La gestion des flux vidéo devient un enjeu mondial

En fait. Le 28 avril, la société française Anevia a déposé un document de base auprès de l’AMF en vue de son introduction à la Bourse de Paris. Après le succès
il y a dix ans de son lecteur multimédia VLC, elle y explique pourquoi elle s’est spécialisée dans les logiciels de diffusion de flux de vidéo.

En clair. Un peu plus de dix ans après sa création, la société française Anevia – fondée il y a onze ans par les fondateurs de VLC (1), dont les actuels dirigeants Tristan Leteurtre et Damien Lucas – veut se donner une visibilité boursière pour accélérer son développement international sur le marché mondial en pleine expansion de la diffusion de vidéo et de la télé en ligne, du Content Delivery Network (CDN) et de l’Over- The-Top (OTT). Fort du succès mondial du lecteur multimédia libre et gratuit VLC Media Player, lequel a dépassé 1 milliard de téléchargements depuis sa mise à disposition en 2001, Anevia explique dans son document de base que « son offre de logiciel serveur ViaMotion pour CDN rend les opérateurs télécoms, ainsi que les diffuseurs et fournisseurs de contenus média, capables de diffuser leurs flux vidéo vers tous les appareils connectés à Internet (téléviseurs, ordinateurs, smartphones, tablettes, …) ».

La société basée en région parisienne s’attend à ce que les opérateurs télécoms devront investir encore plus dans ces solutions logicielles de gestion de flux vidéo pour faire face à « un enjeu immense de volumes à traiter et de complexité de ces volumes en raison de la multiplicité des formats et standards à appréhender ». Ainsi, détaille la société bientôt cotée, avec l’arrivée de la technologie OTT – permettant de diffuser des services TV et vidéo sur Internet de façon totalement indépendante du fournisseur d’accès à Internet (FAI), et ce sur tout appareil connecté –, les opérateurs télécoms et diffuseurs sont en effet confrontés à une véritable explosion de la consommation de flux vidéo en multi-écrans (2). « Dans les trois ans à venir, ces opérateurs et diffuseurs devront investir fortement dans leur infrastructure CDN (…), afin de les rendre capables d’absorber cette charge et de proposer de nouveaux services à leurs clients », prévoit Anevia qui a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 7,3 millions d’euros pour un résultat net de 0,42 million (avec une cinquantaine de salariés).

En dix ans, elle a vu l’apparition de l’IPTV sur les box ADSL de Free et d’Orange, suivie du développement de la vidéo à la demande (VOD), puis de la télévision de rattrapage (Catch up TV). « Ces offres sont cependant limitées au réseau privé de l’opérateur télécoms », souligne Anevia pour expliquer le potentiel de croissance de la vidéo OTT. @