Internet+ et MPME donnent naissance à « Internet+ Box » et « Internet+ Mobile »

Les FAI et les opérateurs mobile français fusionnent leurs kiosques de micro-paiement sur facture – respectivement Internet+ et MPME – pour donner
naissance à « Internet+ Box » et à « Internet+ Mobile ». Objectif : simplifier
en « 2 clics » les transactions et résister face à iTunes et Paypal.

Des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) et les trois opérateurs mobile français
– en l’occurrence Free, Alice, SFR, Bouygues Telecom et Orange – ont décidé de fusionner leurs solutions de paiement sur facture sous une seule marque : Internet+,
qui se décline désormais en « Internet+ Box » pour les premiers et « Internet+ Mobile » pour les seconds.

Micro-paiements sur factures opérateurs
C’est ainsi que le signe abscons de MPME – pour Micro Paiement Mobile & Enablers – est abandonné à peine plus d’un an après avoir été lancé, durant le premier trimestre 2010. Internet+, lui, est plus ancien puisqu’il a été lancé en juin 2005 par l’Association
pour le commerce et les services en ligne (Acsel) et les FAI. Ces kiosques de paiement en ligne permettent de faire payer l’internaute ou le mobinaute directement en débitant la somme de la transaction sur la facture fixe ou mobile de son (ou ses) opérateur(s). Cette facturation peut porter sur des achats à l’acte allant jusqu’à 30 euros ou des abonnements plafonnés à 5 euros par semaine, voire 30 euros par mois ou par trimestre. Lorsque l’utilisateur choisit Internet+ Box ou Internet+ Mobile, son FAI ou son opérateur mobile est automatiquement identifié. Ces derniers reversent ensuite jusqu’à 90 % du montant des transactions aux fournisseurs de services ou aux éditeurs de contenus. Et ça marche ! En dehors des achats effectués sur des App Stores, ces solutions de paiement sur facture sont encore largement utilisées par les consommateurs français : selon l’Association française du multimédia mobile (AFMM (1)), 58,2 % des mobinautes et
62,1 % des internautes les préfèrent aux autres paiements en ligne (cartes bancaires ou comptes Paypal, iTunes, Amazon Payments, Google Checkout, …). Et selon une étude de l’Acsel réalisée avec le Geste (2) par PriceWaterhouseCoopers en début d’année,
« les moyens de paiement les plus proposés sont les paiements sur facture opérateurs
et la carte bancaire. La césure entre les deux se situe à environ 3 euros ». Résultat : le paiement en ligne sur facture d’opérateur est le premier mode de paiement sur l’Internet mobile et le second sur l’Internet fixe. Les micros montants se situent en moyenne autour de 4 euros, les petits montants autour de 10 euros et les montants moyens autour de
30 euros. Les petits montants représentent en moyenne 58 % des transactions.
En 2010, le paiement sur facture en France a franchi la barre des 500 millions d’euros
de chiffre d’affaires – à 540 millions précisément – grâce à une croissance sur un an
de 15,3 % (3). Mais le paiement par SMS+, ces textos mobiles surtaxés pour payer notamment services ou contenus, occupe à lui seul un peu de plus de 70 % de ces revenus. Les 30 % restants se partagent entre MPME/Gallery (4) (94 millions d’euros)
et Internet+ historique (66 millions d’euros). Internet+ Box et Internet+ Mobile fonctionnent de la même manière en « 2 clics », à ceci près que sur les téléphones portables une étape supplémentaire par SMS (comprenant un « code web » à indiquer lors du paiement) est nécessaire lorsque la transaction se fait hors connexion 3G (via WiFi ou sur ordinateur connecté à une box).
Avec l’explosion des smartphones, Internet+ Mobile devrait continuer à progresser et même à rogner sur l’usage des SMS+ encore largement dominant dans les transactions sur téléphones portables. Cette solution de m-paiement remplace MPME qui était en
fait issu de la plateforme Gallery lancée en juillet 2003 par les trois opérateurs mobiles. Cette galerie marchande, qui référence aujourd’hui plus de 2.000 sites mobiles édités
par 400 entreprises, a donc été scindée en deux début 2010 : d’un côté le moteur de référencement Gallery, de l’autre la partie micro-paiement sans ne plus avoir forcément
à être référencé sous Gallery. Les éditeurs de services réunis au sein du Geste avaient en effet exigé « moins de contraintes éditoriales ». Avec MPME, les niveaux tarifaires
sont plus élevés que le kiosque SMS+ lancé au printemps 2002 et complété au printemps 2006 par les MMS+ (messages courts surtaxés pour les images et les vidéos). Internet+ Mobile.

Mobile versus carte bancaire
Mais les trois opérateurs mobile ne veulent pas se cantonner au micro-paiement. Ils lancent ensemble le 8 septembre Buyster, une nouvelle solution pouvant aller jusqu’aux macro-paiements après avoir associé son numéro de mobile à sa carte bancaire.
La société commune créée au début de l’année avec la SSII Atos Origin a même été agréée en avril dernier par l’Autorité du contrôle prudentiel de la Banque de France en qualité d’établissement de paiement. Est-ce le début de la fin de la carte bancaire ? @

Charles de Laubier