Timeline

14 novembre
• DirecTV
lance aux Etats-Unis le premier service de VOD en 4K.

13 novembre
• Hachette
et Amazon annoncent un accord sur les livres numériques.
• Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au Numérique, sur la radio BFM : « Si on arrive à attirer des investisseurs intéressés par ce qu’est Dailymotion, avec un potentiel de rayonnement de la culture francophone à l’étranger, allons-y ».
• L’Hadopi publie une « étude qualitative sur les perceptions des décisions de justice (de type fermeture et blocage) par les consommateurs ayant des pratiques illicites » : http://lc.cx/Hadopi-Justice
• Twitter est classé en catégorie « spéculative » par Standard & Poor’s.
• Twitter pourrait être attaqué par LFP pour ses vidéos de matches de foot.
• Warner Music signe avec le géant chinois du Net Tencent.
• Sony lance la version bêta de PlayStation Vue, service de Cloud TV prévu pour début 2015.
• Viacom (Paramount, MTV, …), publie des résultats 2013/2014 (clos fin septembre) stables : CA de 13,78 Mds de $ pour un bénéfice net de 2,4 Mds de $.
• FFTélécoms signe un accord avec les chaînes locales qui seront sur le canal 30 des box d’Orange, SFR et Bouygues Telecom.

12 novembre
• L’ARP
sort en « quasi-simultanée » salles-VOD le film « Master of the Universe » (projet Spide, lire EM@111, p. 7).
• Live Nation et Vice Media créent une joint-venture pour lancer en 2015 une plateforme de musique en ligne.
• YouTube (Google) lance « YouTube Music Key », streaming musical par abonnement, incluant 30 millions de titres de Google Play Music.
• Merlin, agence de gestion des droits de 20.000 labels musicaux, signe pour YouTube Music Key.
• Fleur Pellerin présente en conseil des ministres une ordonnance sur « le contrat d’édition dans le secteur du livre à l’ère du numérique », entrant en vigueur au 01-12-14.
• DreamWorks Animation est convoité par Hasbro, affirme le NYT.
• Yahoo voit la stratégie de sa DG Marissa Mayer contestée par « au moins deux de ses principaux actionnaires » (selon Reuters), qui demandent un rapprochement des deux groupes.
• SES va gérer la nouvelle offre TV en OTT Sky Online (12 chaînes et VOD).
• AT&T suspend son déploiement de fibre optique, suite à la demande de Barack Obama pour une « stricte » neutralité du Net.
• Moody’s : perspective négative sur les opérateurs télécoms européens.
• Médiamétrie : le nombre de Français inscrits sur les réseaux sociaux s’est stabilisé à 32 millions en 2014.
• French Tech : le label est décerné à 9 métropoles (Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Montpellier, Rennes et Toulouse).

11 novembre
• Orange
cherche de nouveau un partenaire capitalistique pour sa filiale Dailymotion, selon Le Monde.
• Daniel Ek, DG de Spotify : « Le piratage ne donne pas un centime aux artistes : rien, que dalle, zéro. Spotify a versé plus de 2 Mds de $ [depuis 2008] aux maisons de disques, éditeurs et sociétés de gestion pour être distribués aux auteurs, compositeurs et interprètes » (voir au 3 nov).
• Microsoft dévoile son premier smartphone Lumia sans le nom Nokia.
• Yahoo acquiert BrightRoll (plateforme de pub vidéo).
• SoundHound lance une nouvelle version de son appli de reconnaissance musicale, avec un partenaire en plus : Beats Music (Apple).

10 novembre
• Barack Obama
prend position en faveur de la « stricte » neutralité du Net dans un
« President’s Statement » (lire p. 4) : http://lc.cx/Reso
• Mediamétrie intègre le replay en audience TV mensuel.

7 novembre
• Philippe Lemoine
remet son rapport « La transformation numérique de l’économie française » : https://stample.co/ transnum
• TDF entre en négociation exclusive pour être vendu à quatre fonds (Brookfield, APG, PSP et Arcus) pour 3,6 Mds d’€(dont 1,4 Md de dette).
• L’Arcep donne son avis à l’Autorité de la concurrence sur la mutualisation mobile SFR-Bouygues Telecom : pas anti-concurrentielle (contrairement à ce que dit Orange).

