Vivendi : dernière ligne droite avant la scission en juin

En fait. Le 25 février, Vivendi a présenté ses résultats 2013 : 22,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires (- 2 %) et bénéfice net de 1,9 milliard (+ 1.000 % liés à la plus-value de la vente d’Activision Blizzard). Le groupe s’apprête à se séparer de SFR pour se recentrer sur les médias et les contenus.

En clair. A sa prochaine assemblée générale du 24 juin 2014, Vivendi ne sera plus comme avant. C’est dans les prochaines semaines que le groupe dirigé par Jean-René Fourtou (président du conseil de surveillance) et Jean-François Dubos (président du directoire) précisera dans quelles conditions il se séparera de sa filiale télécoms SFR :
la Bourse ou la vente (lire ci-dessus). Le projet de scission doit être mis en oeuvre fin juin. « Le groupe a décidé de se concentrer sur ses activités de médias et de contenus qui occupent des places de leader et bénéficient d’un marché du numérique en pleine croissance. Il s’est renforcé dans Canal+ France, dont il détient désormais 100 % du capital (1) », a souligné Vivendi lors de la présentation de ses résultats annuels.
D’un conglomérat pesant actuellement 22,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Vivendi va se transformer cette année en un groupe de médias et contenus délesté des 10,2 milliards de revenus de SFR. Cela fait deux ans maintenant que Jean-René Fourtou a cette idée fixe en tête, dans l’espoir que l’action en Bourse ne subisse plus la décote due à l’effet conglomérat. Pour l’heure, l’action de la holding Vivendi est passée en un an de 15 euros à 20 euros environ. Tout reste encore à faire : non seulement céder SFR mais aussi continuer à réduire l’endettement qui se situe au 31 décembre
à 11,11 milliards d’euros. Objectif : « Création de valeur pour l’actionnaire » (2).

Pour l’heure, les activités de médias et contenus de Vivendi ont progressé –
« fortement », selon le groupe – de 10,1 % à taux de change constant. Canal+,
Universal Music, GVT (au Brésil) et un portefeuille de start-up (Wachever, Digitick,
See Tickets, Wengo, …) constituent désormais ses actifs stratégiques. Cet ensemble médias & contenus, dirigé par Arnaud de Puyfontaine depuis trois mois, voit sa rentabilité opérationnelle (Ebitda) relativement rentable (+1,9 % à taux de change constant, à 2,1 milliards d’euros), alors que celle de SFR (3) se dégrade (-16,2 % à 2,7 milliards). Quant aux flux de trésorerie, ils augmentent dans les « médias & contenus » (+ 3,2 % à 1,8 milliard) et chutent fortement pour les télécoms (- 34,1 % à 2,2 milliards). L’avenir dira si la croissance des « médias & contenus » se poursuivra et si Vivendi a eu raison de se séparer de SFR. Aucune perspective 2014 n’a été donnée… @