Timeline

18 avril
• Samsung sort le Galaxy S5 dans le monde entier.
• Next INpact lance un comparateur : Lesoffresinternet.fr

17 avril
• Weibo, le « Twitter chinois » (groupe Sina), entre en Bourse au Nasdaq : +19,06 % à la 1re séance !
• Michel Françaix, député PS, remet son rapport sur l’AFP (lire p. 3).
• Apple France : les applis « TV mobile » de Bouygues Telecom et « MyCanal » de Canal+ sont parmi les plus téléchargées.
• Digital TV Europe : le Wifi à domicile est source plaintes des consommateurs de vidéo. • Toshiba annonce le premier ordinateur portable à écran 4K.

16 avril
• L’Autorité de la concurrence dit qu’elle fera « un examen approfondi » de la fusion SFR-Numericable et « demandera l’avis de l’Arcep et du CSA » (Les Echos).
• Le CNC et BPI France publient le bilan 2011-2013 du RIAM : http://lc.cx/RIAM
• Telefonica lance Axonix, plateforme de publicité sur mobile.

15 avril
• Sheryl Sandberg, n°2 de Facebook, à Paris : « Nous avons de bonnes relations avec l’Etat français : nous nous conformons à la fiscalité en vigueur » (Les Echos).
• Webedia (Fimalac) rachète Overblog à Ebuzzing & Teads.
• Twitter acquiert Gnip (analyse des réseaux sociaux).
• La Scam, sur le rapport du CSA : « Que les SMAD européens so[ie]nt régulés à droit égal avec les services dont les activités sont mixtes, à la fois hébergeur mais aussi distributeur et/ou éditeur ».
• Google commercialise ses lunettes interactives (1.500 dollars).
• Sud-Ouest, quotidien de GSO, est désormais en rédaction bimédia.

14 avril
• Le CSA publie son rapport annuel 2013 avec 25 propositions législatives, dont l’extension de régulation audiovisuelle au Web (conventionnement, label « site de confiance », pouvoir de sanction, signalétique, must carry, …) : http://lc.cx/CSA13
• Le CSA propose que les sites web participent au financement de la création sur la base de conventions.
• L’Observatoire de la musique, sur le S2 2013 : « Un recul du téléchargement et un tassement évident du streaming payant ; une spirale mortifère du gratuit ».
• Médiamétrie : « Un Français sur cinq [seulement, ndlr] a l’intention de s’abonner à la 4G ».
• TF1 et M6 ne sont plus diffusées sur Chromecast de Google, a constaté Satellifax.
• Relativy Media surenchérit sur Maker Studios (EM@ 99, p. 5).
• Google acquiert le fabricant de drones Titan Aerospace.

12 avril
• Martin Bouygues, dans Le Figaro, à propos de Vivendi cédant SFR à Altice : « De futurs partenaires, nous sommes devenus soudainement des gêneurs. (…) Les anomalies se sont multipliées ».
• IrokoTV est le « Netflix africain », créé par le Nigérian Jason Njoku (jeune millionnaire selon Forbes), rapporte l’AFP.

11 avril
• La RIAA (industrie musicale américaine) annonce avoir déposé plainte contre Megaupload (fermé début 2012).
• France Télévisions en 2013 : perte nette de 85 M€pour 2,5 Mds d’€de recettes publiques (- 1 %) et 333 M€de publicités (- 10,4 %).

10 avril
• Carlo d’Asara Biondo, président chez Google, intervient à la conférence « The Future of Transatlantic Trade » (TTIP US-UE).
• Philippe Marini, sénateur UMP, présente une proposition de loi de gestion collective obligatoire des droits phots et dessins.
• Deezer lance une offre gratuite d’écoute de musiques en streaming et abandonne le téléchargement.
• Netgem (dont Videofutur), résultats 2013 : 81,4 M€ (+ 0,2 %) et bénéfice net de 9,3 M€ (0 %).
• Dropbox lance une appli de partage de fichiers et photos.
• Amazon acquiert ComiXology, plateforme de BD numériques.
• La SACD et YouTube annoncent le lauréat vidéo 2014 de leur Académie.
• Truffle Capital : les éditeurs français de logiciels ont réalisé 9 Mds d’€de CA en 2013 (+ 3,3 %) pour un résultat net de 604 M€(- 12,8 %).

9 avril
• Axelle Lemaire devient secrétaire d’Etat au Numérique.

