Les chaînes payantes veulent faire du replay leur SVOD

En fait. Le 27 octobre, Gérald-Brice Viret, directeur délégué des chaînes de télévision France et international de Lagardère Active et président de l’AcceS (Association des chaînes conventionnées éditrices de services) était l’invité
du Club audiovisuel de Paris. Et le 21 octobre du colloque NPA-Le Figaro.

En clair. « Nous souhaitons pour les chaînes de télévision désireuses de développer des services payants de catch up TV – l’équivalent d’un service de SVOD dans le prolongement de leurs programmes diffusés à l’antenne – qu’elles aient la détention des droits au-delà des sept jours, sur six mois ou un an par exemple », a expliqué Gérald-Brice Viret, président de l’AcceS, à Edition Multimédi@, en marge du dîner-débat du CAVP (1) le 27 octobre.

Mais cette extension des droits pour la télévision de rattrapage payante n’est en revanche pas revendiquée par les chaînes gratuites qui tiennent à maintenir à sept jours leur replay gratuit – désormais inclus dans la certification de leur audience par Médiamétrie (voir p. 10) – et financé par la publicité vidéo (2), afin de ne pas dévaloriser leur offre linéaire. « Les sept jours – temps nécessaire pour rattraper le téléspectateur sur une série hebdomadaire, afin qu’il revienne ensuite à la télévision – ne doivent pas être dépassés pour les chaînes gratuites, contrairement aux chaînes payantes où la “bibliothèque de programmes” doit être beaucoup plus large », a-t-il précisé, alors que les accords avec les producteurs audiovisuels et cinématographique vont être renégociés sur les droits multisupports et contre rémunération au-delà des sept jours.
« Il faut ouvrir le carcan des sept jours », a aussi lancé Gérald- Brice Viret le 21 octobre au colloque NPA-Le Figaro. Ainsi, chez Lagardère Active où il est directeur délégué des chaînes de télévision France et international, la chaîne gratuite Gulli doit s’en tenir à sept jours mais la chaîne payante Mezzo doit aller audelà par exemple. « C’est ce pourquoi je me bats, au sein de l’AcceS [regroupant aujourd’hui 33 chaînes établies en France et diffusées par câble, satellite, ADSL, TNT ou autre, ndlr] pour avoir davantage de droits pour les chaînes payantes afin qu’elles soient très “servicielles” auprès du public ». Pour Gérald-Brice Viret, être « propriétaire ou locataire des droits le plus longtemps possible, multi-supports et en VOD/SVOD » va permettre aux chaînes thématiques de se différencier des chaînes gratuites mais aussi de ce qu’il appelle avec ironie « les vidéoclubs » – à savoir les services de SVOD de type Netflix, CanalPlay ou encore Videofutur. « Nous avons toujours un CSA [Conseil supérieur de l’audiovisuel] qui nous a accompagné dans ces démarches », a-t-il souligné, confiant. @