec 8,5 millions. « Twilight, chapitre IV : Révélation »,
le dernier de ce Top 10, affiche plus de 6,7 millions de téléchargements (3). « Il n’y a pas de changement significatif dans le nombre de films téléchargés par rapport à l’an dernier, mais la demande reste forte », constate Lennart Renkema. Mais pour lui, « il n’est pas établi que ces téléchargements illicites constituent une sérieuse menace pour les revenus du box office », faisant référence à une étude universitaire publiée début 2012 (université du Minnesota and collège de Wellesley). Ces chercheurs estiment en revanche que s’il y a un lien entre téléchargement et recettes des films, c’est à cause des « longues fenêtres de la chronologie des médias ». @