8 avril
• Bouygues voudrait céder sa filiale télécoms à Free pour 8 Mds d’€, mais ce dernier ne veut pas au-delà de 5 Mds, rapporte Le Parisien.
• Moody’s : « La future fusion SFR-Numericable est négative du point de vue de la solidité financière du secteur des télécoms français ».
• Lagardère Entertainment Digital (LED) est une division créée pour « mettre en place la stratégie numérique » de Lagardère.
• La CJUE annule la directive européenne 2006/24/CE du 15-03-06 sur la conservation de données, car portant atteinte à la vie privée.
• La MPAA porte plainte contre Megaupload (fermé début 2012).
• Aurélie Filippetti répond au député Lionel Tardy sur la copie privée avec tableau chiffré 2012 (J.O.) : http://lc.cx/Copie2012
• L’Humanité met en place une rédaction « bimédia ».

7 avril
• Jean-René Fourtou, Vivendi, aux Echos : « S’allier avec Bouygues était intenable au plan de la concurrence [dans le mobile] ».
• ZenithOptimedia révise à la hausse ses prévisions du marché mondial de la pub : + 5,5 % en 2014, + 5,8 % en 2015 et + 6,1 % en 2016.
• Twitter achète Cover (personnalisation d’écran de smartphone).
• Les Echos recrute des journalistes pour un « desk » dédié au mobile.

4 avril
• La FFTélécoms considère que le règlement « Marché unique européen des
télécoms » (lire EM@ 99, p. 9) « menace (…) les offres triple play, tels que la TV sur IP, la téléphonie sur IP, ou la VOD ».

2 avril
• L’Hadopi lance un appel d’offres pour une « étude sur l’impact des décision de justice de type blocage [de sites comme Allostreaming] et fermeture [comme Megaupload ou Megavideo] sur la perception des consommateurs », révèle Next INpact.

Sport : match TV versus OTT

Une succession d’événements médias montrent bien que
le paysage audiovisuel mondial a bien changé. Une série,
un film et une comédie musicale occupent le devant de la scène en battant des records d’audience. Points communs : chacune de ces œuvres a pour thème une épopée sportive
et toutes ont comme producteur principal… une grande association sportive. Des ligues et quelques grands clubs
de football, de basket ou de baseball sont en effet devenus de véritables groupes
de médias disposant depuis longtemps de lieux de spectacles, puis de leurs propres moyens de diffusion et, désormais, de productions. Ce sont des empires sans équivalents, construits sur des contenus « premium ». Sachant que seuls la fiction (films et séries récents) et certains événements sportifs réunissent les conditions nécessaires pour bénéficier de ce qualificatif (forte attractivité, rareté et acceptation
des consommateurs à payer). Qu’on le déplore ou non, le sport est devenu le divertissement majeur du XXIe siècle. Cette ascension tient autant à l’attrait toujours croissant des compétitions qu’aux nouvelles mannes captées au fil du temps par les propriétaires des droits sportifs. Et ce, grâce à la diversification des modes de diffusion des matchs et aux débouchés offert par Internet.

« Des ligues et quelques grands clubs sportifs
sont devenus de véritables groupes de médias »

Tout a commencé bien avant la révolution numérique. Le sport a tout d’abord bénéficié de l’envolée des droits de diffusion audiovisuelle, comme le montre le doublement des reversements des éditeurs de télévision à péage aux propriétaires des droits sportifs :
de près de 500 millions d’euros aux Etats-Unis entre 1995 à plus de 1 milliard en 2015 !
La principale raison de cette envolée est à trouver dans les records d’audience qu’atteignent régulièrement les matchs : plus de 110 millions de téléspectateurs pour le Super Bowl avant 2015. En France, les meilleures audiences TV reposaient aussi sur les compétitions internationales de football et de rugby. Le sport a également bénéficié de la multiplication progressive des chaînes de télé, offrant de plus en plus d’espace aux sports les plus demandés – comme à ceux longtemps écartés des lumières cathodiques. Puis, c’est en se lançant sur Internet que les ayants droits ont jeté les bases de leur relais de croissance actuel. A l’exception notable des ligues de football européennes, longtemps focalisées sur la vente de droits TV, les ligues sportives majeures ont très tôt développé des stratégies OTT (Over-The-Top) en complément d’une stratégie TV traditionnelle. Sur leur marché domestique, il s’agissait de favoriser la vente de droits aux chaînes en clair et payantes pour les rencontres de « têtes d’affiche » et d’éditer en même temps un service de vidéo OTT d’accès direct aux matchs non diffusés à la télévision. Pour les pays où les ligues ne bénéficiaient d’aucune couverture TV, leurs services OTT offraient un accès à l’ensemble des matchs. Ces revenus additionnels ont permis aux ayants droits d’augmenter leur pouvoir de négociation vis-à-vis des grands « Networks ».