6 novembre
• Disney
, résultats 2013/2914 (clos fin septembre) : CA de 48,8 Mds de $ (+ 8 %) pour un bénéfice net de 7,5 Mds de $ (+ 22%) : « 2014 a été la plus grosse année dans l’histoire du groupe ».
• Le CNC réunit les professionnels du cinéma sur la chronologie des médias : toujours aucun accord…
• CREM-CNRS publie une étude sur les effets Hadopi sur le piratage de musiques (dissuasifs) et de films (non dissuasif) : http://lc.cx/Culture
• Paris Match (Lagardère) passe un accord éditorial avec La Presse+, l’édition numérique du premier quotidien québécois.

5 novembre
• Axel Springer
, membre de la coalition de médias allemands VG Media qui veulent une rémunération sur Google News pour leurs « attaques » (snippets) et « médaillons » (thumbnails), jette l’éponge.
• IAB Europe lance une librairie en ligne d’études « multi-terminaux et monde
connecté » : http://lc.cx/MDCWLR

4 novembre
• Bouygues Telecom
retarde le lancement de sa box Android («Miami »).
• Medicis TV(Museec) diffuse sur Internet des concerts du Carnegie Hall.

3 novembre
• Taylor Swift
, chanteuse américaine, retire ses musiques de Spotify.
• Adami : « Il est inconcevable qu’au titre du streaming musical, le talent de l’artiste génère 22 fois plus qu’il ne lui rapporte ».
• L’Observatoire de la musique publie l’offre de la musique numérique au S1 2014 : http://lc.cx/ObsMusicS1-14

28 octobre
• Nick Leeder
, DG de Google France, devant l’AJEF : « Si l’on réglemente trop tôt, on risque de mettre une barrière autour de l’Europe » (lire p. 4).
• L’Hadopi publie son rapport 2013/2014 : http://lc.cx/Hadopi13-14

27 octobre
• Deezer
acquiert Stitcher (podcasts et contenus radio). 25 octobre
• Fleur Pellerin : taxer les cartouches d’encre pour financer le Centre national du livre (CNL) n’est « pas d’actualité ».

Open eEurope

L’Europe unie, l’Europe puissance, l’Europe créatrice de richesse, de valeurs et de culture : mirage européen ou miracle européen ? Paradoxalement, si l’Union européenne pèse aujourd’hui près de 18 % du PIB mondial, à égalité avec les Etats-Unis (contre près de 16 % pour la Chine), avec le second niveau de vie de la planète, sa fragmentation ne lui permet pas de tirer tout le bénéfice de cette puissance potentielle. Ce décalage est encore plus marqué en ce qui concerne l’Europe numérique, qui n’est que le troisième marché mondial derrière l’Asie et l’Amérique du Nord. Sans parler de sa difficulté à transformer ses formidables atouts dans la recherche et l’innovation en leadership industriel. C’est pourquoi le numérique est devenu une cause européenne majeure, même s’il n’a pas fallu attendre 2025 pour lancer les opérations. Dès fin 2014, la Commission européenne faisait figurer le numérique au premier rang de ses priorités : pour tirer au mieux partie du potentiel des technologies numériques, qui par nature ne connaissent pas de frontières, il lui était indispensable de « casser » (le terme est fort) certaines régulations nationales. Autrement dit éclater les carcans qui contraignaient les télécoms, le droit d’auteur, la protection des données, la gestion de fréquences ou encore la mise en oeuvre de la concurrence et l’harmonisation fiscale numérique.
La promesse était guidée par deux objectifs imparables, bien que difficiles à vérifier : créer jusqu’à 250 milliards d’euros de croissance supplémentaire et des centaines de milliers de nouveaux emplois en moins de cinq ans !

