Lagardère Publishing devient leader de l’e-book

En fait. Le 3 mai, le groupe Lagardère a présenté ses résultats du premier trimestre et maintient ses objectifs pour l’année 2011. La branche « Publishing », qui génère plus de 20 % du chiffre d’affaires est en recul de 10 %. Mais le livre numérique progresse, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

En clair. La croissance des ventes de livres numériques, constatée par Lagardère, permet à son activité « Editions » de compenser le recul de ses revenus (1) et de sa profitabilité sur le premier trimestre. « Le dynamisme des ventes de livres numériques
est notable : + 88 % par rapport au 1er trimestre 2010, représentant de l’ordre de 22 %
du chiffre d’affaires aux États-Unis et 5 % au Royaume-Uni. Ce phénomène est la conséquence du niveau très élevé des ventes de liseuses numériques en fin d’année », explique le groupe. Lagardère Publishing, premier éditeur français (Hachette Livre, Larousse, Hatier, …), est sa branche la plus rentable, malgré un ralentissement.
« Le recul du résultat opérationnel chez Lagardère Publishing [est] atténué par la meilleur profitabilité des livres numériques », indique-t-on. Preuve que le marché mondial de l’e-book prend de l’ampleur, l’année 2011 s’annonce bien : « Le livre numérique continuera à progresser aux États-Unis, bien qu’à un rythme moins soutenu qu’au premier trimestre, pour atteindre 15 % à 20 % du chiffre d’affaires. Il pourrait atteindre 5 % à 10 % au Royaume-Uni en 2011 ». Mais à part les marchés outre-Atlantique et outre-Manche, rien n’est précisé sur le livre numérique dans le reste
de l’Europe – dont le marché français.

Et pour cause, le livre numérique y est encore embryonnaire. « Le marché du livre numérique a représenté [en France] 1,5 % du marché du livre en 2010, mais il concerne essentiellement le marché du livre professionnel. Le livre numérique grand public, lui, ne dépasse pas 0,5 % du marché total », a indiqué Christine de Mazières (2), déléguée générale du SNE (3), à EM@. En attendant le décollage, le groupe français pose des jalons. Mais le protocole d’accord passé en novembre 2010 par Hachette Livre avec Google en France, afin de mettre en ligne 50.000 ouvrages épuisés, n’a pas encore porté ses fruits et ne semble pas inspirer Gallimard, Flammarion et Albin Michel qui ont assigné le 6 mai Google pour contrefaçon. Tandis que l’accord avec Apple pour être présent sur l’iBookStore – contre une rétribution de 70 % – doit encore faire ses preuves. Plus généralement, le marché européen du livre numérique est encore pénalisé par les disparités de TVA pratiquées sur l’e-book (5,5 % prévu en France à partir du 1er janvier 2012). Quant à l’enquête de la Commission européenne sur une éventuelle entente illicite en France sur les prix uniques des livres numériques entre Hachette, Albin Michel, Flammarion et Gallimard (4), elle ne favorise pas un climat de confiance. @