Pourquoi Mark Zuckerberg aurait dû démissionner

En fait. Le 8 mai, Facebook a confirmé avoir procédé au plus vaste remaniement de son top-management depuis ses 14 ans d’existence – information révélée
par Recode.net. Mais son fondateur Mark Zuckerberg reste en place malgré le scandale historique de la fuite des données de millions d’utilisateurs.

En clair. Le fondateur de Facebook, groupe aujourd’hui constitué de Facebook, WhatsApp, Instagram ou encore Messenger, reste intouchable et tout-puissant. Le jeune dirigeant, qui aura 34 ans le 14 mai prochain, n’a pas à s’inquiéter pour son poste de PDG malgré le scandale planétaire de l’affaire historique « Cambridge Analytica », du nom de la société britannique qui a fait main basse sur les données de près de 100 millions d’utilisateurs du premier réseau social mondial. Alors qu’il est directement mis en cause et jugé responsable en tant que dirigeant, Mark Zuckerberg n’a pas voulu démission ni endosser la responsabilité de cette faillite dans la protection des données d’une grande partie des 2,2 milliards d’utilisateurs.
Plus jeune multimilliardaire de la planète – avec un patrimoine personnel de 70,7 milliards de dollars en 2018, selon Forbes –, le patron hyermédiatique a en outre été accusé de légèreté. En avril, des investisseurs américains tels que Open Mic ou le fonds de retraite de la ville de New York lui ont demandé de démissionner. D’autres voix se sont prononcées pour qu’il parte. D’autant que l’action Facebook a chuté de 15 % – soit quelque 100 milliards de volatilisés ! – depuis le début de cette affaire, laquelle laissera des traces et aura des suites. Cette déroute intervient après que le réseau social ait été accusé d’avoir été manipulé par la Russie pour l’élection de Trump et d’être un média social de fake news. Mais celui qui est aussi l’actionnaire de référence du groupe (1), entré en Bourse il y aura six ans le 18 mai prochain, et président du conseil d’administration (lequel n’a pas jugé bon de le destituer), a clairement dit dès
le début du scandale – notamment dans une interview au mensuel culturel américain The Atlantic (2) – qu’il n’avait pas l’intention remettre sa démission.
Pas plus que son bras droit, la DG du réseau social Sheryl Sandberg qui reste en place dans cette nouvelle organisation, n’a envisagé de partir de son propre chef : « Je suis à la disposition de Mark et de notre conseil d’administration », avait-t-elle pourtant dit le 6 avril dernier. « Zuck », lui, s’en tire à bon compte, du moins pour l’instant, après s’être contenté de présenter ses excuses devant le Congrès des Etats-Unis. Cela sera-t-il suffisant devant la Commission européenne, plus sourcilleuse sur la protection des données personnelles ? @