Cinéma français et Orange : « Je t’aime, moi non plus »

En fait. Le 30 octobre, le Bloc (Bureau de liaison des organisations du cinéma)
et l’UPF (Union des producteurs de films) ont écrit au PDG d’Orange, Stéphane Richard, pour lui demander de le rencontrer afin d’évoquer l’accord de 2009 sur
les obligations d’OCS et les investissements d’Orange Studio.

En clair. Pour le cinéma français, il y a urgence à renégocier avec Orange avant
que n’arrive à échéance le 31 décembre prochain l’accord quinquennal signé le 10 novembre 2009 avec le Bloc, le Blic (1) et l’ARP (2). Ces prochaines discussions donneront un avant-goût de celles qui se dérouleront l’an prochain avec le premier pourvoyeur de fonds du Septième Art français, Canal+, dont l’accord arrive à échéance le 31 décembre 2014, soit un an après celui d’OCS.
Les deux sociétés sont en outre liées dans le cinéma et au capital, Canal + détenant 33,33 % d’OCS au côté des 66,66% d’Orange. « Or, avant même que des discussions commencent pour renouveler cet accord, OCS nous demande de baisser ses obligations d’investissement par abonné et par mois (3), à un moment où le nombre de ses abonnés augmente et où le bouquet a annoncé à grand renfort de communication un important accord avec la plus grande chaîne américaine de séries télévisées (HBO). Cette demande a été officialisée auprès du CSA avant même nos discussions », s’insurgent les deux organisations du cinéma français Bloc et UPF dans leur courrier adressé à Stéphane Richard, PDG d’Orange.

Le Bloc, le Blic et l’ARP espéraient renégocier à la hausse le prochain accord avec
OCS, tablant sur le fait que le bouquet de 5 chaînes thématiques a dépassé 1,8 million d’abonnés grâce à l’élargissement de sa diffusion au-delà d’Orange avec CanalSat, SFR et Numericable – et bientôt Free et Bouygues Telecom en cours de négociation. Malgré une diffusion accrue, Orange a quand même perdu les droits des films de Warner. Autre effet de levier possible : la fin des « demi-abonnés » mobile pour le calcul du minimum garanti (Lire EM@56, p. 7.), le cinéma français espérant que le mobile rapportera autant que le fixe.
Quant à Orange Studio (ex-Studio 37), la filiale de coproduction de films de l’opérateur télécoms, elle a fait parler d’elle aux 23e Rencontres cinématographiques de Dijon de fin octobre dernier : « Orange Studio annonce le gel de ses investissements dans le cinéma, ce qui est un signal négatif supplémentaire de la part d’Orange », s’inquiètent le Bloc et l’UPF auprès de Stéphane Richard. Selon Le Film Français, le budget 2014 de d’Orange Studio serait le même que cette année : soit 20 millions d’euros. Mais à partir de 2015, Orange s’interroge. A défaut d’accord, le CSA pourrait être appelé à régler le différend. @