Brainstorming avant le projet de loi sur le numérique

En fait. Le 16 juin, se sont tenues les 1ères Assises de la Confiance numérique, parrainées par Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique, en vue de « garantir la protection des données personnelles et l’identité des internautes ». Le 13 juin,
le CNNum a remis son rapport « Neutralité des plateformes ».

En clair. La préparation du projet de loi sur le numérique entre dans sa phase active. Près de trois mois après avoir été nommée secrétaire d’Etat en charge du Numérique, Axelle Lemaire entre dans le vif du sujet.
C’est elle qui va élaborer le futur texte de loi sur les droits et les libertés numériques.
Le « habeas corpus numérique », qu’avait appelé de ses vœux le président de la République, devra y trouver sa place. « J’instituerai un habeas corpus numérique qui garantira les droits et les libertés de chacun face à l’entrée dans nos vies des nouvelles technologies », avait en effet promis le candidat François Hollande lors de son discours sur la justice le 6 février 2012.
Le décret du 29 avril dernier, précisant les attributions d’Axelle Lemaire, a élargi son champ d’action par rapport à celui de sa prédécesseur Fleur Pellerin. Elle ne s’occupe pas seulement d’« économie numérique » mais plus généralement de « numérique »,
et, selon le décret, elle traite notamment « les questions relatives à la promotion et à la diffusion du numérique, aux contenus numériques, à la politique de données numériques et d’inclusion numérique ainsi que celles relatives aux droits et libertés fondamentaux dans le monde numérique et à la sécurité des échanges, des réseaux et des systèmes d’information ».

Dix ans après la loi « Confiance dans l’économie numérique », promulguée le 21 juin 2004, trouver un compromis entre liberté et sécurité sur Internet reste d’actualité. Le Conseil national du numérique (CNNum), qui vient de remettre son rapport sur « la neutralité des plateformes », va lancer dans les prochains jours une concertation publique qui portera justement sur la question des données des internautes et mobinautes. Ses résultats contribueront à la préparation du projet de loi sur le numérique et de la stratégie numérique française en Europe.
Le rapport du CNNum, qui ouvre la voie à des atteintes « légitimes » à la neutralité du Net (1), fera aussi l’objet d’une consultation pour « pour identifier et définir ce que pourraient être les indicateurs objectifs de neutralité des plateformes ». De son côté, l’Assemblée nationale a installé le 11 juin sa « commission sur le droit et les libertés à l’âge du numérique » à laquelle prennent part notamment les avocats Christiane Féral-Schuhl
et Winston Maxwell, ainsi que le journaliste Edwy Plenel. @