« C’est bien la révolution préalable de
l’Europe unifiée qui a été nécessaire pour
accompagner la révolution numérique. »

L’ampleur de la tâche, à l’instar de la plupart des grands chantiers européens, était immense – voire insurmontable tant les consensus semblaient si difficiles à trouver.
Car s’il est relativement facile de se mettre d’accord sur les constats, tout se complique lorsque l’on passe aux travaux pratiques. Exemple : il semblait évident à tout le monde qu’il était nécessaire d’adapter les droits de la propriété intellectuelle à la révolution digitale. Pourtant, la directive européenne sur le sujet (IPRED) a été pendant très longtemps impossible à réformer. La Commission européenne avait même renoncé à publier son livre blanc sur la réforme proposée, malgré quatre années de concertations et de consultations publiques commencées en 2010. Dix ans plus tard, les nouvelles règles commencent seulement à s’appliquer… L’autre difficulté réside dans leé nombre d’objectifs européens, plus de 100, faisant plus penser à une To-Do List qu’à un plan d’action stratégique : développer le très haut débit pour tous, ne pas prendre de retard sur la 5G, faciliter le déploiement des opérateurs télécoms dans les vingt-huit pays de l’UE, accélérer l’accès des start-up à un marché unique, …, tout en préservant les meilleurs tarifs pour les utilisateurs, en harmonisant les droits d’auteur, ou encore en créant un cadre législatif adapté à l’utilisation des données privées, etc.

Pour (re)créer un leadership européen, il a fallu que les paysclés acceptent de
vraiment collaborer – en dépassant leurs antagonismes historiques – autour de
grands chantiers numériques à mener : unifier les marchés nationaux pour faire bénéficier nos entreprises du levier de l’immense marché intérieur, tout en construisant une Europe de la recherche et de l’innovation. Pour y parvenir, le décloisonnement
à tous les étages fut nécessaire : autorité de contrôle unique, Open Government permettant la numérisation des services publics et la mise en place de centrales d’achats publiques transnationales, campus de recherche étendus et clusters transrégionaux d’innovation et d’entreprises, … Autant d’actions qui pourraient se résumer par un « savoir-travailler » ensemble, le partage d’expériences se jouant des frontières. Bref, ce fut la mise en place d’une culture européenne commune forgée jour après jour.
C’est bien la révolution préalable de l’Europe unifiée qui a été nécessaire pour accompagner la révolution numérique. Cela nous semble encore nouveau, quand un Stefan Sweig prônait, dans un discours écrit en 1932, qu’il lui semblait important « de réaliser l’union culturelle de l’Europe avant son union politique, militaire et financière ». @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2025 » : Les scénarios du Net
* Directeur général adjoint de l’IDATE, auteur du livre
« Vous êtes déjà en 2025 » (http://lc.cx/Broché2025).
La session de clôture du DigiWorld Summit (18-20 nov. 2014)
aura pour thème « Quel rebond possible pour
l’Europe du numérique ? » : www.digiworldsummit.com

Montée en puissance des projets « smart city » : la question de la protection des données reste posée

Les projets smart city dans le secteur des communications électroniques sont
de plus en plus nombreux et illustrent une tendance qui ne paraît pas prête de s’inverser : la coopération entre le secteur public et le secteur privé, et l’utilisation partagée des différents réseaux et données.

Par Michel Matas, avocat associé, et Katia Duhamel (photo), avocat of counsel, cabinet Bird & Bird

Inspiré par une littérature abondante, dont le dernier livre
de Jeremy Rifkins (1), lequel a conseillé de nombreuses collectivités territoriales, institutions et gouvernements (2),
le concept de « smart city » s’est aujourd’hui étendu et globalisé. Il vise, par l’interopérabilité des réseaux et des données rendue possible grâce aux nouvelles technologies, à rendre les villes plus utiles et plus efficaces.

 

