Alexa d’Amazon, Assistant de Google, Siri d’Apple, … La France commence à donner de la voix

Amazon relance la bataille des assistants vocaux en France avec, depuis le
5 juin, la disponibilité de son assistant vocal Alexa pour tout type d’appareils compatibles (dont sa gamme Echo). Google l’avait devancé mi-2017 avec Assistant sur Home. Apple s’est aussi lancé le
18 juin avec Siri sur HomePod.

Des dizaines de milliers de « skills », comprenez des
« compétences » ou des « talents ». C’est ce que cumule l’assistant vocal Alexa d’Amazon depuis son lancement
en 2014, notamment avec ses enceintes connectées Echo – mais pas seulement. Pour qu’un service ou un contenu soit accessible par cette nouvelle génération de « moteur de recherche » sur Internet, qui répond oralement à la voix, il faut le rendre compatible « Alexa » dans l’écosystème Amazon, « Assistant » dans celui de Google, ou encore « Siri » dans l’univers Apple.

Développeurs et médias sollicités
Les kits de développement « vocal » de ces géants du Net sont disponibles gratuitement. C’est la course aux « partenariats ». Depuis quelques jours, l’on assiste
à une déferlante d’annonces en tout genre de fournisseurs de services ou de contenus et de fabricants d’appareils désormais « compatibles Alexa ». Depuis le 5 juin en France, les développeurs peuvent en effet obtenir en libre-service l’Alexa Skills Kit (ASK) pour créer de nouvelles applications à commande vocale (les fameux skills)
et l’Alexa Voice Service (AVS) pour intégrer le « cerveau » d’Amazon – dopé à l’intelligence artificielle – dans de nouveaux appareils connectés. « Grâce
à l’ASK, les créateurs, développeurs et marques peuvent imaginer des expériences attractives et toucher plusieurs millions de clients aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Inde, au Japon, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et, désormais, en France », indique Fabrice Rousseau (photo), directeur chargé des « skills Alexa » en Europe. Développeurs et fabricants sont invités à rencontrer l’équipe Alexa d’Amazon lors d’ateliers mensuels ou durant les « Alexa Dev Days », lesquels se dérouleront en juillet à Paris et à Lille ou en ligne via des webinars mensuels ou hebdomadaires (1). Amazon s’offre en outre sans frais une large couverture médiatique en laissant ses partenaires faire connaître leurs « skills » auprès du grand public. En annonçant le 5 juin la disponibilité en France d’Alexa, le géant du e-commerce a égrainé les noms de quelques-unes des marques associées sur l’Hexagone. Ainsi, côtés services ou contenus : Marmiton du groupe Aufeminin (tout juste racheté par TF1) va apporter à Alexa sa base de données de plus de 60.000 recettes ; Radio France a développé une « skill » flash info de Franceinfo pour demander à Alexa quelles sont les actualités ; le service de réservation au restaurant LaFourchette permet aux clients de réserver une table ; l’éditeur de médias jeunesse Unique Heritage Media permet aux parents de faire écouter une courte biographie de figures historiques (« Alexa, ouvre Quelle Histoire ») ; un éditeur français de jeux (web et mobile), Gerwin Software, permet de jouer à un quiz musical en disant « Alexa, ouvre Wazasound » ; Philips allume et éteint les lumières ou crée des ambiances d’éclairage (Hue). D’autres fournisseurs de services ou de contenus ont aussi annoncé
à leur tour leur compatibilité « Alexa » tels que Larousse et Audiolib (Hachette) avec ses « skills littéraires » (2). Le quotidien sportif L’Equipe du groupe Amaury a lancé son « flash briefing ». Pour sa part, Qobuz, le service de musique en ligne de haute qualité sonore de la société française Xandrie, met l’actualité musicale experte du jour à portée de voix. Chaque jour apporte son lot de partenaires (3).
Les fabricants ont aussi intégré Alexa dans divers appareils dotés de la commande vocale. C’est le cas notamment de Sonos dont l’enceinte intelligente permet de contrôler le système audio et d’accéder aux fonctionnalités pour Amazon Prime Music, Deezer, Spotify ou TuneIn. L’éditeur français Netgem, lui, commercialise une solution de maison connectée audio et vidéo Soundbox 4K équipée d’Alexa. Le fabricant français Archos intègre la commande vocale dans ses assistants personnels Hello. De son côté, le grand magasin spécialisé multimédia Boulanger met Alexa dans les haut-parleurs à sa propre marque « Essentiel B ». Harman Kardon va également le proposer dans ses hautparleurs connectés. Pour Ultimate Ears, ce sont des hautparleurs portables sans fil. Une filiale d’EDF spécialisée dans la domotique et la gestion de l’énergie, Sowee, permet de piloter le chauffage par commande vocale.

Enceintes et appareils voice-compatibles
Les assistants vocaux vont bouleverser l’accès aux contenus informationnels et culturels (4). Si les enceintes connectées et haut-parleurs intelligents et multifonctions tels que Echo d’Amazon, Home de Google ou encore HomePod d’Apple – disponible en France depuis le 18 juin – ont permis aux assistants vocaux virtuels de se faire connaître, les appareils voice-compatibles se multiplient. Djingo d’Orange et de Deustche Telekom va arriver à l’automne prochain. @

Charles de Laubier