Pour les sports moins populaires, la diffusion via une plate-forme web, comme Livesport.tv, Laola1.tv ou bien sur YouTube, est encore souvent la seule manière d’assurer leur retransmission : il était déjà possible en 2014 de visionner un match
du confidentiel Horseball sur Vimeo. La migration vers une distribution « tout OTT »
a depuis, bien progressé, même si elle n’a pas remplacé complètement le modèle classique de la télévision. La National Football League des États-Unis a transformé les quelque 5 milliards de dollars provenant de la vente de droits TV en près de 20 milliards aujourd’hui grâce à la vente de droits internationaux et des revenus tirés des médias mobiles. En Europe, malgré l’importance des droits TV, la Premier League de Football au Royaume-Uni ou la Ligue Nationale de Rugby en France ont progressivement joué la carte de la diffusion sur Internet pour répondre aux 20 % à 30 % de leurs millions de supporters prêts à s’abonner à leur service premium. Ces nouvelles « machines à cash » du divertissement ont trouvé un nouvel équilibre entre un accès du plus grand nombre aux sports populaires et l’offre de productions dérivées comme le cinéma, les jeux vidéo, les spectacles et… les programmes télé. @

Jean-Dominique Séval*
Prochaine chronique « 2025 » : Ciné et OTT.
* Directeur général adjoint de l’IDATE,
auteur du livre « Vous êtes déjà en 2025 » (http://lc.cx/b2025).
Sur le même thème, l’institut a publié son rapport
« Les stratégies OTT des ayants droits de contenus
premium : sport, cinéma et fiction TV » (lire p. 7).

MipTV : délinéarisation recherche encore monétisation

En fait. Le 10 avril, s’est achevé le 51e Marché international des programmes
de télévision (MipTV), après quatre jours à Cannes. Chaînes, producteurs, distributeurs, opérateurs télécoms et fabricants de téléviseurs s’y sont
retrouvés. Tous recherchent le modèle économique de l’audiovisuel sur Internet.

En clair. YouTube et Netflix semblent les seuls acteurs du PAM (paysage audiovisuel mondial) à gagner de l’argent dans l’océan de la dé-linéarisation, tant ces deux géants
– respectivement du Net et de la SVOD – étaient dans toutes les discussions du MipTV
à Cannes. Alors que ces deux pionniers de l’audiovisuel en ligne continuent de pousser leur « rouleau compresseur » sur le tapis rouge de la Croisette, la plupart des producteurs en sont encore à se demander comment monétiser leur oeuvres (séries, films, animations, documentaires, …) sur les réseaux numériques. La demande est là mais pas les recettes. Par exemple, le groupe Lagardère vient d’annoncer la création de la direction Lagardère Entertainment Digital (LED) dédiée à « la convergence des mondes de la télévision et des nouveaux médias » (dixit Takis Candilis, président de Lagardère Entertainment (1)). Objectif : «Mettre en place la stratégie numérique du 1er groupe français de production audiovisuelle » et surtout de « créer un écosystème de partenaires pour construire ces offres ». Cette nouvelle direction est confiée à Rémi Tereszkiewicz, un ancien de Videofutur, de Netgem ou encore de Monaco Telecom. C’est que les producteurs doivent s’y résoudre : la consommation linéaire de la télévision sur le petit écran (le poste unique) est de plus en plus concurrencée par l’audiovisuel à la demande en multi-écrans (les seconds écrans). Et d’après Ericsson, les contenus dé-linéarisés seront à partir de 2020 aussi importants que les contenus linéaires ou en direct – en termes de consommation. D’autant que les audiences des chaînes traditionnelles s’essoufflent. Mais le retour sur investissement est aux abonnés absents.
YouTube et Netflix ont une longueur d’avance sur leurs rivaux dans l’audiovisuel en ligne, la première en terme d’audience massive qui génère des recettes publicitaires,
le second en nombre d’abonnés payants. Avec les réseaux multi-chaînes (MCN), dont l’audience dépasse celle de certaines grandes chaînes traditionnelles (2), les plates-formes mondiales de vidéo pourraient être les grandes gagnantes du nouvel écosystème de l’audiovisuel en ligne. Si Netflix, Amazon, Yahoo, Hulu, Microsoft ou encore AOL investissent plus dans des séries originales pour les proposer en ligne, les producteurs classiques hésitent encore à ne produire que pour Internet (lire p.7). @

La 4G va accélère l’essor de l’offre TV sur mobiles

En fait. Le 7 avril, le CSA, le CNC, la DGMIC, le SNPTV et l’ACCeS (chaînes conventionnées) ont publié la 12e édition du Guide des chaînes numériques.
En plus des 32 chaînes nationales présentes sur la TNT (dont 8 payantes),
207 sont sur les autres réseaux (câble, satellite, ADSL, mobile, Internet).