Coopérations public-privé
Selon un rapport du think tank Institut de l’Entreprise, le potentiel en termes de marché des technologies est estimé à 15 milliards d’euros en 2020. Rien qu’à Paris, 36 %
des investissements internationaux en 2012 étaient concentrés sur le secteur des technologies de l’information et des télécommunications (3).
Au-delà des différences entre secteur public et secteur privé, il est une caractéristique invariante qui caractérise l’ensemble des projets smart city : une coopération systématique entre secteur public et secteur privé. Cette participation du secteur public est néanmoins plus ou moins marquée selon les projets. A son degré le plus élevé se situe la commande publique : il s’agit, pour une entité publique, d’utiliser ce levier afin de piloter elle-même un projet smart city. Si de très nombreux projets ont déjà vu le jour ou sont en préparation il paraît difficile de ne pas citer l’un des plus emblématiques : Vélib, lancé en 2007, dans le cadre d’un partenariat entre JCDecaux et la Ville de Paris et dont l’objet consiste à mettre à disposition des usagers environ 17.000 bicyclettes
sur plus de 1.200 stations réparties à Paris et dans la petite couronne, pour près de 100.000 trajets quotidiens. Son modèle économique est également remarquable : à l’instar de l’expérience lyonnaise sur laquelle Paris s’est appuyée, la municipalité a
en effet couplé l’attribution de l’affichage publicitaire urbain avec l’installation et l’exploitation de Vélib permettant non seulement à la ville de Paris de faire installer
et exploiter le réseau Vélib sans bourse délier, mais également de dégager des ressources issues de l’exploitation du mobilier urbain. Il est impossible de passer
en revue l’ensemble des projets liés à la commande publique dans la catégorie smart city, mais les projets peuvent aussi bien concerner le déploiement de réseaux de communications locaux, comme l’installation et l’exploitation de « data centers », l’éclairage public, la distribution d’eau, de gaz ou d’électricité, voire des projets liés à des services dans diverses villes (Bordeaux, Strasbourg, …), et permettant aux usagers disposer de services interactifs voire de souscrire et payer lesdits services au moyen de smartphone via la technologie sans contact NFC (Near Field Communication).

A un degré plus intermédiaire, le secteur public – sans être à l’initiative du projet lui-même mais grâce aux moyens mis à disposition des acteurs privés – permet l’émergence d’une série de projets smart city. Si traditionnellement la mise à disposition de moyens s’entend comme les aides ou subventions que la commune peut consentir, comme c’est par exemple le cas de divers incubateurs de start-up avec l’aide de partenaires privés, une partie essentielle de l’assistance fournie aux opérateurs privés consiste aujourd’hui dans la mise à disposition de données publiques dans le cadre de l’Open Data. Dans ce cadre, et au-delà des divers standards en vigueur en France tels que ODBL ou Etalab (4), la mise à disposition de dizaines de milliers de fichiers permet par exemple aujourd’hui d’extraire et d’utiliser les trajets de nombreux transports en commun, les horaires d’une multitude services, les quantités de plans et milliers d’autres données publiques (payantes ou non).

Multiples services, locaux ou nationaux
Cela permet au secteur privé d’offrir de multiples services, du plus local (les emplacements de stationnement libres à Nice) au plus national (les horaires des trains intégrés à des plateformes plus larges d’information).

A un degré plus faible, il est rare que les acteurs publics – même lorsqu’ils ne le sont pas directement – ne soient pas concernés en leur qualité de gestionnaire du domaine public, voire d’autorité délégante. En effet, l’interopérabilité des réseaux et des données aboutit à une collaboration croissante entre des acteurs privés dans laquelle la puissance publique aura son mot à dire in fine, lorsqu’elle n’est pas consultée en amont. Ainsi, par exemple, en sera-t-il dans le cas où un gestionnaire de mobilier urbain conclurait avec un opérateur mobile un accord visant à permettre à ce dernier de déployer sur son mobilier urbain des antennes WiFi de faible portée. Et ce, afin de permettre à l’opérateur mobile en question de sécuriser par redondances son réseau principal et d’améliorer le débit disponible dans une zone densément peuplée (5).

Données et anonymisation : risques
Dans la mesure où les projets smart city impliquent à la fois des acteurs publics et
le secteur privé, l’une des premières caractéristiques de ce type de projet est qu’ils associent en général le droit public au droit privé et que bien souvent – mêmes s’ils relèvent intégralement du droit privé lorsque seuls des acteurs privés sont concernés
– une connaissance approfondie des règles applicables aux contrats publics ou aux occupations du domaine public est nécessaire.
Au-delà de cet aspect « organique », la question de la protection des données constitue en général l’une des problématiques les plus fréquentes, que cela soit pour la protection des données publiques utilisées pour fournir le service basé sur l’Open Data, et pour la protection des données personnelles des utilisateurs du service. En effet, bien souvent la collecte des données des utilisateurs est faite aux fins d’amélioration du service (par exemple, pour déterminer les heures de pointe ou non, les embouteillages, les temps de trajet, etc). Dans d’autres cas, les utilisateurs peuvent avoir à rentrer eux-mêmes leurs informations ou leurs données afin de renseigner les autres utilisateurs ou le fournisseur du service concerné, à moins d’être amenés à enrichir le service en tant que tel.
Outre les limites physiques liées au stockage de ces données collectées, demeure l’obstacle de leur anonymisation. Suite à une consultation menée au début de l’année 2014 et intitulée « Open Data et données personnelles », la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (Cnil) révèle que près de 50 % des gestionnaires de données publiques ont indiqué avoir déjà fait part de leur opposition à l’ouverture de certaines données au motif d’un risque d’identification de personnes physiques (6). Ainsi, les solutions pratiques permettant l’anonymisation des données étant parfois sommaires, elles sont un enjeu important face au risque d’identification des données amplifié par les possibilités de croisement des informations.

