Adapter le cinéma à Internet : le CNC se met en quatre

En fait. Le 6 mars, le CNC se met véritablement en quatre pour ouvrir les négociations professionnelles suite aux Assises du cinéma et au rapport Bonnell : trois groupes de travail pilotés (financement des films, transparence/partage, distribution/diffusion) et une négociation sur la chronologie des médias.

Frédérique BredinEn clair. Frédérique Bredin (photo), qui préside le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) depuis un peu plus de huit mois maintenant, entame sans doute la période la plus difficile de son mandat avec des discussions inter-professionnelles, qui devraient aboutir à des accords entre le prochain Festival de Cannes de mai et l’été prochain.
Il s’agit ni plus ni moins que d’adapter rapidement le cinéma
à Internet, à la lumière des 50 propositions du rapport Bonnell sur « le financement de la production et de la distribution cinématographiques à l’heure du numérique » (1) et à l’aune des Deuxièmes Assises du cinéma organisées par le CNC en janvier. Sans oublier de s’inspirer du rapport « Acte II
de l’exception culturelle » de Pierre Lescure, lequel sera président du Festival de Cannes…

Trois groupes de travail et une négociation cruciale
Les trois groupes de travail pilotés par Olivier Wotling, directeur du cinéma au sein de
cet établissement public dédié au Septième Art, se sont réunis pour la première fois le
6 mars : le premier porte sur le financement des films (aides, fonds de soutien, avances sur recettes, crédit d’impôt, préfinancement, Sofica, crowdfunding, …) ; le second traite
de la transparence et du partage (remontées des recettes, exploitants, coût des films, rémunérations, …) ; le troisième est consacré à la distribution et la diffusion (aides à la distribution, à la vidéo, à la VOD, à l’exploitation, à l’export, chronologie des médias, …).
Faisant partie des thèmes discutés dans ce troisième groupe de travail, la chronologie des médias fait aussi l’objet d’une négociation inter-professionnelle spécifique sous la houlette d’Audray Azoulay, la directrice générale déléguée du CNC.

L’objectif de l’ensemble de ces délicates et difficiles négociations est de parvenir
« rapidement » à des accords professionnels, c’est-à-dire « d’ici l’été ». Le compte-à-rebours a commencé. La réforme de la chronologie des médias, dont la « commission
des dérogations » chère à Pierre Lescure (2) devrait se mettre en place prochainement, vise à rapprocher de la salle la VOD à l’acte (de 4 mois à 3 mois, voire moins) et la VOD par abonnement (de 36 mois à 18 mois). Il y a urgence pour les plateformes de VOD (Videofutur, FilmoTV CanalPlay, Club Vidéo (SFR), MyTF1VOD, TV d’Orange, …) car le marché français de la VOD accuse pour la première fois un recul du chiffre d’affaires en 2013 de 2,8 % à 245 millions d’euros. @

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