Le mobile génère autant de revenus que le fixe en 2014

En fait. Le 28 mai, l’Arcep a publié les chiffres des services télécoms en France sur 2014. Les revenus des opérateurs a moins reculé que l’an dernier (- 3,4 % à 36,8 milliards d’euros, contre – 7,3 % en 2013), en raison du ralentissement de la baisse des prix. Les données mobile explosent, mais pas leurs revenus.

En clair. C’est le paradoxe du mobile : la consommation explose, avec un doublement du trafic de données sur les réseaux mobile, mais le chiffre d’affaires des services mobile baisse depuis des années. Au point que les revenus des services mobile est
en passe de se retrouver en dessous de celui des services fixe (1) : ce qui, selon les estimations de EM@, devrait se vérifier pour la première fois au cours du premier trimestre 2015 (chiffres attendus d’ici cet été). Pour l’heure, sur l’année 2014, les services mobile se retrouvent – et c’est sans précédent – au même niveau que les services fixe : autour de 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires chacun. Alors qu’en 2010, le mobile devançait encore le fixe de plus de 3milliards d’euros ! Les revenus
des services mobile ont continué à s’éroder depuis, y compris durant l’année 2014,
de – 7 % (à 14,008 milliards d’euros précisément), tandis que les revenus des services fixe limitaient leur baisse, – 1,4 % (à 14,807 milliards d’euros). Ainsi, mobile et fixe se retrouvent donc dans un mouchoir de poche. Historique.

La bataille tarifaire déclenchée par le lancement de Free Mobile en février 2012 n’explique pas tout, même si l’année 2013 accuse à elle seule une chute de -14 %
des revenus mobile. La multiplication des offres dites d’« abondance », avec des forfaits mobile intégrant des appels téléphoniques illimités, des SMS et MMS illimités, ou encore plus de mégaoctets sur l’Internet mobile, fait que les mobinautes en ont
plus pour leur argent. A cela s’ajoutent le repli du revenu des cartes prépayées
(- 14,3 % en 2014) et de celui des forfaits (-6,2 %) qui représentent 91 % des revenus des opérateurs mobile.
Mais le grand paradoxe de cette « dévalorisation » des services mobile (au point de
se retrouver au même niveau que les services fixe) est que dans le même temps la consommation sur mobile explose : + 6,9% de volume de communications en plus sur un an pour les forfaits et + 8,1% pour les cartes prépayées ; +2,6 % de messages interpersonnels SMS et MMS, pour un total dépassant pour la première fois les 200 milliards de ces messages envoyés durant 2014. Quant à l’Internet mobile, il explose les compteurs sur l’an dernier – non pas en termes de revenus mais en consommation de données : plus de 300.000 téraoctets transmis, soit le double en un an. @