MipTV : délinéarisation recherche encore monétisation

En fait. Le 10 avril, s’est achevé le 51e Marché international des programmes
de télévision (MipTV), après quatre jours à Cannes. Chaînes, producteurs, distributeurs, opérateurs télécoms et fabricants de téléviseurs s’y sont
retrouvés. Tous recherchent le modèle économique de l’audiovisuel sur Internet.

En clair. YouTube et Netflix semblent les seuls acteurs du PAM (paysage audiovisuel mondial) à gagner de l’argent dans l’océan de la dé-linéarisation, tant ces deux géants
– respectivement du Net et de la SVOD – étaient dans toutes les discussions du MipTV
à Cannes. Alors que ces deux pionniers de l’audiovisuel en ligne continuent de pousser leur « rouleau compresseur » sur le tapis rouge de la Croisette, la plupart des producteurs en sont encore à se demander comment monétiser leur oeuvres (séries, films, animations, documentaires, …) sur les réseaux numériques. La demande est là mais pas les recettes. Par exemple, le groupe Lagardère vient d’annoncer la création de la direction Lagardère Entertainment Digital (LED) dédiée à « la convergence des mondes de la télévision et des nouveaux médias » (dixit Takis Candilis, président de Lagardère Entertainment (1)). Objectif : «Mettre en place la stratégie numérique du 1er groupe français de production audiovisuelle » et surtout de « créer un écosystème de partenaires pour construire ces offres ». Cette nouvelle direction est confiée à Rémi Tereszkiewicz, un ancien de Videofutur, de Netgem ou encore de Monaco Telecom. C’est que les producteurs doivent s’y résoudre : la consommation linéaire de la télévision sur le petit écran (le poste unique) est de plus en plus concurrencée par l’audiovisuel à la demande en multi-écrans (les seconds écrans). Et d’après Ericsson, les contenus dé-linéarisés seront à partir de 2020 aussi importants que les contenus linéaires ou en direct – en termes de consommation. D’autant que les audiences des chaînes traditionnelles s’essoufflent. Mais le retour sur investissement est aux abonnés absents.
YouTube et Netflix ont une longueur d’avance sur leurs rivaux dans l’audiovisuel en ligne, la première en terme d’audience massive qui génère des recettes publicitaires,
le second en nombre d’abonnés payants. Avec les réseaux multi-chaînes (MCN), dont l’audience dépasse celle de certaines grandes chaînes traditionnelles (2), les plates-formes mondiales de vidéo pourraient être les grandes gagnantes du nouvel écosystème de l’audiovisuel en ligne. Si Netflix, Amazon, Yahoo, Hulu, Microsoft ou encore AOL investissent plus dans des séries originales pour les proposer en ligne, les producteurs classiques hésitent encore à ne produire que pour Internet (lire p.7). @