Président du groupe 1981 et des Indés Radios, Jean-Eric Valli mise sur les acquisitions et le digital

Le groupe 1981, que préside Jean-Eric Valli, met la croissance externe et le numérique au service de ses ambitions nationales. Avec ses sept radios locales et régionales, il mise sur le DAB+ et les webradios pour atteindre la couverture
la plus large de la population. Et il prévoit des acquisitions.

Dans le paysage quelque peu oligopolistique des radios nationales en France, constitué par les grands groupes privés que sont M6- RTL (RTL/RTL2/Fun Radio), NRJ (NRJ/Chérie FM/Rire & Chansons/ Nostalgie), Lagardère Active (Europe1/ Europe 2/RFM/Virgin Radio) et Altice Media (BFM/RMC), le groupement des Indés Radios en général et le groupe 1981 en particulier ne sont pas sur la même longueur d’onde.

Cibles potentielles au sein des Indés Radios
Leur président commun, Jean-Eric Valli (photo), fait de l’indépendance et du numérique l’alpha et l’omega de sa conquête radiophonique au niveau national. Le groupement Les Indés Radios, créé il y a 25 ans et fort de ses 129 radios indépendantes à ce jour, affiche la première audience radio en France – près de 8,4 millions d’auditeurs chaque jour – avec 15 % de part de marché cumulé cet été (selon Médiamétrie, voir p.11), loin devant RTL (10,6 %), France Inter (10,6 % également), NRJ (9,3 %) ou même bien plus du double qu’Europe 1 (5,5 %). Membre des Indés Radios et né avec les radios libres il y a 37 ans, le groupe 1981 avec ses sept radios locales et régionales – Latina, Swigg, Voltage, Forum, Vibration, Blackbox et Wit – contribue à cette dynamique. Par exemple, Latina est la première radio locale d’Ile-de-France avec 3,5% de part de marché, devant Fip (2,4 %). Quant à Voltage et Swigg, toujours en Ile-de-France, elles atteignent respectivement 2,2 % et 1,6 % de parts d’audience locale. Jean-Eric Valli, qui a présenté les grilles de rentrée de son groupe le 18 septembre, affiche des ambitions plus que jamais nationales. Cela passe par le numérique et de la croissance externe.
« J’aimerais (…) reprendre d’autres radios, qui seraient sur le marché. Nous sommes
à l’écoute », a-t-il confié à La Lettre Pro. Cofondateur avec Eric Hauville (1) du GIE Les Indés Radios (2) qu’il préside depuis 1992 (3), Jean- Eric Valli dispose d’un vivier sans pareil de radios locales et régionales sur l’Hexagone. Lui-même, depuis ses débuts comme animateur radio à Vibration qu’il fonda à Orléans en 1982, a vu sa carrière radiophonique évoluer au fil des rachats de stations. Le déploiement de Vibration se fera à coup d’acquisitions successives : Radio Rêve, Radio Stéréo Centre, Radio Montargis Vallée du Loing, Radio Média France, Ado FM (devenue Swigg fin juin 2017), Forum, Blackbox, Voltage, Sud Radio, Wit FM, Latina. En 1988, Jean-Eric Valli cofonde la holding Start qu’il préside pour chapeauter des radios indépendantes. Il est alors aussi secrétaire général du Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti), dont il est aujourd’hui l’un des quatre membres de son conseil d’orientation et de suivi. En janvier 2011, la holding Start change de nom et devient Sud Radio Groupe jusqu’en décembre 2013, après que la station Sud Radio ait été vendue il y a tout juste cinq ans pour 7millions d’euros à Fiducial Médias – filiale du groupe d’expertise-comptable Fiducial appartenant au nouveau milliardaire Christian Latouche (4). Le groupe Sud Radio, qui avait commencé à afficher des ambitions nationales, s’est alors rebaptisé Groupe 1981 en décembre 2013 – en référence à l’année 1981
qui a été marquée par l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand avec sa promesse
de « libéralisation des médias » et de la légalisation des radios libres.
Jean-Eric Valli n’entend pas s’arrêter en si bon chemin dans sa conquête radiophonique à l’échelon national, avec l’aide d’Alex Vagner, directeur général délégué aux projets de croissance externe et de développement commercial du groupe. Parallèlement à de prochaines acquisitions, il entend s’appuyer sur le numérique pour y parvenir. Le groupe 1981 croit en la RNT (5), contrairement aux grands groupes privés qui la boudent. D’autant que le seuil décisif des 20 % de couverture de la population française – partir duquel les fabricants de récepteurs ont l’obligation d’intégrer – devrait être atteint à la fin de l’année (6). « Nous répondons à tous les appels à candidature en DAB+ sur les zones où nous émettons déjà en FM. Pour Latina et Swigg, on dépose des demandes sur les toutes les zones ouvertes à l’échelle national, notamment les principales agglomérations et les axes routiers », a indiqué Jean-Eric Valli.

7e groupe de radios numériques, selon l’ACPM
Parallèlement au DAB+ en Ile-de-France, à Lille, Marseille, Nice et prochainement à Lyon, Strasbourg, Bordeaux et Mâcon (Vibration), le groupe 1981 se développe sur Internet avec, à ce jour selon l’ACPM (7), 69 « radios digitales » (flux hertzien transcodé d’une radio FM et flux audio en ligne d’une webradio) pour un total de 3,1 millions d’écoutes actives rien qu’en août. Ce qui en fait le 7e groupe de radios en termes d’audience numérique, que Arnaud Vigor – ex-La Dépêche Entertainment nommé en février directeur général délégué à la régie publicitaire – a en charge de monétiser. @

Charles de Laubier