Ubisoft : extension du domaine du jeu au ciné

En fait. Le 27 mai, le français Ubisoft Entertainement a lancé son nouveau jeu vidéo « Watch Dogs » (dont le développement a débuté en 2009 pour 70 millions d’euros d’investissement) sur les consoles Xbox de Microsoft et Playstation de Sony en Europe et Amérique du Nord. Désormais, jeu rime avec cinéma.

En clair. L’industrie du jeu vidéo, qui pèse plus lourd que celle du cinéma, va de plus en plus composer avec le Septième Art. Le français Ubisoft Entertainment montre la voie en nouant des partenariats avec le japonais Sony Pictures Entertainment. Les premiers longs métrages sont attendus pour 2015. C’est en août dernier que l’annonce d’un film tiré de «Watch Dogs » a été faite, soit près de dix mois avant le lancement – avec retard – de ce jeu d’action-aventure qui place le joueur dans la position d’un hacker. Outre Sony Pictures Entertainment, dont c’est la première coproduction cinématographique avec le français,
le film impliquera également le producteur américain New Regency, avec lequel Ubisoft
en est au troisième projet d’adaptation au cinéma d’un de ses jeux (après « Assassin’s Creed » et « Tom Clancy’s Splinter Cell »).
Comme pour un autre jeu à succès « Assassin’s Creed », pour lequel une filiale de production cinématographique a été créée, «Watch Dogs » pourrait aussi avoir sa filiale Ubisoft Motion Pictures Watch Dogs pour coproduire le long métrage.

Le groupe de Yves Guillemot, co-fondateur et PDG, mise très gros sur cette super production qui a vocation à devenir un best-seller et par la suite un blockbuster.
Du moins si tout se passe bien. Sans attendre, Ubisoft Entertainment et Sony Pictures Entertainment ont déjà annoncé en début d’année une seconde collaboration pour la réalisation d’un autre film, cette fois tiré des « Les Lapins Crétins » – une autre de ses franchises à succès qui a déjà été déclinée en série d’animation (78 épisodes de sept minutes) diffusée avec succès sur France 3 à l’automne dernier (1). Ce fut pour Ubisoft sa première incursion dans l’audiovisuel, en attendant son entrée au cinéma, après l’échec cinématographique de « Prince of Persia » en 2010.
A travers cette diversification dans l’audiovisuel et le cinéma, Ubisoft montre qu’il ne peut plus se contenter du marché mondial du jeu vidéo qui est en train de basculer – avec les incertitudes sur les recettes futures – des boîtiers de jeux vers les jeux en ligne et le Free-to-Play. Pour son exercice 2013/2014 (clos le 31 mars dernier), Ubisoft a fait état d’une perte nette de 49,3 millions d’euros (- 4,9 %) – « en raison du retard de deux jeux » («Watch Dogs » et « The Crew ») – pour un chiffre d’affaires en recul à 1 milliard
d’euros (- 19,8 %). @