La sécurité est également une problématique inhérente au développement de certains services tels que l’utilisation de la technologie NFC. La Cnil a déjà émis des réserves concernant la sécurité des paiements par cartes bancaires sans contact : l’accessibilité à certaines données bancaire et l’existence d’un « risque de piratage » sont préoccupantes. La Cnil préconise un « chiffrement des échanges » et une meilleure information des utilisateurs, ainsi que la possibilité pour ceux-ci d’activer ou désactiver le service (7). L’intégration de cette technologie à la téléphonie mobile crée de nouveaux défis en matière de sécurité des moyens de paiements.
Lors de l’expérimentation à Nice de la ville Cityzi, développant une multitude de services sans contact (achats, validation de titres de transports, accès à des informations contextuelles, etc), la Cnil a pu constater que les communications entre la puce NFC et les « valideurs » sont sécurisées par un chiffrement apportant une sécurité particulière lors des transactions effectuées via cette technologie. Elle veille à ce qu’il y ait une attribution d’un alias différent pour chaque fournisseur de services, de façon à ce que le recoupement d’informations sur les services utilisés ne puisse être effectué. En outre, dès lors que les réseaux et services fournis au public sont concernés, plusieurs réglementations viennent en général s’ajouter les unes aux autres. Ainsi, par exemple dans le cas de l’installation d’un réseau télécoms sur un autre réseau public (électrique, éclairage, mobilier urbain, …), il conviendra de concilier les obligations de continuité et les contraintes techniques et réglementaires de part et d’autre.

Complexité accrue et inéluctable
Aussi complexe soient-elle, l’utilisation mutualisée des données et des réseaux n’en
est aujourd’hui qu’à ses prémisses et il semble que les années à venir marqueront une nette accélération des projets smart city. Il paraît en effet inéluctable que l’ensemble des infrastructures, équipements et données publiques soient, à terme, interconnectés les uns aux autres, interactifs et utilisables par le plus grand nombre. @

Les chaînes payantes veulent faire du replay leur SVOD

En fait. Le 27 octobre, Gérald-Brice Viret, directeur délégué des chaînes de télévision France et international de Lagardère Active et président de l’AcceS (Association des chaînes conventionnées éditrices de services) était l’invité
du Club audiovisuel de Paris. Et le 21 octobre du colloque NPA-Le Figaro.

En clair. « Nous souhaitons pour les chaînes de télévision désireuses de développer des services payants de catch up TV – l’équivalent d’un service de SVOD dans le prolongement de leurs programmes diffusés à l’antenne – qu’elles aient la détention des droits au-delà des sept jours, sur six mois ou un an par exemple », a expliqué Gérald-Brice Viret, président de l’AcceS, à Edition Multimédi@, en marge du dîner-débat du CAVP (1) le 27 octobre.