En clair. A fin 2013, elles sont au total 239 chaînes numériques qui sont en France autorisées, conventionnées ou déclarées auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Ainsi : 32 chaînes sont « autorisées » pour pouvoir utiliser une fréquence hertzienne attribuée par le CSA ; 152 chaînes sont « conventionnées » car elles n’utilisent pas de fréquences mais sont diffusées sur l’ADSL – toujours en tête des réseaux après l’hertzien (1) – le satellite, le câble, Internet, le mobile et la fibre optique ; 55 chaînes sont simplement « déclarées » car non seulement elles n’utilisent pas de fréquences (leur diffusion s’effectuant sur les autres réseaux précités) mais en plus elles ont un budget annuel inférieur à 150.000 euros. Mais ce triptyque réglementaire du PAF n’empêche pas aux 32 chaînes « autorisées » sur des fréquences hertziennes d’emprunter elles aussi les autres réseaux numériques que la TNT. Parmi eux, la diffusion télévisée sur mobile – qui fut freinée ces dernières années par les piètres performances de la 3G – devrait progresser significativement cette année grâce à la montée en charge de la 4G, dont les premières offres ont été lancées l’an dernier.
« L’accroissement de l’équipement en smartphones, leur ergonomie, le développement des forfaits ‘illimités’ tout inclus, la création d’applications et la possibilité de visionner
la télévision en mode Wifi tendent aujourd’hui à élargir le public de la télévision sur mobile. Le développement des réseaux mobiles dits de quatrième génération (4G
ou LTE) devrait accélérer son essor grâce à l’accroissement des débits de connexion par rapport à ceux existant aujourd’hui », souligne le Guide des chaînes numériques.
Selon l’Arcep, la France compte 37,3 millions de clients équipés d’un « mobile multimédia » au 31 décembre 2013 – soit quasiment la moitié du parc mobile.
Les chaînes nationales historiques (TF1, France Télévisions, M6, Canal+, …) disposent toutes d’une application mobile permettant non seulement d’accéder à la diffusion des émissions en live, mais aussi aux programmes en replay (2). Ainsi, selon NPA Conseil
et GfK sur l’année 2013, les mobiles et tablettes ont été utilisés à 18,2 % pour regarder de la télévision en ligne. Ce qui place la mobilité télévisuelle en troisième position des usages audiovisuels derrière l’ordinateur (47 %) et le téléviseur (34,8 %). @

Neutralité du Net : un règlement européen suffisant ?

En fait. Le 7 avril, le Groupement des éditeurs de contenus et services en ligne (Geste) s’est « réjouit des orientations adoptées par le Parlement européen en faveur d’un Internet libre et ouvert », après le vote en première lecture du projet
de règlement Marché unique européen des télécoms.

En clair. Ce projet de règlement européen, adopté le 3 avril en première lecture par les eurodéputés consacre explicitement – et pour la première fois – la « neutralité d’Internet » dans un texte législatif qui la définit comme « le principe selon lequel l’ensemble du trafic Internet est traité de façon égale, sans discrimination, limitation ni interférence, indépendamment de l’expéditeur, du destinataire, du type, du contenu, de l’appareil,
du service ou de l’application ». Mais le règlement entérine dans le même temps les pratiques des opérateurs télécoms et des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) en termes de « gestion de trafic » en cas de « congestion du réseau » et dans des
« circonstances exceptionnelles » (décision de justice, sûreté du réseau, congestion
de trafic, …), ou de « services spécialisés » tels que la diffusion audiovisuelle de type IPTV (1), les services de vidéoconférence ou les applications de e-santé, voire des communications M2M (2).

Est-ce la porte ouverte à toutes les dérives et l’amorce d’un Internet à deux vitesses ?
Le projet de règlement tente de rassurer : « Ces services ne sont proposés que si la capacité du réseau est suffisante pour les fournir en plus des services d’accès à Internet et s’ils ne portent pas atteinte à la disponibilité ou à la qualité des services d’accès à Internet. Les fournisseurs proposant un accès à Internet aux utilisateurs finaux n’opèrent pas de discrimination entre des services et applications fonctionnellement ». Il faut espérer, comme le Geste, que ces garde-fous seront suffisants pour éviter tout abus (discrimination, restriction ou interférence).
Après le vote du Parlement européen, le Conseil de l’UE devra adopter une position commune sur le texte proposé par la Commission européenne. Ensuite, une deuxième lecture commencera devant le Parlement européen élu en mai prochain, probablement
en 2015. « D’ici là, la Commission européenne aura changé. Beaucoup d’incertitudes donc pour ce texte controversé », ont prévenu Winston Maxwell et Nicolas Curien, respectivement avocat et économiste, dans un article publié dans Edition Multimédi@ (n°99, p. 8 et 9).
Quant au Geste, il estime que « l’extension du principe de neutralité d’Internet aux plates-formes constitue la prochaine étape ». Car la neutralité du Net s’arrête là où commencent les iTunes, Google Play, Amazon et autres walled gardens… @