Le streaming s’apprête à dépasser le téléchargement

En fait. Le 3 février, les chiffres 2013 du marché français de la musique en ligne
– que le Snep a publiés au Midem – ont révélé un ralentissement de la croissance du streaming payant ou gratuit (+ 3,9 %) à 54 millions d’euros, et, pour la première fois une baisse du téléchargement (- 1,1 %) à 62,7 millions.

En clair. Selon nos estimations, le streaming devrait dépasser fin 2014 le téléchargement dans les modes de consommation de la musique en ligne en France (1). C’est un tournant majeur dans l’industrie musicale, confrontée au numérique depuis une douzaine d’année. Lorsque le téléchargement enregistrait encore en 2012 une croissance à deux chiffres, soit + 11,8 % sur un an à 63,4 millions d’euros de chiffre d’affaires, il pesait un peu plus
de la moitié des 125 millions d’euros du marché numérique de la musique enregistrée.
L’an dernier, cette fois, le « fléchissement du download » constaté par le président du Snep (lire ci-dessus) se traduit pour la première fois par un recul de ce mode de consommation, soit – 1,1 % sur un an à 62,7 millions d’euros. Résultat : le téléchargement pèse désormais un peu moins de la moitié des 125,8 millions d’euros des ventes numériques (voir tableau p. 10).

Face au téléchargement en déclin, le streaming pourrait donc devenir d’ici la fin de cette année le premier mode de consommation de la musique en ligne en France. L’Hexagone était déjà le deuxième pays dans le monde où la proportion du streaming est aussi importante, derrière la Suède où ce mode de consommation est le principal avec 90 %
des ventes de musiques numériques (2). Qu’il soit sur abonnement (comme Deezer en bundle avec Orange) ou gratuit (comme YouTube financé par la publicité), le streaming musical s’impose progressivement aux internautes et mobinautes. D’une part, le streaming payant (ou sur abonnement) a généré l’an dernier 35,8 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 1,2 %), soit 66,2 % du total des revenus du streaming. D’autre part,
le streaming gratuit (financé par la publicité) a progressé plus vite à 18,2 millions d’euros (+ 9,6 %), soit 33,8 % du total du streaming.

A l’instar de la plupart des pays dans le monde, le streaming se pratique en grande partie par abonnement – lorsqu’il ne se fait pas totalement par abonnement comme au Japon. Pour les producteurs de musique, l’avenir se trouve dans le streaming par abonnement qui est le mieux à même de leur assurer des revenus suffisants. Ils apprécient plus la formule « freemium » de type « essai gratuit » de Spotify que celle de Deezer partie d’emblée sur la gratuité (lire p. 2) avec aujourd’hui la difficulté de revenir vers du payant malgré le bundle avec son partenaire et actionnaire Orange. @