Mais cette extension des droits pour la télévision de rattrapage payante n’est en revanche pas revendiquée par les chaînes gratuites qui tiennent à maintenir à sept jours leur replay gratuit – désormais inclus dans la certification de leur audience par Médiamétrie (voir p. 10) – et financé par la publicité vidéo (2), afin de ne pas dévaloriser leur offre linéaire. « Les sept jours – temps nécessaire pour rattraper le téléspectateur sur une série hebdomadaire, afin qu’il revienne ensuite à la télévision – ne doivent pas être dépassés pour les chaînes gratuites, contrairement aux chaînes payantes où la “bibliothèque de programmes” doit être beaucoup plus large », a-t-il précisé, alors que les accords avec les producteurs audiovisuels et cinématographique vont être renégociés sur les droits multisupports et contre rémunération au-delà des sept jours.
« Il faut ouvrir le carcan des sept jours », a aussi lancé Gérald- Brice Viret le 21 octobre au colloque NPA-Le Figaro. Ainsi, chez Lagardère Active où il est directeur délégué des chaînes de télévision France et international, la chaîne gratuite Gulli doit s’en tenir à sept jours mais la chaîne payante Mezzo doit aller audelà par exemple. « C’est ce pourquoi je me bats, au sein de l’AcceS [regroupant aujourd’hui 33 chaînes établies en France et diffusées par câble, satellite, ADSL, TNT ou autre, ndlr] pour avoir davantage de droits pour les chaînes payantes afin qu’elles soient très “servicielles” auprès du public ». Pour Gérald-Brice Viret, être « propriétaire ou locataire des droits le plus longtemps possible, multi-supports et en VOD/SVOD » va permettre aux chaînes thématiques de se différencier des chaînes gratuites mais aussi de ce qu’il appelle avec ironie « les vidéoclubs » – à savoir les services de SVOD de type Netflix, CanalPlay ou encore Videofutur. « Nous avons toujours un CSA [Conseil supérieur de l’audiovisuel] qui nous a accompagné dans ces démarches », a-t-il souligné, confiant. @

Canal+ fête ses 30 ans sur fond d’attrition d’abonnés

En fait. Le 4 novembre, Canal+ a fêté ses 30 ans et compte aujourd’hui 9,4 millions d’abonnés en France, dont 6 millions d’abonnés individuels et 520.000 abonnés à CanalPlay, les 2,88 millions restants étant des abonnements collectifs. Mais Netflix et BeIn vont lui faire perdre encore plus d’abonnés.

En clair. Canal+ à 39,90 euros par mois pourrait perdre jusqu’à 400.000 abonnés dès l’an prochain, en raison de la concurrence des 7,99 euros à 11,99 euros de Netflix, d’une part, et des 12 euros pour BeIN Sports, d’autre part. C’est l’hypothèse la plus pessimiste qu’avance Arthur Kanengieser, chercheur à l’école des Mines ParisTech, dans son étude intitulée « Après Netflix » publiée en septembre (1).
Selon lui, c’est CanalSat – le bouquet de télévision par satellite et ADSL de Canal+ – qui est le premier impacté. « Le nombre d’abonnements à Canal+ est resté stable,
au prix d’un coût de grille en hausse (+ 9,2 % entre 2008 et 2012), alors que CanalSat perd 300.000 abonnements entre 2012 et 2013. Les causes sont multiples (arrivée des chaînes TNT, concurrence des bouquets proposés par les FAI, …), mais l’une d’elles est révélatrice d’un nouveau jeu concurrentiel : la concurrence de BeIN Sports [du groupe de médias qatari Al-Jazeera] sur l’offre football de CanalSat, Sport+ », explique-t-il. Et depuis le lancement de Netflix le 15 septembre, CanalSat a un sérieux rival pour son offre Ciné+. Globalement la filiale de télévision du groupe Vivendi est victime d’attrition, c’est-à-dire de la perte d’abonnés : selon nos constatations, le taux de résiliation (churn) de la chaîne cryptée en France augmente sérieusement à environ
15 % cette année, contre tout juste 11 % en 2010. Pour contreattaquer, Canal+ veut lancer une offre directement sur Internet, en OTT (2), et son président Bertrand Meheut se verrait bien fédérer des partenaires de la SVOD française – dont Orange – autour
de CanalPlay pour contrer Netflix.

Mais au-delà de BeIn et de Netflix, Canal+ voit un troisième concurrent qu’illustre Popcorn Time : le piratage. « Il faut absolument s’occuper du piratage qui est redevenu un fléau massif en France depuis la suppression – ou la suspension – de l’Hadopi.
Cela commence à peser significativement sur l’activité de la télévision. La France est un des rares pays au monde où la télévision est en baisse. La seule explication, c’est le piratage massif. (…) Je trouve ça assez scandaleux qu’on ait laissé complètement – et pour des raisons démagogiques – prospérer le piratage dans ce pays ! », s’est insurgé Rodolphe Belmer, directeur général du groupe Canal+, le 17 octobre 2014 aux Rencontres cinématographiques de Dijon, organisées par l’ARP (3). @