La 2e bulle Internet éclatera-t-elle en février 2014 ?

En fait. Du 10 au 12 décembre derniers s’est tenue la 10e édition parisienne de
la conférence LeWeb (ex- Les coulisses des blogs), créée par Loïc et Géraldine
Le Meur et rachetée il y a un an par le groupe anglo-néerlandais Reed Midem.
Les start-up du Net y ont été portées au pinacle : avant l’éclatement de la bulle ?

Loïc Le MeurEn clair. LeWeb avait pour thème le mois dernier : « The Next
10 Years », mais pas « The Next Krach »… Pourtant, l’inquiétude grandit : celle de voir éclater cette seconde bulle Internet (après celle de 1999). Dans une interview passée quasi inaperçue sur France Info, dimanche 8 décembre, Loïc Le Meur (photo) s’en est inquiété : « Oui, c’est possible [que l’on soit dans une bulle Internet]. Quand vous voyez les ratios pouvant aller jusqu’à 1.000 fois le profit, c’est énorme, c’est ridicule. Pour Google, c’est raisonnable. Mais pour des Linkedin, des Twitter ou des Facebook, c’est complètement déraisonnable », reconnaît-il.
Mais le gourou français de la Silicon Valley tente d’expliquer cette folie inexplicable : « Parce que c’est la plus grande source de création et d’innovation, d’emplois, de richesses. C’est la plus importante modification d’audience : les gens passent leur
temps sur Facebook ».

Twitter, Facebook, Google, … : survalorisés en Bourse
Mais l’organisateur de LeWeb admet que rien n’est acquis : « Même ces leaders-là peuvent être remis en cause en quelques mois par des Snapchat (1), cette start-up que Zuckerberg a proposé de racheter 3 milliards de dollars. Mais ses cofondateurs ont dit ‘’Non, merci’’. C’est incroyable ce qui se passe en ce moment ! », s’étonne Loïc Le Meur.
Et d’ajouter : « Ces entreprises sont surévaluées mais la différence par rapport à 1999, c’est qu’il y a de vrais revenus en très forte croissance ». Un autre gourou, de la finance cette fois, Tom DeMark, prévoit un krach boursier digne de celui de 1929 à partir de… février 2014.

En attendant, Twitter a plus que doublé son action, à 52 dollars, depuis son entrée en Bourse il y a seulement un mois), ce qui la valorise… 28 milliards de dollars ! Alors que
le site de microblogs devrait tout juste franchir cette année les 500 millions de dollars de chiffre d’affaires… pour une perte nette doublée sur un an à 140 millions de dollars (2). Pourtant, sa valorisation boursière sur les résultats des neuf premiers mois de l’année atteint 66 fois ses revenus et 210 fois ses pertes ! C’est un record bien plus spéculatif que pour Facebook, lequel est valorisé sur la même période 123 milliards de dollars – soit 23 fois ses revenus et 125 fois son bénéfice net. L’action « FB » va même entrer le 20 décembre dans l’indice boursier S&P 500… A côté, Google semble sous-valorisé à 362 milliards mais plus raisonnable : 8 fois ses revenus et 38 fois son bénéfice net. @